Ambrosia était descendue au jardin, une bouteille à la main, prête à proposer au reste de la maison un petit apéro ou autre, mais elle n'avait trouvé personne. Aps étonnant, ils ne devaient pas être plus de douze ici, et la villa était tout simplement immense. La belle erra quelques minutes avant de s'approcher de l'entrée du labyrinthe, elle n'y était jamais ressortie sans l'aide de quelqu'un. Elle se lança un défi, pour elle même, rentrer et ressortir sans se perdre une seule fois, ni hésiter sur quel chemin prendre. Quelques secondes plus tard, la belle s'était engoufrée dans le labyrinthe, mais elle ne tenu qu'une dizaine de minutes avant de se rendre compte qu'elle était vraiment paumée, comme d'habitude. Elle n'avait pas le sens de l'orientation, c'était oficielle. Ambrosia tourna quelques temps avant d'abandonner, elle s'asseya par terre, en plein milieu du chemin, posant sa bouteille sur le sol. L'Espagnole sortit son paquet de cigarettes, elle s'était remise à fumer intensivement maintenant, enfin depuis qu'elle était entrée dans le Nid. Quelqu'un finira bien par s'apercevoir qu'elle avait disparu, ou pas.

Si au début, il n'avait pas tellement compris l'intérêt de ce labyrinthe, il avait fini par penser que ça pouvait être une bonne idée, une bonne chose d'avoir cela ici. C'était bien pratique si l'envie lui prenait de se perdre quelque part, de se promener sans but, d'être seul au milieu de nul part. C'était étrangement ce dont il avait envie à ce moment-là. De marcher, tout simplement et de visiter à nouveau cet immense labyrinthe, dont la coutume était de s'y perdre. Il parcourait donc l'endroit, tournant à gauche, puis à droite, une nouvelle fois à droite avant de continuer tout droit. Bref, il n'avait aucune idée d'où il pouvait bien être et cela ne l'inquiétait même pas. La production n'allait pas le laisser mourir ici, n'est-ce pas? D'autant plus que la température diminuait doucement mais sûrement. Marchant à pas lent, quelque peu perdu dans ses pensées, c'est après avoir tourné une nouvelle fois à droite qu'il aperçut Ambrosia, assise, une clope en bouche, une bouteille à son côté. Amusé par cette vue, il lui lança un: « Tu campes ici? » tout en souriant. C'était possible, qui sait? Peut-être avait-elle envie de dormir dans un labyrinthe désert, à même le sol, avec pour seule compagnie une bouteille d'alcool et un paquet de cigarettes? Elle avait le droit d'être bizarre si ça lui chantait.

Ambrosia galèra une minute ou deux pour allumer sa cigarette, le vent éteignait la flamme de son briquet, même si les élèments s'y mettaient, Ambrosia n'allait jamais y arriver, si bien qu'elle due pivoter pour se mettre dos au vent et enfin allumer son petit batonnet cancérigène. La belle resta un instant, immobile, la cigarette à la bouche, sans bouger, les cheveux qui partaient un peu dans tous les sens à cause du vent. Le silence qui y régnait était opressant pour la belle demoiselle. Ambrosia retira ses chaussures, qui faisaient souffrir ses pauvres pieds. Puis elle entendit une voix derrière elle, qui la fit sursauter, elle n'eut pas de mal à reconnaître cette voix, il ne pouvait s'agir que de Cassidy. Et de personne d'autre.
« Non je suis juste perdue et désespérée. » dit-elle en soupirant, en levant les yeux vers lui. « Et toi? Tu es perdu? Ou tu te balades à ving-deux heures dans un labyrinthe très sombre? » lui demanda t-elle, à son tours, plutôt amusée. Il y avait quatre-vingt dix pourcents de chance qu'il se soit aussi perdu, après tout c'était le principe d'un labyrinthe, si c'était facile de sortir, cela ne serait pas tellement amusant. C'est le but.

Pauvre petit chose, elle était perdue et elle avait décidé de noyer son désespoir dans la cigarette. Il devait l'admettre, ce n'était pas très malin de sa part, elle allait finir gelée si elle restait assise ici sans bouger. Heureusement que Cassidy l'avait découverte, sinon, elle se serait transformée en glaçon avant son arrivée. « Et quand tu es perdue et désespérée, tu te poses au sol et tu fumes? C'est vrai que ça paraît logique. » lança-t-il, taquin, tout en allant s'asseoir à côté d'elle. « Je me baladais. Mais je crois que je n'ai pas vu le temps passer. Et il y a de fortes chances pour que je sois perdu, je ne te le cache pas. » avoua l'anglais en ne la quittant pas des yeux. Il ne pouvait s'empêcher de se poser quelques questions quant à sa présence ici. Si lui s'était promené depuis de nombreuses minutes, qu'est-ce que, elle, elle était venue faire à une heure pareille dans ce même labyrinthe? Au fond, l'un comme l'autre, ils n'avaient pas été très malin. « Tu comptais rester ici longtemps? Parce que tu vas probablement finir par mourir de froid. » fit-il remarquer simplement. Et ça l'embêterait énormément si elle finissait de la sorte. Lui, au moins, avait eu la bonne idée de prendre une veste, même si ce n'était que sa bonne vieille veste en cuir, c'était toujours ça. D'ailleurs, il pensa bon de la lui passer. D'un regard insistant, il lui montra la veste qu'il venait de quitter, la tenant d'une main, lui faisant clairement comprendre qu'elle n'avait pas le choix.

Elle savait que quiquonque la verrait assise par terre dans le labyrinthe la prendrait pour une idiote, et c'était apparement le cas de Cassidy, qui ne comprenait pas ce qu'elle faisait ici, toute seule, bouteille et cigarette à la main. « Exactement, je suis quelqu'un de très logique tu sais. En fait, je commençais à avoir mal aux pieds à force de marcher, donc je me suis assise. » conclua t-elle d'un hochement d'épaules. Elle avait raison, enfin en quelques sortes, il s'était perdu lui aussi. « Comme ça on est deux, c'est déjà cela. » pontua la demoiselle en le regardant. « Je comptais rester ici jusqu'à ce qu'on me trouve. » répondit-elle simplement. « Mais tu sais j'ai une grande résistance au froid. » ajouta t-elle avec un fin sourire, elle racontait n'importe quoi, pour changer. Puis Cassidy s'agita à côté d'elle. Cigarette en main, elle tourna la tête pour voir ce qu'il pouvait bien fabriquer. Il lui tendit sa veste, elle s'apprêtait à protester lorsqu'elle capta le regard de Cassidy. Non cette fois l'Espagnole ne pourrait pas gagner contre lui, il semblait déterminer. Ambrosia s'empara de la veste et l'enfila. « Merci. Mais maintenant c'est toi qui va mourir de froid. » déclara t-elle avec une petite moue.

Elle avait mal aux pieds? Depuis combien de temps était-elle là, à marcher? Longtemps, il supposait. Ou alors, ses chaussures devaient être sacrément inconfortables. Il lui lança un regard à mi-chemin entre le désespoir et la curiosité. « Par pure curiosité, ça fait combien de temps que tu es là-dedans? » qu'il lui demanda. Quelle petite folle elle faisait. La chose la plus amusante était justement qu'ils ne s'étaient pas croisés avant. Ils auraient au moins pu se tenir compagnie pour trouver la sortie. Enfin, ils étaient ensemble maintenant, c'était déjà ça. C'était d'ailleurs ce qu'elle était en train de lui dire, ajoutant vouloir rester ici jusqu'à ce qu'un preux chevalier vienne la sauver de cette immensité de verdure. Dommage, elle était tombée sur Cassidy. Elle lança alors qu'elle était résistante au froid. Amusé, il lâcha un rire avant de vriller ses prunelles vers la jolie brune. « Toi, résistante au froid? Je n'y crois pas un instant. » fit-il, un air de malice sur le visage. Elle était espagnole après tout, il supposait qu'elle pouvait résister à de fortes températures positives, mais des températures négatives, il en doutait.
Il lui avait passé sa veste, puisque cela semblait être la chose la plus intelligente à faire. Qui sait depuis combien de temps elle était assise par terre? Forcément qu'elle aurait voulu protester, il s'en serait douté, d'où son regard, qu'il savait incontestable. Uniquement avec Ambrosia. Et encore. « J'en doute, je ne suis pas maigrichon ou minuscule comme tu peux l'être. Je survivrais plus longtemps que toi, même si j'étais nu. » plaisanta-t-il, taquin. Quoique, il n'avait pas totalement tort... Il passa un bras autour des épaules de la belle, ne se lassant toujours pas de sentir son corps contre le sien.

Ambrosia restait un petit être fragile, en fait, en tout cas ses chaussures avaient mis ses pieds en compotes, l'espagnole était convaincue qu'il y avait même deux ou trois ampoules. Bref, passons. Cassidy voulait savoir le temps qu'elle avait passée à errer ici. Une heure ou deux surement, la jeune femme n'avait pas la notion du temps, peu être plus, peut-être moins. Ambrosia n'en savait rien. « Tu es trop curieux. » lâcha t-elle, bien qu'il ne s'agissait que d'une petite diversion pour éviter de lui répondre, enfin de lui répondre précisement. « Hum très longtemps. Vaux mieux pas que je précise, tu prendrais peur je crois.. » dit-elle en riant, avant de finir sa cigarette, tirant la dernière bouffée. Finie. « Eh bien tu as tord, tu serais étonné. » lui répondit-elle, bien que ce n'était qu'à moitié vrai. La belle supportait des températures moyennes, elle était plus habituée à vivre avec un temps de trente degrès que l'inverse, mais ça, Cassidy n'était pas obligé de le savoir. « Qu'est-ce qu'il ne faut pas entendre? Du grand n'importe quoi. Je parie que dans quelques minutes tu auras froid, je te rendrai ta veste. » répliqua t-elle plutôt amusée, en levant les yeux au ciel. Ensuite Cassidy passa son bras autours des frêles épaules de la brune, qui se rapporcha encore de lui, si bien qu'ils étaient presques serrés. Bonne technique pour éviter d'avoir froid.

Elle avait bien raison sur ce point-là: Cassidy était trop curieux. Surtout quand ça concernait Ambrosia, il était toujours trop curieux. On pourrait presque le comparer à un flic durant un interrogatoire vu comment il pouvait être agaçant. Il n'y pouvait rien, il tenait tellement à la petite brune qu'il ne pouvait pas s'en empêcher. Bref, elle lui confia qu'il préférait ne pas savoir. Il se demandait qui était le plus fou: Ambrosia pour être entrée dans ce labyrinthe alors qu'il faisait sombre. Ou Cupidon, pour la laisser dans le froid. « Je suppose que Cupidon n'aura aucun scrupule à nous laisser mourir ici alors. C'est pas très réjouissant. » sourit l'anglais. Il était sadique, ce petit ange, ce n'était pas nouveau.
Serait-il vraiment étonné de sa capacité à résister au froid? Peut-être, peut-être... elle pouvait mourir plus rapidement qu'il ne pense? Ouais, c'était super réjouissant. Il se contenta de rire à nouveau, alors qu'elle affirmait qu'il allait avoir froid à son tour. Mais non, voyons, il était bien assez épais comme ça pour résister un minimum au froid et ce pendant quelques temps, avec ou sans veste. « Même si je commençais à avoir froid, je te le dirais pas.» qu'il souffla. Puisque, ouais, il était comme ça et il n'allait pas lui piquer la veste sous prétexte qu'il se les gelait, elle était bien plus fragile que lui. Pelotonnés l'un contre l'autre, une pensée terrifiante traversa l'esprit du jeune homme. Doux Jésus, s'il avait été de près ou de loin amoureux de Riley, que ressentait-il pour Ambrosia? Préférant effacer ces pensées horrifiques de sa tête, il lança: « Et si on essayait de sortir d'ici avant qu'un animal se jette sur nous pour nous dévorer? »

N'empêche qu'Ambrosia n'avait pas tord lorsqu'elle disait qu'il était trop curieux, elle ne pouvait pas lui en vouloir car elle faisait la même chose avec lui, avec un peu plus de subtilité peut-être. « Dis pas ça, il nous adore au fond, puis arrêtes de dire ça, tu veux me faire flipper ou quoi? » dit-elle avec un frisson dans le dos, elle se voyait pas finir sa vie dans trou de verdure, même si c'était avec Cassidy, c'est pas comme cela qu'elle imaginait sa fin. Et surtout, elle se voyait mal mourir si jeune, cela serait du gachis. « De toute façon je le saurais, quand tu commenceras à frissonner ou à claquer des dents. Les signes ne trompent jamais.» déclara t-elle avec une petit moue victorieuse. Si tout cela arrivait, elle lui rendrait sa veste, car c'était de sa faute si elle n'avait pas pensé à prendre une veste, elle ne pouvait que s'en prendre à elle-même. « Y a pas d'animaux ici.» pensa t-elle tout haut, comme pour se rassurer. « Attends deux secondes alors.» répliqua t-elle, en saisisant ses chaussures pour se les mettres aux pieds. La belle se leva, rompant le contact qu'elle avait avec Cassidy, puis elle lui tendit sa main, pour l'aider à se lever. « Aller, on bouge mon p'tit. » déclara t-elle en souriant.

« Je me disais que si tu avais peur, tu aurais ressenti le besoin de te blottir contre moi... Tu ne peux pas m'en vouloir d'avoir essayé. » plaisanta-t-il, histoire de défaire l'atmosphère carrément glauque qui s'était installée. Surtout, là, tous les deux, perdus dans un labyrinthe, ça pourrait être un bon début de film d'horreur... Ouais, ou pas, à vrai dire. Comme s'il allait laisser qui que ce soit faire du mal à Ambrosia. D'ailleurs, celle-là. Elle adorait avoir le dernier mot, c'était incroyable. Encore une fois, elle gagna. Il ria de bon cœur face à cela, bien décidé à la laisser gagner ce point si cela pouvait lui faire plaisir. Bien entendu, il espérait qu'ils seraient sortis d'ici, bien avant que qui que ce soit n'ait froid. Après quoi, il eut l'idée très intelligente de lui faire peur en parlant d'un éventuel animal. Il y avait peu de chances pour qu'il y en ai un dans ce labyrinthe, en effet. Il lui fit un signe de la tête pour lui affirmer qu'il n'y avait sûrement rien à craindre ici. Puis elle attrapa ses chaussures, les chaussant à ses pieds et se releva, il en fit de même et attrapa sa main malgré tout, juste histoire d'avoir un contact avec elle. Il n'arrivait pas à s'en empêcher, il ne connaissait pas la raison qui le poussait à avoir constamment un contact avec la jolie brune, c'était plus fort que lui. « « Mon p'tit »? Je ne suis pas petit! » protesta le jeune homme en souriant. « C'est toi, la naine. D'ailleurs, tu es sûre que tes petites jambes vont réussir à me suivre ou il va falloir que je te porte? » ajouta-t-il. Et puis, bon, si elle avait mal aux pieds, c'était un bon moyen pour la soulager, de ce côté-là. Voyez comme il avait été subtil.