01.02, 17h42 w/ ZHARA

Premier février. Date maudite. Réellement maudite. Un certain premier février, le père de Lhoas était décédé. Il était donc normal que cette journée ne soit la plus belle du monde pour l'intéressé, c'en était tout le contraire d'ailleurs. dès le matin, il avait eu une humeur morose et il n'avait parlé à personne dans le château. Le visage tiré, les cernes bien présentes et aucune trace de sourire jovial sur son visage, il avait l'air éteint en ce jour très particulier. Durant l'après-midi, voulant être tranquille et ne voulant plus voir la tête de tous ces candidats pavanant dans le bâtiment, il avait cherché après un endroit tranquille dans lequel il aurait pu réfléchir à tête reposée. Ruminer ses idées noires sans être dérangé. Il y a des jours comme ça où on enverrait bien tout chier. Où tout nous énerve au plus haut point et où on se fâche pour un rien avec tout le monde. Lhoas eut alors l'illumination d'aller vers le sous-sol et première idée sur la journée qui lui donna un sentiment de satisfaction : il trouva la cave. Froide, humide, sans l'ombre d'un chat, où était stockée la nourriture, en grande partie. Il referma la porte derrière lui pour être sur de ne pas être dérangé, et s'assit dans un coin, ramena ses genoux contre son buste et plongea la tête entre ses genoux en l'enroulant de ses mains. Une chanson de Sia qu'il connaissait bien lui trottait en tête et il la récitait tout en chantonnant tout bas. Il avait besoin d'être seul pour vaincre cette journée, il était vrai qu'il n'avait pas encore fait le deuil sur la mère de son père qui ne remontait même pas à deux ans. Un grincement du genre vieux bois se fit alors entendre et la porte de la cave s'ouvrit. Sans relever la tête, Lhoas fit assez fort entre ses genoux pour que l'intrus entende : « Dégagez, je veux voir personne » lança-t-il, peu importait qui venait de franchir cette porte.

Une candidate était en train de préparer le repas quand je passais dans la cuisine, elle m’interpella et me demande d’aller lui chercher des bocaux de tomates pour faire la sauce bolognaise. Après lui avoir demandé combien il lui en fallait j’étais partie vers la cave pour les prendre. J’ouvris alors la porte quand… « Dégagez, je veux voir personne » je me raidis, la main sur la poignée et hésitai quelques secondes avant de finalement pénétrer dans la pièce : elle avait besoin de ses bocaux, flûte ! « Je ne fais que passer… » Dis-je en prenant quelques bocaux, je remontai ensuite et fermai la porte, apportant à notre cuisinière ses denrées. J’allais alors reprendre mes activités normales quand je me surpris à me retrouver devant la porte de la cave. Passant mes dents sur ma lèvre inférieur, je posai la main sur la poignée et ouvrit légèrement la porte. « Excuse moi mais, tu devrais peut être en parler avec quelqu’un… ? Ou alors, tu sais, si tu ne veux parler à personne, tu pourrais parler à… Dieu. » je savais que les gens étaient délicats sur ce sujet, la religion, mais n’était-ce pas un bon exutoire ?

La principale intéressée qui s'avérait être une jeune candidate affirma qu'elle ne faisait que passer. Lhoas ne releva pas le moins du monde et entendit d'entre ses genoux que la fille se saisissait de bocaux en verre sans trop y faire réellement attention. La porte se referma ensuite. Lhoas n'avait que faire de savoir quelle était la candidate qui s'était insérée dans son refuge, qu'il la connaissait ou pas importait peu pour lui en ce moment. Il repartit alors dans ses idées noires, en pensant à tous les moments qu'il avait vécu avec son défunt père et aussi aux moments que ce dernier avait vécu avec toute sa famille. Les idées défilaient dans sa tête, et les larmes lui montaient aux yeux lorsque la porte grinça à nouveau, plus timidement que la première fois cependant. Il réentendit alors la même voix qu'il lui avait assuré qu'elle ne faisait que passer. Elle lui dit alors qu'il serait peut-être bien de parler, que ce soit à quelqu'un ou à.. Dieu. C'était cependant un conseil donné sur un ton amical et soucieux. Lhoas crut alors bon de ne pas l'envoyer bouler comme un vulgaire égoiste. Il releva alors la tête, renifla un peu d'une façon pas très attirante mais qui laissait attendrir, et fit un bref sourire à la jeune fille qui se tenait dans l’entrebâillement de la porte, d'où s'infiltrait quelques rayons de lumière. « La religion et moi ça fait deux.. Et je ne vois pas qui cela intéresserait ici de m'entendre geindre en parlant de mes problèmes personnels » dit-il tout simplement sans être agressif pour un sou.

J’entendis le candidat renifler, ce qui n’était pas très propre mais soit, il avait surement le moral au plus bas et j’avoue que je n’aimais pas tellement ça, de voir quelqu’un comme ça. « La religion et moi ça fait deux... Et je ne vois pas qui cela intéresserait ici de m'entendre geindre en parlant de mes problèmes personnels » je décidai alors d’ouvrir la porte et de me faufiler doucement à l’intérieur. Il faisait très sombre mais je ne voulais pas le brusquer ou quoi que ce soit d’autre alors je descendis doucement les quelques marches et m’installai sur la dernière. « Je suis là pour t’écouter si ça peut t’aider. » dis-je d’une voix douce, encore une fois mon altruisme naturel prenait le dessus, j’étais une future médecin et le bien être des autres était l’un de mes soucis, aider ne serait-ce qu’une personne ici me ferait autant de bien qu’a la personne en question.

La porte s'ouvrit alors plus amplement et la jeune fille entra dans la cave qui était fort sombre. Elle descendit les quelques marches et à l'oreille, Lhoas entendit qu'elle s'arrêta sur l'une des marches, non loin de lui. Elle lui somma alors qu'elle était là pour l'écouter si cela pouvait lui faire du bien, ne fut-ce que laisser échapper ce qu'il retenait en lui. Il se prit alors d'une immense affection pour la jeune fille, qui n'avait, pas le moins du monde, à faire cela pour un candidat qu'elle ne connaissait guère. Voulant bien raconter son histoire, il se leva et ses yeux s'étant habitués à la pénombre, vint s'installer sur la marche à côté de la jeune fille, au moins par respect pour elle, pour ne pas qu'il ait à lui parler d'un peu plus loin, ce qui, il trouvait, ferait déplacé. Il la regarda alors et il s'agissait de Zhara, qu'il reconnut mieux de plus près. Il avait retenu le visage de la candidate car il l'avait repéré au prime, elle avait sans doute un visage facilement reconnaissable. « Bon ce n'est pas facile de dire cela ainsi mais.. » commença-t-il. « C'est l'anniversaire de la mort de mon père aujourd'hui, ça fait deux ans qu'il est décédé et je n'ai toujours pas fait mon deuil » lâcha-t-il d'un coup. Après avoir récité sa phrase en une tirade, ses muscles se relâchèrent et il respira un peu plus lentement. L'anniversaire d'une mort, quelle ironie. Un anniversaire sert à fêter une nouvelle année d'existence, pas de mort. Soit. « Donc fatelement, je rumine mes idées noires aujourd'hui » termina-t-il, plus calme. Ils étaient assis là comme deux frères et soeurs qui se seraient soutenus mutuellement et Lhoas en ce moment, remerciait intérieurement Zhara du fond du coeur de l'écouter.

Je sentis le jeune homme plus que je ne le vis se lever et venir s’installer à mes cotés. Il prit un peu de temps avant d’ouvrir la bouche pour m’annoncer ce qui le tracassait. Son père était décédé deux ans auparavant et le candidat n’avait toujours pas fais son deuil, je comprenais tout de suite mieux le pourquoi de son isolement et lui attrapai la main sans même réfléchir au fait que je ne le connaissais pas et que j’aurais peut être du m’abstenir mais il semblait avoir besoin de réconfort et même si je n’étais pas très douée pour trouver les mots nécessaire, j’avais envie de l’aider. « Je pense qu’il te faudra encore un peu de temps pour que ça passe, ça ne fait que deux ans. » pour certain ça pouvait paraitre long mais je comprenais que pour lui ça ne l’était pas. Ou peut être trop, justement, sans l’homme qui avait pris soin de lui (du moins j’imagine).

Alors qu'il avait terminé son histoire, Lhoas reprenait son souffle et tentait de se calmer. La jeune fille après avoir écouté l'histoire de celui qui jonchait les marches de la cave avec elle, lui saisit la main, comme pour marquer son accord et son soutien, surtout. Cela fit une sensation bizarre au garçon mais ça lui fit en même temps un bien fou de se sentir entendu, et soutenu. Lhoas répondit à l'étreine de leurs mains tout en écoutant la réponse de la jeune brunette qui lui dit alors qu'il allait encore sûrement falloir du temps avant que cela passe. Possible, Lhoas en était conscient il fallait juste qu'il y pense le moins possible. Il tenta de voir le visage de la jeune fille pour lui sourire et la remercia alors. « Merci du conseil.. et de l'écoute. Tu n'étais vraiment pas obligée » dit-il, quelque peu gêné d'être vu dans un tél état émotionnel. Franchement, peu dans cette aventure aurait fait ce qu'elle venait de faire, et Lhoas était ravi d'être tombé sur elle.

Je le sentis répondre au contact que je lui donnais et en fut ravie, il n’avait besoin que de ça en ce moment j’en étais certaine. De toute manière ça m’étonnerais que j’arrive à le consoler entièrement aujourd’hui, il y aurait toujours une partie de lui qui penserait à son père ce n’était qu’une mauvaise journée à passer, malheureusement. « Merci du conseil.. et de l'écoute. Tu n'étais vraiment pas obligée » j’étais contente qu’il me remercie mais selon moi c’était tout à fait naturel que je le soutienne dans ce moment difficile, ce n’est pas parce que je le connais pas que son isolement ne m’a pas touchée, si je n’étais pas venue j’y aurais pensé tout le reste de la journée et je me serais sentie mal pour lui. J’étais empathique, on me l’avait souvent dis et je me rendais compte que c’était vrai. « Si, je ne sais pas laisser quelqu’un qui a besoin de soutient comme ça, tout seul. » dis-je seulement d’une voix douce.

La jeune fille affirma alors qu'elle n'aurait pas su laisser quelqu'un qui avait besoin d'aide sans rien faire. Cette candidate devait vraiment avoir la main sur le coeur pour agir de la sorte et Lhoas regretta de ne pas l'avoir rencontré plus tôt dans l'aventure, bien qu'il n'y avait qu'une grosse semaine de perdue. Lhoas ne trouva rien à répondre et répondit par la simple, un bête sourire qui en disait long sur son remerciement. À croire qu'il ne savait que sourire à la brunette, mais c'était déjà pas mal selon lui. Leurs mains étaient toujours entremêlées, et la main chaude de la jeune fille qui venait de l'étage réchauffait la paume de Lhoas, qui était dans la cave, froide et humide, depuis quelques heures bientôt. Lhoas ne savait plus quoi dire pour meubler la conversation, alors dans l'espoir d'un réconfort il alla chercher les lèvres de la jeune candidate, et tout en l'allongeant sur la marche, commença à l'embrasser délicatement, doucement et agréablement.

Le jeune homme ne répondit plus rien, il préférait surement ne rien dire en ce moment et se contenter de profiter du fait que j’étais là avec lui. Moi, ça ne me gênait pas de rester à ses côtés par contre je dois dire que je ne m’attendais absolument pas à la suite, le jeune homme se pencha vers moi et ses lèvres rencontrèrent les miennes avec une certaine douceur je dois dire. En vingt trois ans je n’avais jamais eu de relation avec un homme (et donc je n’avais jamais connu de contact charnel aussi intime qu’un baiser (le reste j’en parle même pas)). Et ici, en même pas deux semaines de jeu je m’étais faite embrassée par deux hommes et une femme (en prime !). Je dois avouer que ce n’était pas désagréable du tout, la façon dont il s’y prenait était tellement douce que ça pouvait même durer des heures sans que ça me dérange sauf que voilà, je n’oubliais pas où j’étais et que des milliers de gens (dont ma famille) me regardais. Je posai alors doucement mon autre main sur son torse et le poussai doucement sans rien dire, je ne voyais pas trop ce qu’il y avait à dire et je passai nerveusement mes dents sur ma lèvres inferieure, pas vraiment ravie d’avoir stoppé ce baiser mais je n’avais pas non plus envie que mes parents me voient trop différente.