Plus les jours passaient, plus le soleil montrait le bon de son nez. Ce qui en soit n'était pas une mauvaise chose, non au contraire c'était une très bonne chose. La jeune femme ne voyait donc pas pourquoi elle resterait enfermée dans le nid, en train de voir les autres s'apitoyer sur la fin du monde après le départ de Sixtine, alors qu'elle pouvait faire plein de choses beaucoup plus intéressantes à l'extérieur du château. La jeune femme quitta donc sa chambre, mais pris néanmoins le livre qu'elle avait amené de chez elle. Elle sortit de la villa, avant de faire un petit tour, pour finalement passer devant la chapelle. Ce lieu était lugubre, sérieusement, cela l'effrayait au plus au point lorsqu'elle passait devant. Quelle idée de foutre ça ici aussi. C'était totalement risible. Cependant, n'ayant peur de rien -du moins c'était ce qu'elle se plaisait à dire puisqu'elle trouillarde-, elle s'aventure un peu plus près. Elle essaya d'ouvrir la porte. Une fois. Deux fois. Elle court dessus, saute, la pousse. Elle n'arrivait pas, elle décida donc de se griller une clope. Elle reprit son travail. Elle prit son élan, de très loin, avant de courir sur la porte, s'écrasant ridiculement sur cette porte qui décidément faisait des siennes. Elle le refit une deuxième fois, cette fois-ci de plus loin, sauf que, ce coup-ci, son bras en prit un coup. Et quel coup. « MERDE DE PUTAIN DE GRRRRRRRR !! » Elle avait très mal, à tel point qu'elle se le tenait. Décidément, c'était pas sa semaine. Elle espérait que personne n'avait vu son petit numéro, sinon elle allait devenir la risée du nid. Finalement, elle actionna la poignée. Fermée. Ah. D'accord. C'était fermé à clefs. Et c'était pas avec ses petits bras qu'elle allati changer quelque chose, donc. Quelle idiote. Enfin soit, elle fit le tour de la chapelle, et découvrit une petite fenêtre cassée. Ah, ça devait être par là qu'on entrait. Elle monta alors sur tout un tas d'objet qui étaient là pour grimper à cette fenêtre bien que basse. Avec son pied, elle retira quelques morceaux de verres qui s'avançaient trop dans le passage. Puis, elle entra.

Tout ça pour ça ? C'était ridicule. C'était qu'une putain de chapelle. Elle s'était tué le bras.. pour ça ? Finalement, elle tira une latte de sa clope avant de se poser dans un coin du lieu, son livre à la main et ses lunettes de soleil coincée sur le haut de son crâne.

Que faire par cette belle après midi ? Telle était la question à un milliard d'euros. En général, que faire dans ce foutu château ? A la limite, la première semaine ça allait. Le temps de prendre connaissance de toutes les pièces, des activités à découvrir... Mais maintenant ? On avait fait le tour de tout. Et si c'était sympa au début de se prélasser dans un jacuzzi ou un hammam – ce que je découvrais pour la première fois – maintenant l'effet nouveauté m'était passé. Et là, on se retrouvait comme un con à errer dans le château. A chercher même presque la compagnie des autres. Même de ceux dont je ne pouvais pas m'encadrer. C'était terrible. Ma clope aux lèvres, je marchai dehors, sans véritable but précis. Mes pieds m'emmenèrent non loin de la chapelle. Mon attention fut attirée par des bruits sourds. Je m'avançai quelque peu pour constater que la nouvelle, s'acharnait comme une tarée sur la malheureuse porte, qui n'avait rien demandé à personne. Vraiment c'était comique. N'avait elle pas compris que c'était verrouillé ? Croyez elle qu'avec sa force de mouche, elle allait défoncer cette porte géante ? Le spectacle était amusant. Elle finit d'ailleurs par s’exploser l'épaule avec ses conneries. Oui j'aurais pu venir la sortir de sa galère, et lui faire comprendre que c'était inutile de dépenser autant d'énergie, mais franchement, c'était bien plus drôle de la voir galérer. Finalement, elle sembla comprendre sa bêtise, et chercha enfin une vraie entrée. Que je connaissais déjà pour ma part, étant déjà venu plusieurs fois en ces lieux. Quelques minutes plus tard, après avoir fini ma clope, je pénétrai dans la chapelle. Je retrouvais Melissa, assise dans un coin, un livre à la main.  « Pas trop douloureuse ton épaule j'espère ? » lui demandais je un sourire aux lèvres. Histoire de lui faire comprendre, que oui oui j'avais tout vu.

Si la jeune femme avait conscience de l'état pitoyable de la chapelle, elle n'aurai jamais autant.. risquée sa vie pour une chose aussi inutile. En même temps, Melissa n'était pas vraiment assez intelligente pour se dire que, tout ceci, ce n'était qu'une vulgaire chapelle posée là, complétement par hasard. Oui. Enfin soit. Après s'être gentiment claqué l'épaule contre cette porte totalement merdique et qui visiblement avait décidé de faire des siennes, du moins, qui avait décidé de ne pas s'ouvrir, la jeune femme avait fini par choisir la solution de facilité : passer, par la fenêtre ! C'est vrai que comme entrée fracassante on fait pas mieux. Finalement, elle s'en était sortie vivante. Bien décidé à rester assez longtemps à l'intérieur de la chapelle pour payer le prix de sa blessure, elle s'était posée dans un coin avec son livre à la main. Point positif de cet endroit: il faisait meilleur à l'intérieur. Elle avait chaud, certes, mais avec tout de même quelques brises légères d'air frais lui balayant le visage et les cheveux de temps à autres. Mais, encore une fois, dans ce château, on ne pouvait pas être seule une seule seconde. À vrai dire c'était compréhensible: ils étaient une vingtaine à s'entasser dans des pièces aussi petites que des morceaux de LEGO, alors forcément, au bout d'un moment, ça tapait sur les nerfs. Cette fois-ci, l'heureux élu était Cooper, avec une phrase totalement.. ah non mais, attendez, il avait donc tout vu ? Oh non. Elle allait encore paraître pour une idiote auprès des autres. Ce n'était pas nouveau, soit, mais tout de même. « Eh bien écoute elle n'est pas encore tombée, donc je suppose que ça va. » Lâcha-t-elle d'une voix neutre. Certes, elle avait super mal à son épaule et la douleur s'était prolongée dans son bras, mais elle n'allait pas passer pour une faible à se plaindre à longueur de temps. Déjà qu'on pouvait pas trop la tolérer ici alors si en plus elle commencer à se plaindre de tout et de rien, elle ne s'en sortirait jamais. « Qu'est-ce qui t'amène ici ? Moi me faisant violence ? » Sait-on jamais, à certains, ils avaient des fantasmes supra louches.

« Eh bien écoute elle n'est pas encore tombée, donc je suppose que ça va. » Je suis sur qu'elle était en train de souffrir en silence. Non parce que je l'avais vu, et elle n'y était pas allé de main mortes avec cette porte. C'est qu'elle y avait mit tout son cœur.  « T'inquiètes, cela sera notre secret. » J'étais trop gentil, je n'allais même pas me foutre de sa gueule auprès des autres. Après tout, clairement il semblait lui manquer quelques neurones, c'était déjà bien difficile à vivre, valait mieux ne pas en rajouter non ? Haha. Je m'assis à ses côtés. Sans lui demander la permission, en même temps, je faisais ce que je voulais. Peut importait si ma présence l'emmerdait ou non. Ce qui m'emmenait ici ?  « Je suis venu confesser mes péchés » Bien sur. Si c'était réellement le cas, on aurait pas encore fini, tellement ma liste devait être longue.  « Et toi ? Tu es venue te cacher de tous les candidats qui ne peuvent pas te blairer ? » Très délicat je sais. Mais ce n'était un secret pour personne que la jeune femme n'était pas en odeur de sainteté dans ce château. En même temps elle ne faisait pas grand chose pour améliorer son cas.