► Le 20 mars, 9h47, en compagnie de Cooper.
Le temps avait beau avoir l'air de s'arrêter, c'était loin d'être le cas. Les minutes continuaient de défiler, les heures aussi et inévitablement, il en était de même pour les jours. Tout continuait de fonctionner parfaitement normalement dans ce monde. Comment le savait-elle ? Eh bien, c'était simple. Mardi matin. Et elle devait s'épiler. Chose très glamour, hm ? Mais malheureusement, la pilosité ne s'arrêtait pas sous prétexte qu'elle aimerait que ça soit le cas. Et donc, en observant ses mollets, elle remarqua que quelques poils discrets avaient fait leur apparition. Et n'ayant rien de mieux à faire, elle décida de s'en occuper directement. Rendue dans la salle de bain, elle n'eut aucun mal à s'accaparer un épilateur électrique. Elle enleva rapidement son jean avant de s'asseoir à côté de l'évier. La jambe pliée, elle avait posé son menton sur son genou, observant les trajets que faisait l'épilateur sur sa peau, ressentant quelques picotements quand un poil était arraché. La porte s'ouvrit. Elle leva rapidement les yeux, peu intéressée. Cooper. « Si tu voulais me mater, tu aurais dû choisir un autre moment. » souffla-t-elle d'une voix monotone, son attention étant capturée par son mollet et ce qu'elle lui infligeait. « Quoique, je vais bientôt passer au maillot... » Chacun son délire, après tout. S'il s'excitait devant une nana qui s'arrache sauvagement des poils pour pouvoir être soi-disant plus désirable aux yeux des autres... Alors, soit. Et puis, elle disait ça comme ça. C'est tout.

9h30. J'étais déjà debout. Bien trop tôt pour moi. Chose qui m'arrivait de plus en plus souvent ces derniers temps. Fichu sommeil à la con. On ne pouvait même plus dormir tranquille ! Soit c'était un de ces crétins dans la chambre qui ne savaient pas être silencieux, soit Morphée qui me jouait des tours. Quoi qu'il en soit le résultat restait le même : réveil bien matinal. Il fallait savoir que je n'étais absolument pas du matin. Tant que je n'avais pas eu ma douche et ma clope, vous avez affaire à un Cooper assez grognon. Cela me dépassait complètement les gens qui pétaient la forme au saut du lit. C'est ainsi, qu'en boxer, à moitié amorphe, la tête dans les choux, que je me rendis dans la salle de bain. Où je fus accueilli par une Siomha, sans pantalon, en train de s'épiler. « Si tu voulais me mater, tu aurais dû choisir un autre moment. » Haha, ce qu'elle était drôle. Mais en effet, si c'était le cas, vraiment pas le bon moment. Pas excitant du tout de la voir à la chasse aux poils. « Quoique, je vais bientôt passer au maillot... » Vision d'horreur.  « Je te remercie, mais j'ai déjà vu plus excitant. » dis je avant de me rendre sous la douche. Je fis couler l'eau sur mon corps. Hm ce que ça faisait du bien. Je me lavai en silence, tandis que mademoiselle continuait ses petites affaires. Finalement je repris la parole.  «  Alors, t'as accroché qui à ton tableau de chasse pour le moment ? » J'avais compris qu'on ne pouvait pas parler de grand chose avec la demoiselle. Seul le sexe semblait l'intéresser, donc bon. Et puis c'était une question comme une autre.

Le pire dans cette histoire ? C'est bien qu'il devait y avoir des pervers, derrière leur écran, à prendre leur pied en voyant la blonde s'épiler. Et qui s'excitaient encore plus à l'idée de voir l'épilation du maillot. Tss. Bande de nases. Elle comptait s'occuper que de ses jambes dans l'immédiat, alors les pervers pouvaient changer de chaine pour aller mater un vieux porno tout merdique à la place. Et quel soulagement que de savoir que Cooper n'était pas le moins du monde excité par ce genre de situation. Tss. Ouais, non, elle s'en foutait. Il pouvait bien être attiré par ce qu'il voulait, cela ne changerait rien dans la vie de l'irlandaise. Fixant toujours des yeux le trajet quasiment indolore du petit appareil, elle resta silencieuse. C'était là une des ces choses qu'elle savait très bien faire. Se taire. Le silence. Un vrai bonheur. Bonheur sans doute pas tellement partagé puisque la voix de son camarade s'éleva à nouveau. Pour parler des conquêtes de la blonde ? Ah. Elle ne leva même pas les yeux vers lui, se contentant de replacer son menton sur son genou. Soupir. « Qu'est-ce que ça peut foutre ? » qu'elle fit d'une voix lasse. Elle avait l'impression que ses histoires de cul avaient plus d'importance pour les autres que pour elle. Étrange. Toujours est-il qu'elle ne voyait pas ce que ça pouvait faire, qu'elle ait eu beaucoup de conquêtes ou non dans ce jeu. Et puis, ce n'est pas comme si elle allait faire l'éloge de ses plans cul. Elle avait baisé. Point. Ça n'importait pas plus. En parler serait clairement y accorder bien trop d'attention.

La blondinette me lâcha un magnifique « Qu'est-ce que ça peut foutre ? » Une réaction à laquelle je m'attendais à vrai dire. Elle avait raison dans le fond, on s'en foutait complet. Mais bon, c'était juste pour tenter de lui faire un temps soi peut la conversation. Je ne savais même pas trop pourquoi d'ailleurs. Ce n'était pas comme si j'étais quelqu'un qui recherchait la compagnie. J'aimais bien le silence. Mais je devais avouer, que j'aimais bien aussi faire chier les gens. Donc peut être que ceci expliquait cela.  « Pour savoir après qui je vais passer quand ça sera mon tour. Tu comprends, je ne veux pas me choper de MST » Chose très importante dont il ne fallait pas passer à côté, mon ton plus que sarcastique. Rassurez vous, baiser avec la demoiselle n'avait jamais fait parti de mes plans, ni maintenant, ni jamais. Enfin, on ne pouvait pas dire « fontaine je ne boirais jamais de ton eau », mais quand même.

Parler de ses histoires de cul ? Non, ce n'était pas son genre. Un coup vite fait est un coup vite fait. Pas besoin d'épiloguer sur le sujet. Connaissant sa réputation, cela dit, c'était presque évident que les autres allaient épiloguer pour elle. Bah ouais, ça paraissait logique. Rien que le fait qu'elle ait cette réputation prouvait qu'ils épiloguaient déjà. Soit. Ça ne changeait pas le fait qu'elle ne comptait pas en parler. Il s'attendait à quoi ? À ce qu'elle lui fasse tout un petit classement sur qui était le meilleur coup ? S'il vous plait, quoi. Ce n'était vraiment pas son genre, de papoter sur ses histoires de cul. Et puis, Cooper pouvait se rassurer, la blonde n'avait aucune maladie sexuellement transmissible, elle le jure. Alors à moins que ses plans cul en avaient, elle n'en avait toujours pas. La belle éteint finalement l'appareil afin de changer de jambe, la droite était à présent parfaite. Elle devait s'occuper rapidement de la gauche. En attendant, son menton toujours posé sur son genou, elle fit l'effort incroyable de lever les yeux vers son camarade. « C'est marrant que tu dises ça parce qu'on est justement tous les deux à moitié à poil. » Elle s'entrainait à être subtile, ces temps-ci. Dingue. Ouais, elle sous-entendait : « on baise ? ». Malgré qu'il ait été particulièrement sarcastique, elle ne perdait jamais le nord. Et bien sûr que cela n'avait rien de marrant, ce n'était qu'une façon de parler.. enfin, il avait sans doute compris où elle voulait en venir, hm ?

« C'est marrant que tu dises ça parce qu'on est justement tous les deux à moitié à poil. » dit elle en levant les yeux vers moi. Hilarant en effet. Le sous entendu n'était vraiment pas difficile à comprendre. A mon inverse, la demoiselle était on ne peut plus sérieuse. Suffisait que je lui dise oui, pour obtenir immédiatement une partie de jambes en l'air dans la salle de bain. Elle devait réserver le même accueil à tous les gars du château. Elle n'était vraiment pas difficile, elle prenait tout ce qui lui passait sous la main.  « Je ne couche qu'au troisième rendez vous, désolé » Bien sur. Tout en me shampouinant la tête, je repris la parole. « T'en a pas marre de te faire jeter par la moitié du château ? » Non parce qu'à l'écouter elle baiserait 24h/24. Sauf que petit problème, beaucoup n'étaient pas partant. Il y avait quelques exceptions qui traînaient par ci par là, mais sinon elle avait dû essuyer pas mal de refus. Etre canon ne suffisait pas pour que je m'envoie en l'air avec elle. Sinon j'aurais déjà tenté de le faire avec toutes les filles de ce château.

Oh mais quelle catin, cette Síomha. Eh bien, oui, elle proposait bien souvent des parties de baise à un peu tout le monde et n'importe qui. Elle n'y pouvait rien si la discussion prenait inévitablement ce chemin-là. Et puis, c'est bien lui qui avait décidé de lui parler de cul en abordant le sujet de ses conquêtes, non ? D'autant plus qu'il faut être deux pour entretenir une discussion. Eh oui. Alors s'il ne voulait pas parler de sexe et donc obtenir des avances de la part de la blonde, ils devraient parler d'autre chose. Genre de licornes ou de pays enchantés, ce genre de conneries. Et puisqu'elle était elle-même et qu'ils parlaient de sexe, bien sûr qu'elle avait placé un petit sous-entendu. Comment on dit, déjà ? Chassez le naturel, il revient au galop ? Eh bien, voilà. Et donc, il ne baisait pas avant le troisième rendez-vous ? La blague. Elle n'y croyait pas du tout. Mais alors pas du tout. Pas le moins du monde. Soit. S'il ne voulait pas, après tout, tant pis. Elle ne répondit même pas, se contentant d'observer ses jambes à nouveau. Si elle n'en avait pas marre d'être repoussée par la moitié du château ? Si. Non. Elle ne savait pas, à vrai dire. Forcément, c'était un peu chiant parfois et elle avait l'impression qu'un communiqué secret indiquait de l'éviter comme la peste, mais sinon, elle s'en foutait. Tant qu'elle avait quelqu'un avec qui prendre son pied, à la rigueur, peu importe de ce que voulaient les autres. « Non. » qu'elle fit alors. « J'ai cru comprendre qu'ils préfèrent les nanas non consentantes. » Pour le challenge, le défi, tout ça. Genre « est-ce que je vais réussir à la convaincre ou vais-je devoir la violer ? » Ce genre de conneries. « Ou bien, ils préfèrent privilégier leurs grandes histoires d'amour. » Alors, forcément. Et puis, tout le monde savait qu'on ne conjuguait pas le verbe aimer en parlant de Síomha. Si bien qu'elle ne pouvait pas compter sur grand monde, niveau baise. Heureusement qu'il restait quelques – bon ou un seul – non réfractaires à l'idée de s'envoyer en l'air avec elle.