loxias,
le mardi 15 mai à 14h30.
~ le dressing.

Il est temps maintenant de s'installer non ? Cela fait maintenant un jour qu'elle laisse les choses traîner comme si, comme si elle allait être arrachée à ce nouveau monde totalement disproportionné. Tout est en trop forte concentration et surtout totalement démesuré. Comme si les ego se battaient déjà entre eux. Elle trouve ça légèrement étouffant. Alors peut être qu'elle pensait finir par s’écrouler et être transporter d'urgence loin d'ici. Un ailleurs plus agréable moins effrayant. De toute manière quand elle voit les personnalités des gens ici, elle se dit qu'elle ne vais pas durer bien longtemps dans ce jeu. C'est une jeune femme banale, totalement banale. Mais soit, ne faisons pas de plan sur la comète. En attendant elle a cette valise à faire rouler jusqu'au dressing qui est forte heureusement totalement désert. Il manquerait plus qu'elle soit obligé de faire la conversation. Non elle préfère parlé au boites à chapeaux. Au moins elle est certaine qu'elles ne vont pas l'insulter d'hippie. Elle soupire à ce souvenir, elle pensait faire bonne impression mais non. Elle est déjà dans cette petite boite à chapeau avec écrit dessus au marqueur indélébile « folle. » Elle tente de ne pas être déçut, elle tente de ce dire que ce n'était que le premier prime et que les gens se battait pour faire le buzz. Très peu pour elle ce genre de chose, ce genre de démonstration. Moi je suis le plus fort. Non, elle trouve ça stupide totalement stupide il suffit d'être sois même non ? C'est sa philosophie à la blonde. Elle ouvre sa lourde valise, enfin lourde pas tant que ça. Elle n'a pas tellement de vêtement que ça. La mode une des choses de ce monde qu'elle ne supporte pas. Alors ne soyez pas étonné si vous voyez des tops de couleur neutre, des pull vieillot, des jeans à profusion, des pyjama peu sexy et tout autre chose qui ferait avoir une crise cardiaque à une Paris Hilton. Elle empile ses tee-shirt sans aucune vie dans une des cases, ensuite les pulls motif jacquard pour votre plus grand plaisir et oui. Elle pend ses vestes toutes noirs ou grises, toutes simples. Ensuite le tour des robes, une seule. Celle que la production lui a passé pour le premier prime. Ah non c'est quoi ça ? « Mais ? » Elle regarde interloqué une jolie petite robe rouge, une autre blanche nacré, et une autre encore dans les ton bleuté. Ce n'est pas à elle. « Papa.. » dit-elle sur un ton qu'on aurait pensé attendrissant mais non loin de là, un ton totalement réprobateur. Le nombre de fois qu'il lui a dit qu'elle n'était pas assez féminine. Le nombre de fois qu'elle lui a dit qu'il n'avait pas le droit de jouer au père avec elle. Autant vous dire qu'ils ne s'entende pas très bien ces deux là. Elle prend tout de même la peine de mettre ces robes sur un cintre. Mais elle sait qu'elle ne va pas les porter. Elle continue le déballage de sa valise, un bruit la fait se redresser. Des pas. Elle continue ce qu'elle fait tout en laissant ses oreilles faire le travail, écouter les pas se rapprocher et tourner ensuite la tête au bon moment. Un jeune homme est maintenant là. Elle le regarde sans aucun expression avant de se forcer à sourire. En faite c'est bête mais elle est pas vraiment habitué aux nouvelles rencontres. Elle sait pas trop comment se comporter. « Bonjour. » Oui c'est déjà bien non ? Elle dépose une paire de tennis dans une boite prévu à cet effet. « Je suis... » La folle contre l'alcool ? Non elle va pas dire ça quand même. « Valentina. » Son accent italien chante délicatement chaque mot prononcé. « Je.. tu.. » Ok pourquoi tu bafouille là ? Elle sourit pour se donner une certaine constance. « Tu es ? » Des phrases courtes oui des phrases courtes c'est bien. Elle ne se souvient pas de lui, elle a dut voir son visage un quart de seconde entre le moment ou elle a mener sa vendetta anti alcool et lorsque Ariana c'est écroulé sur le sol. Mais pas assez longtemps pour y mettre un nom, un age et tout autres information nécessaire.

J’ai eu un mal de chien à m’endormir, et un mal de chien à me réveiller, et c’est la deuxième fois que ça se produit. J’ai du surestimer mon pouvoir d’acclimatation. D’ordinaire je suis capable de m’endormir en plein concert de death metal, mais d’ordinaire je ne suis pas aux côtés d’une illustre inconnue avec quelques demi-douzaine de caméras braquées sur ma tronche. Alors, j’me planque sous ma couette, mais j’étouffe rapidement, et quand j’y suis pas, j’ai l’impression de faire de l’exhibitionnisme. Non, c’est passablement chiant, quand même. Alors forcément, quand je parviens enfin à pioncer, j’ai tendance à faire durer le plaisir, qu’importe le soleil qui entre dans la pièce, et les allers et venues des autres gus sans respect. J’m’en fous, j’dors. Et croyez-moi, j’en ai pas eu souvent l’occasion, des grasses mat’, dans ma vie. Alors, forcément, quand je me lève, enfin, y a plus vraiment grand monde dans la piaule. Dans la salle de bain non plus, sauf que l’eau chaude aussi a déserté. Pas grave, ça réveille, mais deux jours à se rincer à l’eau froide, ça a tendance à me coller la migraine. C’est donc avec un mal de crâne, et un jean enfilé à l’arrache sur des jambes humides, donc un jean qui me colle passablement le cul, que j’entre dans le dressing en notant mentalement que, la prochaine fois, vaudrait mieux que je prévois fringues de rechange et serviette avant d’entrer dans la douche, ça peut être utile. Un oeil fermé, et l’index qui masse ma tempe, je déboule pas vraiment dans l’état d’esprit «sociabilisons-nous, que diable !». Alors oui, je remarque bien la petite prêcheuse entrain de déballer ses affaires, mais je n’y prête pas plus attention que ça. J’viens prendre des affaires, j’suis pas obligé de faire la faire la causette non plus. Ce n’est pas une nécessité, n’est-ce pas ? Elle me sourit, me faisant flipper au passage, et je lui réponds d’un mouvement de tête, pour pas non plus paraître désagréable. Ce faisant, je me mange le dossier d’un fauteuil dans la hanche, mais c’est pas grave. Je me décale, reprend mon chemin, galère un peu à trouver mon étagère, et me colle le front dessus. « Bonjour. » Pitié ! Faites qu’elle parle à quelqu’un d’autre, là. A son ami imaginaire, à n’importe qui, mais pas à moi, s’il vous plait. J’ouvre pas les yeux. « Je suis... » Fatigante ? Mal tombée ? Pas très observatrice ? « Valentina. » Si je ne bouge pas, y a moyen qu’elle se lasse, ou pas ? « Je.. tu.. » « Il, nous, vous, ils... Mais encore ? » Je lui offre un regard fatigué, elle va comprendre, là ? Oh merde, elle me sourit. Ça doit pas être bon signe, ça. « Tu es ? » « Pas intéressé. » je rétorque, sans aucune délicatesse, avant de partir en quête de quelque chose à me foutre sur le dos. Sauf que... Bah ça me ressemble pas vraiment d’être désagréable à ce point. Je ne suis pas toujours très courtois, mais pour une première impression, j’évite de faire dans l’hostile, voir carrément hostile, là. Je fouille encore un instant, avant de m’immobiliser en soupirant. « Non mais, désolé... C’est pas dans mes habitudes d’être chiant, c’est juste que... » J’échoue dans le fauteuil agressif, les membres pendant de toutes parts, la tête se renversant en arrière dans un gémissement d’agonie. On peut mourir d’un mal de crâne ? « ... J’ai une migraine à me percer les tympans à la pince à glaçons pour m’extraire les sinus façon petite saucisse de Strasbourg. J’vais claqué, j’crois. » Et pour rendre mon annonce plus vivante, je m’empare de mon poignet pour prendre mon pouls. « J’vois déjà le tunnel et la lumière au bout, j’crois pas qu’ce soit bon signe. » C’est surtout le lustre au dessus de ma tête qui m’arrache les rétines, mais dans le feu de l’action, peut être qu’on peut prétendre...

Si elle s'attendait à ça ? Elle sait très bien qu'elle n'est pas véritablement apprécié dans le château. La prêcheuse, la hippie, la catholique, la mère thérésa et encore y en a des meilleurs. Mais de là à se faire envoyer sur les roses a cette heure là par un homme qui semblait avoir dormis plus que de raison.. non elle ne pensait pas que ça allait arriver sincèrement. Au départ il se contente de la regarder un air crispé sur le visage. Il prend la peine de répondre à son sourire d'un mouvement de la tête. Alors elle se laisse aller à un 'bonjour' qui semblait déjà être de trop. Mais elle ne se contente pas de ça. Elle se présente. Son comportement la fait légèrement bafouiller. Il en profite pour s'en moquer. « Il, nous, vous, ils... Mais encore ? » Elle sourit timidement se mordant la lèvre pour ne pas faire un commentaire sur ce sujet. Elle continue alors un peu hésitante tout de même privilégiant des phrases courtes. Qui est-il ? « Pas intéressé. » Elle reste stoïque, elle ne sait pas comment réagir face à ce genre de comportement. La ce qu'elle ressent c'est de la peine, elle fronce les sourcils et ne dit pas un mot de plus continuant de défaire sa valise. Elle fait un effort monstrueux pour ne pas fondre en larme. Parce qu'elle a déjà une étiquette collé au front elle ne voudrait pas avoir celle de pleurnicharde juste en dessous. Elle défait méthodiquement sa valise ne prêtant plus attention à ce jeune homme qui n'était pas intéressée donc elle n'allait pas l'embêter plus que ça. Elle le sait, que son caractère particulier à tendance à agacer, a tendance à faire fuir les gens. Mais là elle fait des efforts d'énormes efforts et tout ce qu'elle récolte c'est des sobriquets ridicules et des réponses peu délicate alors qu'il aurait pu très bien le lui dire d'une manière plus agréable.
Un soupire sort de la bouche du jeune homme. Elle ne bronche pas elle ne voudrait pas déranger plus que ça. Elle s'attend à l'entendre dire que sa simple présence l'énerve. Qu'il le dise et elle s'en va illico presto. De toute manière elle n'a pas réellement envie de passer plus de temps avec cet homme non vraiment il est tout simplement désagréable elle n'aime pas ce genre de personne.« Non mais, désolé... C’est pas dans mes habitudes d’être chiant, c’est juste que... » Elle écoute, elle prend note mais ne relève pas le visage pour autant vers lui. Il se laisse tomber dans le fauteuil, elle s'en rend compte à cause du bruit significatif que produit le cuire lorsqu'il y a contact avec un élément. Elle range toujours sans le regarder. « ... J’ai une migraine à me percer les tympans à la pince à glaçons pour m’extraire les sinus façon petite saucisse de Strasbourg. J’vais claqué, j’crois. » La elle relève la tête vers lui. Elle n'est pas inquiète parce que c'est tout bonnement impossible ce qu'il raconte. Elle est terre à terre elle ne saisit pas la touche d'humour dans cette phrase. Il prend son pouls sur son poignet elle regarde chaque mouvement que son corps produit. « J’vois déjà le tunnel et la lumière au bout, j’crois pas qu’ce soit bon signe. » Elle sourit, quel mélodrame pour pas grand chose. Elle hésite à dire quelque chose elle ne voudrait pas l’irriter plus encore. Mais bon il s'est excusé alors pourquoi pas ? « Tu as mal dormis. » dit-elle comme si c'était une évidence. « Tu devrais fermer les yeux déjà au lieu de scruter cette lampe. » dit-elle d'un signe de la tête montrant la lumière forte qui ne doit pas arranger les choses. Elle s'approche de lui et à son tour prend le pouls du jeune homme. Elle compte dix seconde le temps minimal pour une prise de pouls, elle aurait pu attendre 30 secondes mais ça aurait été trop long bien que plus efficace. « Ton pouls est normal. » Il avait certainement pas besoin qu'elle le lui dise puisque ça faisait partie de la plaisanterie mais elle ne l'a pas saisit donc elle se sent obligé de vérifier et puis elle aurait été naturellement inquiète si elle ne l'avait pas fait. Elle retourne à ses affaires plaçant ses jeans dans un des compartiments. « Et ce n'est pas grave j'ai connu pire. » Non elle n'a pas connu pire en réalité mais si elle pouvait le rassurer sur son comportement elle le ferait. Elle aimerait le connaître ce prénom maintenant mais elle n'ose pas réitérer la question de peur de l'irrité une nouvelle fois. Alors elle retourne à ses affaires, le silence est son ami et ce depuis des années maintenant.

« Tu devrais fermer les yeux déjà au lieu de scruter cette lampe. » Ha ? Parce que j’ai les yeux ouverts, là ? A partir d’un moment, la douleur se fait tellement intense que la vue devient un sens très secondaire. Donc pas de tunnel, juste un plafonnier un poil trop agressif. J’obtempère, et fixe l’intérieur de mes paupières tressautantes. Ça n’arrange rien à ma migraine, mais si ça m’évite une visite à Saint Pierre... Je la sens s’approcher, j’entends chacun de ses pas sur la moquette, c’est comme autant de coup de chevrotine tirés directement entre mes deux yeux. Elle soulève mon bras, je la laisse faire, puis je sens la pression de deux de ses doigts contre mon poignet. Elle prend mon pouls ? Le silence se fait, et je compte avec elle, sentant chaque pulsion de mon coeur exploser dans mon crâne. « Ton pouls est normal. » C’est bien la seule chose qui l’est, alors. En même temps, j’y connais pas grand chose en pathologie, mais une migraine ne risque pas vraiment de provoquer un arrêt cardiaque, si ? Son sérieux affiché commence à me faire légèrement flipper quand même. J’ouvre un oeil. Elle est retournée sagement devant son dressing, et plie soigneusement ses jeans. Je suis peut être entrain de crever à quelques mètres d’elle, et elle range ses jeans ?! « Et ce n'est pas grave j'ai connu pire. » Elle plaisante, là, pas vrai ? J’ai envie de m’arracher les yeux à la petite cuillère, mais c’est pas grave ? Je grogne ou je gémi, j’suis pas très sûr d’assumer le son qui vient de sortir d’entre mes lèvres, là, et me plaque le front contre l’oreille froide du fauteuil en cuir. « T’es étudiante en médecine, ou un truc comme ça ? » Je chuchote, tant le son de ma propre voix à tendance à me niquer la tête. « Parce que si c’est le cas, j’te signale qu’il y a non assistance à personne en danger, là. Gravement en danger, même. Qu’est-ce que tu fous du serment d’Hippocrate ? » J’ouvre, à nouveau, un oeil, afin de jauger sa réaction. Elle me semble un peu jeune pour être étudiante en médecine, mais pour ce que j’y connais... « Tu sais ce qui me soulagerait bien, selon moi ? » J’emploie ma voix la plus plaintive, tout en y ajoutant la bonne dose de sucre qu’il faut pour appâter la maraude. Je laisse le silence s’étirer légèrement, juste assez pour titiller la curiosité de la blonde, et agacer sa patience. J’ouvre la bouche, prêt à parler, et la referme rapidement en un petit gémissement de douleur absolument et totalement feint. J’ouvre à nouveau les lèvres, laisse échapper une respiration lourde, et lâche dans un souffle : « Un massage des tempes... » Je pose un regard plein d’espoir sur sa frêle silhouette, et tente une dernière supplique. « S’il te plait... Valentina... » Son prénom sonne comme une caresse au sortir de ma bouche, et même si j’ai conscience d’en faire carrément des tonnes, mes intentions sont pures. Certes un massage des tempes me serait salutaire, mais au-delà de ça, je tente de faire oublier ma brusquerie de départ, et éventuellement de la mettre un peu plus à l’aise qu’elle semble l’être en cet instant. De toute manière, ça ne peut pas être pire, si ?

Un grognement sort de la bouche du jeune homme. Elle n'y fait pas attention parce qu'elle sent que si elle fait un commentaire elle va encore avoir droit à d'autres jolies mots qui vont sortir de sa bouche. Il n'est pas très doué pour mettre à l'aise les gens. Mais bon disons que pour réussir à mettre à l'aise Valentina il faut réellement être doué alors ce n'est pas si grave. « T’es étudiante en médecine, ou un truc comme ça ? » Il a toute son attention là d'un seul coup. Étudiante en médecine pas vraiment mais oui un truc comme ça. Elle sourit.« Parce que si c’est le cas, j’te signale qu’il y a non assistance à personne en danger, là. Gravement en danger, même. Qu’est-ce que tu fous du serment d’Hippocrate ? » Elle sourit de plus belle. Personne gravement en danger mais bien sûr. C'est pas une migraine qui va le tué, mais c'est un homme après tout il paraît qu'il en font toujours beaucoup trop lorsqu'ils ont un petit bobo. « Je suis étudiante en biologie cellulaire et médicale, je n'ai pas fait le serment d'Hippocrate... » dit-elle imitant son chuchotement. Elle n'est peut être pas étudiante en médecine lié par un serment mais elle a bien trop de considération pour la vie pour être insensible à ses plaintes.« Tu sais ce qui me soulagerait bien, selon moi ? » Elle l'écoute, le regarde se stoppant dans son mouvement. Elle dirait des antalgiques mais elle ne sait pas vraiment à quoi s'attendre de la part du jeune homme. De plus sa voix plaintive ne laisse rien de bon à imaginer. Il se tait, le silence va bien à la blonde et la patience elle en a alors elle reste stoïque lui laissant le temps de faire son petit manège. Bon c'est vrai que ce gémissement plaintif qui s'échappe de ses lèvres n'est pas très rassurant. Elle arque un sourcil, elle ne sait pas si elle doit croire à cette douleur extrême ou pas. C'est vrai que les migraine peuvent être réellement douloureuse mais c'est u grand garçon non? Maintenant c'est sa respiration qui en devient inquiétante. Elle ne peut s’empêcher de faire une moue très inquiète. Parce que si c'est réel c'est inquiétant si ce ne l'est pas c’est sa santé mentale qui devient inquiétante. « Un massage des tempes... » Elle soupire légèrement, il est sérieux ? Un massage des tempes. Est-ce écris masseuse sur son front pour qu'en l'espace de quelques jours ce soit le deuxième jeune homme à lui demander un massage ? Son regard est suppliant, elle soupire un fois de plus elle ne va pas résister longtemps.« S’il te plait... Valentina... » Elle profère quelques mots tout bas en italien faisant l'éloge de la gente masculine. Oui non au contraire elle se permet de se moquer un peu de lui. « Quale uomo...! » Elle le regarde un air doux sur le visage. Elle laisse tombé un jean dans sa valise et se déplace jusqu'à lui. « Ok. » Dit-elle non sans une once d’hésitation dans le timbre de sa voix. Elle se place derrière le siège dans lequel cet homme à l'agonie se plain de tout son être. Elle avant ses mains une première fois avant de les rétracter. Elle se récite dans la tête une séquence de chiffre appartement à la suite de Fibonacci et se lance une seconde fois appliquant deux doigts de chaque coté de ses tempes. Elle appliques des mouvements réguliers suivant la ligne d'un cercle. Elle n'appuie certainement pas assez fort, elle n'ose pas. « Est-ce que j'ai droit à ton prénom maintenant ? » dit-elle hésitante toujours dans un chuchotement pour ne pas l'agacer un peu plus. Elle essaye au moins, on verra bien ce que ça va donner encore une pirouette de sa part ? Encore des supplications ? Elle croit qu'elle doit s'attendre à tout et ça l'énerve ne pas pouvoir anticiper ses réactions.

« Je suis étudiante en biologie cellulaire et médicale, je n'ai pas fait le serment d'Hippocrate... » On s’en fout !! Soigne-moi, bon sang ! J’vais claquer que tu en seras encore à m’expliquer le pourquoi du comment d’un tel cursus et en quoi la biologie cellulaire est d’une importance capitale pour la survie de la planète. Une planète qui pourrait bien exploser sur l’instant que le choc ne serait pas plus effrayant que celui qui squatte ma tête. C’est à dire qu’à force d’en parler et d’y penser, j’ai comme l’impression que ça a empiré, ce truc. Hypocondrie ou le pouvoir de l’esprit sur la matière. J’ouvre un oeil. Elle sourit. Et la chose craintive se métamorphose sous mes yeux. Je n’ai plus d’autre objectif que de la faire sourire encore, la rassurer suffisamment pour qu’elle cesse de courber le dos et de baisser la tête. S’il y a bien quelque chose que j'exècre, c’est cette forme de soumission involontaire et inconscience, née du malaise qu’inspire les hommes. Si j’aime le respect, je n’ai pas l’intention de le laisser se grimer en crainte. Alors je tends la main, paume ouverte, offerte, afin qu’elle s’en saisisse sans sursaut d’hésitation ou de méfiance. Ne cherchez pas de main tendue, ce n’est qu’une image. En lieu et place, je l’invite à me rejoindre. J’exige un massage des tempes, mais je l’exige de manière si grotesque qui ne reste aucun résidu d’autorité sur mes lèvres. Elle me répond par des murmures dans sa langue maternelle, critiquant par se biais la gente masculine. Je réprime un sourire. D’une part parce que je ne souhaite pas ruiner ma parfaite interprétation du mec à l’agonie, et d’autre part parce qu’il n’est pas encore temps de lui signifier que sa langue ne m’est en rien étrangère. Elle finit par se lever, lâchant un « Ok. » que je savoure comme une petite victoire. J’ai les yeux clos, mais je sens tout de même ses mains hésiter, s’avancer puis s’éloigner. Je garde le silence, respectant cette réticence même si je ne la comprends pas. Chaque chose en son temps, pour l’instant je dois me contenter de ne pas apparaître comme une menace... Et j’ai comme un sentiment de déjà vu. Ses doigts entre enfin en contact avec mes tempes. Légères, hésitantes et furtives, ses caresses sont presque enfantines. Si elles ne sont pas d’une grande efficacité sur mon crâne douloureux, elles sont appréciées pour l’effort qu’elles représentent. « Est-ce que j'ai droit à ton prénom maintenant ? » me demande-t-elle dans un chuchotement que j’apprécie, lui aussi. Il est temps d’abattre la première carte. « Quale nome vuole tu ? Ne ho parecchi. » Mon accent n’est pas aussi chantant qu’il le devrait, mais je me débrouille. Je penche la tête un peu plus en arrière afin d’entrapercevoir sa réaction, et lui offrir un sourire. « A Rome, on m’appelait Leone, à Venise, Fausto, à Florence, Orfeo... Mais je préfère Loxias. » Mon sourire demeure encore quelques secondes, puis je me réinstalle confortablement, dans une position plus propice au massage qu’elle me prodigue. Et surtout, je ne pose aucune question. Elle me donnera ce qu’elle souhaite m’offrir. A son rythme.

Ne pas connaître son nom lui déplaît fortement. Elle a déjà l'impression qu'il a de l'ascendant sur elle comme tout le monde d'ailleurs elle ne voudrait pas qu'il se serve de ça pour tenter de la manipuler ou bien se servir d'elle. Il paraît qu'il y a certaine personnes de ce genre ici. « Quale nome vuole tu ? Ne ho parecchi. » Elle stoppe son massage des tempes. Totalement prise au dépourvu. Si elle s'attendait à ce qu'ils parlent italien. Sa bouche forme un o de surprise. Cela veut donc dire qu'il a compris ce qu'elle disait sur la gente masculine il y a quelques minutes ? Elle pique un fard. Elle se sent vraiment bête d'un seul coup. Elle reprend le massage en question toujours avec autant de délicatesse bien que beaucoup moins appliqué. Le sourire du jeune homme ne la détend pas du tout. « A Rome, on m’appelait Leone, à Venise, Fausto, à Florence, Orfeo... Mais je préfère Loxias. » Loxias ? Sérieusement ? Elle écarquille les yeux étonné, un sourire se dessine sur son visage. Elle se demande alors si c'est lui qui c'est donné ce nom une sorte de pseudonyme ce qui serait particulièrement... orgueilleux de sa part où si se sont ses géniteurs qui l'ont affublé d'un prénom si lourd de sens. Enfin elle imagine que peu de gens savent réellement qu'il s'agit d'un des surnoms d’Apollon ça ne doit donc pas réellement le gêner. « Qui t'as prénommé ainsi ? Tes parents ? » dit-elle réellement curieuse. « Ça te va bien. » dit-elle légèrement amusé. Oui bon c'est vrai que ça pourrait passer pour un compliment, Apollon est réputé pour sa plastique plutôt avantageuse. Oui bon ok c'est un compliment. Elle continue son massage laissant le silence s'installer entre eux deux. Il y a bien quelque chose pour laquelle elle est réellement pas doué, se faire des amis, faire connaissance. Elle finit par dire des choses qui n’intéresse qu'elle, on finit par la regarder d'un œil mauvais. Alors elle se demande ce qu'elle peut bien dire. Elle pourrait lui raconter l'histoire du surnom Loxias donné à Apollon mais elle est certaine qu'il la connaît déjà. Elle pourrait lui demander s'il a des migraine régulièrement, combien de temps il a dormis, s'il est parfaitement hydraté ? Mais elle doute bien que ça ne va pas l’intéresser. Elle pourrait donc lui demande quelles raisons l'ont amenés à se rendre en Italie, pourquoi un prénom différent pour chaque ville ? Mais elle ne veut pas paraître trop indiscrète. Alors elle garde toujours le silence cherchant un sujet de conversation idéal. Elle n'est pas très spontané c'est certain. Elle pourrait lui demande s'il se plaît dans le château, mais c'est certainement la question qu'on lui a posé le plus souvent ici ? Elle ne voudrait pas être trop une rengaine, surtout qu'il semble facilement irritable. Et si elle ne dit rien pendant autant de temps elle va pas arranger les choses si ? En plus elle est persuadé qu'il ressent son mal aise c'est pas ça qui va l'aider à se détendre. « Tu.. » Bon début mais il faudrait une suite n'est ce pas ? « Tu vas souvent en Italie ? » dit-elle machinalement pour combler le vide. Elle s'empresse d'ajouter. « Je suis désolé pour ce que j'ai dis tout à l'heure c'était totalement irrespectueux, que tu sois capable de comprendre l'italien ou pas. » C'est bien elle, ça s'excuser pour tout et rien à la fois. Il paraît que ça a le don d'agacer les gens.. Elle soupire légèrement, elle qui essayait de paraître totalement équilibré et normale comme fille c'est pas gagné. Le silence c'est peut être mieux au final.

« Qui t'as prénommé ainsi ? Tes parents ? » Elle sourit, c’est bon signe, mais moi je perds le mien. Ce n’est pas sa faute, c’est la mienne. J’aurais du me douter que de tenir ce genre de propos conduirait à toute une séries de questions potentielles sur la nature de mes changements de prénom si fréquents. Cela dit, vu la brochette d’égocentriques qui gravite autour de nous, j’avais une chance sur combien pour qu’elle ait la présence d’esprit de poser cette question, ou ne serait-ce que s’y intéresser ? « Non, pas mes parents... » Je finis par répondre en me mordant légèrement la lèvre, tout en espérant que ce geste lui échappe. Puis, conscient de ce que cela suppose, pour un peu qu’elle connaisse la signification du prénom, dans la précipitation, j’ajoute : « Mais pas moi non plus. Je porte le prénom que m’a attribué la personne qui m’a donné la vie. » En un sens, je me rends compte que j’aurais pu me contenter de cette réponse, qu’elle aurait suffit à noyer le poisson sans mensonge, mais j’ai parlé trop vite. Cela dit, même si je n’aime pas parlé de ça, je pourrais éventuellement faire un effort puisqu’elle ne semble pas être comme tout ces autres qui déambulent à côté de moi sans me voir, ou en prétendant ne pas me voir pour ne surtout pas me donner quelques sortes d’importance, des fois que le téléspectateur me remarque à leur place. « Ça te va bien. » Ma tête bascule à nouveau en arrière, intrigué par ce qu’elle vient de dire, je cherche à vérifier sur son visage que j’ai raison de croire qu’elle comprend mon prénom. C’est le cas, je le vois à son air amusé. Je lui souris une fois encore, plus hésitant, plus timide, les compliments sincères et spontanés sont toujours plus compliqué à accepter. « Merci. » Je souffle en reprenant ma place, la laissant poursuivre son massage en silence. Et mine de rien, ça commence à faire effet. Je ferme les yeux, et laisse le charme opérer. Je ne sais pas si l’absence de parole la gêne, mais pour moi c’est totalement supportable, voir même bénéfique, et je me détends un peu plus à chaque courbe prodiguée par ses doigts. Le risque, c’est que je finisse par me rendormir et qu’elle prenne ça pour un manque de respect en lieu et place du compliment que ça représente. Mais elle ne me laisse pas le temps pour ça, et sa voix s’élève doucement à mon oreille, hésitante comme toujours. « Tu vas souvent en Italie ? » parvient-elle à achever, comme si cette simple question lui avait demandé un effort surhumain. Mais loin de me laisser l’opportunité de répondre, elle profite de s’être lancée pour embrayer sur autre chose, sur quelque chose dont je la soupçonne de nourrir l’envie depuis un bon moment. « Je suis désolé pour ce que j'ai dis tout à l'heure c'était totalement irrespectueux, que tu sois capable de comprendre l'italien ou pas. » Aveu directement suivi d’un soupir à fendre l’âme. La mienne. « Tu avais entièrement raison. Un mal de crâne me terrasse. Je suis une fillette, j’assume. » Je tente un sourire pour mettre un terme à son malaise, en espérant que ça suffise. Le fait qu’elle soit si... hésitante, en ma compagnie, me dérange. Même si ses joues roses sont plaisantes, dans l’absolue, j’aimerais assez qu’elle cesse de piquer un fard à la moindre occasion. « Et pour répondre à ta précédente question, je voyage beaucoup. Je m’installe dans une ville, j’y fais ma vie pendant une certaine période, et puis je passe à une autre. J’ai rarement l’occasion de retourner dans une ville que j’ai quitté, mais l’Italie m’a beaucoup plu. La culture, la simplicité de vie, l’hospitalité, l’architecture, les architectures je devrais dire... Et puis son héritage... Tu viens de quel coin ? » je finis par lui demander en prenant conscience que je m’emporte légèrement, et que je dois la saouler. La tête en arrière, je la regarde à nouveau.

« Non, pas mes parents... » dit-il pas vraiment enclin à en dire plus. L'italienne le regarde avec douceur percevant parfaitement le moment où il mordille sa lèvre inférieur. Il paraît que les gens font ça lorsqu'ils sont embarrassé c'est un signe fréquent de gêne. Elle comprend alors que sa question était peut être trop personnelle. Elle aurait du y penser puisqu'elle aussi à ce problème sujet sensible la famille. « Mais pas moi non plus. Je porte le prénom que m’a attribué la personne qui m’a donné la vie. » Elle reste perplexe sur ses paroles. Elle croirait entendre Giulia, à l’orphelinat c'était une de ses rare amie qui lui disait sans cesse que le jour où elle serait adopté elle considérera immédiatement cette nouvelle famille comme sa vraie famille. Considérant sa véritable mère comme un simple géniteur, une simple personne lambda qui lui a donné la vie mais rien de plus, l'amour elles devaient elle deux l'attendre d'une autre personne. Elle ne sait pas si elle doit en conclure qu'il a vécu une situation similaire ? Mais elle ne voit pas d'autre explication de toute manière. Elle prend le partie de se taire et de ne faire aucun commentaire là dessus cherchant un autre sujet de conversation bien moins sensible. Elle en profite pour lui dire que son prénom lui va réellement très bien, juste un compliment à prendre comme il vient tout simplement.  « Merci. » Elle commence donc à chercher un autre sujet de conversation notez qu'une autre personne aurait profité cette opportunité pour exploiter le filon et découvrir les failles du jeune homme. Mais ce genre de comportement n'est pas du tout associable à la personne de Valentina. Alors elle décide de poser une autre question tout en continuant de le masser après une bonne période de silence. Elle lui demande alors s'il vient souvent en Italie, s'empressant de s'excuser ensuite pour le jolie compliment qu'elle avait pu faire sur la gente masculine. Elle soupire, parce qu'elle se trouve tellement minable. Comment peut on être si intelligente et ne pas être capable d'être parfaitement sociable ? Il faut croire que ça n'a rien à voir mais son intelligence devrait lui donner de la confiance en elle non ? Bref ce n'est pas demain la veille que nous allons résoudre ce mystère. « Tu avais entièrement raison. Un mal de crâne me terrasse. Je suis une fillette, j’assume. » Elle rit légèrement, non pas pour se moquer. Elle le trouve tout simplement marrant et attendrissant à la fois. Allez savoir il faut croire que ses petites supplications on eu leur effet. N'allez pas croire que ce léger rire va la détendre plus que ça. Peut être que d'ici quelques minutes elle se sentira mieux. Mais en général il lui faut une éternité pour se sentir à l'aise avec n'importe qui. A moins que la personne la mette en condition et faut dire qu'il n'a pas fait une très bonne entrée. Et donc elle pense que son caractère est assez fluctuant, elle ne voudrait pas provoquer d'autres changement d'humeur. « Et pour répondre à ta précédente question, je voyage beaucoup. Je m’installe dans une ville, j’y fais ma vie pendant une certaine période, et puis je passe à une autre. J’ai rarement l’occasion de retourner dans une ville que j’ai quitté, mais l’Italie m’a beaucoup plu. La culture, la simplicité de vie, l’hospitalité, l’architecture, les architectures je devrais dire... Et puis son héritage... Tu viens de quel coin ? » Elle laisse une expression admirative sur son visage. Elle serait tout bonnement incapable de quitté une ville pour une autre, pour encore la quitter et entre trouver une autre encore et continuer sans fin de cette façon. Enfin plus maintenant, ça lui rappelle trop son adolescence chose qu'elle a très mal vécu. Elle a besoin de stabilité dorénavant et rien que le faite d'avoir du quitter l'Italie ça lui a brisé le cœur... Elle pourrait quitté Dublin plus facilement mais seulement pour retourner en Italie aucun endroit de semble attrayant à ses yeux bien au contraire ils semble effrayants. Elle admire ce coté aventureux de la personnalité de Loxias. A moins qu'il n'ai pas le choix et qu'il soit une sorte de fugitif. Il faut croire que cette chasse au secret fait germer toute sorte de théorie étrange dans l'esprit de la belle. « Je suis née à Rome, c'est l'endroit où je suis resté le plus longtemps. J'ai été un peu baladé tout autour dans le Latium. Et ça fait 5 ans que je suis à Dublin. » dit-elle avec plus d'assurance, ça c'est une question qu'elle peu gérer sans problème. En plus il connaît l’Italie alors elle ressent pas l'envie de lui expliquer que le Latium c'est une région, la région de Rome en somme comme la Toscane a pour ville principale Florence. Ce qui aurait passablement endormit son interlocuteur. « Mais je ne pense pas resté encore bien longtemps en Irlande, l'Italie me manque trop. » Elle y retourne de temps en temps pendant les vacances principalement mais ce n'est clairement pas la même chose. Et puis en Irlande, y a lui. Ou l'autre comme elle se le dit de temps en temps. « Euh.. tu n'es pas obligé de répondre. Je me demandais si tu avais été adopté, au vu de ce que tu as dis tout à l'heure.. je me suis dis que peut être .. enfin voilà quoi. Si c'est trop indiscret t'es pas obligé de me répondre. Même si je suis assez curieuse de savoir ce qu'il en est. Enfin fais comme tu veux. Et maintenant je vais me taire. » dit-elle nerveusement finissant en un léger rire tout aussi nerveux. Qu'elle se détende, qu'elle se détende. Au fond c'est peut être qui a besoin d'un massage.

La miss ne parle pas beaucoup, mais ça n’a aucune espèce d’importance, le silence n’inspirant aucune sorte de malaise ni chez moi, ni chez elle, semblerait-il. Je la laisse aller à son rythme, déjà amplement satisfait du sort qui est mien, en sentant ses doigts s’activer contre mes tempes. Du caractère craintif et/ou réservé que je descelle chez elle, j’aurais pu me retrouver sans rien, ni massage, ni elle, si elle avait préféré l’option fuite à la violence que lui inspire cette simple proximité. Alors je m’estime heureux, et la laisse oeuvrer en toute tranquillité. Et lorsqu’elle descelle les lèvres, j’en suis le premier satisfait. Surtout lorsqu’une sorte d’assurance point dans sa voix, comme c’est le cas en cet instant. « Je suis née à Rome, c'est l'endroit où je suis resté le plus longtemps. J'ai été un peu baladé tout autour dans le Latium. Et ça fait 5 ans que je suis à Dublin. » Je ne réponds rien, me contentant d’écouter pieusement, religieusement, la suite qui ne tardera pas. N’est-ce pas ? Va-t-elle me conter son périple à travers le Latium, ou bien les raisons qui l’ont poussé à s’installer à Dublin il y a cinq ans. Je table sur ses études, mais j’attends sa confirmation... Qui n’arrive pas. Si elle reprend la parole, ce n’est pas pour approfondir son histoire, mais pour me confier la suite. Plutôt que de parler du passé, elle semble encline à m’ouvrir son avenir. « Mais je ne pense pas rester encore bien longtemps en Irlande, l'Italie me manque trop. » J’incline la tête à nouveau, lui offrant un regard chargé de compréhension. « Je suis ici depuis quatre mois, et je menace de sombrer dans une profonde dépression à la prochaine goutte de pluie. Je salue ton courage de tenir depuis cinq ans. » Et je le pense, sincèrement. Je crois bien qu’une fois l’émission terminée pour moi, je redescendrais dans le Sud. L’irlande, l’Angleterre, et tous les pays saxons d’une manière générale, ne sont absolument pas fait pour moi. Paris, c’est déjà un peu mieux, pourquoi ne pas retourner à Paris ? Ou alors l’Espagne... Je secoue la tête, me rappelant la raison de ma présence ici, et je tire un trait mental sur l’Espagne. Dans mon mouvement brusque, j’ai giclé les doigts de la jeune femme, et, prenant conscience de mon geste, je m’en mords la lèvre et lui offre un regard d’excuse. « Désolé, j’ai... Je pensais à un truc. Tu veux bien reprendre, s’il te plait ? Je te promets que je serais sage, cette fois. » Je me remets en place, goûtant une nouvelle fois ses doigts contre mes tempes, et je m’oblige à l’immobilisme le plus total. Après une période de silence, c’est elle qui décide de le rompre, hésitante comme toujours. « Euh.. tu n'es pas obligé de répondre. Je me demandais si tu avais été adopté, au vu de ce que tu as dis tout à l'heure.. je me suis dis que peut être .. enfin voilà quoi. Si c'est trop indiscret t'es pas obligé de me répondre. Même si je suis assez curieuse de savoir ce qu'il en est. Enfin fais comme tu veux. Et maintenant je vais me taire. » Un léger rire s’échappe d’entre mes lèvres face à tant de manque de confiance en soi. Comme si elle allait me déranger avec une simple question, ou me mettre en colère. A la rigueur, si je ne souhaite pas répondre, je ne réponds pas. Mais aucune question n’est de trop. « Non, je n’ai pas été adopté. J’ai quitté ma famille de ma propre initiative, parce que je voulais pouvoir choisir la mienne. » Une nouvelle fois, j’incline la tête en arrière pour la voir, et savoir si elle s’estime satisfaite de ma réponse ou non. « C’est ton cas, à toi, n’est-ce pas ? » Je lui demande, calmement. « Tu as été adoptée ? » Si elle ne souhaite pas me répondre, elle n’aura qu’à me le faire savoir. Je n’ai pas pour habitude de m’immiscer dans la sphère intime des gens, mais puisqu’elle me pose la question, c’est qu’elle doit être prête à y répondre à son tour. Enfin je présume, et j’espère. Je n’aimerais pas perdre l’avance que je suis parvenue à acquérir dans sa direction.