Le nid d'amour était encore bien calme à une heure pareille et j'appréciais cette solitude. Je crois être l'une des premières à me lever ce matin, non pas que ça m'arrive régulièrement, mais de temps en temps. Faut dire depuis le début du jeu, je n'avais fait que dormir pratiquement. Et quand je ne dormais pas, je ne faisais pas beaucoup plus d'efforts, avachie dans un canapé, ou assise à une table en train de manger. La fatigue n'était donc pas au rendez-vous, et malgré que la veille je n'étais pas au lit de bonne heure, mes quelques heures de sommeil m'ont suffi à me requinquer. Il n'y a pas plus ennuyeux que de rester allonger dans un lit en sachant pertinemment que tu ne te rendormiras pas. Donc je me suis levée. Et je suis allée dans la cuisine. Avant ça, je suis allée dans la salle de bain, dans le dressing, ainsi que dans les toilettes, mais je vous passe les détails. Vêtue d'un short et d'un débardeur blanc, j'ouvre les placards à la recherche d'un gâteau, un truc à manger, un truc équilibré si possible, on va pas s'le cacher, depuis le début de l'aventure, les plateaux repas sont loin d'être light t'sais. À croire que la production veut faire de nous des grosses baleines. Non sérieusement, plus j'ouvrais les placards, plus je trouvais des choses caloriques et honnêtement, ça me donnait tout simplement la gerbe. Le nutella le matin non merci. Finalement, désespérée, je rabats mon sors sur un fruit. Ça allait déjà me caler le bide, je verrais plus tard pour autre chose. Je prends donc ma pomme et je décide d'aller faire un tour dans la salle de vidéo-surveillance. C'est un peu comme la télé sans son tu trouves pas? Je descends les marches et pénètre la salle. Je n'y avais encore jamais été très longtemps, la vie des autres ne m'intéressaient pas spécialement, mais il n'y avait rien de mieux à faire, ce matin. La pièce était sombre, seul la luminosité des écrans éclairait la pièce. Je remarque un oreiller non loin de là qui avait sûrement rien à faire ici, mais qui avait du être apporté par un des candidats auparavant. Je décide de m'allonger sur le ventre, laissant reposer la tête sur ce dernier. Les écrans diffusaient des images de la veille, notamment de la soirée. Je regarde les images plus ou moins cencentrée...

"Quel est le con qui s’est prit les pieds dans mon lit ?" Ce furent mes premières paroles. En effet, ma nuit fut écourtée par la maladresse d’un des candidats partageant ma chambre. Il faut dire qu’on est beaucoup à dormir dans la même pièce. Un rien peut nous réveiller. Il vaut mieux être du genre marmotte et apporter ses boules quies si l’ont veut dormir suffisamment longtemps. Ce qui n’est pas forcément mon cas. Enfin l’heure reste toutefois raisonnable pour se lever. Au moins, je ferai parti des premiers éveillés du château et n’aurai pas besoin de faire la queue pour aller aux toilettes ou à la douche. Bref, fraichement lavé, je décide de me rendre en cuisine pour y déjeuner. Mais finalement puisque rien n’est prêt, je me résigne à manger. Ou presque. Je m’empare d’un bout de marbré que j’emporte avec moi sur le chemin. Tant pis pour les miettes. Que faire maintenant ? Telle est la question. Je n’ai pas la fois de sortir dehors ni de faire du sport. Je traine donc dans les couloirs et teste les différentes portes afin de trouver une occupation. Puis me vint alors une idée. Aller espionner les candidats via la salle de vidéo-surveillance. Ah ah. Je suis pire qu’une vieille dame s’ennuyant à longueur de journées ou alors une vache observant les trains passer. « Diable ! Mais que fais-tu là ? » que je déclare suite à un sursaut. Je n’aurai jamais pensé en ouvrant la porte de la salle y trouver une candidate. « Tu sais, les lits ça existe. T’es pas obligée de dormir genre.. là. Il fait froid en plus ! » Logique sachant que la salle se situe au sous-sol. Mais ils auraient pu y fourrer un radiateur quand même. En tout cas, hors de question de rester debout. Je m’assoie par terre à côté de la candidate, face à l’écran. « C’est naze, y’a pas de son ! Tu fais les sous-titres ? » Ironie bien entendu. Mais la jeune femme serait bien capable de se prêter au jeu. Elle est blonde après tout.

«diable ! Mais que fais-tu là ?» le con il m'a fait peur. Je m'attendais pas à être rejoint de si tôt, de un parce que peu de personnes finalement venaient ici, et de deux, parce que putain, il était tôt, j'imagine que mes camarades ont mieux à faire à cette heure-ci comme dormir par exemple? Sachant que la veille, la soirée s'était terminée encore une fois très tard. Mais visiblement je n'étais la seule tarée à emmener mon petit déjeuner dans la salle de surveillance, bizarrement un peu de compagnie n'était pas de refus. quoi que la discussion en général ça n'était pas vraiment mon dada, mais alors en plus de bon matin je vous laisse imaginer la chose. Je le regarde s'avancer vers moi, je l'avais déjà vu auparavant, mais étant ici depuis seulement quelques jours, j'avais pas vraiment eu l'temps de me faire un avis sur mon camarade. Physiquement il était plutôt attirant, il fallait l'avouer. Mais... il en avait conscience, peut-être même trop conscience et sa prétention allait sûrement m'agacer. Le voyant arriver, je m'étais un peu relevée. Pas pour lui, mais simplement parce que manger une pomme en étant sur le ventre c'est techniquement pas possible et mes coudes appuyés contre le sol me faisaient souffrir. J'étais donc maintenant, adossée contre un mur, face à un écran géant. Je prends finalement un deuxième morceau de pomme et rompt à mon tour le silence. «apparemment on a une la même idée» je me tais de nouveau. Je n'avais rien de plus constructif à dire, je me trouvais déjà assez bavarde comme ça. Mais ce con enchaîne. Il m'avait l'air déjà bien surexcité. «j'en suis pas encore au stade de dormir au sous-sol.» et j'y serais jamais, si un jour je devais découcher ça serait pour les canapés du salon. Voilà qu'il me parle encore, et me lance indirectement un défi. Idiot soit, mais ça ne m'étonnait pas tant que ça. Je ne suis pas en train de le traiter de la sorte, juste un constat. Je fais les sous-titres? Et lui il a craqué son string ou bien? «c'est sûrement mieux sans son, justement.» y'a pas photo, les paroles de mes camarades sont sûrement bien trop intéressantes pour y ajouter le son. Je regarde donc l'écran, j'ai rien d'autres à faire. Je soupire à la vu d'une de nos camarades dans la cuisine. «et elle, tu crois qu'elle a besoin d'un carré de chocolat? Elle a plutôt intérêt à faire gaffe à sa ligne» mauvaise langue que je fais.

Chers habitants du nid,

Si Cupidon interrompt cet agréable moment c'est qu'il souhaite s'entretenir individuellement avec l'un d'entre vous. Katell, tu dois te rendre immédiatement dans la Cabane en Bois où Cupidon a une chose importante à t'annoncer.

J'entends par surprise la voix de Cupidon qui me demande de me joindre immédiatement dans la cabane en bois. «et merde.» sans plus attendre, je me lève, je regarde santiago en haussant les épaules. Sympa pour une première rencontre si puis-je dire. J'ai pas le choix, sans un mot je quitte la salle de surveillance. Me voici parti au confessionnal, je m'attends au pire venant de Cupidon. Mais le mieux serait tout de même une petite mission. Mais ça n'était pas à moi de décider. Pas le temps de disserter sur cet appel, me voici entrer dans la cabane en bois.
(…) c'est après quinze bonnes minutes que je sors enfin du confessionnal. Je regarde l'heure et décide finalement de retourner dans la salle. De un parce qu'avec un peu de chance, Santiago y serait encore. Et de deux parce que j'avais pas eu le temps d'observer mes camarades, et je comptais y remédier. En revenant dans la salle, j'y retrouve Santiago, je referme la porte derrière moi. «tu m'attendais?» sourire provocateur. Même si j'avais pas eu l'occasion de lui parler, j'avais entendu parler de lui... et de Jamie d'ailleurs. Tu m'suis? «fais pas cette tête, je déconne. On disait?»

Me voilà par terre dans la salle de vidéo-surveillance, de bon matin, avec un bout de gâteau en main. J’ai surpris Katell, allongée dans la salle entrain de manger sa pomme devant l’écran géant comme si elle vivait dans cette pièce depuis bel lurette. Je lui fais une remarque d’ailleurs comme quoi il y a des lits dans le château et qu’elle n’est pas obligée de poursuivre sa nuit ici. Elle me rétorque qu’elle n’en est pas encore au point de dormir au sous-sol et qu’elle a, semble t’il, eu la même idée que moi. Heureux de le savoir. Je finis le dernier morceau de marbré puis prends mes aises sur le sol avant de m’attarder sur l’écran géant. Je constate alors, un peu déçu, qu’il n’y a aucun son sur les vidéos. Je propose à la blonde un peu ironiquement de nous faire les sous-titres. Elle refuse la bougresse ! Si ma proposition n’en était pas réellement une, j’aurai trouvé ça marrant qu’elle se prête au jeu en inventant des répliques bidons de candidats. Mais il s’avère qu’elle préfère critiquer. Très bien. « Au point où elle en est, un carré de plus, un carré de moins, ça changera pas grand chose. » Un léger rire s’échappe de mes lèvres tandis que la voix de Cupidon résonne dans la salle pour convoquer Katell dans la cabane en bois. Et Zut ! Avec qui je vais pouvoir commenter les images maintenant ? Je décide néanmoins de rester quelques minutes tout seul espérant que la jeune femme revienne assez vite. Bingo ! « Non, je m’étais endormi. » Je préfère mentir pour ma fierté plutôt que d’avouer que j’attendais la blonde. Mais elle use un ton railleur. La nouvelle que Cupidon vient de lui apprendre semble la ravir. Tiens donc. Pas question de revenir sur les images douteuses d’une candidate s’empiffrant de chocolat. « Tu sembles ravi de la révélation de Cupidon. Ce fut intéressant ? » Moi, curieux ? Carrément ! Mais je me doute bien que la jeune femme ne dévoilera pas un mot de ce que lui a révélé le chérubin.

J'avais pas hésité longtemps à revenir dans la salle, qu'est-ce que tu voulais que je fasse d'autre dans l'fond? Ici, dans le nid d'amour, à cette heure-ci, tout le monde pionce encore. Du coup, même si la solitude ne me déplaisait pas, c'était pas dans mes habitudes de laisser en plan un de mes camarades... quoi qu'il advienne, tu piges? Du coup, je me retrouvais dans la même posture qu'avant l'appel de cupidon, assise dans la salle de vidéo-surveillance, santiago à mes côtés. Ce dernier, nia en bloque mon insinuation et préféra me dire qu'il s'était endormi. J'le regarde d'un air dédaigneux, puis je finis par sourire. Qu'il est con. Je sais inévitablement que ma présence ne lui est pas nécessaire, mais le connaissant, ça lui convient mieux que de se retrouver seul... enfin le connaissant est un grand mot. Je lui ai genre adressé trois fois la parole. C'est pour dire. «Tu sembles ravi de la révélation de Cupidon. Ce fut intéressant ? » ah bon? J'ai l'air ravi? Ça m'étonne. Comment il détourne pas question, d'ailleurs. S'il croit qu'il va avoir des informations aussi facilement il peut d'ores et déjà creuser son trou. Je le regarde, étonnée, il est quand même difficile que j'affiche un comportement radieux et c'est sûrement pas Cupidon qui va faire changer la donne. «ravie d'avoir raconté ma vie devant des millions de téléspectateurs?» je marque un temps d'arrêt. «si tu le dis.» sourire plutôt forcé. Je pense que sa phrase relevait de l'ironie, ou bien, il n'avait jamais vu quelqu'un de ravi, car vu la gueule que je tirais à cet instant précis, ça ressemblait plus à de la flemme.