slavin & adie

Adie n'avait pas fait partie de la fête après le prime. Fatiguée par les cris, la musique et la soirée qui avait été affreusement longue, elle avait pris la direction de la chambre directement après le prime, se laissant juste le temps de boire un verre avec quelques candidats. L'avantage, c'est que la chambre, située au premier étage, baignait dans un calme absolu, chose assez rare pour être citée. Sans perdre plus de temps, elle avait donc enfilé sa tenue de nuit après s'être démaquillée et coiffée et s'était glissée sous la couette duveteuse, de son côté du lit. Les boules quies enfilées, plus rien ne pouvait la déranger. Pourtant, la nuit fut des plus désagréables. Constamment assaillie soit de bouffées de chaleur, soit de frissons, la jeune femme s'était réveillée des dizaines de fois, nageant entre l'état éveillé et ses rêves encore bien trop réels. Si bien qu'au petit matin, elle était exténuée et en prime, pas très bien. Après un rapide passage à la salle de bain et une douche qui n'arrangea rien, la jeune femme prit ensuite le chemin de la cuisine. Le frigo était vide, bien évidemment. Ceux qui le vidaient n'étant certainement pas très enclins à le remplir à leur tour. Direction le cellier donc, où elle espérait trouver son bonheur. Seule, elle commença à faire ses emplettes quand tout à coup elle entendit la porte s'ouvrir derrière elle.

Après ma rencontre fortuite aux remparts en compagnie d'Aria, j'avais décidé d'aller ôter la tâche de sang de mon tee-shirt avant qu'il ne soit trop tard. Comme je l'avais dit à la jeune femme ce n'était pas mon préféré, bien que j'accorde une importance particulière à mes vêtements. Il ne comptait pas parmi mes favoris, et fort heureusement. Mais étant donné que ma garde-robe en ces lieux était relativement réduite, il était préférable que j'essaye de le sauver d'une mort certaine. J'étais retourné dans le nid mais avant de me rendre au cellier, j'étais passé par la chambre afin de ranger mon appareil. Je n'avais d'ailleurs pas pu m'empêcher de jeter un oeil en direction du lit afin de vérifier la présence de ma partenaire. Mais Adie n'était déjà plus là. Tant pis, ou tant mieux peut être. Je ne savais pas trop. Bref, le tee-shirt en main, j'étais parti en direction du cellier puisque c'est là bas que se trouvait les produits détachant en tout genre, peu gêné de déambuler torse nid dans le château. A l'intérieur, j'ai découvert Adie qui me remarqua aussitôt, impossible pour moi de faire demi-tour à présent. « Oh t'es là ! » Ouais, genre super crédible, sachant que j'suis entrain de la fixer depuis plus de trente secondes. Seulement c'est la seule chose qui a réussit à sortir de ma bouche. J'entre néanmoins, et me dirige vers les machines à laver à la recherche du détachant. Sauf que. « Je crois qu'il faut qu'on parle... » Ou du moins, si elle n'avait rien à dire, moi j'allais parler. Mais, j'suis pas un gros bourrin si bien que j'vais pas l'agresser dès le réveil. C'est sûrement pour cette raison que j'avais préféré le canapé au lit par ailleurs.

Lorsqu’il entra dans le cellier, Slavin eut l’air surpris mais surtout étrange. Adie, qui n’avait vraiment encore les yeux en face des trous, ne distingua pas immédiatement l’étrangeté de son comportement mais elle sentait bien que quelque chose se tramait. Peut-être entre autre parce qu’il avait découché cette nuit d’ailleurs… Non pas qu’elle s’en soucie plus que ça, juste qu’elle s’en était rendue compte après l’horrible nuit passée. A moins qu’elle l’ait justement fait fuir, bref. Il était là donc, planté devant elle, son tee-shirt tâché à la main. Adie remarqua alors le sang et fronça les yeux pour distinguer un peu mieux la tâche. Spontanément, elle allait lui demander s’il s’était blessé et puis, finalement, elle se ravisa. En plus, il voulait lui parler. Qu’il parle alors, de toute façon, elle savait pertinemment à quoi il faisait référence et franchement, elle n’était pas en état de se faire réprimander comme une gamine. « Vas-y ouais. Tu m’évites d’ailleurs ? Cette nuit, ta tête en me voyant ce matin… Si tu veux je te laisse le cellier pour toi tout seul. » Son enthousiasme débordant faisait peur mais elle s’en fichait. Elle ne regrettait pas ce qu’elle avait dit à Evadne qui d’ailleurs, la concernait plus elle que lui. Et puis, tout ça lui avait au moins fait comprendre que le jeu était vraiment un jeu et que la séduction en faisait également partie. Elle avait juste envie de manger et de retourner s’allonger.

C'était bizarre, trop bizarre depuis ce prime, non c'était bizarre depuis ce putain de baiser en réalité. Mais elle ne m'aurait pas inquiéter plus que cela si Sixtine, la fouine de l'émission visiblement, n'avait pas décidé de diffuser les images. Et en réalité, je m'en voulais plus que je n'en voulais à Evadne même si pour le coup, je m'évertue à le lui faire payer en la traitant comme une paria. Non, ce qui m'avait dérangé lors de ce prime c'est d'assister à la scène entre Adie et la blonde. C'est pour ça que je l'avais évité hier soir, et aussi parce qu'on m'avait fourré de la tequila sous le nez. Bref, maintenant nous étions là, dans ce cellier, elle avait l'air d'avoir mauvaise mine qui plus est. « Non, oui. Peut être... » J'suis super clair là non ? Ça ne dure pas longtemps puisque je poursuis aussitôt. « Qu'est-ce que t'attends de moi au juste ? C'est vrai qu'on en a pas parlé, mais je t'ai trouvé un peu excessive. Tu vas me réprimander aussi d'ailleurs ? » J'ai bien conscience de l'assaillir de questions, même si j'suis pas énervé, j'ai dépassé ce stade déjà. Non, j'suis d'ailleurs, exagérément calme, mais disions que j'ai besoin de savoir. Appuyé contre la machine à lavé je l'observe attendant patiemment qu'elle ne dise quelque chose, n'importe quoi. J'ai croisé mes bras contre me torse, le tee-shirt pourra largement attendre et le détachant aussi.

En fait, Adie se sentait définitivement trop conne. Qu’est-ce qu’elle avait cru ? Que parce qu’il était son partenaire il allait avoir un semblant de fidélité à son égard ou tout du moins ne pas se faire aguicher dès la première semaine ? Ouais, trop conne. Il avait été gentil, prévenant, tellement qu’elle avait du se faire des idées, inconsciemment, comme une gamine de 15 ans qui découvrait les mecs pour la première fois. C’était un jeu, allo ? Adie, va falloir que tu atterrisses maintenant ! Lui tournant le dos alors qu’elle essayait d’attraper un paquet de céréales bien trop haut pour elle, elle ne put que lever les yeux au ciel sans qu'il la voit lorsqu’il lui répondit. Clair comme de l’eau de roche. De toute façon, elle ne comptait pas s’éterniser dans le coin. Elle n’avait pas vraiment envie de répondre à sa question. Non elle n’était pas amoureuse mais oui, elle s’était faite des idées et ce au bout de seulement quelques jours… Elle ne donnait alors plus cher de ses fesses dans le jeu vu comme elle se jetait elle-même dans la gueule du loup. Mais, sans vraiment savoir pourquoi, elle le fit, le ventre grondant et la tête qui commençait à tourner. « J’attends rien de toi. Jvais pas te dire ‘Oh Slavin, soyons amoureux et tout sera merveilleux’, jsuis pas si conne, je sais bien comment ça marche. Juste que je pensais pas, en effet, que dès la première semaine, certains iraient baiser sur la plage et d’autres se bécoter dans le dressing. Oui, j’avoue, j’aurais peut-être pas du m’énerver contre la blonde. Jvoulais être tranquille, elle s’est bien évidemment pointée et elle m’a soulé avec son air hypocrite. C’est tout. J’ai compris maintenant et t’inquiètes pas, je te ferais pas chier, tu fais ce que tu veux. » Elle avait dit tout ça très calmement et pourtant, ce n’était pas l’envie qui lui manquait de se mettre à pleurer. Elle ne savait absolument pas pourquoi, juste l’envie. Une fois son monologue terminé, elle se tourna tentant à nouveau d’attraper son paquet de céréales. Et puis elle s’arrêta net. « Je… enfin… désolée… » Et d’un seul coup, elle partit en courant, direction les toilettes et eut à peine le temps de s’agenouiller pour rendre dans la cuvette. Son estomac avait vraisemblablement eu raison d’elle.

La faille cette petite imperfection qui risquait de changer la vision que nous avions de l'autre elle était là, sa possessivité et mon besoin irrépressible de séduire et de m'envoyer en l'air, encore et toujours. Même si la deuxième partie n'était pas encore arrivée, c'était un fait, il parait que c'est lié à mon enfance. Le manque d'affection ou un truc dans le genre, ouais, de toute façon j'suis pas entrain de me chercher d'excuse. J'suis pas non plus entrain de dire que j'suis innocent dans l'histoire, bien qu'elle ait ouvert les hostilités. Il fallait bien que ça arrive à un moment donné. Peut être que si j'avais su qu'elle s'était imaginé certaines choses, alors peut être que j'aurais agis différent, j'en sais rien après tout. Qui peut savoir ? Je l'observe galérer avec sa boîte de céréales, j'suis à deux doigts de la lui donner, c'est même presque douloureux de ne pas l'aider, sauf que j'attends une réponse. Une réponse qui tarde à arriver. J'suis prêt à lâcher l'affaire, à m'occuper de cette fichue tâche lorsqu'elle lâche la bombe. Je l'écoute attentivement, et étrangement je me sens blessé, et j'culpabilise à mort, peut être que si je n'avais pas été aussi prévenant avec elle, peut être que ça aurait été différent. Je m'approche pour lui attraper ses céréales sauf qu'elle retombe sur ses pieds brusquement. S'excuse pour une raison qui m'échappait et partie en courant. « Aide qu'est... » Et je me rends compte que ça sert à rien de parler, agir c'est beaucoup mieux, ainsi, je me lance à sa recherche. La porte des toilettes claque brusquement, si bien qu'instinctivement j'y entre. Bon, j'sais qu'elle est là lorsque je l'entends se vider de l'intérieur. Aussitôt, j'attrape une serviette que j'humidifie. « Tiens, ça va aller ? Tu veux quelque chose ? Tu devrais peut être t'asseoir viens par ici. » J'pose ma main contre son dos et lui tend la serviette.

La tête face aux toilettes, Adie se tenait les cheveux sur le côté alors qu'elle venait juste de tout faire sortir. C'était assez peu reluisant et la jeune femme commençait presque à avoir honte de d'avoir décampée à toute vitesse en plein milieu d'une telle conversation. C'était idiot, oui, car elle n'allait tout de même pas lui vomir dessus sous prétexte qu'ils en étaient aux confidences mais en cette instant, elle était tout simplement horriblement gênée. Elle espérait rester ici pendant au moins quelques minutes, tant pis si elle formait un embouteillage, elle avait juste besoin de se cacher. Dans les toilettes, bien évidemment. Mais c'était sans compter Slavin qui avait du être assez surpris par la scène et qui, fidèle à lui-même, venait s'enquérir de nouvelles. Il ouvre la porte, qu'Adie aurait bien verrouillé si seulement elle n'avait pas eu autre chose de plus important à faire, sans vraiment se soucier de l'état dans lequel elle pourrait être. Après tout, il aurait pu s'agir d'un tout autre besoin... A moins que le bruit si reconnaissable ne l'est mis sur la voie. Les yeux dans le vague, elle le vit alors s'approcher d'elle, un serviette à la main. Elle l'attrape, la passe sur son visage rouge de chaleur et finalement, s'assoit par terre, guidée par les gestes de son partenaire. « Oui, ça va. Étonnement, maintenant que c'est sorti, ça va. » dit-elle arrivant même à esquisser un très leger sourire au coin des lèvres. « Jpense que jvais aller manger, ça devrait aller mieux ensuite, enfin j'espère. » Elle se relève et puis, alors qu'elle avait mis un point d'honneur à ne pas croiser son regard, elle se retrouve nez à nez avec ce dernier. Ses joues s'empourprent, chose certainement invisible vu la coloration qu'avant pris sa peau quelques secondes plus tôt. « Je suis désolée. Enfin... pour ça et puis, le reste aussi. J'aurais pas du. »

Je suppose qu'Adie aurait souhaité avoir un peu d'intimité mais je ne sais pas si elle serait revenu vers moi si je l'avais laissé partir. Peut être qu'elle aurait profité de l'occasion pour couper court à la conversation, de toute façon j'sais aussi que j'peux pas rester là impuissant face à son malaise, c'est loin d'être dans mon tempérament. Au contraire, moi je suis du genre à nettoyer la gerbe des autres pour rendre service tout comme m'installer auprès d'une personne qui compte déjà beaucoup pour moi et lui tenir les chevaux si ça avait été nécessaire. Là, j'avais simplement tendu une serviette humidifiée et m'étais installé en soutien dernière elle. Elle m'affirma qu'elle sentait beaucoup mieux à présent. Bien. « Je fais la cuisine, tu manges, tu reprends des forces et tu te ménages. Deal ? » En réalité, je ne lui laissais guère le choix, elle n'aura qu'à s'asseoir tandis que je m'occuperais d'elle. Je me pousse et me relève alors qu'elle bouge à son tour, sûrement pour se lever, je me lève à mon tour et finalement on se trouve nez à nez, assez bizarre comme sensation. Elle s'excuse, je fronce les sourcils. « J'imagine que ça, ça n'a pas été cause par moi donc, j'vois même pas pourquoi tu t'excuses. Ensuite... » Je marque une pause. « C'est plutôt à moi de m'excuser. J'ai été excessif autant avec toi qu'avec elle, c'était démesuré. Et puis je t'ai embrassé à la soirée... Pour sauter littéralement sur la première venue le lendemain, c'était totalement inapproprié. » J'ai toujours été clair dans mes attentions avec les femmes et là, je dois avouer que mon comportement à son égard devait être totalement déroutant.

Reprenant peu à peu des couleurs, la jeune femme s'en voulait à présent d'avoir porter un terme aussi radical à leur conversation. Elle ne l'avait absolument pas fait exprès mais avait à présent peut qu'on puisse croire le contraire. Adie n'avait jamais été contre les explications et même si elle n'appréciait pas nécessairement les conflits, il fallait bien parfois se jeter dedans la tête la première afin d'y mettre un terme. Le terme cette fois ci aurait été une jolie tournée de vomi matinal. Relevée, adossée contre le mur, la serviette à la main, Adie sourit à son offre de faire à manger. Elle n'était pas contre en effet. « Deal alors ! » Et puis pour une fois qu'un homme lui ferait la cuisine, elle n'allait pas manquer ça. Et puis étrangement, alors qu'Adie venait de s'excuser pour ses réactions puériles (dont elle ne pouvait rien faire d'ailleurs), c'est Slavin qui se mit à s'excuser. Elle devait avouer qu'il n'avait pas forcément tord dans ses excuses mais elle ne s'attendait pas à ce qu'il le fasse. Après tout, il était adulte et faisait ce qu'il voulait, que ce soit inapproprié ou non. Adie ne put s'empêcher de sourire cependant, ses forces l'ayant retrouvées petit à petit. « Oh les baisers ça encore ça ne me dérange pas ! » dit-elle en riant de façon blagueuse. Sauf qu'en fait, elle était plutôt sérieuse... Elle n'en avait pas un si mauvais souvenir que ça après tout. Puis se souvenait de la pièce dans laquelle ils se trouvaient, Adie fut prise de dégoût. « On devrait peut-être sortir, non ? » dit-elle en tirant la chasse d'eau histoire d'effacer ses méfaits...

Finalement la situation semble être revenu à la normal, Adie semble retrouver ses couleurs et rien ne semblait présager que nous nous disputions la minute suivante. Enfin le terme dispute était peut être exagéré mais l'idée était là. Si bien que finalement, son petit soucis matinal ne pouvait pas mieux tomber. J'aime pas me quereller, surtout avec des gens que j'apprécie, mais c'est vrai qu'il est nécessaire de faire mettre les choses à plat lorsqu'on rencontre un soucis. J'suis pas sûr de savoir si tout à été mis à plat ou non mais j'ai pas envie de me pencher là dessus plus longtemps. De toute façon j'suis déjà entrain de lui proposer un plan qu'elle ne peut pas refuser, et d'ailleurs je ne me trompe pas à ce sujet. Elle accepte.J'sais pas si elle m'a déjà à l'oeuvre dans une cuisine, quoi qu'il en soit elle semble me faire assez confiance pour me laisser lui confectionner un repas. Je souris face à sa réponse tandis que le temps des excuses est arrivé. Mon sourire se transforme en un sourire malicieux, légèrement provocateur face à sa remarque. « Il faudrait que je songe à recommencer un de ces quatre. » Evidemment, si les baiser ne la dérangeait pas, je ne vois pas ce qui devrait me pousser à arrêter, puisque je crois que j'y ai pris goût, elle me propose ensuite de sortir. « Allons-y, tu dois aller manger qui plus est... » Et finalement, on sort de là pour se diriger vers la cuisine où un petit déjeuner attends la jeune femme.