DAPHNIS

Je fixe les candidats allongés dans le lit d’à côté depuis une bonne heure, le corps tourné vers l’extérieur. Je suis incapable de trouver Morphée, trop excitée par ce premier prime en demi-teinte. Je ne pourrais pas prédire la suite de mes affinités dans ce nid, et développer des liens avec une trentaine de candidats se révèle particulièrement difficile. Je n’ai à peine adressé la parole qu’à trois personnes, c’est assez mal parti et je crains de voir mon nom tomber à la prochaine réunion dans le salon. De toute façon, c’est le jeu, aussi je soupire en me grattant le nez. Enfin, je suis bien heureuse d’avoir au moins hérité de la chambre qui rend hommage à un beau rossignol maudit délivré par son prince, plutôt que celle de l’ours et du nain. Ca fait rêver cette légende, et je me demande toujours pourquoi les belles histoires d’amour ne son jamais réelles. Certainement parce que les hommes sont loin d’être aussi romantiques que dans les contes merveilleux . . . Il n’y a qu’à voir la brochette de candidats de ce château pour avoir un bon aperçu de la société actuelle. M’enfin, ça aurait pu être pire pour mes nuits. Vous imaginez vous retrouver avec le géant ? Mon dieu, ce doit être un calvaire pour lui comme pour sa partenaire, parce qu’il doit dépasser de tous les côtés le Gulliver. D’ailleurs il faudra que je pense à lui demander son identité, parce que je ne vais pas passer ma vie à le surnommer le géant. Cependant je réalise rapidement que dormir avec lui n’aurait peut-être pas été si déplaisant, étant donné que je sens une main effleurer mes fesses. Je sursaute aussitôt en me retournant vivement, giflant mon partenaire sans préavis. Bon en réalité je frappe plus ou moins son nez dans l’obscurité, mais cela me permettra au moins de savoir s’il est l’adolescent boutonneux aux hormones en ébullition que je craignais. J’attends qu’il se manifeste avant de chuchoter, me redressant sur le matelas. « Ne profite pas de l’obscurité pour me tripoter toi, on ne t’as jamais appris les bonnes manières ? » S’il a conscience d’avoir été frappé, c’est qu’il ne dormait pas et qu’il l’a fait exprès. S’il se réveille sans savoir pourquoi, je prendrais simplement mes précautions en me construisant une barrière de coussins. Je me demande si on peut exiger de changer de partenaires en formulant une réclamation auprès de Cupidon en cas de comportement malvenu, mais aucun doute que je tenterai ma chance s’il persiste dans ses attouchements nocturnes. On ne touche pas impunément une demoiselle de ma condition, non mais !

J’étais crevé, tout simplement HS. J’avais juste besoin de dormir. Oh oui dormir. Douce activité que nous permet la vie. J’étais pas paresseux, et franchement pas adepte des siestes, mais les bonnes nuits de sommeil sont toujours enviables quand on ne tient plus sur ses deux jambes. Et là, très franchement, j’avais l’impression de tituber, les jambes engourdies au possible et mes yeux se fermant tous seuls. Je ne devais pas être beau à voir. Bref, je me couchais avec merveille entre les draps, prestement déshabillé, n’ayant aucune notion du mot pudeur. Vraiment, ce truc c’était pour les vieux qui supportaient plus les rides sur leur corps. Moi je m’aimais bien, enfin suffisamment pour ne pas trouver l’utilité de le cacher à tout prix. Bref, juste vêtu de mon splendide boxer, je m’endormis très vite en faisant fi de ma colocataire de lit. Je lui avais à peine parlé depuis le début de l’émission mais je me doutais bien que nous aurions mille et une occasions de le faire – sauf si on partait dès la première semaine, ce que je ne souhaitais ni à moi, ni à elle.
Je m’étais donc endormi tout de suite, dans un sommeil profond qui ne saurait être interrompu. Mais malheureusement, on décide rarement dans ces cas d’inconscience. La preuve : je me réveillais un sursaut, les yeux embués par le sommeil et une douleur au nez. Mon premier réflexe fut de le frotter doucement, une grimace endormi sur le visage, encore dans les bras de Morphée. J’entendis la voix de ma partenaire de très loin, et je pris quelque minute à comprendre ce qu’elle me voulait. « Ne profite pas de l’obscurité pour me tripoter toi, on ne t’as jamais appris les bonnes manières ? » Je fronçais les sourcils dans l’obscurité, ne comprenant pas ce qu’elle me reprochait : la tripoter ? Mais je tripote personne moi … - surtout pas les filles, en fait. Je me tournais vers elle, la dévisageant sciemment. « Bordel, qu’est ce que tu racontes ? Je dormais moi … Je dormais bien en plus. C’est toi qui m’as réveillé ? Si, c’est le cas, merci … » J’avais chuchoté ça en ronchonnant, avec une voix encore rocailleuse. J’avais juste envie de me rendormir, mais il semblait important qu’elle comprenne tout de suite que je n’étais pas un pervers comme ces demoiselles pensent de tous les adolescents. « J’ai pas pour habitude de tripoter les filles, ok ? N’y vois pas une insulte, hein … T’es très jolie certes, mais il te manque l’essentiel, désolé. Rassurée ? » J’étais bougon plus que furieux. En fait, si je n’avais pas été aussi fatigué, et encore dans les limbes du sommeil, j’aurais sûrement trouvé la situation amusante.

Ca y est, la belle au bois dormant se réveille. Pour grogner. Et en plus ça va être de ma faute, non mais on croit rêver. Oui c’est moi qui t’ai réveillé mon petit, mais au moins je ne t’ai pas mis une main aux fesses. « Non, euh . . . » Pinocchio, je sens presque mon nez s’allonger. En fait ce n’était peut-être pas très gentil de lui coller une gifle comme ça au pauvre gamin, mais les mains baladeuses est une chose qui me hérisse le poil, même inconscientes. C’est de son âge après tout, peut-être était-il en train de rêver de . . . non en fait je n’ai pas envie de savoir. De toute façon il reprend la parole pour me rassurer, et j’en reste estomaquée. Je réfléchis une seconde à ses propos, un tantinet vexée par cette preuve d’indifférence. Comment ça jolie mais pas l’essentiel ? Il croit s’en tirer comme ça le bougre ? Non pas que je cherche à lui plaire en particulier, mais une femme aime qu’on l’observe du coin de l’œil, qu’on la trouve désirable, c’est normal non ? Aussi, au lieu d’être rassurée de savoir que je ne suis pas son genre, je me sens davantage offensée par cette information. Je fais la moue, lui secouant l’épaule pour l’empêcher de se rendormir. Je sais qu'il n'éprouve que le désir de retrouver les bras de Morphée, mais je ne suis pas décidée à le laisser faire. « Comment ça pas l’essentiel ? J’ai un menton bizarre quand je souris ? » C’est quelque chose qu’on m’a déjà dit, suite à quoi je me suis entraînée à sourire avec moins de vigueur devant mon miroir sans vraiment y parvenir. Mais je crois percevoir un grognement, alors j’imagine que ce doit être autre chose. « C’est mon nez alors, il est trop gros à l’extrémité ? J’ai un visage trop pointu ? » Ca on ne me l’a jamais dit, mais je sais bien qu’il a une forme de triangle, et je trouve ça plutôt ingrat. Non pas que j’attache particulièrement d’importance à mon physique, mais quand même, comme tout le monde. Je baisse mon visage vers ma silhouette que je perçois à peine dans l’obscurité, semblant y trouver l’explication miraculeuse. « Je n’ai pas assez de seins, c’est ça ? » Je souffle d’une voix plus basse, interdite. Ce serait limite vexant, mais malheureusement j’ai conscience que c’est la vérité. Non voyez-vous, je n’ai pas songé un seul instant que l’essentiel pouvait se trouver plus bas, entre mes cuisses.

Je grognais un peu plus alors qu’elle me secouait, visiblement vexée. Je m’y attendais … Au lieu de la rassurer j’avais juste éveillé son orgueil. Oh génial, je n’étais pas prêt de pouvoir me rendormir. J’avais bien envie de lui dire qu’en plus de n’avoir pas m’essentiel, elle était bien chiante, mais restons polis, je préférais me taire. Je n’avais pas forcément envie qu’elle commence à hurler dans toute la pièce. Ou même de m’en faire une ennemie, franchement, ce n’était pas le but. Mais j’avais tellement envie de dormir, merde quoi … « Comment ça pas l’essentiel ? J’ai un menton bizarre quand je souris ? » Oh et voilà, elle allait émettre mille et une hypothèses … Devais-je lui dire tout de suite ? Sans chichi ? J’avais un peu peur de la choquer, la pauvre. Elle ne méritait pas mon indélicatesse. Ou si. Enfin, je la laissais barboter, émettant juste un grognement pour la contredire. Moi je le trouvais assez joli, même très joli, son visage quand elle souriait. Mais je n’avais pas l’intention de le lui dire, j’avais juste envie qu’elle me lâche. On aurait tout le temps d’en parler plus tard … « C’est mon nez alors, il est trop gros à l’extrémité ? J’ai un visage trop pointu ? » … Ca tournait presque au comique et j’avais de rire, mais j’étouffais tout ça dans un bâillement alors que je niais de la tête. Elle était adorable, vraiment, un joli visage, très joli. Pourquoi devait-elle complexée maintenant à une telle heure du matin ? N’avait-elle pas sommeil ? « Je n’ai pas assez de seins, c’est ça ? » Là je pouffais. « Moi je les trouve mignons. » Je me mordais l’intérieur des joues pour ne pas exploser de rire. Non, vraiment, elle avait exposé ainsi tous les complexes qu’elle pouvait avoir alors qu’elle était vraiment splendide. Et elle était mignonne à chercher la raison qui semblait la plus logique pour elle. J’avais pourtant cru qu’elle comprendrait tout de suite. Mais en même temps ça me rassurait : j’avais beau n’avoir pas honte de ma préférence, c’était mieux qu’elle ne soit pas écrite sur mon front : les gens jugent tellement vite et sont hostiles après, violents parfois. « C’est pas vraiment ça le problème, tu sais. Je te l’ai déjà dit, je te trouve très jolie. Bon, j’vais être direct : j’aime les garçons. » Je souriais, nullement gêné. C’était même mieux que tout le monde le sache en fait, ça éviterait bien des problèmes et des quiproquos. « Et les garçons, ça a pas de seins. En toute logique. Donc même plus gros … Ouais, nan, quoi, c’est pas … ma tasse de thé. Mais enfin, ils te vont bien. » Je lui fis un p’tit clin d’œil, toujours très amusé. « Alors, définitivement rassurée ? »

Je l’énerve, c’est ça ? Je sens que je l’agace, comme toutes les filles qui se plaignent de leur physique et qui s’interroge sur ce qui va de travers. Pourtant il ne semble pas exaspéré outre mesure, et il m’écoute patiemment sans m’interrompre une seule seconde. Peut-être qu’il est en train de dormir en fait, mais avec les yeux ouverts. J’ai déjà lu des choses à ce sujet. Cependant il ouvre la bouche pour rire un peu avant de prendre la parole. Que . . . quoi ? Il se moque de mes beaux petits seins ? Je les couvre à l’aide de mon coussin par réflexe, vexée comme un putois. On avait déjà qualifié ma poitrine de tous les noms, de la planche à repasser aux citrons, mais jamais ô grand jamais on avait osé en rire. Je suis sur le point de me mettre à pleurer, ou de le frapper j’hésite encore, mais il me largue la bombe avec autant de délicatesse qu’une masseuse bon marché. Il faut dire que je l’ai un peu poussé dans ses retranchements avec mes questions à la mords moi le noeud, et finalement j’ai été très indiscrète sans le savoir. Je ne parviens qu’à laisser échapper un petit « Oh » dans le silence, me sentant particulièrement bête. Qu’il préfère les filles ou les garçons, ce n’est pas vraiment le genre de choses que j’ai besoin de savoir, que je lui aurais demandé en premier dans une conversation par exemple. Cependant je note qu’il n’a pas l’air plus embarrassé que cela de m’avouer son homosexualité, aussi je m’en trouve un tantinet tranquillisée. « Oui oui ! Très rassurée même, il faut croire que c’est mon soir. » Oui parce je viens juste d’interrompre les deux frères en train de s’embrasser dans la douche, et je ne veux même pas imaginer ce qu’ils sont en train de faire à l’heure actuelle. Non pas que cela me dérange outre mesure, même si je n’ai pas été habituée à tant de tolérance, mais j’imagine que l’on nous a peut-être placés dans l’une de ces émissions tordues où il n’y a qu’un seul hétéro à trouver parmi les candidats. Non mais c’est idiot, il ne me confierait pas son orientation sexuelle si c’était le cas. « Je suis désolée, de t’avoir frappé. » Oups, boulette. Il ne le savait pas ça . . . Vite vite, trouve autre chose ! « Tu as déjà eu des . . . rapports avec une fille ? » Ouais je sais, mais je n’ai trouvé que cette parade en urgence.

Ca a eu l’air de la surprendre. Enfin, bien entendu, ça surprendrait n’importe qui, j’veux dire, quelqu’un qui ne s’en serait pas aperçu tout de suite. Bref, il est vrai que je n’avais pas fait étalage de cet état de fait pour l’instant. Mais je n’allais pas non plus le garder secret. Mon sourire s’accentua face à sa surprise. Peut-être aurait-elle aimé ne rien savoir. Tant pis pour elle, je n’allais pas avoir de remord à sa place. Très franchement, je m’en fichais bien de la mettre mal à l’aise ou non. Elle avait eu sa réponse après tout. Enfin, elle eut la délicatesse de ne porter aucun jugement là-dessus. Peut-être n’en avait elle pas, d’ailleurs. Mais cela m’étonnerait, tout le monde avait sa petite idée sur l’homosexualité. Peut-être ne désirait-elle pas paraître incorrecte. C’était tout à son honneur. J’étais un peu plus réveillé maintenant, mais je n’étais pas sûr qu’une petite réflexion ait bien passé. J’avais beau pris la décision de tout prendre avec philosophie, il y a des moments où ça passe moins bien que d’autre. Et là très franchement, je n’avais pas envie de me prendre la tête avec elle. Elle s’excusa alors de m’avoir frappé. Je fronçais les sourcils … Quand ça ? Rien ne me vint en mémoire, et je me demandais si elle ne m’avait pas confondu avec quelqu’un … « Frappé ? Tu ne m’as … » Mais elle me coupa dans mon élan, en posant une question très indiscrète. Pas du tout gêné pourtant, je la dévisageais. Je ne m’attendais pas vraiment à une question de cet ordre. Les gens ont toujours du mal à parler sexualité avec moi avec un minimum de sérieux. Mais là, elle avait posé sa question de but en blanc, me prenant un peu de cours. « Aheum. Pas vraiment … J’ai tenté, mais ça … ça n’a pas marché. » Je grimaçais. Souvenirs désagréables, vraiment. Assez blessant pour mon orgueil aussi. Si on continuait par là, la conversation deviendrait assurément dérangeante. Et je n’étais pas sûr qu’elle fût prête à tout entendre. « On est obligé de parler de ça ? On peut pas plutôt parler de ta mignonne poitrine ? » Oui, j’avoue, je jouais vraiment au con avec ses complexes. Mais je trouvais ça vraiment adorable. Et amusant, aussi. « A moins que ma vie sexuelle t’intéresse tant que ça … alors je veux bien te dévoiler tous mes secrets. » Je levais un sourcil, un sourire en coin.

A la base je n’ai pas vraiment envie de connaître tous les détails de sa vie sexuelle, du moins pas maintenant. Ce sera forcément gênant étant donné que l’on se connaît à peine, pourtant la seule question que je trouve pour faire diversion est en rapport avec celle-ci. Il faut dire que c’est justement sur cette pente que l’on a plus ou moins commencé à s’aventurer, le lien n’est donc pas forcément très difficile à faire. Cela dit je dois bien avouer qu’après réflexion, mon interrogation n’est pas dénuée d’intérêt. L’éternel débat concernant l’homosexualité se situe sur le plan de l’inné ou de l’acquis : devient-on gay ou naît-on avec cette préférence ? J’ai cent fois entendu l’argument d’une figure maternelle trop présente et possessive, un père abusif, une mauvaise influence pour expliquer cette sexualité. Pour moi aucun d’entre eux n’est pertinent, mais ne pas considérer cela comme inné n’est pas forcément la déprécier. Simone de Beauvoir a bien affirmé que l’on ne naît pas femme, on le devient, alors que cela semble être la distinction la plus naturelle du monde. Bref, ce que je sais pour sûr c’est que l’on peut s’en rendre compte très tôt, dès l’enfance, mais quant à savoir si j’aurais pu être homosexuelle et que j’ai fait un choix inconscient ou que je suis née en tant que telle, c’est une question qui restera toujours en suspens. Peut-être que cela varie selon les individus, après tout. Ou peut-être que l’on a un terrain inné influencé par des acquis, un peu comme la propension à commettre un crime ? Oui bon la comparaison est malvenue je vous l’accorde, et pourtant. Je secoue la tête pour chasser toutes ces pensées qui ne peuvent pas recevoir de réponses claires, retenant un petit sourire devant la grimace de mon partenaire. Etant donné son hésitation, j’imagine qu’il a tenté le coup avant d'interrompre son élan devant le constat que ce n’était pas fait pour lui. Je rougis aussitôt à cette seule pensée, regrettant instantanément de l’avoir lancé sur ce sujet que je sais gênant pour moi, me raclant la gorge. « Je vois. » Je laisse échapper ce seul commentaire en me grattant la joue –signe de mon malaise-, lorsqu’il vient à ma rescousse. Non non, nous ne sommes pas obligés de parler de . . . ma poitrine ? Non mais oh, ça n’va pas la tête ? Je lui lance mon coussin en plein visage, me laissant retomber sur le matelas, grognant pour manifester mon mécontentement. Je tends le bras pour récupérer mon bien, le plaçant sous ma tête avant de me tourner sur la tranche, mon regard accrochant le sien. « Hm je crois que je vais passer mon tour pour ce soir, mais si un jour tu me vois complètement déprimée je ne serais pas contre les détails de cette expérience. » Je souris dans l’obscurité. Parce que même si c’est la plus honteuse de sa vie, ce sera certainement la plus amusante. Je reste un instant silencieuse, observant le jeune homme, cherchant une idée infaillible pour éviter tout attouchement nocturne involontaire et intempestif. Je me lève alors du lit sans prévenir, repoussant les draps, attrapant le traversin que j’ai posé par terre avant de me coucher. Puis je me dirige à tâtons vers mon sac qui repose au pied du lit, en retirant un marqueur indélébile à la lumière du clair de lune. Je dessine deux gros ronds, puis un nez tordu et une bouche qui sourit -un peu effrayante d’ailleurs-, avant de surmonter le tout par trois cheveux dressés vers le bout du coussin. Je viens à nouveau me glisser dans notre nid nocturne en le positionnant entre nos deux corps pour ériger la muraille de Chine entre lui et moi, tournant le visage de mon nouvel ami vers mon partenaire qui doit sans doute s’être suffisamment habitué à la pénombre pour en distinguer les traits. « On m’a dit qu’il adorait se faire toucher les fesses. » Enfin, j'espère qu'ils ne vont pas faire trop de folies tout de même, ce serait embêtant. Un sourire étire mes lèvres, puis je ferme les paupières dans l’attente d’un sommeil salvateur.