Les journées dans le nid sont épuisantes mais je suis un type inépuisable. Je trouve toujours comment m'occuper pour me tenir éveiller. Sauf que la nuit précédente fut longue, très longue. En fait, je n'ai pas fermé l'oeil. La cause ? Valentina. Elle paraît calme, douce mais la nuit, c'est une sauvage. Je ne compte pas le nombre de coups de pieds, de poings que je reçois par nuit. Je crois qu'elle ne m'aime pas, ou elle est sans doute gênée par la présence d'un homme dans son lit et le montre via les coups. Je respecte cela, mais du coup la nuit dernière fut exténuante et toute la journée, je dus lutter pour ne pas m'endormir. Je ne suis pas habitué à faire des siestes ou à dormir tard le matin, mais je ne peux pas rester ainsi. Je ressemble à un zombi. Du coup sur les coups de trois heures, alors que je me laissais peu à peu aller dans les bras de Morphée sur la table de la cuisine, je me suis secoué pour finalement m'étaler comme une merde dans mon pieu. Pieu occupé par quelqu'un à en juger l'énorme bosse qui s'était formée sous la couette. Peu importe, je suis trop crevé pour prendre cette présence en considération et m'endors. Une heure plus tard, me voilà réveillé sous les paroles d'une demoiselle qui de toute évidence, n'est pas Valentina. Encore la tête dans le pâté, je la fixe de mes petits yeux endormis et marmonne. « Hum .. hum .. qui est-ce ? ». Une question légitime, vu qu'elle se trouve dans mon lit.

Cela ne me gênais pas d'avoir un peu de compagnie dans mon lit. Et puis c'est une façon comme une autre de faire plus ample connaissance avec les candidats. Ici, avec Ariana. Lorsqu'elle demande confirmation de mon prénom, je commence peu à peu à émerger mais je lui réponds tout sourire. « C'est moi!et ne t'inquiète pas, il ne peut pas y avoir pire que Valentina. Un vrai asticot (...) » Je me moque gentiment d'elle, mais jamais je ne pourrais être méchant avec une fille aussi ... gentille. Je suis peut-être tombé sur une coincée comme partenaire, mon contraire en somme, mais c'est une fille sympa, alors ce n'est pas si mal. Par contre la brunette qui me fait face à l'air dérangé et gêné d'avoir squatté ainsi mon lit. Elle tente même de s'expliquer avec des excuses comme le fait que son lit se trouvait trop loin. Je rigole puis lui réponds. « Aucun soucis, viens squatter mon lit quand tu veux ... ». Puis vu qu'on ne va pas me changer si facilement, j'ajoute à mes paroles un petit clin d'oeil à son adresse. Charmeur, joueur, c'est bien moi. Toujours aussi confortablement allongé sur mon lit, je continue. « Alors comme ça toi et Val' vous êtes copines ? Que c'est chou ! »

Choisir l'asticot pour le comparer à Valentina était sans aucun doute maladroit de ma part. Mais quand on me parle d'asticots, je vois ce truc gluant qui gigote dans tous les sens, voilà pourquoi avoir choisis cette bestiole au lieu d'une autre pour décrire la belle durant son sommeil. Je lui souris et approuve. Puis je ne dis rien car je pourrais encore sortir une connerie. Même si habituellement je n'aime pas me retenir, ici, je viens de la rencontrer, alors je ne voudrais pas l'effrayer. De plus, suite à mon petit clin d'oeil aguicheur, elle semble soudainement gênée. Je commence à avoir l'habitude, j'ai l'impression qu'il y a que ça dans le nid. Je parle des filles qui piquent des fards sans arrêt. Je trouve ça rigolo. Je m'amuse même à les complimenter pour qu'elle passe au rouge. Le malaise des autres me fait sourire, mais je ne me moque pas pour autant. C'est même trognon. « Oui, elle m'adore. Je le sens. Même si, je sens aussi que parfois elle aimerait que je l'ouvre moins. Mais, c'est une chouette fille, un peu coincée certes, mais chouette ! ». C'est qu'au départ j'étais quelque peu déconcerté par ma partenaire, mais au fil des jours, je commence à m'habituer à sa personnalité. « Tu as l'air de bien l'apprécié ? » Moi, sous-entendre quelque chose ? N'importe quoi, absolument pas mon genre (...)

Ah ben voilà, c'était une coincée aussi. Du moins, c'est comme ça que je le prends quand elle dit qu'elles se ressemblent sur "pas mal de points". Il n'y a pas de honte à se la jouer vieux jeux, ou autre. Chacun est un peu comme il est. Personnellement je suis con, et je m'assume tel que je suis qu'on me critique ou non. Il faut s'en foutre des avis des autres et n'avoir honte de rien. C'est sûrement pour cela que je me contente de titiller Val' sur le fait qu'elle soit un peu coincée du hum .. des fesses, mais je n'irais pas contester qui elle est. Au contraire, je m'habitue à ses façons de penser, de faire, et je suis même surpris de rencontrer une fille plutôt charmante qui a du potentiel à revendre. Évidemment, je ne pourrais ni coucher avec elle, ni tomber amoureux. Elle n'est pas mon genre de fille, trop compliquée sans doute. Elle me donnerait trop de fil à retorde. J'aime la simplicité. Mais si on en reviens à Ariana, celle-ci n'a pas compris mon petit sous-entendu. Fallait s'y attendre si elle est un peu comme Val'. Nul. Je me contente de sourire. Elle me pose ensuite une drôle de question. Je grimace, réfléchis, puis réponds. « Je n'ai que des fantasmes ...  ». Et bien quoi (…) certaines personnes sont coincées, d'autres plus déchaînées. « Mais sinon je dirais que mon plus grand rêve serait de rencontrer des pingouins. Ils sont stylés, tu ne trouves pas ?  ». On les voit à la télé se manger la banquise à cause d'une glissade, c'est le genre de connerie qui me fait rire et qui serait plus tordant si je voyais cela en vrai. Je ris à cette pensée puis retourne la question à la petite brunette. « Et toi alors ? Rencontrer le prince charmant je paris ...  ». Elles ont toutes ce même rêve. Et sinon, pourquoi elle serait ici ? Sûrement pas pour tirer un coup.