Tweedy était une jeune femme très perspicace, mais aussi très intelligente. Si elle ignorait encore que son cher et tendre partenaire fumait, elle ne tarderait de toute manière pas à l'apprendre et ce dernier semblait penser la même chose. « De toute manière elle finira bien par le savoir. » C'était certain. « Si ça se trouve elle le sait déjà, mais elle m’aime trop pour me faire la remarque » fit-il avant d'éclater littéralement de rire. Heuuuu, d'accord. Pourquoi riait-il, qu'est ce qu'il y avait de drôle dans une telle situation ? C'était un mystère. « Elle mettra pas longtemps à l'apprendre. Il lui suffira d'sentir ton haleine de chacal pour l'réaliser. » Oh ça va, moi aussi je puais de la gueule quand je fumais. Tout le monde, d'ailleurs. J'avais cru comprendre que ces deux-là s'entendaient plutôt bien - ils s'étaient même embrassés, me semble-t-il, une fois. Bref, son haleine de fumeur ne passerait plus inaperçue très longtemps si vous voulez mon avis. Surtout s'il venait fourrer sa langue dans la bouche de Tweedy. Mmmm, dégueulasse. « En parlant de partenaire, Anabel m’a dit qu’elle dormait dans le canapé, la semaine dernière. » Ah... le cas Anabel. Un cas désespéré à mon sens. Il y a ceux qui sont en parfaite osmose avec leur partenaire, et il y les autres qui, comme moi, sont dans le cas contraire. « Bah, tant qu'j'ai le lit... C'est encore le principal. » Okay, ça n'était pas bien convaincant ni très gentleman de ma part. J'allais tenter de me rattraper. « S'tu veux, avec Anabel, c'est quelque peu tendu ces derniers temps. À croire qu'elle ne supporte même plus le contact de son pied contre mon mollet. » De dormir avec moi, en somme. Tant pis pour elle, hein. En attendant j'avais le grand lit pour moi tout seul, et n'allais certainement pas m'en plaindre. Ah non non non.

« Elle mettra pas longtemps à l'apprendre. Il lui suffira d'sentir ton haleine de chacal pour l'réaliser. » En parlant de ça, je retirai ma main de ma poche gauche et en ressortit un petit paquet de chewing-gum à la menthe. « Non, parce que j’ai ça. Je suis aussi accro à ça qu’aux clopes. » Dis-je en sortant un chewing-gum pour le fourrer dans ma bouche, puis je lui tends le paquet comme je l’avais fais pour les clopes, au cas om il aurait envie de se rafraichir la bouche lui aussi. Il avait de la chance, j’étais d’humeur à être généreux aujourd’hui. Ensuite la discussion dévia sur sa partenaire à lui, pas que parler de Tweedy me gênait mais je ne voyais vraiment pas quoi dire de plus, de toute façon. « Bah, tant qu'j'ai le lit... C'est encore le principal. » Ca faisait vraiment très ‘connard’ ce qu’il venait de dire. « S'tu veux, avec Anabel, c'est quelque peu tendu ces derniers temps. À croire qu'elle ne supporte même plus le contact de son pied contre mon mollet. » Ah donc c’était la candidate qui avait décidé de quitter le lit fake-conjugal, si je comprenais bien. Moi qui pensais sincèrement que Andreas était un rustre sans éducation. « Ah, c’est elle qui est partie, tu ne l’as pas jeté dehors ? » demandais-je en fourrant à nouveau le paquet de chewing-gum dans ma poche. « Parce que sinon c’est un peu rustre tu ne crois pas ? » fis-je en haussant les épaules.

« Non, parce que j’ai ça. Je suis aussi accro à ça qu’aux clopes. » Sur ces mots, le jeune homme sorti de sa poche ce qui sembla être un paquet de chewing-gum. Après en avoir gobé un, il me tendit le paquet. Je venais de fumer, alors sans doute mon haleine n'était pas des plus fraiches. Je décidai donc d'en gober un à mon tour, avec toujours ce petit signe de tête en guise de remerciement. On prend les mêmes et on recommence. N'empêche, les chewing-gum, y'avait juste pas mieux pour luter contre une haleine de chacal. Je pris donc note de cette astuce. Finnick avait souligné le fait qu'Anabel avait dormi sur le canapé du salon la semaine dernière. J'étais bien placé pour le savoir, puisque j'avais été "contraint" à dormir seul pendant plusieurs jours. Enfin, je n'en avais aucunement souffert cela dit. Même, ça m'avait fait des vacances. Elle avait fait sa tête de cochon et en payait les conséquences aujourd'hui. Qu'elle ne se plaigne surtout pas d'avoir mal au dos, hein. « Ah, c’est elle qui est partie, tu ne l’as pas jeté dehors ? » Olala, à l'entendre j'étais un monstre sans cœur prêt à virer les demoiselles comme des merdes du lit qui était pourtant le leur. Non non, Anabel avait fait le choix de partir, et je m'en accommodais parfaitement bien par ailleurs. « Parce que sinon c’est un peu rustre tu ne crois pas ? » Ah mais carrément. Et je ne fonctionnais pas comme ça - non, mon principe était tout autre. « Certainement pas ! J'suis toujours prêt à accueillir une demoiselle dans mon lit. J'l'ai pas virée, c'est son choix et je l'accepte. C'est con parce que... j'aime pas trop dormir seul. Mais bon, quand j'vois ce à quoi j'échappe, c'est peut-être mieux ainsi. » À moi de hausser les épaules. Eh oui, Anabel n'était pas un cadeau et plus je me trouvais éloigné d'elle, mieux je me portais. « Je suppose que la cohabitation avec Tweedy doit être bien plus simple, non ? » Ils étaient proches tous les deux, alors probablement pas la moindre engueulade ni le moindre accrochage à l'horizon. Je les enviais presque.

« Certainement pas ! J'suis toujours prêt à accueillir une demoiselle dans mon lit. J'l'ai pas virée, c'est son choix et je l'accepte. C'est con parce que... j'aime pas trop dormir seul. Mais bon, quand j'vois ce à quoi j'échappe, c'est peut-être mieux ainsi. » J’avais du mal à imaginer Anabel se transformer en furie au point que Andreas trouve ça dérangeant, enfin au point où il était bien content de la voir déguerpir. Etrange, je ne connaissais pas la candidate aussi bien que je voulais le croire, apparemment, pour elle était une jeune femme parfaitement gentille et douce. Un peu comme Ariana et Valentina. « J’ai entendu qu’elle t’avait fais payer je ne sais quoi et je ne sais comment. » raillais-je, mais je ne dis rien de plus étant donné que ma propre partenaire m’avait en quelque sorte violenter aussi, nous sommes des hommes battus, c’est la triste vérité. « Je suppose que la cohabitation avec Tweedy doit être bien plus simple, non ? » Je posai mon regard sur le lac un instant avant de le poser à nouveau sur le candidat qui se trouvait à mes cotés. « Quand elle ne me jette pas d’eau à la gueule, qu’elle ne m’enfonce pas son talon dans le pied ou qu’elle ne me gifle pas, ouais, on s’entend bien. » j’étais carrément une victime en fait. « Et quand j’évite de lui signaler qu’elle a une haleine de chacal, aussi. » bah oui, il y avait une raison pour qu’elle me frappe, hein. Quel drôle de fake-couple n’est-ce pas ?

« J’ai entendu qu’elle t’avait fais payer je ne sais quoi et je ne sais comment. » J'eus un léger rictus. De toute manière, cette histoire n'avait cessée d'être rabâchée à-tout-va, donc il lui aurait été difficile de passer à côté. Oui, un petit incident s'était produit au début de l'aventure entre Anabel et moi. « C'est exact. Mon entre-jambe s'en souvient encore. » Et comment ! Un coup de genoux dans les bijoux de famille, autant dire que j'avais douillé ce jour-là. Et que ça n'avait pas mal défoulé la demoiselle, qui s'était bien foutu de ma gueule par ailleurs. Pour changer. J'avais supposé qu'avec Tweedy comme partenaire, la cohabitation devait être bien plus simple, connaissant la jeune femme. « Quand elle ne me jette pas d’eau à la gueule, qu’elle ne m’enfonce pas son talon dans le pied ou qu’elle ne me gifle pas, ouais, on s’entend bien. » Je fis alors de gros yeux ronds témoignant de ma surprise. On parlait bien de la même, là ? « Et quand j’évite de lui signaler qu’elle a une haleine de chacal, aussi. » J'en restais au talon enfoncé dans le pied et à la gifle. « Attends, elle fait ça Tweedy ? Sérieux ? J'pensais pas qu'c'était une tigresse. Elle cache décidément bien son jeu celle-là. » Elle me surprenait de jour en jour. En bien comme en mal. Surtout en bien mais, parfois en mal quand même. Personne n'est parfait. Excepté moi bien sur. J'enviais quand même cette complicité qu'avait Finnick avec sa partenaire. En comparaison avec mes rapports avec Anabel, c'était juste le jour et la nuit.

« C'est exact. Mon entre-jambe s'en souvient encore. » Aouch, je fis une grimace, imaginant la douleur que ça avait du être. C’est le genre de truc que seuls les mecs peuvent comprendre de toute façon et franchement les femmes devaient arrêter de penser qu’on n’avait pas si mal que ça. Et surtout arrêter de se venger comme ça. « Horrible. » fis-je comme tout commentaire. Puis le candidat avait supposé que Tweedy et moi nous nous entendions bien, je lui avais alors répondu mais manifestement Andreas resta concentré sur la violence dont Tweedy avait fait preuve envers moi. « Attends, elle fait ça Tweedy ? Sérieux ? J'pensais pas qu'c'était une tigresse. Elle cache décidément bien son jeu celle-là. » Une tigresse ? En fait je la voyais plutôt comme un ours en peluche, bien qu’elle n’avait plus du tout eu cette image dans mon esprit à ce moment là, j’avais encore mal aux orteils étant donné que tout ça c’était passé la veille. « Ouais, hier au prime. » fis-je, un peu maussade. « On se fait violenter dans cette maison, ça devient n’importe quoi ! » protestais-je.

« Horrible. » Parfaitement, c'était juste horrible de se prendre un coup de genoux entre les jambes. Je n'avais jamais eu aussi mal que l'autre jour, dans la chambre, après qu'Anabel ne soit passée en mode défense et attaque. Le moins que l'on puisse dire, c'est que j'avais pris une bonne leçon. Leçon que j'avais également parfaitement saisie. « Réactive, la Anabel, hein... » C'est le moins que l'on puisse dire. Ce jour-là, vraiment, j'en avais pris pour mon grade. On ne m'y reprendrait plus, pour sur. Parallèlement à ça, Finnick m'en avait appris des belles sur sa partenaire, alias Tweedy. Une vraie tigresse cette demoiselle. Des gifles, un talon enfoncé dans le pied, de l'eau jetée à la gueule... Ma parole, c'était la fête à la torture ou bien ?... Nos partenaires avaient dû se donner le mot. Mais le pire restait quand même le talon enfoncé dans le pied, quoi. « Ouais, hier au prime. » Là, ce fut à mon tour de grimacer en imaginant la douleur probablement ressentie par le jeune homme sur le moment. « On se fait violenter dans cette maison, ça devient n’importe quoi ! » Triste constatation, en effet. « Si ça continue comme ça, la prod' sera bientôt avertie. Ces demoiselles sont de vrais dangers publics. » S.O.S maltraitance, bonjour ? Sérieusement, je ne désirais pas être persécuté une fois encore. Elle était plutôt imprévisible, Anabel... mais sans doute pas autant que Tweedy. Là était ma "chance", si je puis dire. « Ce doit être un complot. » Moi, parano ? Jamais voyons. Seulement avouez que c'était fort étrange, les deux plus gros fumeurs du château maltraités par leur partenaire respective... y'avait anguille sous roche, si vous voulez mon avis. Pour peu que de gros frustrés ou jaloux les aient montées contre nous...

« Réactive, la Anabel, hein... » Je lâchai un petit rire et hochai la tête. « C’est le cas de le dire, oui. » Dire que la jeune femme me paraissait pourtant être si angélique, comme quoi ce sont celles qui paraissent les plus gentilles qui ne le sont pas forcément ! Peut être devrais-je échanger ma partenaire contre cette London dont j’entendais parler de partout ? Il parait que la gentillesse, ce n’était pas trop son truc à cette fille, donc elle n’irait pas jusqu'à me taper non ? Les mots lui suffiraient ? Et bon merci Jamie, j’ai grandis avec l’incroyable faculté de n’en avoir rien à foutre de tout ce qu’on peut bien dire sur moi. Remarque, lui aussi surement, faut dire que je n’ai pas ma langue dans ma poche. « Si ça continue comme ça, la prod' sera bientôt avertie. Ces demoiselles sont de vrais dangers publics. » Je hochai deux trois fois la tête, approuvant largement ses dires. « Y’a pas un commandement de Cupidon contre la violence ? » demandais-je d’ailleurs au candidat. Bon ces commandements me semblaient tellement logique que je ne les avais même pas écoutés, je me demandais même si quelqu’un l’avait fait dans la tonne de candidats qu’on était. « Ce doit être un complot. » fit-il, parlant toujours de la fille, je tournai la tête vers lui et après un court instant de réflexion je hochai la tête. « Bah ouais, fomentés par les autres mecs, pour éliminer la concurrence. Ils leur ont peut être promis un joli paquet de fric, à la sortie du jeu.» dis-je en frictionnant mon index sur mon pouce, geste qu’on fait toujours quand on parle d’argent. Bon d’accord je m’emballais totalement dans cette paranoïa mais franchement ni lui ni moi ne méritait d’être violenter, si ? Bon c’est vrai que je n’étais pas le gars le plus gentil de la planète et apparemment Andreas était pareil mais, hm, on a de belles gueules ça devrait nous pardonner absolument tout.

Quelle réactivité, alors, cette Anabel. « C’est le cas de le dire, oui » confirma alors Finnick, tout en ayant un léger rictus. Nous n'avions quand même pas beaucoup de chance, le gringalet et moi, quand on voyait un peu les demoiselles qui se voulaient être à l'heure d'aujourd'hui nos partenaires. Car pour le coup, Anabel et Tweedy étaient souvent prises d'élans de violence à notre égard. Un coup de pied entre les jambes par ci, un talon enfoncé dans le pied par là. Wow, nous étions des êtres humaines, nous aussi. Ne méritions-nous pas un peu plus de respect ? « Y’a pas un commandement de Cupidon contre la violence ? » L'intellectuel que j'étais n'avait, bien entendu, pas manqué d'apprendre par cœur et un à un les dix commandements énoncés par Cupidon au début de l'aventure. Bon élève un jour, bon élève toujours. « Commandement numéro cinq : la violence physique est strictement interdite à l'intérieur du nid et sera sévèrement punie. Oh ça... rime. » Je le connaissais sur le bout des doigts celui-là, au même titre que les autres. Eh oui, j'avais aussi une bonne mémoire, l'un de mes principaux atouts en dehors de mon physique. Physique probablement jalousé par bon nombre de candidats en ces lieux... Car nous trouvions tout de même étrange le fait que nos partenaires respectives aient semblé s'être donné le mot pour nous faire mener la vie dure. Je voyais là un complot contre notre personne, ni plus ni moins. « Bah ouais, fomentés par les autres mecs, pour éliminer la concurrence. Ils leur ont peut être promis un joli paquet de fric, à la sortie du jeu. » Je pensais être le plus parano du château, mais je venais de trouver un adversaire à ma taille capable de rivaliser avec moi sur le domaine. Parfait. Décidément, nous avions pas mal de points communs lui et moi : la clope, une partenaire violente, un physique ravageur et maintenant une paranoïa certaine. « Les vermines, les fourbes ! Mais les grands bonhommes que nous sommes ne se laisseront pas abattre ni avoir, pas vrai ? Ce ne sont pas des demi-portions comme Anabel et Tweedy qui viendront à bout de nous ! » Ah non, une telle chose ne risquait pas d'arriver. Mieux que la violence, la manipulation. J'étais le maître incontesté dans cette discipline. Vous ne saviez même pas combien d'esprits j'étais parvenu à embrouiller depuis ma venue dans ce château. Juste impressionnant. Comme quoi, une belle gueule suffisait à entreprendre de grandes choses, parfois. Mais Finnick devait parfaitement me comprendre là-dessus.

« Commandement numéro cinq : la violence physique est strictement interdite à l'intérieur du nid et sera sévèrement punie. Oh ça... rime. » Waouh, est-ce qu’il les avait étudiés comme j’étudiais mes cours de journalisme ou… ? En tout cas j’étais impressionné, moi ils me paraissaient tellement tous très logiques comme commandements que je n’avais pas vu l’utilité de les retenir, c’était déjà des choses que je ne faisais pas en temps normal. Et puis ouais, ça rime, ça par contre à la limite on s’en fou, non ? « Et cupidon qui ne fait rien… Ca donne un peu l’impression qu’on peut faire ce qu’on veut. T’as pas envie de me dire ton secret ? » Qui ne tente rien n’a rien, je l’aurais dis au moins milles fois cette semaine. J’avais lancé un petit regard espiègle au candidat mais j’étais certain qu’il ne me dirait pas son secret, bah, tant pis. La conversation avait continué et était arrivé au fait que les autres candidats avaient surement payés Anabel et Tweedy pour nous violenter. Logique, non ? Totalement logique. Et pas du tout paranoïaque comme idée. « Les vermines, les fourbes ! Mais les grands bonhommes que nous sommes ne se laisseront pas abattre ni avoir, pas vrai ? Ce ne sont pas des demi-portions comme Anabel et Tweedy qui viendront à bout de nous ! » Alors ça, il était certain que ce n’était pas les deux jeunes femmes qui allaient faire peur à deux mecs comme Andreas et moi ! « Certainement pas ! » approuvais-je. Il ne faisait aucun doute que nous étions trop forts pour elles.