« Et cupidon qui ne fait rien… Ca donne un peu l’impression qu’on peut faire ce qu’on veut. T’as pas envie de me dire ton secret ? » Il était bien vrai que Cupidon se foutait pas mal du fait que deux candidats - et pas des moindres - se faisaient juste martyriser et maltraiter par leur partenaire respective. J'aurais cru que la production aurait immédiatement agi suite à de tels agissements, mais il n'en fut rien. Nous nous sentions quelque peu abandonnés, et c'était bel et bien le cas. En fait il avait raison le Finnick, on pouvait vraiment faire n'importe quoi ici. Par contre de là à lui révéler mon secret, heuuu... « D'accord. Alors voilà, mon secret est le suivant : "je collectionne le plus grand nombre de râteaux au sein de ce château". Avoues qu'tu t'en doutais un peu, quand même. » Je n'inventais rien, puisqu'effectivement j'avais eu la joie de découvrir ce qu'était un râteau, un vrai, dans cette aventure. Aucune femme avant cela ne m'avait repoussé - à croire qu'il y avait une première fois à tout. S'il était maintenant certain que Finnick et moi étions tous deux victimes d'un complot orchestré par des candidats jaloux et frustrés, nous avions décidé de ne pas nous laisser abattre. Sans parler du fait que, bien sur, nos partenaires ne viendraient pas à bout des deux grands bonhommes que nous étions. « Certainement pas ! » De toute façon, comment pouvait-elles espérer lutter face à nous ? Vous les aviez vues... vous nous avions vus... Y'avait juste pas photo quoi. « L'union fait la force. Allez, tape m'en cinq ! » Je levai alors la main en direction de Finnick - l'idée était que le jeune homme tape dans celle-ci -, en espérant ne pas me prendre un violent vent de sa part. Un grand moment de solitude était si vite arrivé...

Soyons honnêtes, je ne m’attendais évidemment pas a ce que le candidat me souffle son secret comme ça entre deux bribes de conversation, quoi que ça aurait été trop beau mais non je n’avais pas droit à ça. « D'accord. Alors voilà, mon secret est le suivant : "je collectionne le plus grand nombre de râteaux au sein de ce château". Avoues qu'tu t'en doutais un peu, quand même. » Je lâchai un rire, c’était plus fort que moi, je l’examinai alors de haut en bas et secouai la tête. « Sérieux ? Arrête mon frère arrive à choper. » En gros, lui, un mec qui prenait soin de lui et qui n’était pas franchement dégueulasse, ce n’était pas possible qu’il se soit pris autant de râteau. Selon moi il devait mal s’y prendre, y’avait forcément un truc qui clochait quelque part dans sa manière de faire les choses. « L'union fait la force. Allez, tape m'en cinq ! » fit alors le candidat en levant sa main dans ma direction, je l’avisai mais après quelques microsecondes de réflexion intense je claquai ma main dans la sienne. J’avais fortement hésité à lui mettre un vent, ça m’aurait surement fait beaucoup rire mais voilà, l’idée c’était d’être solidaire et lui laisser un vent n’aurait pas été une preuve de solidarité, au contraire.« Faudrait carrément monté un plan de contre-attaque… » imaginez la musique de star wars et, … « L’Empire contre-attaque » épique.

Je me voyais quand même mal lui révéler mon secret, comme ça d'un coup, juste parce nous avions décrété un instant plus tôt pouvoir tout faire en ces lieux sans être réprimandé par la prod' par la suite. Finalement, j'avais sous-entendu que mon secret reposait sur le fait que je collectionnais le plus grand nombre de râteaux dans ce château. Difficile à croire, hm ? Et pourtant c'était tristement vrai. « Sérieux ? Arrête mon frère arrive à choper » lâcha-t-il dans un rire. Oh il pouvait se moquer, ma situation n'avait juste rien à voir avec celle de son frangin. « Ouais mais lui, il tente du côté des mecs non ? J'crois qu'ils sont quand même beaucoup moins regardants que les gonzesses. » Quelques candidates s'étaient permises de me rembarrer en l'espace de trois semaines - des échecs à répétition que je vivais assez mal et que, surtout, je ne parvenais pas à comprendre. « Cela dit j'aime qu'on m'résiste. Quand c'est trop facile, j'm'emmerde presque. » Les femmes de caractère étaient encore celles qui me plaisaient le plus. Celles qui cachaient bien leur jeu également. Finnick et moi nous retrouvions victimes d'un affreux complot. Puisque nous étions dans la même situation, autant nous unir non ? Ainsi donc j'avais levé la main en sa direction, espérant que le jeune homme jouerait le jeu et taperait dans celle-ci avec la sienne. Ce qu'il fit un instant plus tard. Une belle solidarité venait probablement de naitre, entre nous. « Faudrait carrément monté un plan de contre-attaque… » Une riposte de ouf, voilà ce qu'il nous fallait préparer. Notre vengeance. « J'suis d'accord. Un truc qui leur ferait regretter à tous de nous avoir sous-estimé et d'avoir monté nos partenaires contre nous. Un truc dont il se souviendraient pendant très, très longtemps. Un truc qui deviendrait notre marque de fabrique. The truc quoi. » Cela se paierait cher, mes amis, je vous le dis d'emblée. Des têtes seraient surement coupées, d'ailleurs.

« Ouais mais lui, il tente du côté des mecs non ? J'crois qu'ils sont quand même beaucoup moins regardants que les gonzesses. » Franchement j’en sais rien, je sais que mon frère est bi, mais j’ai toujours eu l’impression qu’il avait une nette préférence pour les femmes, quand même. Un peu comme moi en fait, mais moi la préférence elle était vraiment TRES nette. Vraiment. « Euuh, j’en sais rien. » fis-je en fronçant les sourcils, non mais en fait j’en avais un peu rien à foutre. « Cela dit j'aime qu'on m'résiste. Quand c'est trop facile, j'm'emmerde presque. » Je comprenais totalement ce qu’il voulait dire, le sport en était bien plus intéressant si la fille résistait un peu. J’aimais prendre mon temps moi, à la limite je pouvais très bien chasser deux ou trois proies à la fois mais je prenais mon temps, quelques jours, une semaine, deux… Nous étions des séducteurs nés. « Je comprends, c’est beaucoup plus intéressant. » fis-je avec un sourire. Ensuite, le candidat avant levé sa main pour un high five et, par solidarité, je lui avais claqué ma main dans la sienne. « J'suis d'accord. Un truc qui leur ferait regretter à tous de nous avoir sous-estimé et d'avoir monté nos partenaires contre nous. Un truc dont il se souviendraient pendant très, très longtemps. Un truc qui deviendrait notre marque de fabrique. The truc quoi. » Je hochai la tête et fis alors mine de reflechir à un truc qui pourrait carrément tous les faire chier, mais, hm, j’avais pas tellement d’idées en ce moment. « T’sais quoi, quand on a une idée, on le dit à l’autre. » fis-je alors, c’était plus simple de faire comme ça et puis pourquoi se presser ? La vengeance est un plat qui se mange froid !

« Euuh, j’en sais rien. » D'un autre côté, on se foutait bien des conquêtes de son frère, au Finnick. Tout ce que je savais de lui, c'est qu'il s'était laissé aller avec l'autre merdeux au début de l'aventure. Après, je n'avais pas enquêté à son sujet car tout cela était sans intérêt à mes yeux. Finnick, par contre, m'intéressait déjà plus. Je n'avais pas manqué d'évoquer le fait que depuis trois semaines, j'enchainais les râteaux. Néanmoins j'aimais qu'on me résiste - ça n'était pas bien drôle quand une jeune femme parvenait à me tomber directement dans les bras. J'aimais me battre pour obtenir ma récompense. Comme tout vrai homme. « Je comprends, c’est beaucoup plus intéressant. » On était bien d'accord. « J'suis sans doute le type le plus entreprenant d'ce château,... mais au final tu verras que j'serai celui qui aura l'plus chopé. » Croyez-en mon expérience, toutes ces demoiselles qui m'avaient rembarré finiraient par retourner leur veste et me mangeraient bientôt dans la main. Eh oui. Et que faire, alors, pour régler le compte de tous ces fourbes qui n'avaient pas hésité à monter tout un complot sur notre dos ? J'avais proposé d'entreprendre quelque chose de phénoménal, dont tout le monde se souviendrait après coup. Après un instant de réflexion, Finnick rétorqua « T’sais quoi, quand on a une idée, on le dit à l’autre. » On était un peu dans le même cas, lui et moi : on savait ce qu'on voulait, sans vraiment savoir ce qu'on voulait. Ouais, difficile à suivre. « Okay on fait ça. Et en attendant, on peut p't'être se rentrer non ? Histoire de reprendre cette passionnante discussion à l'intérieur. » Ce lac était un endroit fort agréable, mais j'étais toujours d'avantage partant pour discuter autour de petits gâteaux d'apéritif - mon péché mignon aux alentours de dix-huit heures.

« J'suis sans doute le type le plus entreprenant d'ce château,... mais au final tu verras que j'serai celui qui aura l'plus chopé. » Je haussai les sourcils en entendant les propos que tenait Andreas. Hm… J’étais certain que d’autres mecs étaient en train de lui couper l’herbe sous le pied, occupés à séduire une femme en particulier et pas toutes les candidates en même temps. Ca allait jouer contre lui à force. « C’est ce qu’on verra. » fis-je avec un petit rire. Venais-je de le mettre au défi ? Ca y ressemblait… Finalement aucune idée de génie ne pointa le bout de son nez dans mon cerveau, ni dans le sien manifestement, ce qui était un problème pour le moment… « Okay on fait ça. Et en attendant, on peut p't'être se rentrer non ? Histoire de reprendre cette passionnante discussion à l'intérieur. » Je hochai la tête et tournai les talons pour entrer dans le château en sa compagnie. « Ouais c’est l’heure de l’apéro en plus. » fis-je remarquer, tout le monde aime l’apéro.

« C’est ce qu’on verra. » Un peu qu'on le verrait. J'étais destiné à finir avec le plus imposant des tableaux de chasse et il n'y avait aucune raison que cela ne se fasse pas. Après tout, j'étais encore le mieux bâti de tout le château - sans parler du fait que j'étais avant tout le plus beau, le plus classe, le plus cultivé. Il me semblait juste normal qu'avec autant de qualités je parvienne à me faire un maximum de candidates. Mis à part mon sex-appeal qui n'était désormais plus à prouver, nous en avions déduit qu'il nous fallait entreprendre notre vengeance auprès des nombreux candidats qui n'avaient pas hésité à nous trahir, en montant un complot contre nous. Néanmoins ni Finnick ni moi n'eûmes l'idée du siècle, ce soir. Bah, nous pouvions toujours rentrer au château et parler de tout ça devant un peu de bouffe et un peu de picole. Et puis, comme me signifia juste après Finnick, « Ouais c’est l’heure de l’apéro en plus. » Génial. Nous regagnâmes donc la grande bâtisse, tous sourires et plus rancuniers que jamais. S'il semblait évident qu'un apéro de folie nous attendait, nous ne perdîmes aucunement l'objectif qui était désormais le notre : leur faire regretter, à tous, de nous avoir sous-estimé. Attention, ça n'allait pas tarder à saigner par ici. Ah quand il s'agissait de vengeance, on pouvait me faire confiance pour que ça reste dans les annales.

sujet terminé.