ft. Evan

Je n'étais partie que quelques jours, et pourtant, j'avais l'impression que durant ce laps de temps, tout s'était un peu précipité. J'étais revenue limite en tant qu'outsider, oubliant comme les choses ici bougeaient à une vitesse si rapide, bien qu'on ait l'impression que le temps s'écoulât terriblement lentement. Ou peut-être n'était-ce que moi. Peut-être ma sortie me faisait-elle avoir un regard nouveau sur tout ce qui se déroulait ici. Ce n'était pas un mauvais point de vue, j'étais simplement un peu déconnectée. Tout ça pour dire, qu'il y avait certaines personnes avec qui je pouvais passer énormément de temps durant mon aventure, que j'avais à peine eu le temps de croiser depuis mon retour. C'était notamment le cas pour nos indécollables, Evan et Adie, bercés par le chant de l'amour et la nouveauté de leur relation, probablement de celles qui vous picotaient avant de vous engloutir tout entier, plongeant votre être dans une mare cotonneuse de laquelle vous ne souhaitiez plus jamais vous extirper. Je les avais d'abord regardés de loin, l’œil aussi bienveillant qu'amusé, et puis mon égoïsme s'était peu à peu mis à surgir, et j'en avais alors appelé à mon ancien compagnon des quatre cents coups, lui donnant un rendez-vous étonnamment sage, quand on connaissait nos habituelles occupations : une partie de bronzette. J'étais arrivée sur la plage, profitant des quelques rayons de soleil qui s'étaient profilé après cette semaine merdique, et finalement, lui tardant, je m'en étais allée goûter l'eau qui me narguait de son doux clapotis, n'y glissant d'abord que les chevilles, puis les genoux. Il ne tarderait pas. Evan n'était pas homme à me poser un lapin. A moi comme à quelqu'un d'autre d'ailleurs, selon moi.