Cela faisait le deuxième soir qu'il n'avait pas dormi aux côtés de Laoise. Deux soirs pendant lesquelles il était avec Sochanna. La blonde ne voulait plus le laisser repartir dans sa chambre, se sentant seule dans son lit à deux places. Il ne pouvait pas lui dire non. D'ailleurs, elle s'était montrée plutôt convaincante. En se réveillant ce matin, il avait cherché sa partenaire dans le château. Elle était en train de le bouder. Il en était certain. Il ne la vit pas au petit-déjeuner, ni au déjeuner. Il la cherchait partout. Aucun signe d'elle. Il devint très vite inquiet. Oui, quand cela concernait Laoise, il devenait angoissé l'idée qu'elle lui en veuille pour son absence lors du coucher. Bien évidemment, il avait peur de son courroux. Quand l'irlandaise s'énervait, il fallait se mettre à l'abri. Une vraie bombe à retardement, cette fille. Elle n'était pas dans leur chambre, alors elle devait être à l'extérieur. Le parc, sans doute. Il se saisit de sa canne noire pour partir à la recherche de sa partenaire adorée avec la légère 'impression qu'il allait passer un sale quart d'heure avec elle. Elle était capable de tout comme du pire. Surtout quand elle était en colère. Quand elle boudait, c'était difficile de l'amadouer. Et surtout de se faire pardonner. Il était tout de même un peu confiant. Il savait que ce n'était que passager. Le lendemain, elle allait tout oublier. Du moins, il l'espérait. Parfois, elle était imprévisible la Laoise. Elle avait la rancune tenace. Il espérait qu'avec son charme naturel, il allait la calmer et lui rendre le sourire. Ils ne voulaient pas qu'ils se disputent cette semaine. La dernière fois qu'ils s'étaient pris la tête, ils avaient tellement eu honte de leurs comportements que c'en n'était risible. Rien ne pourrait jamais les séparer. Même l'amour. Elle faisait partie désormais de sa famille. Il arriva dans le parc. Il scruta l'horizon à la recherche d'une certaine personne. Il vit sa silhouette se dessiner au loin. Il s'empressa de la rejoindre. Elle était en train ruminer dans son coin, en lui tournant le dos. Il s’approcha derrière elle et la serra contre lui très fort. Il lui implora : - Laoise. Je suis désolé de ne pas avoir dormi avec toi depuis deux nuits. C'est notre dernière semaine ici. Je n'ai pas envie de me fâcher avec toi. Tu me pardonnes, dis ?

Sincèrement, Laoise ne pensait pas le moins du monde à se disputer avec qui que ce soit dans l'immédiat. Non, du tout. Elle pensait bien plus à profiter des derniers jours et de ses petits camarades pour s'ennuyer d'une quelconque dispute. Sans rire. Alors, vous pensez bien que quand Malo s'excusait, elle ne risquait pas de contrer ses plans en déclarant qu'elle ne lui pardonnerait jamais ou quoi que ce soit. Elle savait aussi qu'ils allaient bien devoir arrêter de dormir ensemble et cela pour des raisons évidentes: les deux étaient casés à présent. Et puis, même s'ils vivaient au même étage, ils ne pourraient pas tout le temps s'incruster dans le lit de l'autre. Alors même si Malo était le meilleur doudou du monde, elle allait bien devoir s'en passer. Cela dit, lorsqu'il se glissa dans son dos et lui présenta des excuses, elle tâcha de contrôler son sourire dans l'idée de lui faire une petite blague. Après tout, elle était Laoise, n'est-ce pas ? Le fait est que Malo la connaissait tellement qu'elle douterait presque du fait qu'il tombe dans le panneau. Elle verrait bien. Elle afficha donc un air outré, vexé et quelque peu énervé avant de se tourner vers lui. « Te pardonner ? Je t'ai cherché dans tout le château à chaque fois, de peur que tu te sois blessé ou que tu sois allongé, agonisant quelque part. Que tu découches, d'accord, je devrais pouvoir le supporter mais la moindre des choses serait tout de même de me prévenir. Ça t'aurait pris cinq minutes de simplement venir me dire que tu comptais dormir ailleurs, cinq petites minutes, tu comprends ? » Bon, elle allait peut-être arrêter hein parce que bon... Disons qu'elle ne voudrait pas en faire trop et finir par le vexer ou quoi que ce soit. Voilà pourquoi ses traits se détendirent, preuve qu'elle ne faisait que blaguer. « Je plaisante. Je ne t'en veux pas. Je n'ai pas été très présente dans le lit non plus, il faut dire. » Et oui, c'était totalement pour la raison à laquelle vous pensez. C'était totalement à cause de la jolie brune, là, qui ne quittait pas l'esprit de Laoise. Totalement. « Et je suis super fière de toi. Bravo pour ta place en finale, c'est mérité. » Pas besoin de préciser à quel point elle était sincère, n'est-ce pas ?

Sur le coup, il se rendit compte que c'était leur dernière semaine dans le même lit. Au bout de trois mois, il s'était habitué à la présence de Laoise à ses côtés. La sentir contre lui l'avait souvent apaisé, réussissant à le faire dormir et à chasser les mauvais rêves. Il avait perdu un partenaire, mais il avait gagné une meilleure amie. Sa douce amie qui l'avait soutenu depuis le début. Ils s'étaient serrés les coudes. Leur duo avait fonctionné à merveille. Il n'était pas prêt de la laisser partir, à présent qu'elle ferait partie de son quotidien. Il la tenait doucement contre lui. Elle le réprimanda : - Te pardonner ? Je t'ai cherché dans tout le château à chaque fois, de peur que tu te sois blessé ou que tu sois allongé, agonisant quelque part. Que tu découches, d'accord, je devrais pouvoir le supporter mais la moindre des choses serait tout de même de me prévenir. Ça t'aurait pris cinq minutes de simplement venir me dire que tu comptais dormir ailleurs, cinq petites minutes, tu comprends ? Il fit une petite mine boudeuse. Elle avait raison. Il aurait du la prévenir avant. Il pensait que son absence lors du coucher était évidente. Il était avec Sochanna. Il ne pouvait pas être ailleurs. Comme d'habitude, elle avait été dans l’exagération. Ce qui le fit rire. Il soupira. Il espérait que sa petite Laoise ne changerait jamais. - Je plaisante. Je ne t'en veux pas. Je n'ai pas été très présente dans le lit non plus, il faut dire. Pas faux. Elle avait profité de son absence pour se glisser sous les draps de Anabel. Oh la perfide ! Il s'esclaffa. Ils avaient tous les deux leur propre vie à mener, chacun de leur côté. Néanmoins, leur vie allait être étroitement liée dans les semaines à venir puisqu'ils emménagèrent ensemble dans le même immeuble. - Et je suis super fière de toi. Bravo pour ta place en finale, c'est mérité. Il la retourna et la souleva pour le prendre dans ses bras. Il la serra très fort, puis la reposa. - Tu crois que j'ai des chances de gagner ?, lui demanda-t-il d'une petite voix.