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 after the end, it's still the end ?

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Loxias

Loxias
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MessageSujet: Re: after the end, it's still the end ?   after the end, it's still the end ? - Page 2 EmptyJeu 9 Aoû 2012 - 9:10

« Et n’oubliez pas... Sortez couvert ! » cette putain de réplique, une réplique entendue mille fois, une réplique frisant l’overdose à mes tympans, à mon cerveau, me revient comme une gifle en pleine figure, un camouflet, une main qui s’échappe d’un gant, un gant qui me fouette la joue. Pourquoi ne m’est-elle pas revenue plus tôt, lorsque j'achetais des sandwiches au porc et des chips au bacon ? Ma préparation laisse à désirer, mais préparation est une véritable calamité. Elle ne le sait pas encore, pour l’instant je n’ai fais qu’échapper à son corps et formuler une esquisse de phrase, un sujet, un bégaiement, et ni verbe, ni complément. J’observe son corps, paralysé par l’envie, j’observe son corps tandis qu’elle le recouvre à nouveau. Elle suffoque, mais le désir lui fait défaut, elle suffoque sous la vague de panique qui s’en vient l’assiégé. Crétin, je n’ai pas su m’exprimer. Alors j’échappe une explication voilée, sibylline, avant de grimacer en l’observant ranger son sein sous la feutrine. Je boude. Elle m’accuse de sa frustration, preuve, s’il n’en faut, qu’elle n’a aucune conscience de la mienne, celle qui me dissèque les boyaux. La fébrilité qui agite mes veines, l’excitation qui me secoue avec peine, me force à détacher mon regard de ce corps hors de portée, pour le laisser glisser sur la pièce dans son intégralité, comme si une solution recevable allait se présenter à moi, s’offrir à moi en une fraction de seconde. Mais il n’y a rien. Rien. Dans un élan d’espoir naïf, je m’étire jusqu’à la table de chevet, fouillant son tiroir sans le voir, dénichant une Bible que j’observe d’un oeil torve, peu enclin à sourire de l’ironie de ma trouvaille, avant de lâcher l’épais volume sur le matelas, le forçant à rebondir plusieurs fois. Honnis soit l’Irlande et son puritanisme exacerbé. Je jette un dernier regard accusateur à l’ouvrage, comme s’il était responsable de cette situation, puis c’est tout le corps de Nora qui récupère mon attention. Ses bras autour de mon cou, sa poitrine pressée contre mon torse, son ventre se soulevant ostensiblement contre ma peau, je me demande si elle a bien compris ce que je viens de lui dire, ou s’il s’agit d’une sorte de punition visant à m’attiser jusqu’à la combustion, puis à me laisser brûler seul, en se délectant du spectacle des flammes léchant mon corps. En une fraction de seconde, toujours pas de solution, mais son corps surplombant le mien me force à m’interroger sur la véritable nécessité de tout ce... NON ! Mes paupières se plissent et ma tête se secoue légèrement. La pointe de ses cheveux taquinant ma peau, elle me parle de Cerbère comme d’une solution. C’est certain qu’une simple pensée à cette femme et c’est toute mon excitation qui se barre en courant... et en hurlant. Mais il me faudra plus que ça pour annihiler le pouvoir de sa voix volontairement trainante et basse, de son regard fiévreux et chargé de désir, de ses lèvres prédatrices et sciemment dévastatrice. Elle sait ce qu’elle fait, elle sait ce qu’elle veut, et sa proposition, outre un affront, est un terrible aveu. Amplement suffisant pour ce soir ? Oeil pour oeil, dent pour dent, le revers de mes doigts viennent jouer, tel un harpiste, contre ses côtes, cajolant cette peau incendiée, incendiaire, la mine impassible, mes mains remontent, mes bras encerclent, et bientôt son buste entier se retrouve en tendre captivité. Suffisant ? Mes paumes parcourent son dos. Amplement ? Mon buste se redresse juste assez pour voler un chaste baiser. Suffisant ? Oui, suffisant pour détourner son attention de mes doigts qui s’agitent, déclipent, et s’écartent façon révélation du prestidigitateur, tandis que la pression sur sa poitrine se relâche délivrant ce qui n’aurait jamais du être recouvert à nouveau. « Oups... Vieux réflexe... » je me justifie sans chercher à masquer ma satisfaction. À mon tour de jouer, ramenant mes mains, mes bras, sous les siens, mes doigts parcourant rapidement son ventre, pour s’immiscer sous la dentelle relâchée... « Suffisant, hein ? » je questionne à mon tour, alors que mes mains découvrent, que mes mains recouvrent, que mes mains savourent, et que mes lèvres viennent recueillir ce souffle qui s’échappe des siennes, entrouvertes. « Où tu as vu que tu pouvais jouer à ça avec moi ? » je demande, en reculant légèrement, trop légèrement pour que mes lèvres ne frôlent pas les siennes en questionnant, la voix rauque, involontairement, j’en suis au point où je me piège moi-même. Il faut que je me surveille, sinon... Sinon, c’est une main qui quitte sa poitrine pour glisser contre son ventre, s’attardant à peine sur son nombril, filant droit vers cette autre zone de dentelle qui m’inspire et m’attire. Cette autre zone que je frôle, que je survole, punissant, attisant en même temps. L’attisant elle, m’attisant moi, m’agaçant, m’énervant, ne faisant qu’enfler un peu plus la douleur dans mon jean. MERDE ! Sans prévenir, sans réfléchir, sans me laisser le temps de changer d’avis, de faiblir, je l’écarte de moi, la repoussant, sans ménagement, contre les draps, avant de me redresser sur mes avant-bras, la respiration chaotique, l’esprit en état critique. Un coup d’oeil à l’écran digital du réveil m’informe qu’il me reste moins d’une heure. C’est pas le moment de prendre son temps... « Commence pas sans moi ! » je menace, moqueur, en quittant les draps froissés, pour m’aventurer vers la porte d’entrée, puis me raviser. Je reviens sur mes pas, marche arrière, un doigt entre les lèvres, sourcils froncés. « Tu devrais peut être prévenir Cerbère, juste histoire de... » j’hésite en désignant le téléphone du menton, peu enclin à lui avouer que je viens de visualiser Carmen façon catcheur, m’infliger une clé de bras. J’hausse les épaules, l’air de rien, et disparais à nouveau. La main sur la poignée, je l’entends décrocher le combiné, avant de me raviser à nouveau. « Le pass... » je me justifie en réapparaissant, récupérant le précieux sur la table de chevet, et volant ses lèvres au passage, incapable de résister à leur proximité. Et tant pis si la voix de Carmen me parvient étouffée par le combiné, tant pis si je l’entends s’agacer, tant pis si elle menace de raccrocher, j’aurais été dans l’incapacité de m’en décrocher si Nora ne m’avait pas repoussé, m’arrachant à elle avec une volonté inespérée. J’échappe un rire en me mangeant le mur, et quelques secondes plus tard je me retrouve à rattacher les boutons dans le couloir. Je trottine en tentant d’ignorer la douleur infligée plus bas, trépigne devant l’ascenseur qui n’arrive pas, martèle le bouton au rythme de cette affreuse mélodie qui s’abat sur moi, et lorsque les portes s’ouvrent, je dois dire que je ne m’attendais pas à ce spectacle là. Carmen et toute sa charge pondérale se trouve devant moi, l’air revêche, ses sourcils se rejoignant pour n’en former plus qu’un seul, et les poings sur les hanches, elle me lance : « Quelle taille ? » Je suis censé répondre quoi à ça, moi ? C’est pas taille unique, ces trucs-là ? « J’sais pas... » je balbutie, fermant un oeil, de peur de m’en manger une. Au lieu de quoi, elle soupire, et les traits de son visage s’assouplissent. J’crois que, sans le vouloir, j’viens de marquer des points. Même si j’comprends ni comment, ni pourquoi. « Montrez-moi... » commence-t-elle, avant de poursuivre précipitamment en me voyant reculer jusqu’à ce que mon dos nu rencontre l’acier des portes d’ascenseur. « Avec vos mains !! Montrez-moi avec vos mains. » et comme pour illustrer son propos, ses mains parallèles s’approchent et s’écartent, comme dans un applaudissement silencieux et ralentis. Hors de question ! Il est hors de question que je lui montre, même comme ça ! Je sens mes joues s’échauffer tandis que bégaie un faible « Donnez-moi toutes les tailles, j’aviserais à ce moment-là... » J’crois que je ne la regarde même pas, j’ose pas. Je ne relève la tête que lorsque j’entends ses pas s’éloigner. Pour patienter, toujours contre l’ascenseur adossé, j’essaye d’appliquer sa technique, cherchant à définir une longueur en approchant et reculant mes mains, jusqu’à me faire surprendre par une femme de chambre, statique, qui m’observe avec inquiétude. Je range mes mains, l’air de rien, et tente un sourire ponctué d’un signe de tête. J’hésite à lui lancer un “c’est calme, aujourd’hui.” complètement hors sujet, mais le retour de Carmen me sauve d’un énième acte ridicule. Elle me cale, sans aucune discrétion, quatre boîtes, sur les bras, puis m’offre un « Dieu vous regarde ! » en appelant l’ascenseur pour moi. Ça sonne comme une menace, ça ressemble à une menace, ça sent la menace, et pourtant c’est tout naturellement que je lui rétorque un « Inch’ Allah. » juste avant que les portes ne se referment sur moi. Ça me ferait chier qu’Il se détourne de moi. Les bras chargés, je cavale dans les couloirs, m’explosant l’orteil sur un meuble d’angle, et ne prenant même pas le temps d’hurler à ma mort. La fébrilité me fait rater plusieurs fois la fente du pass, jurer, et recommencer. Lorsqu’enfin la porte s’ouvre, j’ai l’impression qu’une heure, un jour, une semaine ou même un mois complet s’est écoulé depuis la dernière fois où je l’ai passé, et jamais l’immensité d’une suite ne m’a semblé aussi inutilement démesuré. J’avise Nora sur les draps où je lâche mon tribut, mon regard se promenant sur son corps à moitié couvert d’inutiles petites choses satinées. « Heureusement qu’on est pas pressé… » j’accuse, à mon tour, sa culotte en ligne de mire. Elle n’a pas eu tout le loisir de se dévêtir ? Faut vraiment tout faire soi-même ! Mais, avant ça... Posant mon fessier sur le matelas, j’entreprends la lecture du verso de la première boîte à portée de doigts. Est-ce qu’au moins c’est fourni avec un mode d’emploi ?
Nora

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MessageSujet: Re: after the end, it's still the end ?   after the end, it's still the end ? - Page 2 EmptyVen 10 Aoû 2012 - 1:38

Loxias ne semble pas très enclin à retenter un face à face avec la réceptionniste si bien qu’il secoue la tête vers la négative. Je me pince les lèvres et tire d’autres cartes de mon jeu, provocation, sensualité, en espérant le faire céder, accepter. Histoire d’éviter l’incohérence, je me retiens d’afficher une petite moue suppliante. Celle qui pourtant abat n’importe quelle résistance. Aussi, je m’apprête même à reculer pour donner suite à mes paroles précédentes, croiser les bras sur ma poitrine en signe de résignation. Tant pis, après avoir sauté le repas et le dessert, ne reste plus que le café noir sur la liste. Cependant, entre temps, ses doigts viennent ébranler mes côtes. Et, en réponse à son regard impassible, je serre les dents pour, à mon tour, ne rien laisser transparaitre. Mes traits s’exécutent difficilement, péniblement, mes lèvres tressaillent sensiblement alors que ses doigts continuent de remonter sur ma peau brulante. Mes prunelles émeraudes ne délogent pas. Elles dardent presque les siennes. Ses bras m’enserrent. Non, je ne craquerai pas. Je me mords l’intérieur de la joue en sentant ses mains coloniser mon dos. Je ne sais pas pourquoi je me fais autant violence, peut être simplement, pour ne pas lui donner satisfaction. Et, je crois que ça m’amuse. Ses doigts frôlent la dentelle, son attache, mes lèvres s’étirent en un fin sourire et je fais non, imperceptiblement, de la tête. Non, tu rêves, ca ne marche pas comme ça. La seconde d’après, ses lèvres se déposent furtivement contre les miennes. Pas meilleur remède, elles font l’effet d’un sédatif sur cette pulsion qu’est d’essayer de lui résister, de le défier. Elles ont un effet analgésique pour ce qui est de supprimer cette pensée absurde de ma mémoire. Je ferme les yeux, presse mes lèvres contre les siennes et ne me recule que lorsque je comprends mon erreur, que je comprends le leurre. Naïve. Ma poitrine gainée se relâche sans que je ne puisse rien y faire. La dentelle ne tient plus que grâce aux bretelles accrochées à mes frêles épaules. Ouais, ouais, vieux réflexe, ou plutôt envie irrépressible. Je le regarde d’un air pseudo réprobateur qui disparait dans la foulée lorsque ses paumes glissent et osent. La dentelle vient s’écraser sur le dos de mes mains à plat sur le lit, et les siennes, de mains, recouvrent mes seins. Un soupir d’une intensité élevée aux précédents s’échappe d’entre mes lèvres entrouvertes. Mes bras frémissent, j’en suis à entendre et percevoir chaque infime battement effréné de mon palpitant, je ferme les yeux alors que je sens son souffle s’approcher de mon visage, ma bouche. Je déglutis en proie à mes envies. Il est fort à ce petit jeu là mais je note, néanmoins, le timbre changeant de sa voix. Je ne suis pas la seule dans cet état là. Après quoi, il va même jusqu’à pousser le vice, mes bras tanguent. Je ne saurais dire combien de temps ils tiendront avant que je ne m’écroule sur lui. Et, dans le fond, il l’aura bien cherché. Moi aussi… Parce que oui, là, je suis à deux doigts, vraiment près, de craquer, de m’offrir à mon désir. Je ne sais d’où me vient cette force morale soudaine. Sa peau frôle, à nouveau, la mienne, ses doigts sur mon ventre, mon nombril, encore plus bas… Ma gorge se noue, je plisse les yeux plus fort, ma tête bascule vers avant dans un signe de presque abattement. Il souhaite me faire payer mon affront précédent, et je dois dire que ça marche. Ses doigts en arrivent à effleurer, survoler, l’unique zone qui lui est encore dissimulée. Ma poitrine, mes poumons se compressent. Mes lèvres laissent filer un léger gémissement… La seconde d’après, mon corps retrouve le lit presque violemment. Mes membres paralysés, mon esprit engourdi par ce désir colonisateur et brulant, j’ai du mal à me ressaisir immédiatement. Je reste allongée, sur le ventre, sur les draps. Du coin de l’œil, je le vois qui s’agite, je le vois qui saute hors du lit en me lançant une réplique qui m’arrache un rire. « Eh bien, dépêche toi… » je lui balance en guise de réponse, une ébauche de sourire aux lèvres. Il avise la poignée d’un mouvement de bras avant de revenir sur ses pas. J’arque un sourcil. « Loxias, ton pantalon » je lui rappelle, accompagné d’un signe de tête vers le jean qui traine encore à ses pieds. Alors que lui évoque de prévenir Cerbère. Son hésitation, intimidation, me fait rire. Et, en effet, ce serait plus prudent des fois qu’elle s’imagine des trucs et laisse la sécurité se charger du reste. Aussi, je me redresse, et m’approche de la table de chevet pour décrocher le combiné. J’appuie sur une seule touche qui me met en lien direct avec Carmen. J’entends Loxias revenir sur ses pas, encore. Je lui lance un regard du genre: t’es encore là toi ! J’acquiesce ensuite frénétiquement en l’entendant me parler du pass tandis que l’autre oreille est occupée à écouter les paroles de la réceptionniste. J’ouvre la bouche pour formuler ma demande à Cerbère lorsqu’elle accueille celle de Loxias à la place. Je souris contre ses lèvres. Ma main libre se dépose sur sa joue. Nos lèvres se rencontrent un milliard de fois. Amusée, je ne cesse d’attirer son visage, à plusieurs reprises, vers moi avant de finalement le repousser en entendant la voix de l’hispanique s’agacer et avant de ne plus pouvoir m’en séparer. J’articule silencieusement un « va ! » La porte claque. Une fois seule je me rends compte à quel point ma demande me fout mal à l’aise. Alors, d’une voix hésitante, malaisée, me mettant même à balbutier, bégayer, je parviens à formuler mon souhait. La vieille s’insurge. Je ferme un œil sur deux, la laissant me hurler dans l’oreille. « Oui, je suis sûre… Je… mais, non, c’est… vous ne… écoutez-moi… non, mais… enfin Car- …» j’essaie de répondre alors qu’elle me coupe sans arrêt. « Certaine ! » je finis scander, limite hurler pour tenter une percée dans son flot de paroles parasites, alors qu’elle me pose la même question depuis, au moins, cinq minutes. Inflexible et résignée. Carmen comprend, Carmen soupir et me lâche un « bien » sec avant de raccrocher. Je soupire à mon tour avant de me laisser tomber sur le lit. Son côté protecteur me fait sourire. Je tends mes bras vers le plafond, je ferme un œil sur deux. J’attends, j‘attends… La minute d’après, je me cale debout sur le lit. Mes prunelles balaient la pièce comme pour s’assurer qu’il n’y’a vraiment plus aucune caméra. Et je me fous à sauter sur le lit avec une expression gamine au visage, un bras barrant ma poitrine. Puis, c’est seulement lorsque j’entends du bruit dans le couloir, peut importe son origine, me faisant réintégrer l’espace-temps que je saute précipitamment de celui-ci, que je me rue vers la salle de bain pour vérifier ma dentition. Bien que n’ayant rien avaler autre qu’une coupe de champagne et un bout de barre céréale de la soirée, ca devrait aller. Je fais face à mon reflet dans le miroir une demi-seconde. Je tournoie et grimace avant d’échapper un rire, pour ensuite foncer et me jeter sur le lit avec douceur infinie. Sur le dos, je choppe une jambe, puis l’autres, les inspectant à tour de rôle, vérifiant que mon épilation de l’après-midi est encore intacte, que mes heures de souffrance n’ont pas été vaines, que mes jambes sont toujours nickels. Plusieurs minutes filent, on galère à ouvrir la porte. Enfin non, Loxias galère à l’ouvrir. Je me cale sur le ventre, les mains jointes sous ma joue, lorsqu’enfin il passe la porte. Il se ramène avec un millier de boite. J’arque un sourcil perplexe. « Tu comptes faire des stocks » je lance railleuse, un fin sourire aux lèvres. Il me plagie, je lève les yeux au ciel. « Non, je t’attendais » je rétorque avec raison. Oui, n’était-ce pas lui qui me menaçait de ne surtout rien commencer sans lui ? Faut savoir hein. Après quoi, Loxias s’installe dos à moi, au bord du lit. J’ai un instant de bug. Il fout quoi au juste là ? Je me pince les lèvres perplexe avant de me redresser. Je m’avance lentement en sa direction, dans son dos. « Tu fais quoi ? » je demande passant mes bras autour de son torse, mes jambes suivant le mouvement pour s’aligner aux siennes et contre les siennes, le menton sur son épaule. Il scrute avec attention le dos de la boite comme il l’avait fait pour le paquet de chips précédemment. Mes doigts s’en vont ouvrir le carton en suspension entre ses mains, et ils en retirent un. De mon autre main, je vire la boite, d’une tape brusque, qu’il tient. Encore ouverte, son contenu se répand au sol. On s’en fout, il n’en faut qu’un. Dès lors, je me recule, au centre du lit, mes jambes ramenées contre moi que j’entoure d’un bras, tandis que l’autre présente toujours le préservatif entre deux doigts. « Tu, viens ? » je fais d’une voix quelque peu hésitante, frémissante, imprégnée d’innocence. Le cœur battant, le sérieux reprenant ses droits.

Loxias

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MessageSujet: Re: after the end, it's still the end ?   after the end, it's still the end ? - Page 2 EmptyVen 10 Aoû 2012 - 3:54

“Le préservatif doit être placé sur le pénis en érection avant tout contact entre le pénis et le corps du partenaire afin d'aider à prévenir la transmission des maladies sexuellement transmissibles et les risques de grossesse.” Non, sans déconner ? C’est un mode d’emploi, ça ? Ou bien un extrait de “sex for dumb” ? Oh, y a même des petits dessins, comme pour un meuble Ikea... C’est pratique. J’espère qu’à la différence du fournisseur Suédois, il ne me restera pas un élément dans les mains à la fin du montage. Phase un : “Ouvrir l'emballage à la main (ne pas utiliser d'objets tranchants: ciseaux, couteaux...). Attention à ne pas abîmer le latex avec les ongles.” Hum... Je vérifie mes ongles, inspectant leur longueur, et poussant le vice jusqu’à passer la pulpe de mon pouce dessus, pour m’assurer l’absence totale de caractère tranchant. En même temps, je les ronge, je vois mal comment je pourrais m’en servir comme cutter. Phase 2 : “Appliquer le préservatif sur le pénis en érection en pinçant le réservoir au bout du préservatif pour en chasser l'air.” D’un coup d’oeil, je check l’état de mon pantalon bien moins douloureux depuis ma visite à Cerbère. Cela dit, je pense que ça ne va pas me prendre très longtemps pour retrouver ma forme... Ça fait quand même plus de trois mois, maintenant, j’ai même peur de retrouver la forme vraiment trop rapidement, et de ne rien pouvoir faire pour la retenir. Et là, un milliard de questions déferlent sur moi. Est-ce que ce bout de latex va gêner mon plaisir ? Et le sien ? Est-ce c’est vraiment fiable ? Ça ne risque pas de produire un bruit genre couinement, à force ? Nora paralysent ces questionnements stériles, en s’approchant de moi, en s’emmêlant à moi, en s’alignant sur moi. Ses bras font rapidement le tour de mon torse, et son menton se pose sur mon épaule, en même temps que je vois apparaître ses longues jambes aux côtés des miennes. Comme un chat en demande de caresses, mon front, puis mon nez, viennent glisser contre cette joue toute proche, avant que mes lèvres ne s’y déposent et semblent vouloir y demeurer. Mais mon attention revient rapidement vers la boîte, conscient de n’avoir plus beaucoup de temps, je ne veux pas en perdre à cette tendresse que je serais en droit de lui prodiguer plus tard, bien après le lever du soleil... Enfin, du moins, j’imagine ! Faut pas déconner non plus. Mais alors que j’attaque la lecture de la phase trois m’indiquant comment dérouler au mieux le préservatif sur mon membre en érection, mon oeil se trouve attiré par ce bras qui se tend, et cette main qui ouvre et fouille la boîte, pour s’emparer d’un carré brillant. Je n’ai rien le temps de voir venir, ni même de prévenir, que la boîte s’écrase au sol, répandant son contenu sur le tapis hors de prix. Je m’interroge encore sur sa maladresse, lorsque sa voix me parvient, depuis mon dos, son timbre me faisant comprendre qu’il n’en s’agissait pas d’une. Volontaire, téméraire, elle semble décidée à prendre les choses en mains. Et il me suffit de me retourner pour la contempler dans toute son innocente et hésitante détermination. Les jambes repliées, ses genoux s’écrasant contre sa poitrine, elle m’observe avec un mélange de désir et d’anxiété, le préservatif se balançant au bout de ses doigts. Je comprends le message, et grimpe à genoux sur le matelas, mais... « Comment tu sais que c’est cette taille ? » je lui demande, très sérieusement, en m’approchant, à quatre pattes, avançant encore et toujours, l’obligeant à reculer, à s’allonger, à s’écarter... enfin, du moins ses jambes, entre lesquelles je m’installe, pour ne plus jamais en bouger. Je n’ai pas vérifié la taille sur la boîte, tout ce qui m’intéressait était le mode d’emploi. Ce pourrait-il que ça craque, si c’est trop serré, ou que ça parte, si c’est trop lâche ? Je n’y connais rien, si elle ne l’avait pas encore remarqué, je n’en ai jamais utilisé. Quel besoin lui aurais-je trouvé, alors que toute ma vie sexuelle, j’ai été marié ? Je préfèrerais m’en passer, très franchement, mais ce n’est pas à l’ordre du jour, pour le moment. Je dois chasser de mes pensées tout ces parasites peu sensuels qui maintiennent ma forme hors de portée. Pourtant, il me suffit de goûter à nouveau ses lèvres, pour que tout ceci appartiennent au passé. Tout revient, le rythme cardiaque hésitant, la respiration balbutiante, les doigts frivoles et cavalant... Mes mains glissent le long de ses jambes, mes lèvres glissent le long de son cou, je suis partout, elle est si vaste. J’aimerais avoir plus de bras, plus de mains, plus de doigts, être sur tous les fronts à la fois, pour lui plaire, mais avant tout pour me satisfaire. Parce que je n’ai jamais assez d’elle, je n’ai jamais assez touché, assez goûté, assez savouré. Lorsque je me trouve à un endroit, il y en a toujours un autre pour m’appeler, m’attirer et me séquestrer. Son cou, sa gorge, sa poitrine offerte, je n’ai de cesse de tout découvrir, de tout tester. Comme un gamin dans un magasin de bonbons, je ne sais plus à quel sein me vouer. Gauche ? Droite ? Je n’ai que deux bras. Ma bouche s’occupe, ma main fait patienter, et puis je glisse à nouveau, sur son ventre, en suivant l’axe tout tracé, cette ligne naturelle que je goûte de la pointe de ma langue, avant d’honorer de mes baisers. Je voue un culte à ce corps que je m’approprie, me délectant de cette ligne de frisson que je fais naître sous mon souffle. Il n’y a plus qu’elle, elle est tout mon champ de vision, mon périmètre, mon territoire, je prends vie et évolue dans cet écosystème qui devient tout pour moi. Il n’y a plus d’univers, ni de galaxie, encore moins de terre, et de pays. Au-delà de son corps, il n’y a plus rien. Au-delà de la courbe de ses seins, de la courbe de ses reins, il n’y absolument plus rien. Elle est ma planète, et, visiblement, elle subit un réchauffement climatique sans précédent. La fin est proche, l’apocalypse est pour demain. Mes doigts débarquent sur sa dentelle en même temps que ma bouche. Hésitante, elle reste à l’orée, baisant la peau diaphane se trouvant à proximité. Et mon regard glisse jusqu’à elle, tandis que ma bouche s’empare d’une cuisse, parsemant, trainant, goutant, sans jamais parvenir à se satisfaire, à se rassasier. Mes bras encerclent son bassin, la maintenant captive, tandis que mes doigts n’en finissent plus de pianoter la dentelle, juste le début, ce ventre chaud que je sens tressaillir sous mes paumes, incendier les lignes de ma main, les redessiner à coup de flammes. Cette peau qui n’en finit plus de grésiller, à mesure que mes lèvres descendent le long de sa cuisse, parsemant de baiser le chemin jusqu’au lieu de convoitises. Les miennes de convoitises, assurément. J’ai renié plusieurs serments par m’arrimer à ses hanches, et déposer ma bouche, sur son entre-jambes. Délicatement, tendrement, avec ce respect réservé au culte des idoles. Mes lèvres s’attardent, mes doigts s’accrochent, ma bouche gagne du temps, mes mains les pressent. Et, contre ses hanches, la dentelle finit par glisser. Mes mains ont gagné. Une fois debout, puisque je me suis redressé, le sous-vêtement au bout des doigts, il ne me reste plus qu’à contempler. Contempler ce corps nu et frémissant, ce corps nu et terriblement excitant. Mon oeuvre, ma muse...
Nora

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MessageSujet: Re: after the end, it's still the end ?   after the end, it's still the end ? - Page 2 EmptyVen 10 Aoû 2012 - 9:11

Je le regarde s’approcher de moi, et paradoxalement, mon bras se resserre autour de mes jambes. Une réaction que je ne saisis pas, une réaction que la nervosité anime parce que ca approche, parce que c’est bientôt, parce qu‘il y‘a toujours ce moment d‘hésitation palpable, d‘anxiété manifeste… Il me demande pour la taille. Comment lui dire que contrairement à lui c’est la première chose que j’ai regardé lorsque mes yeux se sont posés sur la boite ? Comment lui dire que mon attention s’est, en tout premier, arrêté un court instant sur l’écriteau: medium. Que ma prévoyance est légèrement supérieure à la sienne sur ce coup là ? Je desserre mon étreinte autour de mes jambes et recule, recule… « Je n’en ai aucune idée… » je lui souffle en prenant son visage entre mes paumes en m‘allongeant presque prudemment, l‘entrainant avec moi. Un souffle, une réponse qui se traduit par un: fais moi confiance. Parce qu’au pire ce sera bon. Parce qu’au pire, Carmen nous a fourni en boites. Je comprends qu’il n’en a alors jamais usé, et je comprends également mon rôle à jouer, plus tard… Il scelle ses lèvres aux miennes. J’entrouvre les miennes et force les siennes de ma langue qui s’en va chercher la sienne. Mes bras encerclent son torse, mes jambes s’engourdissent et s’alourdissent sous son touché. J’accueille sa bouche dans mon cou, je tourne la tête sur le côté inoccupé pour lui offrir toute la surface possible. J’ai l’impression que tout s’accélère, que mon esprit n’arrive plus à suivre, qu‘il tourne au ralenti. Mes soupirs se succèdent sur une cadence effrénée et s’entrechoquent. Il m’envahit. Je ferme les yeux. Je sens ses mains, ses doigts, partout, partout… Ses lèvres, son souffle, sa peau, partout, sur tout mon corps, toute ma peau, mon épiderme, chaque infime parcelle… Il m’envahit… Mes soupirs s’allongent et s’amplifient, mon enveloppe frémit. Il n’y’a plus que lui, seulement lui, uniquement lui. Mes yeux clos ne voient que lui, mon esprit ne s’imagine plus que lui, mon corps endolori ne perçoit, sent, plus que lui. Il fait tanguer la dentelle, ses doigts s’y déposent, je frisonne. J’ai chaud, trop chaud. Je me cambre légèrement en sentant ses bras encercler sur mon bassin. Ses lèvres parcourant ma cuisse, j‘étouffe. Ses lèvres sur la dentelle, je suffoque. J’échappe un gémissement, mes doigts se refermant sur le drap, agressant ma lèvre inférieure de mes dents. Et malgré cela, je ne veux pas que ça s’arrête. Au contraire, l’insatiabilité me pousse à désirer toujours plus, à lui en demander encore plus, à le désirer encore plus. J’ai besoin de suffoquer pour mieux respirer. J’ai besoin de mourir pour mieux renaitre. J’ai besoin de brûler pour mieux… Cercle vicieux, pernicieux. Sois tu consommes, sois tu te consumes. J’ai fais mon choix. Et, je ne sais plus à quel moment il se détache, ni à quel moment mon dernier sous-vêtement glisse sur mes jambes fébriles avant qu’il ne m’en déleste complètement… Et je prends conscience quelques minutes après. Une conscience chétive et précaire. Entièrement nue sous ses yeux, sous ses prunelles, je sens qu’elles me détaillent et me contemplent avec l‘intensité que leur confère l‘avidité qui l’attise. Je les sens brulantes sur ma peau à chaud, je les sens cuisante sur peau en lambeaux. Ma respiration me fait défaut, anarchique et saccadée, j’essaie vainement de la contrôler, de maitriser le flot qui défonce et déforme mes poumons. Ma poitrine se soulève frénétiquement, douloureusement, tentant de contenir les reliquats de ce qu’il vient de me faire subir, de m‘offrir. Une minute file, peut être plus, je n’en sais rien, et mon corps s’anime enfin. Quelque peu calmé, encore fiévreux et gourd, je me redresse sensiblement mais suffisamment pour accrocher sa nuque de mes mains tremblantes et le ramener à moi. Contre moi, encore et toujours. Je ne veux pas qu’il se détache, je veux constamment pouvoir sentir son corps comprimer le mien, ses lèvres sur ma peau, mon cœur friser l’arrêt à chaque contact, ma respiration s’ébranler à chaque baiser. Aussi, mon souffle retrouve rapidement le sien, s’y mêle, mon corps entamant un mouvement pour se retrouver, à nouveau, sur lui. Consciente de la tâche qu’il me reste à accomplir, cette fois-ci jusqu’au bout je l’espère, pour pouvoir enfin accéder à ce que l’on se refuse depuis bien trop longtemps maintenant. Je me relève quelque peu dans une position quasi-identique à la précédente. Je croise son regard chargé, lourd, emplit d’envie. Je me penche vers lui, mes cheveux se rabattant dans le mouvement, mes lèvres effleurent les siennes avant de disparaitre pour aller s’épancher dans son cou qu‘elles butinent, picorent, dévorent... Son cou que je fais mien, que je marque et colonise. J’enserre ses hanches entre mes cuisses pour le garder captif d’une étreinte fragile, d‘une envie fébrile, d’un désir indocile. Mes mains glissent, à plat, sur son torse, son ventre mais ne s’attardent, filant directement jusqu’à son pantalon. Et, pour la seconde fois, mes doigts s’activent à relâcher la pression exercée par le bouton. Et ceux qui suivent explosent sous la tension. Déterminée à m’en débarrasser, je ne lui laisse aucune possibilité de contester ou résister, je vire ses mains de mon périmètre d’action, et m’assure que mes lèvres nourrissent et intensifient son appétit sans jamais le rassasier pour qu‘il vienne en redemander, quémander. L’étau fébrile sur son bassin ne se relâche que pour laisser complètement filer le tissu découvrant hanches, cuisses, genoux, tibias, chevilles… Mes iris s’attardent, mes iris s’en délectent. Je reviens vers lui, prédatrice, féline, ma bouche se dépose sur son ventre et entame une infernale ascension, se trainant, emportant mes cheveux dans son sillage. Elle remonte lentement, lascivement. Je l’oblige à relever la tête, vers arrière, pour me céder l’accès, contraint de m’offrir sa gorge dont je prends impunément possession. Mon souffle chaud bute contre sa peau, ricoche, et mes mains s’en vont taquiner l’ultime étoffe et ce qu’elle dissimule. Alors mes doigts, frôlent, attisent, effleurent, caressent voluptueusement avant d’accrocher le tissu et le retirer dans la foulée. Je lui vole un baiser, pendant qu’une main cherche à tâtons le petit sachet brillant. Une fois dans ma main, mes dents meurtrissent délicatement sa lèvre inférieure avant de m’en défaire difficilement. Je me redresse assise sur ses cuisses, je passe nerveusement une main dans mes cheveux. Je reprends un maigre contrôle de mon esprit, mes traits se déforment sous l’infime concentration. Et, mes doigts que l’impatience guette s’agitent, déchirent précautionneusement, ouvrent, pincent, posent, déroulent… Ce n’est seulement là que mon corps, dans son entièreté, dans sa nudité, se presse contre le sien, je noue mes mains derrière sa nuque avant que nous pivotions d’un commun accord. Mon dos retrouve doucement les draps froissés, nos visages se font face à nouveau, son torse écrase ma poitrine, une de mes jambes remonte lentement contre la sienne et mes prunelles sondent les siennes, silencieusement. Un silence ponctué par nos souffles chaotiques et capricieux. Une paume sur sa joue, mes doigts agrippant délicatement son visage, tandis que le bout de ceux-ci caressent sa peau bouillante. J’hoche imperceptiblement la tête vers l’affirmative en réponse à une question muette, je donne une autorisation tacite. Et, j’amène ses lèvres contre les miennes, fermant les yeux…

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MessageSujet: Re: after the end, it's still the end ?   after the end, it's still the end ? - Page 2 EmptySam 11 Aoû 2012 - 1:33

J’aimerais l’observer comme ça, pendant des heures, la contempler dans sa nudité, et noter chaque courbe, chaque creux, chaque vallon, j’aimerais aller tirer les rideaux, juste pour pouvoir me délecter du travail du jour sur ses courbes, créant de nouvelles zones d’ombres, de nouveaux chemins lumineux. J’aimerais y faire jouer mes doigts, en ombre chinoise, sans jamais la toucher, me contentant de la contempler. Je pourrais y passer des heures, des jours, des mois, me satisfaisant de sa simple splendeur. Mais j’ai pas des heures devant moi, et si le soleil venait à aller danser sur sa peau, cela signifierait qu’il sera trop tard pour mes doigts. Je suis pressé par le temps, pressé par ce renflement, dans mon pantalon, qui témoigne de désir moins chaste que celui-là. Un désir vibrant, cinglant, pour ce corps immobile, lascif, uniquement animé par les frissons qu’il subit rétroactivement, par cette respiration qui le fait onduler, subtilement. Et puis, il reprend vie sous mes yeux, les paupières oscillantes, les lèvres silencieuses, et ce bras qui se dresse, qui se tend, qui m’agrippe et me prend, me ramène à elle avec cette facilité déconcertante propre aux sirènes, hypnotisante. Mon corps retrouve le sien, l’assiégeant, le paralysant, le recouvrant, une captivité qu’elle cherche et qu’elle attise. Mon regard ne tarde pas à s’ancrer au sien, tandis que mes lèvres font de même sur les siennes. C’est comme un milliard de fils s’extrayant de ma peau, tirant sur mon épiderme pour aller s’insinuer sous le sien, accrochant nerfs, tendons, afin qu’on ne fasse plus qu’un, d’une manière plus spirituelle que charnelle. J’ai à peine le temps de comprendre ce qui m’arrive que les liens se resserrent, et que son corps pivote sous le mien, m’obligeant à fléchir, à me laisser entrainer, jusqu’à me gésir dos contre le matelas, la demoiselle sur moi. Dans un réflexe instinctif et craintif, j’enroule mes bras autour de son dos, de reins. Je ne veux pas qu’elle s’échappe, je ne veux pas qu’elle m’échappe, je ne veux pas qu’elle tire sur les liens, qu’elle les arrache et me laisse sans attache. J’veux qu’elle reste, je veux... Mais elle se redresse, légèrement, m’observant de son regard fiévreux, nerveux. Mes mains glissent de son dos à ses hanches, puis ses cuisses, attendant le verdict, la délibération de sa bouche sur ma bouche, de ses lèvres dans mon cou, de ses lèvres contre ma gorge. Est-ce qu’elle sent ma respiration courte, chaotique ? Je ne parviens même plus à sceller mes lèvres qui demeurent entrouvertes, laissant échapper ce souffle chaud, saturé d’envie, que je ne contrôle, ni ne cherche à réfréner. Sa bouche glisse, ses cheveux balayent mon torse, m'infligeant mille tourments. Je souffre en silence, captif, passif. Ses cuisses se resserrent, m’enserrent, et mon pantalon n’en fini plus de gémir. Ou bien est-ce moi ? D’où s’échappe cette plainte incontrôlée, incontrôlable ? Je ferme les yeux. Il est déjà difficile de sentir, je ne peux pourrais supporter de voir aussi. Ses doigts arrivent à la source de ma douleur, et s’occupe de la libération des otages. Ma main descend, ma main s’accroche à ses doigts, ma main cherche désespérément un contact qu’elle me refuse, virant, rejetant, tout ce qui n’est pas elle ou ce bout de tissu entre elle et moi. Je n’offre aucune résistance, et j’observe le tissu bleu nuit quitter mes hanches, mes cuisses, glisser encore et toujours, jusqu’à finir au sol, avec tout le reste, sa culotte, mes capotes... Moins visuelle, ou plus submergée par l’envie, elle n’accorde que quelques secondes à la contemplation, avant de revenir goûter. Reprenant le même chemin qu’à l’aller, en sens inverse sur l’autoroute, elle remonte jusqu’à moi, jusqu’à mon cou qu’elle parasite, ma gorge qu’elle visite, tandis qu’une main redescend, une main caressante, une main entrainante, une main qui me force à me mordre la lèvre pour ne pas trop me faire entendre. Condamné à la paralysie, je ne fais plus que subir mon anatomie, succombant un peu plus à chaque caresse. Et puis, brusquement, la libération. L’étau chaud et protecteur n’est plus qu’un vague souvenir, et je ne saurais même plus apte à définir si j’aime ça ou pas. Rapidement, sa bouche annihile toute pensée, et j’encadre son visage de mes paumes comme s’il s’agissait là, de mon seul et dernier apport en oxygène. Aide-moi à respirer, je t’en prie. Mon coeur piétiné, mes poumons éreintés, mes organes déployés... Achève-moi ! Mais elle s’échappe à nouveau, tirant ma lèvre inférieure en se redressant. Elle s’installe loin de moi, sur moi, mais tellement loin de moi, que je ne comprends pas. Je me redresse sur les coudes, attentif au moindre de ses gestes, et ça me revient. Le carré argenté entre ses doigts... Je l’observe faire, perplexe, je la vois ouvrir, sortir, et agir. Ma lèvre se coince entre mes dents, et tout ce à quoi je pense c’est “comme un gant”. Pensée vite parasitée et dégagée par le reste, né de son corps s’étendant sur le mien, revenant se loger entre mes bras qu’il fut insensé de quitter, même un instant, même pour ça. Dans un ballet savamment orchestré, son corps ramène le mien contre le sien, sur le sien, elle pivote, je pivote, et la Bible échoue sur le sol en un bruit sourd. J’y jette à peine un coup d’oeil, rien à foutre. Sa jambe remonte paresseusement, caressant, jusqu’à mes reins, et d’une main, délicate, amoureuse, je défais les mèches qui lui barrent le front. Cet instant est précieux, il est somptueux, car dans un instant, elle sera mienne, dans un instant je serais en elle, dans un instant elle sera un extension de moi-même, un bout de moi... le meilleur, selon moi. Alors, alors avant ça, je veux la voir, imprimer ce moment sur mes rétines, derrière mes paupières, pour ne jamais oublier, ne jamais parvenir à occulter cet instant, sur un fil, funambule au dessus du vide, cet instant où on se jette ensemble. Tous les deux sur la plus haute branche, je lui prends la main et mes doigts enlaçant les siens, s’emmêlant aux siens, l’invite à sauter avec moi. J’en profite pour reprendre mon souffle, chercher une respiration qui me permettra de l’embrasser, plutôt que de me contenter de respirer dans son souffle, et la tendresse reprend ses droits... Mes lèvres venant honorer, délicatement, une joue, une pommette, le coin d’une bouche, avant que mon regard ne s’insinue dans le sien, posant la question tacite, celle qui n’a pas besoin d’être prononcée lorsque tout notre corps parle de lui-même, chassant les mots à coup de muscles tendus, membres tremblotant, et prunelles voilées. Elle hoche la tête, imperceptiblement, mais suffisamment pour que l’intégralité de mon être comprenne. Mes lèvres s’unissent aux siennes, tandis qu’un bras, une main vient s’immiscer entre nos corps enchevêtrés, pour m’aider, me guider, jusqu’à elle, en elle, jusqu’aux tréfonds de son être, de son âme. Et doucement, lentement, presque maladroitement, je la fais mienne. Degré par degré, chacun d’entre eux ponctué d’un soupir de plus en plus prononcé, je la colonise, je l’envahie, je l’amène à aimer cet ennemi. Et puis je m’immobilise, savourant cette sensation nouvelle de son corps emprisonnant le mien, l’acculant, l’enserrant entre ses reins. Mes lèvres trainent le long de sa joue, et à défaut d’autre chose, je me contente de soupirer à son oreille, tentant de réfréner les assauts de mon palpitant et l’affliction de mes organes vitaux. Je m’accorde une seconde ou deux, puis je me redresse légèrement sur mes avant-bras, surplombant son visage vers lequel je ploie, mon nez rencontrant le sien, mon front caressant le sien, à chaque va et vient que je lui impose, que je lui inflige, lentement, doucement, savourant pleinement. J’ai attendu ça trop longtemps pour ne pas m’offrir le luxe de réaliser complètement ce qui est entrain de se produire. Mon corps tendu dans le sien, je glisse sur mes genoux, ramenant son bassin contre le mien, l’accrochant à deux mains, avant d’en laisser naviguer une sur son ventre, entre ses seins, jusqu’à sa gorge, sa nuque qu’elle accroche pour ramener tout son buste jusqu’à moi, dans la chaleur suffocante de mes bras, l'étreignant comme si ma vie en dépendait. Et peut être que ma vie en dépend ? J’sais plus, je sais plus rien, à part mon bassin qui se meut dans le sien. Une main dans sa nuque, remontant, chahutant ses cheveux, l’autre dans la cambrure de ses reins, lui indiquant le rythme, et mes lèvres dans son cou, trainant jusqu’à son épaulant, mon front s’y échouant de temps à autre, juste un instant, pour subir... Subir la déferlante de plaisir qui m’assiège, qui me submerge, et que je tente de juguler, de réprimer. Pas maintenant, pas encore, laissez-moi du temps, encore un instant... Pour gagner un peu de ce temps, mon drôle de souffle contre sa bouche, j’immobilise ses reins, et collant mon front au sien, j’attends, j’attends que la vague reflue, que la marée se calme d’elle même. Blottis sur l’onde, j’empêche la vague salée de déborder. Je patiente dans ses entrailles, en profitant pour gagner ses lèvres, les rencontrant un million de fois, incapable de m’en séparer, ou encore de lui offrir autre chose que ça. Parce que je n’ai plus de souffle, parce que ma respiration est une vaste blague, parce que même comme ça, il m’arrive de manquer d’air, et de lâcher un léger rire en m’échappant de sa bouche avide, capricieuse, asphyxiante. La pression retombée légèrement, c’est Nora, à nouveau, que j’étends. Ses cuisses enserrant mon bassin, mon visage au-dessus du sien, poussant sur mes avant-bras, je m’en vais savourer la peau moite de son cou, reprenant mes coups de reins assassins. La vague, immense, impérieuse, déchirant, ne met pas une minute à repointer le bout de son plaisir. Mes lèvres, lourdes, encombrantes, ne sont plus capables du moindre mouvement. Elles trainent là, impuissantes, contre son épaule où s’écrasent souffles sonores et gémissements rauques. Le crépitement dans mon bas-ventre ne me laisse pas de marche de manoeuvre. À présent je ne fais plus que subir, perdant le contrôle de chaque partie de mon anatomie, hormis cette force qui me pousse encore et toujours d’aller et venir, de ne pas ralentir, de ne plus jamais ralentir. Je saccage, je ravage, guidé par sa voix, guidé par ce feu en moi, qui prend, qui s’étend, qui gagne du terrain... Mes intestins, mes poumons, ma gorge, un feu nourri, un brasier gigantesque. Tout explose en moi, l’un après l’autre, et bientôt je suffoque, ma gorge cherchant désespérément un peu d’air, alors que tout ce qui atteint mes poumons est chaud, bien trop chaud. Mes membres s’engourdissent, s’alourdissent, uniquement animés par ces décharges qui m’assaillent et m’agitent. Je ne suis plus que pulsions électriques, et c’est tout mon corps qui en tremble, mettant ses dernières forces, ses dernières résistances dans cet acte à la fois vain et divin, la menant, elle, moi, nous, au paroxysme de cette union. Je la sens se cambrer, je me sens me raidir et pourtant, je ne veux pas en finir. J’en veux encore, encore plus, je veux que ce moment, cet instant dure éternellement, même si je dois en crever d’épuisement face à cette intensité que mon corps ne saura contenir. La boule enfle en moi, elle enfle et progresse, anéantissant tout le reste. Je ne vais pas tenir, je ne vais pas tenir. Rassemblant mes dernières forces, j’imprime encore un mouvement, et je sens le tsunami venir. Un dernier mouvement et tout explose, tout implose, m’aveuglant derrière mes paupières closes, mon bas ventre en feu, les flammes léchant l’intégralité de ma peau, j’accroche sa main, et je me raidis, je me crispe, chaque muscle, même le plus infime, subissant ces vagues de plaisirs successifs, comme des échos du précédent “Big One”. Je pousse un dernier gémissement, un râle instinctif, que j’étouffe contre sa peau, en cherchant refuge dans son cou. À nu, en nage, l’épiderme à vif, je camoufle mon besoin égoïste, de sa peau, de ses bras, de ses doigts, de son parfum sucré, brut, essence même de son être, que je recueille du bout des lèvres, élixir puissant, apaisant, tandis que je demeure en elle... Je ne peux me résoudre à me retirer. Pas encore, pas maintenant, laissez-moi encore un peu de temps. Je sais qu’après ça, je n’aurais de cesse de compter les secondes, les minutes qui me séparent d’une nouvelle union tellement naturelle que tout le reste me semble dénué de sens, grotesque, absurde. Comme si, finalement, j’étais né pour vivre entre ses reins. Mes lèvres m’échappent, mes lèvres s’animent d’elle-même, et contre son oreille, dans un souffle privé de souffle, je murmure faiblement « Me quitte pas... Jamais... » qui traduit si mal le maelström d’émotions qui me submergent et m'ensevelissent. Un autre en aurait profité pour lui glisser un “je t’aime”, mais pas moi... Parce que je ne me contente pas de l’aimer. L’aimer c’est réducteur, l’aimer c’est pas assez... L’aimer c’est tellement pas assez...
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MessageSujet: Re: after the end, it's still the end ?   after the end, it's still the end ? - Page 2 EmptySam 11 Aoû 2012 - 10:46

Certaine, c’était la réponse que j’avais hurlé au téléphone à une Carmen qui ne voulait comprendre mes envies indomptables, mon désir inassouvi, mon besoin irrépressible de lui… Comment le pourrait-elle après tout. Comment pourrait-elle comprendre l’incendie qui git en moi, l’incendie qu’il ne cesse de raviver, d’attiser. Comment pourrait-elle comprendre le chaos qui règne ne moi, qu’il crée en moi à chaque fois qu’il s’approche, à chaque fois me touche, à chaque fois que ses prunelles se posent sur moi… Comment pourrait-elle comprendre les ravages que font sa voix, ses sourires, sur moi. Comment pourrait-elle comprendre cette attirance alchimique et magnétique ? Ces filaments enjôleurs, puissants, aliénants, qui me relient à lui, qui m’attachent et m’arriment à lui ? Sans cesse, constamment, interminablement. Comment pourrait-elle comprendre cette équation complexe que nous sommes alors que nous même n‘avons trouvé de solution ? Comment pourrait-elle comprendre tout cela alors qu’elle n’est pas moi ? Comment pourrait-elle comprendre tout cela alors qu’elle ne le vit pas ? Non, elle ne peut pas. Jamais. Elle ne peut qu’essayer d’imaginer mais elle ne semble pas être dans ce délire là. Et moi, je le veux lui, pas un autre. Seulement lui. Aussi, ma réponse n’a en rien changé, si ce n’est qu’elle s’est enracinée d’autant plus fort, plus solidement, que je le lui aurais hurlé encore plus fort s’il n’avait pas paralysé mon corps, mes muscles, ma gorge, ma voix, de ses mains, de ses lèvres. Alors, j’hoche la tête, bien que mon corps bouillonnant contre le sien en réponse aurait été amplement suffisant. Je frémis sous la tendresse de ses caresses. Je crois même qu’un fin sourire attendri étire mes lèvres. Je le contemple et n’arrive à m’arracher de cette vue mais une fois l’accord donné, l’appréhension levée, je ne peux qu’essayer de me laisser aller à cette suite passionnée, assoiffée. Puis, lentement, doucement, il prend possession de moi, de mon corps, mon être, mon âme… mes lèvres fébriles se détachent de quelques millimètres échappant plusieurs soupirs successifs, saccadés, entrecoupés. Mes mains accrochent délicatement ses bras, mes doigts resserrent ma prise, de plus en plus, à mesure qu’il me colonise, qu’il se fait maitre des lieux. Mon cou s’allonge, vers l’arrière, je cède, mes lèvres s’entrouvrent, je cède… je lui cède cette enveloppe désirée, ce cœur malmené, cette essence convoitée, ces inspirations butées et heurtées. Tout. Et cette facilité avec laquelle j‘en viens à tout lui donner, lui offrir, sonne déconcertante… Je gémis légèrement, il s’immobilise. La tension redescend mollement, peu, pas du tout. La rythme de ma respiration s’accélère sensiblement, ma poitrine se soulève frénétiquement contre son torse, bloquée par son torse, en quête d’oxygène pour emplir mes poumons vidés, compressés. Son souffle vient effleurer mon oreille, mon épiderme à chaud, provoquant un doux frisson, c’est alors que mes jambes s’animent paresseusement pour aller enserrer indolemment ses hanches. Je me délecte de ce léger flottement, j’en savoure le poids et sa signification. J’idolâtre ce court sursis, cette union parfaite et momentanément immuable. Et, malgré ce désir volcanique qui régente et règne, qui défonce mes côtes, qui endommage et détériore mes organes suite à cette volontaire intrusion, je voudrais rester ainsi indéfiniment, éternellement… Parce qu’on s’y fait à la douleur, parce qu’on l’apprivoise, parce qu’elle finit par s’ancrer en nous, elle fait partie de nous, et on en arrive à la taquiner, à en jouer, et se jouer d‘elle. Parce que le chaos n’est plus si impressionnant que ça, parce que sa vue ne nous ébranle pas, plus. On sourit même face à l’absurdité des ruines, on se délecte des vestiges et en demande plus. Toujours plus… Alors, lorsque son ventre se détache quelque peu du mien mon palpitant s’affole, j’ouvre soudainement les yeux et je me raccroche brusquement à sa peau. Mes prunelles trahissent la supplique que j’aimerais formuler: pars pas, s’il te plait. Ne me laisse pas… Et je réalise bien vite que ça n’était en aucun cas son intention, bien au contraire. Cependant, je relève quelque peu le menton pour aller furtivement prendre ses lèvres avant de réintégrer les draps, apaisée. Son bassin s’anime contre le mien, entame une danse lente, enivrante. Nos nez se frôlent, nos fronts s’effleurent régulièrement contrairement à ce souffle qui fuit mes lèvres par intermittences et qui s’écrase contre les siennes. Je passe mes bras sous les siens pour aller déposer mes paumes sur ses épaules que j’agrippe afin de ne pas le perdre, afin de consumer encore plus cette étreinte brulante, cuisante, me mettant ensuite à calquer le rythme de ses mouvements voluptueux qu‘il impose, de cette harmonie charnelle qu’il installe, et instaure. Je referme les yeux, me laissant aller à lui, contre lui, tout en le laissant venir à moi, en moi… Lui accordant cette confiance aveugle que, dans le fond, je lui ai toujours donnée. Et, je me sens trainer, glisser, contre sur l’étoffe soyeuse du lit, raccrochant ce qui doit l’être tandis que mon corps accueille et se cambre sur le passage de l’assaillant. Je frissonne, je soupire le cœur martelant contre cette poitrine à deux doigts exploser. Cette barrière qui se fragilise, se désintègre sous ses paumes à plat sur moi. Sa main parvient jusqu’à ma gorge qui ploie, mon pouls qui trésaille sous ses doigts. Ma nuque captive entraine mon buste dans sa capture. Je n’ai plus aucune envie de résister, ou de lui résister, je n’ai plus aucune volonté pour cela, ni même l’envie à cela, et, de toute façon, aucun esprit ou conscience qui puisse ordonner cela. Le contact de sa peau m’embrase à nouveau et neutralise ses pensées qui n’ont rien à foutre là. Je repars dans cette douce inconscience, cette accueillante oscillation. Ses bras qui se resserrent, lacèrent ma peau, la marque à nouveau et j’entoure son cou de mes bras tremblants, mes doigts glissent sur sa nuque et remontent dans ses cheveux qu’ils agrippent fébrilement. Passablement maitresse de la situation, mon corps se met à onduler contre le sien exécutant une valse lascive et sensuelle guidée, orientée par ses mains ses mes reins, mon souffle chaotique allant s’infiltrer dans son oreille, raisonner dans sa boite crânienne. Et, j’essaie de lui plaire, j’essaie de le satisfaire. Animée par ce souhait, ma ferveur croit et ravive résolument mon ardeur. Rapidement, je suffoque sous l’ambiante moiteur. Je cherche à m’épancher dans l’air supérieur mais tout ce qui me parvient n’est que chaleur, tiédeur. Mes cuisses tressaillent contre les siennes. Mon corps s’habitue à la frénésie de cet échange, il savoure, il resserre inexorablement les liens, et mon bassin presse d’autant plus le sien lorsqu’il sent une vague de plaisir le submerger, le posséder, l‘ébranler. A nouveau, un gémissement s’échappe de ma bouche, exprimant ouvertement l’assaut assassin qu’il subit. Même gémissement que je m’en vais réprimer en meurtrissant mes lèvres, la tête tombant en arrière, dans le vide. Je tente de percer ses défenses d’une avidité que je suis en proie de regretter. Tiraillée entre patience et impatience. Le débat fait rage en moi, l’émeute violente et indisciplinée. Mon envie hurle, mon désir s’insurge, et mon corps tempère vainement, cède honteusement, et obtempère impétueusement. Et, finalement, c’est Loxias qui calme le jeu, réfrénant mon bassin en s’agrippant à mes hanches. Je laisse sciemment filer un long soupir témoignant d’un palpable soulagement. La respiration hésitante et bégayante, mon front regagne le sien, mes lèvres trouvent les siennes une fois, deux fois, trois fois, plusieurs fois si bien qu’un sourire se peint sur mon visage embrumé et fiévreux avant de retrouver sa bouche encore et toujours. La seconde d’après, Loxias reprend les choses en main, mon corps retrouve le matelas, mes jambes s’attèlent à le faire prisonnier, à le rapprocher de mon corps qui se fait geôlier. Son visage réintègre également mon champ de vision, mes doigts s’élèvent pour frôler sa joue, ses lèvres qui finissent par disparaitre dans mon cou. Et, soudainement, il reprend, assenant violent et premier coup de rein, mes muscles se figent subitement, de manière synchronisée, mes traits se crispent, alors qu’une plainte, un gémissement bruyant, s’échappe de mes lèvres entrouvertes. La suite y est semblable, intense, longue, ample. Ma respiration n’est plus, mon cœur chancèle et faibli dangereusement. J’entends ma propre voix chevrotante, inexistante, soupirer, gémir son prénom. Je n’ai plus l’impression de maitriser mon corps. J’en perd le contrôle, non pas de ses réactions que je ne dompte déjà plus mais de ses agissements. Je n’en suis plus maitresse. Il agit seul, comme une entité qui ne répond plus à rien sauf à ses instincts primaires, solitaires, isolés. Une entité sur laquelle ni ma conscience ou mon subconscient ne peuvent avoir de prise ou d‘emprise. Et, il s’anime comme un pantomime, commandite l’action de mes bras qui entourent le torse de cet amant conquérant. L’étau se referme sur lui, à l’en étouffer, à l’en faire imploser, à mesure qu’il me ravage de l’intérieur de ces mouvements agiles et rapides. Rythme déchainé et incontrôlé, souffles heurtés, plaisir exacerbé… C’est fort, trop fort, plus fort que ce qu’il m’a jamais été donné de vivre, subir je ne sais plus trop. Je me prends la totalité d’une puissante passion, d’un désir insondable, abyssal, en pleine face. Je ne sais pas comment contenir tout ce qui m’assaille, tout ce qui me prend et m’empoigne et m’oppresse. Je fais comment ? Je réprime et jugule comment ? Je fais quoi ? Comment ? Je fais quoi… Aide moi, montre moi… Mes gémissements s’enchainent, s’allongent, s’amplifient. Je suis perdue, en proie à toutes ces émotions, mes paupières se plissent jusqu’à m’en donner mal à tête, mes dents s’enfoncent dans ma lèvre jusqu‘à en faire perler le rouge sous cette fragile pellicule d‘épiderme, mes doigts, mes ongles, meurtrissent son dos, cette peau à vif sans aucun ménagement, le prenant pour responsable de ce qui m’assiège et m‘éprend. Je suffoque, je suffoque… Incapable du moindre mouvement, je le laisse tout dévaster, piller, saccager, impuissante. Une impuissante étrangement plaisante et rassurante voire apaisante. Paradoxal. Et, je le laisse tout prendre et ne rien laisser. Je le laisse m’envahir et tout détruire. Mon corps vibre sous le sien, le sien tremble sur le mien et il m’entraine vers la fin. Cette fin où mon dos se cambre, où le sien se raidit, où nos muscles se tendent, s‘alourdissent et s‘engourdissent. Il m’amène encore et toujours, se fraie un chemin jusqu’à atteindre ce point de non-retour. Ce stade où nos désirs culminent, culminent, s’entremêlent, s’enchevêtrent avant d’exploser brutalement, férocement. Ce désir dont les débris s’abattent impitoyablement sur nous. Et, déferle sur moi tout ce qui est réprimé depuis de jours voire des mois. Je m‘enflamme, je brule, je me consume. Je lâche un ultime gémissement qui crève les airs et flotte un instant dans le silence régnant, mes doigts scellent ma marque dans son dos, sur son épiderme galvanisée avant que tout en moi se relâche mollement. Je manque une inspiration, un battement… C’est la fin. J’ai du mal à réaliser. Je veux recommencer pourtant épuisée, éreintée. Je n’arrive plus à bouger, à penser, ni même à respirer. Toujours en moi, il se réfugie dans mon cou, mes bras qui se referment sur lui, protecteurs et possessifs. Je ne sais plus si je suis vivante ou morte, ou encore dans un état second en suspension. Je m’en fous. Je sais que je suis là, avec lui, et ca me suffit. C’est tout ce qui compte. Je tourne la tête en sa direction avant que nos peaux se confrontent encore. Sa voix étouffée, rauque, me demande ne jamais le quitter. Mon cerveau met du temps à réagir, à tout actualiser. Puis, le revers de ma main caresse tendrement sa joue avant de se faufiler sous son menton pour croiser ses prunelles azur. « Jamais… » je lui souffle avant tendre le cou jusqu’à ses lèvres et y déposer délicatement les miennes. Jamais tant que tu voudras de moi, jamais tant que tu me gardes près de toi…

Loxias

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MessageSujet: Re: after the end, it's still the end ?   after the end, it's still the end ? - Page 2 EmptyDim 12 Aoû 2012 - 3:23

Je ne parviens plus à bouger, le moindre mouvement m’est devenu impossible, impensable, inimaginable. C’est comme si mon corps, électrocuté, subissait encore les tremblements réflexes, du courant à haute dose le traversant sous forme de reliquats. Au-delà de ça, il n’y a plus rien. Mon corps est mort, et ce souffle qui s’échappe d’entre mes lèvres c’est comme un message de l’au-delà. L’au-delà où je me trouve, terre de coton, terre d’anesthésie, je ne sens plus rien d’autre que ce cataclysme qui rugit toujours au fond de mes entrailles... Un rugissement de contentement, un rugissement ensommeillé. La bête, contente, s’endort doucement, sans disparaitre pour autant. Elle est là, elle y reste, elle y restera. Ma voix me surprend, je ne pensais pas être apte à parler, être apte à armer les muscles de ma bouche, de ma langue, encore moins de former une pensée cohérente, et laisser mon cerveau la conduire jusqu’à mes lèvres. Pas vraiment une phrase, plutôt une demande, un ordre, privé de sujet, et à double négation, traduisant sans mal mon état d’esprit, mon état d’âme. Tourmenté, égaré, déboussolé, ma seule variable fixe, au milieu de ce magma déstabilisant, c’est elle. Sans elle, je suis à peu près certain d’y laisser ma raison, d’y perdre mon âme. Du moins, c’est l’impression que j’en ai après ce cataclysme de ressentis, cette vague de fond de plaisir. Les émotions, les sensations me laissent à plat, à vif, meurtris, exalté, et mon besoin d’elle s’avère être à la hauteur de cette déferlante qui ne peut pas être trompeuse. Comment pourrait-elle l’être ? Incapable du moindre mouvement, c’est elle qui vient chercher mon regard, glissant une main sous mon menton pour me forcer à relever la tête. Sa main danse, sa main caresse, sa main ordonne, et je me demande comment elle fait pour parvenir à bouger. Ses prunelles occultent toutes pensées, mon regard s’accroche à ses lèvres, et je la vois, avant de l’entendre, prononcer un “jamais” qui remet mon coeur en mouvement. Et peut être un peu mon corps aussi, puisque lorsqu’elle fait l’effort de tendre le cou pour déposer ses lèvres sur les miennes, mon bras me fait la surprise de se mouvoir, venant déposer une paume sur cette joue délicatement féminine. La pointe de mes doigts y glisse tandis que mes lèvres s’attardent, retrouvant un peu du goût de ce paradis que dont j’ai trop vite été expulsé. C’est pas grave, c’est très bien ici, aussi, mais après avoir touché à ça... Ses lèvres s’échappent, je tente de les rattraper, et ce léger mouvement, cet infime mouvement, me rappelle que je suis toujours en elle, et me tire un soupir incontrôlé. J’échappe un rire léger, et la quitte dans un baiser. Le plus discrètement du monde, je tente de m’échapper de ma prison de latex. Ce qui s’avère plus compliqué que prévu, et force un grognement contre ses lèvres. « Ca prend longtemps, un test HIV ? » je demande dans un murmure contrarié, avant de quitter ses bras pour m’étendre sur le dos, et me débarrasser complètement de cette petite chose encombrante et passablement répugnante. Sans déconner, c’est quoi ça, un petit sac souvenir ? Un dogy bag ? Je vise la poubelle, tire et marque. Mais je ne m’attarde pas sur ce petit exploit, préférant m’en aller reprendre vie entre ses bras. Parce que c’est bien de ça qu’il s’agit, non ? Une reprise de conscience à la fois mentale et physique, mon esprit sortant de sa torpeur, et mes membres m’obéissant à nouveau. Mon épiderme aussi, malheureusement, et tandis que je roule sur le dos pour retourner auprès d’elle, je sens ce qui m’avait échappé jusqu’à présent. Le picotement cuisant des draps frottant ma peau, me tirant une grimace suivie d’une expression de surprise. Le visage au creux de son cou, appuyé sur mon flanc, j’ose aller promener un revers de main timide et hésitant sur mon dos, accrochant légères boursouflures et gonflements naissants zébrant mon dos. J’ai son âme en braille sur ma peau en lambeaux. Et mon épiderme qui se réveille, rend à cette marque sa douleur d’origine, étrangement plaisante, endoloris mais quelque part apaisante. « Tu fais ça souvent ? » je demande en récupérant ses lèvres, mon corps retournant couvrir le sien, lui épargnant l’asphyxie en me surélevant de mes bras tendus encadrant son visage. « La scarification de tes amants ? » je poursuis, un sourire aux lèvres en retournant picorer les siennes. « C’est un rite de passage, un truc comme ça ? » je la questionne, mais l’empêche de parler, capturant ses lèvres sitôt que les miennes ont terminé de s’agiter. « C’est bon, haute tolérance à la douleur, j’suis accepté ? » Non, évidemment que non, c’est d’ailleurs pour ça qu’elle se laisse faire de la sorte, que ses lèvres encore rouges de désir m’accueillent à chaque fois, et se font capricieuses dès que je m’éloigne ne serait-ce qu’un peu. Et ça en est tellement plaisant, que je m’attarde loin de sa bouche, juste pour la voir quémander, s’impatienter, m’ordonner de cette moue absolument irrésistible. Sauf que cette fois, je n’y reviens pas. A la place, je me redresse complètement, quittant son corps, quittant ses bras, allant m’asseoir sur le bord du lit, entrainant le drap au passage. J’ébauche un sourire, me lève et tire un coup sec sur le drap qui gisait, une seconde auparavant, sous mes courbes préférées : les siennes. La soie sur les épaules, je m’éloigne du lit, fouillant le sol du regard, à la recherche de ce jean dont elle m’a délesté plus tôt. Je le trouve à ses pieds, enfin ceux du lit, me baisse, le ramasse, et entreprends d’en fouiller les poches à la recherche de mon paquet de cigarettes. Je le trouve, l’attrape, et relâche le vêtement sur le sol, puis me tourne sur la brune toujours immobile sur le lit, lui lançant un regard chargé de perplexité au passage. « Tu attends quoi ? » je l’interroge avec sérieux, mes bras s’écartant légèrement pour lui aménager un espace entre le drap et moi, ou plutôt pour lui indiquer cet espace qui lui est acquis de droit. « Me quitte pas. » je lui rappelle pernicieux, calculateur, en l’accueillant entre mes bras, refermant sur nous le drap. Et puis je l’entraine, guidant nos pas jusqu’à la baie vitrée, dont j’écarte les rideaux afin d’y accéder, déverrouiller, ouvrir, pousser, faire glisser, et nous offrir enfin l’accès à cette large terrasse, surplombant un Dublin encore passablement endormi. Et le ciel, d’un noir d’encre, m’offre un dernier sursit. Son corps contre le mien, je la conduis vers cette table ornée de deux chaises censée accueillir les déjeuners et diners apportés en chambre, parce qu’ils n’y a qu’ici, qu’au 8ème étages, qu’on peut bénéficier d’une terrasse, et parce que lorsqu’on se trouve ici, au 8ème étage, on n’a aucune raison de vouloir en sortir. Je me pose sur une chaise, et contrainte de suivre le mouvement, engoncée dans notre nem géant, elle échoue indubitablement sur une de mes cuisses. « Ca va ? T’as pas froid ? » je m’inquiète, dans un murmure, en sortant un bras de ma prison de soie, pour venir lui frotter doucement le dos, la cigarette éteinte au bout des doigts. Je dépose mes lèvres dans son cou, avant de les laisser envahir par la nicotine, que j’allume d’une main, avant d’inspirer une bouffée, et de la lui tendre... Alors, une image me revient, la même, quelques semaines en arrière, seul le décor change, et la suite de luxe se transforme en cachots sordides, mais nous sommes là, immuables, imperturbables, points fixes dans un univers en mouvement... « C’est comme ça que ça a commencé... » je souffle en récupérant la cigarette. « La boucle est bouclée. » je finis par conclure en laissant la fumée s'échapper vers la nuit.
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MessageSujet: Re: after the end, it's still the end ?   after the end, it's still the end ? - Page 2 EmptyDim 12 Aoû 2012 - 9:34

Mon cœur a du mal a retrouver son calme, une fréquence un peu moins chaotique de celle qui l’anime présentement. Et, je me sens atrocement lourde, gourde. Comme si du plomb s’était substitué au sang dans mes veines, coulant d’une manière excessivement et ridiculement lente jusqu’à en ralentir tout mes mouvements, mon cerveau et ses directives. Aussi, lorsque mes bras s’agitent mollement pour l’entourer ou lorsque mes doigts s’attèlent à relever son visage, l’instant me parait démesurément long et ralenti. Et, j’ai l’impression de tirer sur mes dernières forces pour parvenir à me mouvoir, d’user de mes toutes dernières ressources vitales pour exaucer mes dernières volontés. Mon corps s’enfonce inexorablement dans ce matelas, ces draps, qui le soutiennent et le supportent. Et, je laisse les dernières flammes terminer détruire ce qui ne l’est pas encore, ce qui tient de manière précaire. Je les laisse terminer le travail qu’elles ont commencé car toute tâche mérite d’être menée à bien. Encore une fois, je subis. Je m’enfonce dans la léthargie, m‘enlise dans la catalepsie. A la façon dont j’ai laissé le flux tout assiéger, je laisse le reflux de cette vague torrentielle revenir calmement, doucement, vers son emplacement initial. Je laisse également mon envie et mon désir, apaisés, se délecter du brasier, du feu de joie ou que-sais-je… Je les laisse contempler les cendres virevolter dans les airs avant de s’écraser. J’ose faire tanguer cela en reprenant ses lèvres. Douces, chaudes. Une réelle chaleur qui réchauffe plus qu’elle ne brule ou n’embrase. Mais une chaleur qui reste étouffante, suffocante et avant d’y laisser mon dernier souffle, je me détache délicatement tandis que ses doigts sur ma joue tracent un nouveau sillon sur ma peau à vif. Il tente de les en empêcher dans un mouvement et, étrangement, j’en subis quelques répercussions. Mon cœur s’ébranle, un soupir s’échappe, et je me souviens qu’il est encore captif ou qu’il me garde captive, je ne sais pas trop. Néanmoins, un sourire amusé nait sur mes lèvres en réponse à son rire avant qu’il ne finisse par les récupérer. Je sens qu’il défait son emprise, et, comme dans un réflexe instinctif et automatiquement en réaction à cela, je presse d’autant plus mes lèvres contre les siennes. Il grogne contre ma bouche en galérant avec ce que je soupçonne être le préservatif, je souris contre la sienne. Puis, il s’écroule sur le lit, à mon côté, et j’en fais de même, les yeux rivés vers le plafond de la suite. C’est alors qu’il évoque le test de dépistage du VIH. « Non, une simple prise de sang et dans les 24h tu as les résultats. » je lui réponds simplement avant de vriller mon attention sur lui. Entre temps, je me retiens d’éclater de rire en le voyant aviser puis atteindre la poubelle. « Pourquoi, tu comptes ne plus rien laisser s’immiscer entre nous ? » Pas même un bout de latex ! Je lui lance taquine, retrouvant bien trop rapidement mon humour passablement pourri, voire complètement, lui offrant une blague -si on peut appeler cela ainsi- absolument foireuse, de mon cru. Ca faisait longtemps tiens. Je ne me lésine pas sur la luminosité du sourire qui prend possession de mes lèvres. Oui, quitte à y être autant y aller jusqu’au bout. Une seconde file, un ange passe, et Loxias revient loger son visage dans mon cou, et je pose doucement ma tête contre la sienne, fermant les yeux, dans un élan de tendresse, à moins que l’on appelle cela: la complicité. A voir. Il me tire de ces quelques pensées en me demandant si je fais souvent ça. Souvent quoi ? C’est quoi ça ? J’ouvre les yeux. J’arque un sourcil perplexe en lâchant un « hein » hébété mais surtout étouffé par ses lèvres qui s’écrasent à nouveau contre les miennes et son corps regagnant le mien. J’entoure son torse de mes bras, laissant une main pianoter jusqu’à sa nuque et s’engouffrer dans ses mèches ébènes. Puis, il se redresse sur les mains et j’affiche presque une moue contrariée. J’entends scarification des amants sortir de sa bouche, j’échappe un rire, mes lèvres allant chercher les siennes autant que les siennes le font. « Non… » je commence entrecoupé d’un nouveau et furtif baiser. Rite de passage ? Mais qu’est-ce qu’il dit… « …tu en as l’entière… » nouveau baiser qui m’intime au silence. C’est que ca me frustrerait presque de ne pouvoir en placer une. Presque. EXCLUSIVITE LOXIAS ! Exclusivité ! Je me passe de la fin en tendant, encore une fois, le cou en sa direction m’attendant à ce que ses lèvres s’unissent, de nouveau, aux miennes. Mais non. Je coince ma lèvre inférieure entre mes dents, affichant une petite moue, mais rien à faire. Il s’échappe et je m’entends lâcher un grognement insatisfait. Cependant, il ne se garde pas seulement de garder ses lèvres, sa bouche, hors de ma portée, non, c’est tout son corps qui s’exécute et qui me fuit. En même temps que la soie qui s’en va caresser mon corps avant de disparaitre de sous lui. Je lève le regard vers un Loxias qui s’en fait une toge. Je le regarde déambuler, aligner les pas, faire le tour du lit. A vrai dire, j’ai lâché le stade de la simple « fixette » y’a un moment, et me fous, comme déjà bien longtemps, à le contempler. J’ai encore envie de lui dire qu’il est beau mais je me retiens. Je me plais, dans mon silence, à simplement apprécier. Je le suis des yeux, passive, lascive, sur le lit, en attente aussi. Oui, j’attends de voir, passablement intriguée, ce qu’il s’apprête à faire. La réponse ? Rien de spécial. Si ce n’est tirer ses clopes de son jean échoué au sol. Je soupire doucement en me retournant d’un élan las pour me retrouver sur le ventre, les mains sous l’une de mes joues. Ses prunelles finissent par accrocher les miennes, les interrogeant. J’affiche un air hagard, traduisant un: qu’est-ce qu’il y’a ? presque insolent. Mais une douce et provocatrice insolence. Ce que j’attends mon grand ? Beaucoup et rien à la fois. Mais surtout beaucoup de toi avec moi, près de moi, voire contre moi et, là, t’es juste trop loin. Beaucoup trop même. J’avise la distance. Un monde, un univers, sans déconner. Ses bras s’écartent et m’invitent à réduire cet écart. Un sourire étire mes lèvres. Et dans la seconde, je me redresse, glisse jusqu’au bord du lit, avant de reposer pied au sol et me blottir contre lui. J’entoure sa taille de mes bras avant d’aligner une série de pas, à reculons, sous sa direction. Je sens ses mains s’agiter, j’entends une porte qui coulisse, et un air frais qui s’engouffre et agite mes cheveux. Je frisonne légèrement sous le contact chaud-froid. Rapidement, on atteint la table au centre de la terrasse. Mes yeux la balayent pour la découvrir, avant de m’installer sur l’une de ses cuisses. Mon attention se porte sur le ciel encore obscur, sur les toits, sur le paysage Dublinois. Ca faisait tellement longtemps ça aussi que ca fait presque bizarre. Bizarre de se dire qu’on est plus dans le nid… Je cligne des yeux en réintégrant l’espace-temps et je secoue la tête vers la négative, une esquisse aux lèvres, lorsqu’il me demande si j’ai froid. « Non, pas contre toi, non » je murmure néanmoins, en me calant contre lui, mon flanc contre son torse avant d’aller déposer un baiser sur sa joue alors que sa main frotte mon dos. Un frisson, né du contact de ses lèvres sur ma peau, plus tard, je vois des volutes de fumée s’échapper d’entre ses lèvres entrouvertes. Je regarde distraitement le nuage danser puis s’évaporer dans les airs. Et, il me la tend, je la coince entre mes lèvres, tire dessus puis je lève sensiblement le cou vers le ciel, et expirer la fumée en formant nonchalamment une série de cercles argentés. Puis, comme une gosse de quatre ans, fière de son exploit, je tourne le visage vers Loxias, un sourire idiot aux lèvres. « Un jour, j’te ferais des cœurs » je fais avec solennité, ponctuant le tout d’un hochement de tête avant que ma stupidité ne me revienne en écho. « …et non, je ne suis absolument pas mièvre, même pas niaise » j’ajoute catégorique en croisant les bras sur ma poitrine, plongeant mes prunelles émeraudes dans les siennes avec un pouvoir de persuasion d’une gamine de, bah, toujours quatre ans. Une insistance qui vise à l’en convaincre -ou me convaincre moi je sais plus trop- et qu’il approuve mes dires, forcément. Après quoi, fatalement, je finis par échapper un rire face à ma propre connerie. Le vent souffle sensiblement agitant et balayant, virant ce qui doit l’être. Je me recale contre Loxias dont la voix vient briser ce léger silence. A nouveau, mes prunelles se reportent sur son visage. Une expression intriguée passe sur mon visage avant de comprendre de quoi il me parle. Mon cerveau opère un retour en arrière rapide, remontant la cassette jusqu’au commencement. Un sourire se peint sur mon visage à ce souvenir. Et, c’est presque religieux comme silence qui suit cette parole disons nostalgique et chargée d’un je-ne-sais-trop-quoi qui rend la lourde de sens et signification. Même atmosphère que je romps de mon tact éternel et mon humour vaseux. Le pire étant que c‘est volontaire. « Hm…ouais, enfin, juste avant ça tu m’avais plaquée contre un mur après m’avoir hurlé dessus aussi » J’en sifflote presque, un sourire amusé aux lèvres. Donc pour que la boucle soit bouclée… non je plaisante. Et, je passe un bras autour de son cou, me rapprochant sensiblement de lui, posant ma tête sur ce bras calé sur son épaule avant de me réinscrire dans le silence. Ses lèvres échappent de nouvelles volutes que mes doigts s’amusent à chahuter lorsque quelque chose ne revienne tourmenter mon esprit. Parce que ce qui me tracasse se refoule mais ne s’efface. « Dis Loxias… » je commence légèrement hésitante, soudainement plus sérieuse. « Je… » poursuis incertaine, fermant une demi-seconde les paupières pour trouver la force de continuer. « …suis sensée faire quoi, agir comment, vis-à-vis de… » j’enchaine mon pied tapotant frénétiquement, régulièrement, nerveusement, le sol. Et non, tu ne l’appelleras, ni ne la désigneras par « elle » comme si c’était une entité désincarnée. « …Swann… » je finis par souffler. Parce que oui, ce n’est pas comme si je ne la connaissais pas, pas comme si nous n’avions pas passé du temps ensemble, pas comme si nous n’avions pas commencé à sympathiser et s’apprécier elle et moi, pas comme si maintenant tout a changé et basculé… Pas comme si je n’avais pas ses sentiments là pour lui, pas comme s’ils n’étaient pas partagés, pas comme si je n’étais pas là assise, nue, contre son mari après avoir passé la nuit avec lui… Pas comme si ma gorge était entrain de se nouer, mes entrailles se retourner, à ces toutes pensées, toute cette culpabilité… Alors oui, et maintenant, je fais quoi, moi dans tout ça… Je ne regrette pas tout ça parce qu‘égoïstement je t’aime toi, et ce mot là est tellement faible face à ce que je ressens pour toi que s'en est risible, je te veux toi mais je fais quoi par rapport à… elle.
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MessageSujet: Re: after the end, it's still the end ?   after the end, it's still the end ? - Page 2 EmptyLun 13 Aoû 2012 - 2:01

Huitième étage, en suspension au-dessus du vide. Huitième étage, si loin de la terre, si loin du sol... Un peu comme sur la branche, sur notre branche, celle qui nous séparait de la réalité et de ses tourments, celle qui nous faisait accéder à un univers chimérique, temporaire, fictif, mais Ô combien nécessaire. Une échappée belle en plein milieu d’un univers carcérale, en plein milieu d’une prison de haute sécurité, désirée, tolérée, encensée. Une cage dorée de laquelle nous avions besoin de nous évader. Et une cage dorée se succédant à une autre, nous nous retrouvons, à nouveau, les deux pieds dans le vide, collé l’un à l’autre, la brise matinale soufflant dans les feuillages absents. A l’abris des regards et des gens, la frustration apaisée pour un temps, je profite de cet instant privilégié, inespéré, dont j’ai si longtemps imaginé les moindres détails. Ça n’a absolument rien à voir avec la scène que j’avais en tête, ou plutôt les milliards de scènes que j’avais en tête, mais la fin est identique, si ce n’est plus délectable puisque, inscrite dans le réel, elle n’en devient que plus tangible, plus concrète, plus criante de vérité. Dans quel autre scénario, Nora se serait plu à m’informer qu’un jour, elle m’offrirait des coeurs avec ses volutes de cigarettes ? Dans aucun ! Non, j’vous assure, même mon esprit prolifique et pour le moins excentrique, de l’aurais jamais dépeint dans ce rôle candide et... mièvre. Ben si, désolée mon chat, mais c’est bien l’adjectif qui te convient le mieux sur l’instant. Evidemment, elle s’emploie à contredire, rapidement, presque immédiatement, mes pensées intrinsèques, m’informant qu’elle n’est ni mièvre, ni niaise. « Un peu quand même ? » je rétorque, le point d’interrogation ne servant qu’à modérer mon affirmation et m’éviter un coup de coude -bien placé- dans une partie anatomiquement à découvert. « Cela dit, je te rassure, c’est contrebalancé par le côté audacieux de ton affirmation... » je poursuis, très sérieux, un peu trop d’ailleurs pour paraitre totalement crédible, je le crains. « Je demande à voir ! Sans déconner ! » parce que si elle parvient à faire un truc pareil alors que je suis incapable de sortir un simple cercle, je me verrais dans l’obligation de lui offrir un truc du même level, et à part le portrait d’un ancien président américain en sculpture sur citron, j’ai pas grand chose en stock. En attendant, je récupère la cigarette, et je tente, à mon tour des petits cercles. Mais tout ce qui me vient, c’est un chien avec une trompe et une patte atrophiée -à moins que la trompe soit sa quatrième patte, mais dans ce cas, elle lui sortirait du museau et ce serait quand même une patte atrophiée-, et le souvenir de ce qui fut et qui, bizarrement, se répète à nouveau. J’aurais du me douter qu’une fille qui me pique ma cigarette dès le premier rendez-vous n’amène jamais rien de bon... ou, au contraire, amène du tellement bon que ça réduit tout le reste à l’état de ruines ridicules. Parce qu’après quelque chose de cette intensité, c’est comme si tout le reste n’avait jamais existé, comme si je n’avais jamais existé, comme si j’avais vécu sous anesthésie et me réveillais d’un long coma. Une remontée douce, ou brutale, d’un échange de cigarette à un autre. Mais elle se plait à me rappeler que le premier échange différait légèrement de celui-ci, la première fois je l’avais au préalable collé contre un mur après lui avoir hurlé dessus. Ceci dit, c’est elle qui avait hurlé la première. « Alors que là, je t’ai collé contre un matelas, et c’est toi qui a fini par crier. » je lance, l’air de rien, en formant un ananas de fumée... ou une banane ? « Sensiblement différent, en effet. » Oui, je me moque, mais je me moque intérieurement, du coup, c’est moins grave. La preuve, elle vient même se lover un peu plus contre moi, et mon bras qui se resserre autour de sa taille, ou encore mes lèvres qui viennent s’échouer doucement contre son front, sont autant d’indices tendant à prouver ma totale acceptation de ce mouvement, allant même jusqu’à en accentuer la promiscuité. Le temps s’égraine, et je m’en moque. Qu’importe les secondes, les minutes, les heures qui défilent, maintenant que tout est à sa place, et elle entre mes bras, Dublin pourrait bien être entrain de cramer que je parviendrais à trouver le panorama charmant. Pour la toute première fois de ma vie, je n’ai pas peur. L’inquiétude a déserté mes veines, elle n’est plus, et je profite de chaque instant sans trembler pour le suivant, sans penser, ni m’invectiver à savourer à tout prix de peur que cela ne se reproduise plus avant longtemps. Ça se reproduira. Souvent. Très souvent. Tout le temps. Le seule rsique étant que je me lasse, mais ça non plus, ça n’arrivera pas. Et puis, brusquement, sa voix troue la nuit, prononçant mon prénom avec appréhension, hésitation. Mon regard accroche le sien, et lui pose la question. Vu l’air qu’elle affiche, je me doute que je ne vais pas en apprécier la raison, mais fermer les yeux et me boucher les oreilles, ou autre type de fuite vers l’avant n’ont jamais été des solutions envisageables à mon sens. J’ai toujours fait front. Cette nuit encore. Elle hésite, commence, s’interrompt, ferme les yeux, puis se lance à nouveau, formulant cette interrogation qui lui brûle les lèvres. Elle me question sur l’attitude, le comportement à adopter vis-à-vis de... Elle n’achève pas. Je pourrais le faire à sa place, mais je ne le fais pas. Il faut qu’elle prononce le prénom, il faut qu’elle prononce son prénom, afin qu’elle ne soit plus vécu comme un obstacle, une rivale, ou encore une victime. C’est un individu, une personne tout à fait normale qui fera partie de son quotidien si elle tient à faire partie du mien. Son pied tape nerveusement le sol, et mon seul acte d’entraide sera de plaquer une main sur sa cuisse, caressante, apaisante, calmant les soubresauts de sa nervosité. Et puis son prénom tombe, enfin l’un de ses nombreux prénoms, trouant le silence, et bizarrement, désamorçant quelque chose en moi. Une sorte de bombe d’appréhension gonflant en moi depuis des heures, depuis que je sais, depuis que je dois lui dire... On aurait du avoir cette conversation il y a longtemps, bien plus tôt dans la nuit, mais... On a choisi de parer au plus pressé, et maintenant, on a certaines zones d’ombre à évoquer. La cigarette entre les lèvres, ma paume remonte le long de son cou offert, puis sur sa joue, sans que je ne la quitte des yeux. « Tu veux faire quoi ? » j’interroge, de manière malaisée, la cigarette me contraignant à maintenir les lèvres partiellement closes. « T’as l’intention de sortir de cette chambre avant qu’on t’en chasse ? Parce que moi, c’est pas dans mes projets. Alors, agir vis-à-vis de Yonati, tu pourras t’en occuper plus tard, quand ce sera à l’ordre du jour, non ? » Non. Je sais exactement ce que je suis entrain de faire, je recule pour mieux sauter, et ça ne me plait pas, même pas à moi. Pourquoi éviter encore et encore ? Surtout qu’on ne va pas pouvoir rester enfermé, pas réellement, pas tout le temps, et le face à face pourrait avoir lieu plus tôt que prévu... Alors quoi ? J’espère quoi ? Je soupire, avant de lui tendre la fin de la cigarette, et me force à répondre. « Elle n’ignore rien, tu t’en doutes bien, et je ne serais pas ici si elle n’avait pas donné son accord, si elle ne m’avait... » c’est tellement plus compliqué que ça, tellement plus... Mais ça ne la concerne pas, ça c’est entre Yonati et moi. Tout ce qu’elle a besoin de savoir c’est que je suis auprès d’elle à présent, et qu’elle a toute légitimité. « Mais il y a une différence entre savoir et en être témoin oculaire, une différence entre souhaiter et voir se réaliser... Je l’aime toujours, et je l’aimerais toute ma vie... d’une manière différente, d’une manière transformée, mais avec autant d’intensité, certainement due au nombre des années... et, même si je sais que ça va arriver, je ne suis pas certain de parvenir à très bien vivre de la voir dans les bras de quelqu’un, et... Je ne vais pas en arriver à regretter, pas du tout, c’est pas ce que je veux dire, comment j’pourrais regretter ça ? J’dis juste que, aussi injuste que ça puisse l’être pour toi, oui, je serais sûrement amené à jalouser cet hypothétique mec... Alors, j’imagine, peut être à tort, qu’il en ira de même pour elle. Tu sais, c’est pas évident de voir, d’accepter quelqu’un à la place qui a été tienne pendant sept ans, même si... » Même si, même si... J’arrive plus à construire une phrase correcte, cette discussion me dérange, elle casse mon moment parfait, je... « On peut parler d’autre chose, s’il te plait ? » j’implore, finalement, lui ôtant la cigarette des lèvres, la jetant par-dessus la balustrade, tout en collant mon front contre le sien. « Si on parlait du test HIV, plutôt ? Tu sais que si on décolle maintenant, en roulant vite on peut y être dans cinq minutes. Le temps qu’ils nous prennent, ça fait du 4h50... Hop, hop, hop, une petite piqure, tu sentiras rien, ça fait pas mal, et puis si t’es courageuse, j’t’offrirais une glace. Bon, ensuite on attend 24h, ce qui nous donne, 4h50 plus 24, égal... Hum... Bah 4h50... Je laisse une fourchette de deux ou trois minutes pour se féliciter d’être en bonne santé, ce qui, en soi, est plutôt cool, tu l’admettras, hein ?... donc ça nous amène aux alentours de 4h53, demain, ce qui me laisse sept minutes pour te faire l’amour... Avec une bonne préparation, c’est tout à fait jouable, t’en penses quoi ? » Mon nez caresse le sien, un sourire moqueur s'étendent sur mes lèvres, juste avant que je ne les dépose sur les siennes, m’adonnant à une surenchère de sensualité par pur sadisme totalement assumé. « M’enfin, si tu préfères attendre, je comprendrais... Hein... » je finis par lâcher, en même temps que sa bouche dans un léger haussement d’épaules. « C’est pas comme si on était pressé... » un regard de biais, je tente de garder mon sérieux le plus longtemps possible, avant de laisser filer un sourire, ponctué d’un baiser sur ses lèvres éreintées. Ma main s’en va glisser dans ses cheveux, dégageant certaines mèches de son visage, cajolant plus que cherchant à se rendre utile, et mon sérieux, mon véritable sérieux, reprend le dessus. « T’es fatiguée, Chamsi ? » pas vraiment une question, plutôt une affirmation que je murmure, parlant tout bas pour ne pas déranger sa quiétude. « On va rentrer se coucher, t’as eu une soirée plus qu’agitée. » C’est le moins que l’on puisse dire. En quelques heures, elle a quitté le nid et gagné Fake Lover, sans parler du reste. Alors, sans un mot supplémentaire, mon bras réintègre les draps, et s’en va glisser sous les plis de ses genoux. Je n’ai plus, alors, qu’à me lever, la porter et l’entrainer jusqu’à l’intérieur de la suite, par la baie vitrée restée ouverte que je referme du pied. Il me suffit, ensuite, de la déposer sur le matelas, pour que l’envie, le besoin irrépressible, me prenne de me joindre à elle, de ne pas quitter son corps une seule seconde, et d’oublier tout ce que j’avais, encore, l’intention de faire. Tant pis, je le ferais depuis le lit. Aussi, ce n’est qu’après m’être allongé contre elle, son corps reposant dans l’étreinte du mien, et après avoir remonté drap et plaid sur elle, que je me saisi du combiné et me contenter d’y scander un simple : « Carmen, j’ai faim. » En trente minutes, c’est jouable ?
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MessageSujet: Re: after the end, it's still the end ?   after the end, it's still the end ? - Page 2 EmptyLun 13 Aoû 2012 - 6:52

« La faute à qui ? » je rétorque en lui jetant un coup d’œil de biais avec ce fin, très fin, sourire aux lèvres qui démantèle toutes mes tentatives de demi-accusation et mon air réprobateur. Cependant, je continue de le jauger du regard ce qui le pousse en explications ou, plutôt justifications, faut dire que j’ai l’upper-hand de la situation là. Oui, oui, totalement même, c’est qu’il est complètement à ma merci. Un coup de coude, ou que sais-je encore, et s’en est terminé. Son sérieux me fait sourire et il m’annonce qu’il souhaite voir ça. J’échappe un rire. « Hm, je vais m’entrainer alors » Je suis certaine que cela ne peut pas être si compliqué. Non, il suffit de savoir positionner ses lèvres et… ouais, toute une technique. Je laisse ça pour plus tard. En attendant, je le regarde s’essayer à l’exercice. Je ne commente pas, je préfère attendre de voir une amélioration dans la technique mais surtout le résultat. Aller Loxias, tu peux le faire ! Go, go, go ! On en arrive à parler de notre tout premier échange dans les cachots. Un souvenir sensiblement différent de la scène qui se déroule, que l’on est entrain d’inscrire dans le film de nos vies, de notre existence. Et, je ne manque pas de le lui faire remarquer. J’échappe un rire en l’entendant avant que mes prunelles ne se posent sur l’amas de fumée qui vient de s’échapper d’entre ses lèvres. Un dessin, une forme…abstrait. A combien de tentatives il en est là ? « T’es vraiment mauvais » je constate en prenant un air détaché, sur les bords désinvolte et surtout taquin. Voire provocateur. « … mais bien plus plaisant » je lui murmure ensuite, et malgré la moquerie, je m’en vais contre lui, son bras raffermissant sa prise autour de ma taille, et après ses lèvres sur mon front, je tends le cou pour déposer les miennes à la commissure des siennes. « Et non, c’est pas vrai j’ai pas crié… » j’ajoute dans un souffle, certainement de mauvaise foi. A vrai dire, je ne me souviens plus très bien de ce que j’ai pu faire ou pas tant j‘étais, disons, occupée à autre chose… Et, j’affiche un sourire. Un sourire légèrement béat, voire de l’imbécile heureux. Parce que oui, je crois bien être heureuse, là, maintenant, tout de suite, avec lui, dans ses bras. Je n’ai même aucun doute la dessus. Je crois aussi que j’ai le droit de l’être et que je peux l’être. Je ne saurais dire si ce que je ressens sont les symptômes de cette maladie que l’on appelle amour, ou celle du bonheur. Le vrai. Mais qu’est-ce qui est bonheur et qu’est-ce qui ne l’est pas ? Ou alors un mélange des deux ? Quand est-ce que tu sais que t’es heureux ? Et quand est-ce que tu peux dire que tu ne l’es pas ? J’ai l’impression de revenir deux, peut être trois, semaines en arrière, sur ce pont en compagnie d’Evan. Avec les mêmes questions, la même réflexion mais pas avec les mêmes réponses parce qu’il n’y’en a pas, parce qu’il n’aura pas de réponse universelle seulement celle que je voudrais bien donner. Ainsi, disons simplement, pas avec le même état d’esprit entre la fois précédente et maintenant. La tête calée sur ce bras reposant autour de son épaule, je me sens heureuse. Mes doigts caressent distraitement, doucement sa peau, son cou… Alors, oui, je me sens satisfaite, je me sens simplement légère, bien. Je ne saurais trop décrire. C’est à la fois tellement réel et irréel. Tellement euphorique et… oui, simplement euphorisant. Néanmoins, à force de pousser cette réflexion sur le bonheur, mon esprit en vient à buter sur un détail. Un détail plutôt imposant. Loin de n’être seulement détail au final. Je ne saurais trop dire si cela renverse la vapeur, en fait, non, elle vient juste le voiler. Et, j’espère qu’en l’extrayant de ma tête, le voile pourra être levé et laisser cette sensation précédente m’éprendre et m’envelopper entièrement sans jamais plus pouvoir se résorber ou quoique ce soit d’autres. Je me mets à hésiter, à balbutier, presque bégayer. La nervosité cavalant dans mes veines, agitant mes muscles, mon pied qui se fout à marteler le sol jusqu’à ce sa main ne vienne se poser sur ma cuisse et paralyser tout ça. Ma jambe se calme, ma nervosité s’apaise, comme domptée. Ca m’en étonne presque et j’ancre d’autant plus mes prunelles émeraudes dans l’azur des siennes. Son calme apparent me rassure et me calme à mon tour. Je frémis légèrement sous son touché. Je veux faire quoi ? Hm, potentiellement, absolument rien. C’est ça ma réponse. Mais, j’ai comme l’impression que c’est impossible. Ne rien faire serait tellement plus simple car ca ne force à aucune décision sauf celle de laisser couler, attendre, voir et aviser. Cependant, est-ce que nous disposons réellement de ce luxe là ? Je ne sais pas. Aussi, je me pince les lèvres, silencieuse, dans l’espoir qu’il poursuive. Il m’annonce que sortir de cette petite cage dorée n’est pas dans ses plans, que les miens doivent être sensiblement pareil, et il n’a pas tord, alors… retour à la case départ. Ou à l’envoyeur. C’est exactement ma réponse précédente: rien, attendre et laisser couler. Du coup, le fait qu’il me propose cela comme une option me laisse perplexe. J’arque un sourcil, moyennement convaincue. Parce que je sens le coup foireux. Oui, je fais quoi si, par exemple, en allant à l’un de ces rendez-vous que la production de fake lover a organisé, je la croise ? Je ne suis vraiment pas frivole de l’improvisation. Alors, je veux savoir ce qu’il en est pour pouvoir réagir le plus normalement possible. Loxias me tend la cigarette que je cale entre mes lèvres et il reprend la parole. J’inspire longuement avant d’expirer en hochant la tête pour acquiescer à ses questions pourtant rhétoriques. Il ne termine pas et, étrangement, je n’insiste pas. Une seconde file, peut être moins, il reprend de lui-même. J’écoute, j’essaie de chasser mes pensées, j’essaie d’écouter d’une oreille nouvelle et objective, j’essaie de ne pas interpréter à tord. J’essaie de comprendre et intégrer cette situation compliquée qu’est la leur, cette situation à laquelle je suis plus ou moins liée et mêlée maintenant, mais aussi à la situation qu’est la notre. Je l’entends me dire qu’il l’aime et qu’il l’aimera toute sa vie, et j’arrive à l’accepter parce que je n’ai jamais eu une définition fermée de l’amour, parce que ma définition de l’amour n’est pas celle qu’on entend un peu partout. Et, ma réponse au casting de l’émission me revient en tête. Et, au fond, de moi, je me dis que j’ai raison de penser comme ça, d’avoir cette vision là, de voir les choses ainsi et de les avoir toujours vu ainsi… Il évoque cette prêtresse jalousie. Cette perfide et joueuse jalousie. Mes traits ne bougent pas, mon regard s’en va seulement fixer un autre point que ses prunelles saphirs capables de me faire chavirer. Même si ? Non, je n’aurais pas la fin. Je soupire doucement avant que sa supplique ne me parvienne et qu’il ne me retire la cigarette entièrement consumée, le mégot, que je m’apprêtais, inconsciemment, à recaler entre mes lèvres. J’accuse un léger mouvement de surprise. Son front trouve le mien. « Oui » je souffle contre sa peau ébauchant un sourire avant qu’il ne m’enchaine avec un monologue qui tiendrait sur deux pages A4 sans déconner. Mais un monologue qui m’arrache un rire. Ce que j’en pense ? Hm… je ne sais pas ce qui est le pire, avoir l’idée d’un tel programme ou l’approuver et l‘imaginer prendre forme, vie. Vous voyez maintenant ce que j’en pense ? Son nez frôle le mien, j’affiche un sourire, et j’ouvre la bouche pour répondre mais, à nouveau, il ne me laisse en placer une que ses lèvres se déposent sur les miennes. « T’es barge, complètement barge… » je murmure à quelques infimes millimètres de ses lèvres, ma paume libre reposant contre sa joue. Ce n’est même pas de l’affliction, loin de là, une simple constations qui ne change en rien la donne. Parce que je le savais déjà, tout ça. Je rêve où il essaie de me faire ‘culpabiliser’ ou m’amener à lui sauter dessus. Il ne va pas me la faire à moi celle-ci ! Un nouveau baiser échoue sur mes lèvres fébriles, pas pour me déplaire, dégageant quelques mèches de sur mon visage, chevelure qu’il chahute. Et, un sourire malicieux prend possession de mes lèvres. « Tu serais incapable d’attendre… » je lui lance ensuite dans un murmure, et d’une voix volontairement basse, trainante, suave. Je ne questionne pas j’affirme, je joue et je provoque. Je provoque de cette main, ces doigts qui, en partant de sa joue, glisse lascivement, légèrement, dans son cou, son torse, son ventre sur lequel elle s’attarde, pianote, avant de disparaitre dans son dos que mon bras entoure, jouant de promiscuité. Mes rétines ancrées dans les siennes guettant le moindre signe de faiblesse. Un léger silence s’installe. Un silence fébrile et fragile qu’il rompt en me parlant de fatigue. J’arque un sourcil traduisant un: est-ce que j’ai l’air fatiguée, sérieusement ? Pas le temps de répondre qu’il projette déjà de me mettre au lit. Je ris. « Je me sens pourtant revitalisée » je lui confie caressant tendrement sa nuque, mon visage rivé vers lui, alors qu’il s’emploie à passer un bras sous mes genoux et me soulever. Je passe le second bras autour de son cou, en prenant soin de bien rabattre le drap pour l’aider à ne pas perdre notre cocoon nem géant. « Han, qu’il fait chaud la dedans » je constate lorsqu’on passe les baies vitrées en sourire complice aux lèvres. Mon corps regagne le lit, le sien aussi. Il me recouvre, et je tire d’autant plus sur drap et plaid pour l’en recouvrir également avant d’aller me blottir contre lui. On avait dit: jamais. Je me cale sur mon flanc, ma tête posée contre son épaule, et mon bras reposant sur son torse. La seconde d’après je l’entends quémander de la bouffe à Carmen via combiné interposé. J’échappe un rire à sa façon de faire. « C’est aussi comme ça que tu lui as demandé pour les préservatifs ? » je demande un sourire amusée aux lèvres. Non parce qu’à ce compte là c’est limite étrange qu’elle ait accédé à sa requête… Comme là, présentement. « D’ailleurs ! » je m’exclame soudainement comme frappée par la lumière divine. « Tu ne m’as jamais dis ce que signifiait: chamsi. Pourtant c’est vraiment pas la première fois que tu me le dis. Tu penses bien que je veux savoir » je lui fais mutine avec cet air de première de la classe, le large sourire colgate en prime. A ce moment là, un truc me revient. « Hm, reprend le combiné et précise lui que tu ne manges pas de porc Loxias » Oui, je passe légèrement du coq à l’âne. En fait, je laisse mes pensées venir, sortir, sans aucun ordre logique ou un lien cohérent. Tant pis. Je mets ça sur le compte de la fatigue et de mon cerveau éreinté.

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