GIOANOUCHKACESARLUCYPENNYZIYANSIDKARLAACHANAALYCRISTOPHERRHEA
FAWNGOLSHIFTEHLINADASHRICHARDBASTIANLEONJOAQUIMMAZEJULIETTEULISESTIMEO
-14%
Le deal à ne pas rater :
Apple MacBook Air (2020) 13,3″ Puce Apple M1 – RAM 8Go/SSD 256Go
799 € 930 €
Voir le deal

Partagez
 

 after the end, it's still the end ?

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
Aller à la page : Précédent  1, 2, 3, 4, 5
AuteurMessage
Loxias

Loxias
MESSAGES : 2255
AGE : 37
CITATION : « can’t really talk with a gun in my mouth, maybe that’s what you’ve been dreaming about. »
JUKE BOX : AC/DC - BACK IN BLACK - KID CUDI - THE RULER AND THE KILLER - SKIP THE USE - GHOST - NIRVANA - COME AS YOU ARE - RADIOHEAD - CREEP - METALLICA - ONE - FLORENCE AND THE MACHINE - NO LIGHT, NO LIGHT - RHCP - CALIFORNICATION
POINTS : 388

LOVER'S LIFE
CAGNOTTE: 7 950 €
RELATIONS:
PARTENAIRE: (SIVE)

after the end, it's still the end ? - Page 5 Empty
MessageSujet: Re: after the end, it's still the end ?   after the end, it's still the end ? - Page 5 EmptyVen 24 Aoû 2012 - 5:10

Oui, j’ai conscience que tout ce à quoi je m’emploie sur son genou n’est d’aucune utilité, si ce n’est la ridiculiser légèrement afin qu’elle retienne la leçon et se contente de rester bipède plutôt que de tester sans cesse l’évolution de l’espèce vers quelque chose de plus... terre à terre. Aussi, ses leçon sur l’utilisation et l’utilité d’un pansement ne me font ni chaud, ni froid. C’est pas le but. En tartinant son genou de rouge à haute dose, je ne tente pas de désinfecter une plaie que je sais déjà refermée et presque cicatrisée, pas plus que je ne cherche à stopper une hémorragie imaginaire en recouvrant le tout d’un pansement Winnie l’Ourson. Mon but est moins avouable que ça. Mon but c’est de la priver de sa féminité en lui imposant le pack complet de l’enfant de six ans trois quart, afin qu’elle s’en souvienne et qu’elle tente de faire un peu plus attention la prochaine fois. Sa maladresse est somme toute attendrissante et séduisante par bien des côtés, mais à force de tomber et/ou de se cogner, je ne compte plus les ecchymoses parsemant sa jolie peau. Si j’avais voulu me taper la schtroumpfette, j’aurais été faire mon marché dans un Comic Con quelconque. Un Comic Con où j’aurais très bien tomber sur Nora vu ses suggestions de décoration de pansement. J’avoue que j’en avais presque oublié le secret avec lequel elle était entrée dans le nid. Et à cet instant, je me demande à quel point je suis dans la merde en étant tombé sous le charme d’une Geek. Est-elle réellement Geek, au moins ? Ou bien est-ce juste une lubie pour une marque en particulier qui lui serait passé depuis ? Vais-je devoir me connecter et m’entretenir avec son elfette de sang chaque fois qu’on devra discuter courses, factures ou autre ? Non, parce que j’estime que ce sont des choses que je devrais savoir maintenant, plutôt que de les découvrir plus tard, trop tard, et ne pas avoir le temps de me préparer psychologiquement. Finalement, est-ce que je la connais réellement ? Le concept du nid est particulier, coupé de tout, de tous, et de toute forme de technologie, on côtoie une version altérée, modifiée des autres et même de soi. Est-il possible que la Nora de l’extérieur recouvrant sa liberté et ses habitudes me soit étrangère au point de moins me plaire, de ne plus me plaire ? Mais alors même que je me pose cette question, Nora se lance dans un diagnostic précis lié à la simple évocation, la mienne, d’un éventuel problème de l’oreille interne. Alors, elle se met à me débiter une suite de symptômes qui me force à rouler des yeux dans leur orbites en soupirant, le tout agrémenté d’un sourire qui étire le coin de mes lèvres. Oui, non, aucun risque en fait, Nora restera Nora avec ou sans nid. « Oui, donc en gros, tu souffres de la maladie de Ménière. » je rétorque comme s’il n’y avait rien de plus normal. « Hum... C’est bon à savoir. » je poursuis après avoir fais mine d’y réfléchir un instant, et juste avant d’aller réquisitionner ses lèvres. J’attise plus que je n’apaise, ce qui la met au supplice et l’oblige à quémander plus. Un plus que je lui offre volontiers dans un léger baiser, rien de plus, rien de moins, le soleil n’étant pas encore couché. Et c’est là, contre ses lèvres, dans leur périphérie, que je formule mes premières excuses pour le bordel que j’ai foutu, le bordel qui a causé sa chute, à n’en pas douter. Elle balaye mes excuses, prétextant qu’elle aime me voir prendre possession de l’espace. Un commentaire qui me force à me détacher légèrement afin de laisser mes yeux parcourir l’espace du champ de bataille, inspectant les bassines retournées, le sol rendu glissant, les clichés à semi développés gisant sur le carrelage, certains froissés, d’autres déchirés... Adieu notre belle salle de bain immaculée. C’est plus prendre possession des lieux, c’est carrément les saccager pour que plus personne, à part moi, n’en veuille. Un peu à l’image de Nora et de son genou rouge estampillé Winnie l’Ourson. Quoique non... même comme ça, n’importe qui voudrait d’elle. Elle m’informe qu’elle va m’aider à ranger mais à la seule et unique condition que je la porte. Pardon ? « C’est sûr que ça va être super pratique pour moi, de ranger avec toi dans les bras, et pour toi, de ranger, avec moi autour de toi. Tu m’expliques le concept ? » je demande, malgré tout en m’affairant, glissant mes bras sous son corps avant de la ramener à moi et me lever dans un seul et même mouvement. Il est clair que je ne vais pas pouvoir ramasser mon bordel dans ses conditions, ni elle non plus d’ailleurs, puisqu’elle se situe à près d’un mètre quatre-vingt du sol. J’imagine, alors, qu’il va falloir que je me débarrasse de ma charge sur le lit, ou le canapé, et prends la direction des pièces en question, traversant d’abord la chambre avant de décider de rejoindre le salon où l’écran plat nous balance des clips sans le son. Je suis entrain d’aviser le sofa jonché de vêtements en boule et autres matériel photo, lorsque ma charge se met à chuchoter mon prénom. Toujours le même, le premier du nom, Lior, celui qu’elle a à la bouche depuis plusieurs minutes, depuis... Je réalise alors qu’elle m’appelle ainsi depuis les images retransmises à la télévision, et tandis que je suis de lui répondre et de l’encourager à poser sa question, je m’interromps, prenant conscience de la future nature de celle-ci. Si l’emploi de mon prénom est lié aux images, alors il y a fort à parier que la question aussi, qu’elle aura à voir avec ma vie passée, et... J’suis pas sûr d’avoir envie d’en parler, j’suis pas sûr d’être prêt à en parler. A vrai dire, je n’en ai jamais parlé. J’avais l’excuse de devoir le cacher, et Yonati, déjà au courant, n’avait pas besoin de moi pour s’en rappeler et chercher, elle aussi, à l’étouffer. Alors est-ce que je peux ou ne veux en parler ? J’ai pas vraiment le temps de réellement réfléchir à la question que la sienne tombe déjà, concernant Maha. Je bloque une fraction de seconde, m’interrogeant sur le comment et le pourquoi elle connait ce prénom, puis je me souviens que parlé à voix haute tout à l’heure, et que cette information ne peut pas rester sans explication. Alors je soupire doucement, dégageant un bout de canapé à l’aide de mon pied. Je ferme les paupières un instant, me raisonnant intérieurement, me sermonnant. « Ma soeur. » je lâche finalement d’une voix atone, en la déposant sur le sofa dégagé, avant d’entreprendre de ramasser tout ce qui a été mis de côté par mon pied, m’en surchargeant les bras avant de disparaitre en direction de la chambre. Et frénétiquement, je m’emploie à tout plier, tout entasser sur le lit, d’un seul côté. Je crois que je n’ai jamais été aussi performant en si peu de temps. Evidemment, j’ai conscience d’avoir clairement opté pour la fuite, comme toujours, et que cette dernière ne me mènera nulle part si ce n’est au pied du mur, avec l’obligation de lui parler de tout, tout d’un coup, parce que... je peux pas envisager quoique ce soit avec elle sans qu’elle ne sache rien de moi, c’est pas possible, ça ne peut pas marcher comme ça. Je le sais, j’en ai conscience, putain, mais... C’est dur, c’est tellement dur de desceller les lèvres après des années de silence. Swann n’avait pas besoin que je lui explique, ni que je lui dise, elle savait, elle sait déjà. C’est injuste de les comparer sur ça, c’est injuste de les comparer tout court, mais c’est juste que je ne connais rien à ça non plus, se raconter à l’autre, s’ouvrir et tout vomir. Pourtant elle a besoin de savoir, et je comprends ce besoin, je crois qu’elle ne savait même pas que j’avais une soeur, je crois qu’elle ne sait définitivement rien de moi. Il faut que je parle, il faut que j’y parvienne, au moins un peu, juste un peu. À moins que quelqu’un d’autre le fasse à ma place ? Cette idée lumineuse est née de mon regard se posant sur Mac toujours allumé sur le lit. Alors je m’étire jusqu’à lui, le ramasse, et le ramène à moi. En me retournant, l’image de Nora s’impose à moi. Depuis combien de temps est-elle là ? Ça n’a aucune importance. Elle n’est pas idiote, elle aura compris, elle en aura souffert aussi. « Je peux pas en parler, j’y arrive pas. Ça fait mal, et tu comprendrais pas... » je tente de me justifier, trouant le silence pour la première fois depuis un moment, avant de traverser la pièce jusqu’à elle, l’attrapant par la main en continuant sur ma lancée jusqu’au salon. « Moi j’peux pas, mais j’sais qui pourra... » je l’informe en l’entrainant jusqu’au divan où je l’avais abandonné, m’y installant, et l’attirant à mon côté. Alors je lâche sa main, et force à coup de mot de passe, l’ordinateur à quitter sa veille, l’écran se rallumant sur ma recherche d’appartement lancée plus tôt. Je ne ferme pas l’onglet, mais en ouvre un nouveau très rapidement. Il me suffit alors de taper “Ismaël Haniyeh” dans la barre de recherche Google pour trouver la page wikipédia qui lui est consacré. Je l’ouvre avant de faire glisser le PC de mes genoux aux cuisses de Nora. « Lis... Lis et peut être qu’après ça, tu comprendras... un peu... » Du moins, ça l’aidera. Elle obtiendra une image plus nette de mon enfance, de mon adolescence, de mon endoctrinement, de ma fuite. Sans ça, les gens ne peuvent pas comprendre... Ils n’imaginent même pas. En attendant, je me lève, la laissant seule face à l’écran. J’ai pas envie de lire ses émotions sur son visage, je veux pas voir ses réactions, je ne veux pas supporter ses regards trainant sur moi. Alors je lui tourne le dos, restant dans la même pièce qu’elle, mais m’occupant les mains et l’esprit. Surtout l’esprit...
Nora

Nora
MESSAGES : 948
AGE : 34
LOCALISATION : DUBLIN, IRLANDE.
EMPLOI : ETUDIANTE EN MEDECINE.
CITATION : « imagination is more important than knowledge » (einstein)
JUKE BOX : oasis. sebastien schuller. nina simone. nouvelle vague. ludovico einaudi. kid cudi. soley - pretty face. in this shirt - the irrepressibles. yann tiersen. young folk - peter, bjorn & john. the fray.
POINTS : 348

LOVER'S LIFE
CAGNOTTE: 81 000€
RELATIONS:
PARTENAIRE: (kon, marvel, JAMIE)

after the end, it's still the end ? - Page 5 Empty
MessageSujet: Re: after the end, it's still the end ?   after the end, it's still the end ? - Page 5 EmptySam 25 Aoû 2012 - 0:15

Je me retrouve à hocher frénétiquement la tête avec un sourire aux lèvres lorsqu’il m’annonce la maladie dont je suis, éventuellement, en mesure d’être atteinte désormais, suite à cette agression de mon oreille interne. L’air détaché qu’il arbore m’arrache un rire. Puis, nos lèvres se rencontrent par deux fois, une pression plus longue mais guère satisfaisante. Mais, je m’en contente et le gratifie d’un nouveau sourire lorsqu’il s’éloigne sensiblement. Son regard balaie la salle de bain saccagée, souillée. Est-il entrain d’estimer les dégâts ? Ou alors, le temps qu’il faudra pour tout remettre en ordre ? Sauver ce qui doit l’être, autrement dit rien, et se débarrasser du reste ? « Je rangerai, promis » je lui assure ensuite. Néanmoins, pas de tout de suite, l’autre côté nous attend. Parce que l’autre côté se doit aussi d’être rangé et surtout on sera content de pouvoir s‘y vautrer une fois la première corvée terminée. J’en arrive à poser mes conditions, une seule l’unique, qu’il trouve bon de commenter. Je roule des yeux en lâchant un soupir. Ce n’est qu’un malentendu mon grand, un léger court-circuit dans notre connexion. « C’était seulement pour le long trajet, la longue traversée d’ici à là-bas » je lui explique en prenant une mine patiente. C’est-à-dire que vu les ravages, et l’eau non absorbée, je ne préfère pas réessayer. Réessayer de marcher, traverser, et manquer de glisser, chuter, embrasser le sol. Je ne fais plus confiance à mon équilibre, mes jambes, surtout pas post-trauma. Je leur laisse le temps de récupérer. Et, faire preuve de fainéantise en plus de me montrer quelque peu capricieuse. Loxias accède tout de même à ma demande, je souris, avant d’aller déposer mes lèvres sur sa joue en guise de remerciement. Puis, en réintégrant la pièce d’à côté, une question traverse mon esprit, tourne dans mon cerveau, avant de passer les barrières que représentent mes lèvres. Le cheminement de mon esprit à ma bouche est rapide, le sien plus lent. Le sien qui doit former la réponse plus hésitant. Dès lors, je ne fais plus attention à rien. Toute mon attention lui est octroyée, et mes prunelles n’observent plus que ses traits. Un soupir s’échappe d’entre ses lèvres, j’interprète. Ses paupières closes quelques secondes, j’interprète. Patiente et attentive j’attends parce que j’essaie d’imaginer la difficulté que ce doit être. Et, mes doigts se font caressant contre sa peau, sa nuque. Doucement, tendrement. Puis, sa réponse tombe en même temps que mon corps trouve le canapé. Sa sœur… je ne savais pas… après tout, je n’ai jamais demandé. Il n’en reste pas moins que ça fait… bizarre. A quel point je ne le connais pas ? A quel profondeur s’étend mon ignorance ? Je contrôle mes traits et mon étonnement. Silencieuse, je l’observe s’affairer en tâches inutiles, futiles, pour s’occuper, éviter de penser, pour éviter de me regarder ? J’en sais trop rien. Mais, je ne connais que trop bien cette attitude d‘éviction, cette façon de se défiler pour l’utiliser quand la situation me déplait. Et, la seconde d’après, il disparait. Je reste quelques infimes instants sur le canapé, réfléchissant à comment l’aborder. Lui, pas ce sujet. Parce que je ne veux pas me faire envahissante, intrusive, parce que je n’arrive pas décrypter le fond de sa pensée pour adopter le meilleur comportement pour ne pas le brusquer, pour ne pas le contrarier… Parce que je n’arrive pas à savoir s’il souhaite que je lui foute la paix pour le moment ou pas… D’autant que sa façon de lâcher ces deux mots en dit long sur l’envie qu’il a d’en parler, ou développer sur le sujet. Je ne saurais rien de plus j‘ai l‘impression... Cependant, je ne peux me résigner à le laisser seul avec ses pensées, avec les souvenirs de son passé que j’ai fait tanguer. C’est plus fort que moi, alors, automatiquement, je me lève, je me mets en équilibre sur mes pieds, et le suit jusque dans la chambre où il s’attèle à plier, ordonner, amasser, ranger. Adossée contre le mur, je l’observe, et j’essaie de lutter contre ce sentiment qui m’envahit. Ce sentiment qui se rit de moi. Ce sentiment qui me rappelle que je ne sais rien de lui. Ou très peu, vraiment très peu. Alors que paradoxalement, j’ai l’impression qu’il sait tout de moi. Quasiment. Depuis longtemps qui plus est. Depuis ce jour, dans cette salle de musique, où je lui ai fais une esquisse révélatrice à partir d’une simple question: Qui est Nora. Ce jour là, je me souviens avoir évoqué famille, vie, passé. Je me suis confiée, je me suis ouverte à lui… et lui ? Jusqu’à récemment je ne connaissais même pas son réel prénom… Je soupire discrètement baissant les yeux vers le sol jusqu’à ce que sa voix s’élève… Aussitôt, mes prunelles accrochent les siennes. Je veux bien me contenter et accepter le fait que ca te fasse mal d’en parler, de ressasser tout ça, mais… ne pas comprendre ? J’ai pas l’impression d’être si attardée que ça tu vois. Avec des explications pour ne comprendrais-je pas ? Parce que je suis née de l’autre côté ? Parce que j’ai grandi du côté où notre seul gros problème est de savoir ce que l’on va manger à midi ? De savoir si on aura nos cadeaux à Noël, et lesquels ? Parce que je n’ai rien connu d’aussi violent et tragique ? Parce que la guerre m’est totalement inconnue ? Parce que je n’ai jamais vécu dans la peur ou l’angoisse de mourir à tout instant ? De voir un proche mourir dans la minute ? Parce que pour le comprendre, il aurait fallu le vivre, n’est-ce pas… Si c’est ça, alors oui c’est injuste. Injuste de ne pas me laisser une chance. Je détourne le regard et me terre dans le silence. Silence qui se voit bien vite brisé d’une parole, ainsi que de sa main dans la mienne, me trainant sur ses talons jusqu’au salon. Installée à son côté sur le divan, mes prunelles tombent sur sa recherche d’appartement, j’ai un furtif coup d’œil en sa direction, et comme une envie de me fondre dans ses bras. Je secoue légèrement la tête pour me concentrer sur ce qu’il est entrain de taper dans la barre de recherche avant qu’il ne me cale l’ordinateur sur les cuisses. Loxias me demande de lire et j’hoche simplement la tête vers l’affirmative. Je replace une mèche derrière mon oreille, vrille mes prunelles sur l’écran et me mets à ma lecture. Rapidement, j’en viens à bout. Je me retrouve même à relire histoire de bien imprimer certaines informations, n’en rater aucune également. Je me recule, et me laisse tomber contre le dossier du canapé, pensive. Des informations j’en ai eu pour le coup, mais sur son père uniquement, son engagement politique, sa participation au mouvement de libération de la Palestine, le fameux Hamas, sa place de premier ministre par la suite. Les grands événements marquant la vie de cet homme là en somme… Et, il veut que sur la base de ces données là, j’en vienne à reconstituer son quotidien à lui, son enfance, son adolescence ? Je veux bien penser que le quotidien de son père ait impacté plus que de raison sur le sien mais et après ? J’ai beau avoir de l’imagination, elle trouve des limites. Puis, je reviens sur la page du moteur de recherche, mes doigts pianotent, je relance à recherche. Plusieurs pages défilent sous mes yeux, je ne sais pas trop ce que je cherche, mais je cherche, puis, au bout de quelques minutes, je finis par tomber sur quelque chose… « Tu as deux sœurs… » Ma voix s’élevant d’elle-même dans la pièce. Non, je n’accuse pas, je constate seulement. Aussi, d’un clique j’agrandis la photo et me penche sensiblement pour mieux distinguer. Une petite brune à la peau diaphane, environ sept-huit ans pas plus. La légende me saute également aux yeux et je ne retiens qu’un seul prénom: Sarah. Après plusieurs minutes, je finis par relever le visage, cherchant Loxias. Toujours dos à moi, à faire je ne sais quoi. Je laisse filer de nouvelles minutes avant de me remettre sur pied, m’approcher, occuper son côté. Ma main droite part accrocher son bras droit tandis que l’autre part s’emparer de ses doigts, les nouant aux miens. Ma joue repose contre son épaule quelques instants, le temps de trouver les mots pour exprimer ce que je ressens. « Je… » commence sans savoir comment enchainer. Malin. « Je ne veux pas te forcer à me raconter quoique ce soit… » j’enchaine, relevant les yeux vers son visage, ma respiration s‘affolant. « mais… je ne veux pas t’être étrangère. » Oui voilà, le point sensible. C’est-ce que je crains… « Je, je ne veux pas me sentir étrangère… parce que, parce que je ne suis pas comme toi… » Fils d’un homme politique important engagé dans un conflit armé dans lequel tu t’es vu enrôlé, et à cause duquel tu as fuis. « …parce que je ne suis pas comme Elle ou Elle, parce qu’on a pas grandi de la même manière, parce qu‘on a vécu deux existences aux antipodes l‘une de l‘autre… » je poursuis, mes doigts se resserrant inconsciemment autour de son bras, par moment. « Ne me mets pas à l’écart Loxias… » S’il te plait… Je termine, la gorge légèrement nouée, mon front retrouvant son épaule.
Loxias

Loxias
MESSAGES : 2255
AGE : 37
CITATION : « can’t really talk with a gun in my mouth, maybe that’s what you’ve been dreaming about. »
JUKE BOX : AC/DC - BACK IN BLACK - KID CUDI - THE RULER AND THE KILLER - SKIP THE USE - GHOST - NIRVANA - COME AS YOU ARE - RADIOHEAD - CREEP - METALLICA - ONE - FLORENCE AND THE MACHINE - NO LIGHT, NO LIGHT - RHCP - CALIFORNICATION
POINTS : 388

LOVER'S LIFE
CAGNOTTE: 7 950 €
RELATIONS:
PARTENAIRE: (SIVE)

after the end, it's still the end ? - Page 5 Empty
MessageSujet: Re: after the end, it's still the end ?   after the end, it's still the end ? - Page 5 EmptySam 25 Aoû 2012 - 4:14

Se raconter. D’ordinaire, les gens adorent ça, ça flatte le côté nombrilique et égocentrique de chacun, même le plus humble. Parce que personne ne se connait véritablement complètement soi-même, alors se raconter c’est aussi une façon de s’appréhender, une façon de se connaître un peu mieux. À chaque fois qu’on se raconte on se découvre un peu soi-même, on se rencontre. Moi pas. C’est par mes actes, mes actions que je me découvre, c’est en constatant ce que je suis capable de faire que je me surprends, et que j’apprends. Je ne sais pas parler de moi, j’en suis incapable, parce que moi, c’est avant tout un conditionnement, une vie, une enfance passé à avaler bêtement, à haïr passionnément, à détester aveuglément. Je ne sais probablement toujours pas qui je suis, mais je sais ce que je ne suis pas. Je sais ce que je ne suis plus, ce que je n’ai probablement jamais été. Mais comment lui dire ça ? Comment lui faire comprendre ce que moi-même je ne sais pas ? J’sais pas qui je suis, j’sais pas ce que je suis. J’sais même pas où je vais. Je sais juste que j’y vais avec elle, parce que j’ai abandonné trop de choses dans ma vie pour ne pas en souffrir des conséquences et m’arranger pour ne jamais recommencer. C’est peut être pour ça que je suis incapable de m’éloigner de Swann, que je suis sans cesse entrain de penser à Valentina, ou encore que j’ai toujours un bras autour de Nora. Quelque soit mes sentiments à leur égard, je les aime. Et tout ce que j’aime ne doit pas être éloigné. C’est peut être mal, c’est peut être totalement anormal, ou exagéré, ce n’est pas quelque chose que je peux réfréner. C’est la vie qui m’a rendu ainsi, c’est ma vie qui m’a rendu ainsi. Et je suis incapable de l’expliquer, tout simplement parce que je ne sais pas en parler. Parler ça fait mal, parler ça réveille ce qui ne devrait pas l’être. Parler ça me rappelle tout ce que j’ai laissé de côté, ce que j’ai abandonné, mais pas oublié. Je n’oublie jamais, ça me suit partout, tout le temps. En parler ne fait qu’extérioriser ma douleur, la rendre réelle, palpable, visible aux yeux de l’autre. Et si l’autre la voit, si l’autre la cautionne, alors elle reviendra vers moi décuplée, démultipliée. Comment suis-je censé gérer ça quand j’ai du mal, déjà, à me confronter à sa version initiale ? Je sais pas faire, je ne suis même pas certain, d’un jour, être apte à le faire. Est-ce que je manque de courage ? Peut être. Je sais juste qu’en niant les choses, en les enterrant sous le sable, en fermant les yeux et en me bouchant les oreilles, c’est un peu moins douloureux à vivre au quotidien. Alors je remets toujours au lendemain, et ça se transforme en semaines, mois, années. Finalement, ça va faire sept années que je n’en ai pas parlé. Jamais. Pas un seul mot. Pas un seul. Et là encore, je ne parlerais pas. C’est pas moi qui vais lui expliquer, c’est Wikipédia, ou n’importe quel autre site dissertant sur mon père et ma famille. J’ai laissé l’ordinateur sur ses cuisses, et je suis allé m’affairer ailleurs, m’occuper ailleurs. Je n’ai pas quitter la pièce parce que je ne veux pas qu’elle croit que je désapprouve ce qu’elle est entrain de faire, c’est juste que... je ne veux pas lire la pitié dans son regard, je ne veux pas être témoins visuel de cette nouvelle image qu’elle aura, à présent, de moi, encore moins la voir se former, prendre vie sur ses rétines. Alors je m’esquive, j’enterre la tête sous le sable, comme d’habitude, comme j’ai toujours si bien fait. Fermer les yeux pour pouvoir prétendre que ça n’existe pas, que ça n’a jamais existé. Et le silence me tue. Un silence qui me permet de l’imaginer concentrée sur l’écran, toute à sa lecture. J’ai même une vague idée des images se formant dans son esprit. Des images que je connais par coeur pour les avoir vu, les avoir vécu. Alors je les chasse en ramassant le linge un peu partout, et en retournant à la table pour les plier consciencieusement. Et puis j’entends ses ongles cliqueter sur les touches, et je comprends qu’elle creuse plus profond, qu’elle cherche encore d’autres informations. Je ferme les yeux un instant, puis tente de couvrir le son de mon talon martelant frénétiquement le parquet de la pièce. C’est la nervosité qui m’assiège. Son jugement, sa prise de connaissance, de conscience... Autant de réactions possibles que j’en viens à redouter. N’était-ce pas mieux avant, sans ces bribes de passé venant interférer avec notre relation actuelle ? N’avons déjà nous pas assez de choses à gérer pour ne pas nous ajouter un facteur supplémentaire ? Mon pliage s’interrompt lorsque sa voix rompt le silence. J’ai deux soeurs, affirme-t-elle. Ce n’est pas une question, c’est un simple constat n’attendant, n’espérant aucune réponse de ma part. Alors je me contente de clore, à nouveau, mes paupières tandis que le prénom “Sarah” s’imprime sur la face intérieure de mon front. Un prénom, énième provocation envers Israël. Il l’a appelé Sarah, orthographié Sarah, “princesse” en hébreux. Les musulmans aussi ont des Sarah, mais nous l’orthographions Sarra ou Sara, jamais Sarah considéré pendant longtemps comme un prénom exclusivement juif. Après tout, Sarah n’était-elle pas la mère de tout le peuple d’Israël ? Mon père, par ce geste, montre, une fois de plus, sa volonté de tout retirer aux juifs, jusqu’à son prénom le plus précieux. Et ma soeur, Sarah, comme son prénom l’indique, est devenue la princesse de mon père, l’emblème d’un combat. Tout à ma réflexion, je n’ai pas entendu Nora se lever, ni même approcher. Ce n’est qu’en sentant sa main sur mon bras, que je retourne à la réalité, la vraie, celle qui se joue en cet instant même. En faisant glisser son autre main jusqu’à mes doigts, elle m’oblige à cesser toute activité, et bientôt nous nous retrouvons debout, immobile au milieu de cette pièce, elle reposant sur moi, et moi reposant sur rien. Et puis, le premier mot fuse. Un seul mot. Un sujet. Le sien. Elle hésite et puis reprends, exprimant sa tolérance à mon égard, sa compréhension vis-à-vis de mon silence, mais... n’hésitant pas à m’exprimer son propre besoin de connaissance, à mon propos, son besoin de savoir pour m’appréhender dans mon ensemble, pour partager ce que je suis, et le poids de ce que je serais toujours, se comparant à Yonati et se sentant inférieure car différente, mais elle n’a pas compris... Elle n’a pas compris. « Tu n’es pas aux antipodes de moi, Nora... Yonati est aux antipodes de moi. Si j’étais une thèse, elle serait mon antithèse. On a grandit de manière totalement différente, elle dans la peur de moi, moi dans la haine d’elle. Elle a été surprotégée là où j’ai été surexposé. Elle est une enfant qu’on a refusé de laisser grandir, je suis un adulte qui n’a jamais eu d’enfance. Alors non, non je ne te compare pas à elle dans la mesure où je ne la compare pas à moi non plus... Le seul avantage qu’elle a sur toi, c’est qu’elle est née, comme moi, au milieu d’un combat dont elle est partie prenante. Tu ne sauras jamais ce qui s’est passé là-bas, tu ne le comprendras jamais, simplement parce que je ne veux pas. Je ne veux pas avoir à te raconter ça, ni à te faire comprendre quoique ce soit. Ton enfance, ton éducation ne te le permettent pas, et crois-moi, je préfère ça. Je veux nous laisser en dehors de ça, Nora, toi et moi, autant que possible. Je ne cherche pas à te maintenir à l’écart, c’est juste que... » je débite d’un trait, sans la regarder, les yeux braqués devant moi, fixant un point invisible que je ne vois même pas. « ... Je ne pourrais jamais retourner là-bas, je ne pourrais jamais revoir qui que ce soit. Alors bien sûr que ça me manque, c’est évident, mais ça ne change rien, j’ai tiré un trait sur cette vie là, je l’ai effacé et cette vie m’a renié. » Renié mais pas oublié, évidemment. Parce que je suis toujours le fils du personnage le plus important du Hamas, parce que j’ai beau avoir été maintenu dans l’ombre après mon départ, je viens de faire explosé mon anonymat. En me protégeant du Hamas, je viens de m’offrir en pâture à ses opposants. Même si je pense n’être pas la cible privilégiée, je reste une cible éventuelle, je ne dois pas l’oublier, je ne peux pas l’oublier. « Tu sais qui était Sarah, Nora ? Il s’agit de la première épouse d’Abraham, le père de toutes les religions. Chez nous, on l’appelle Ibrahim, c’est l’un des prophètes les plus importants de l’Islam. Il a eu deux fils. Ismaël et Isaac. Le premier avec une servante, Hajar, le dernier avec son épouse, Sarah. Elle était stérile, mais la Bible, dans la Genèse, raconte que, déjà très âgée, trois anges lui apparurent pour lui annoncer qu’elle mettrait bientôt un fils au monde. Il est dit qu’elle aurait éclaté de rire, avant de donner naissance, neuf plus tard, à Isaac, le seul fils légitime d’Abraham. A sa naissance, Sarah demande à Ibrahim de chasser Ismaël, afin qu’Isaac n’ait pas a partager l’héritage avec son aîné. Ibrahim accepte de mauvaise grâce, et Ismaël et sa mère, commence alors une errance dans le désert jusqu’à La Mecque, où il contribuera à fonder l’Islam et deviendra le Père de tous les arabes. Tandis que, de son côté, Isaac deviendra celui du peuple juif. Il aura un fils, Jacob, considéré dans les livres saints comme le Israël. Ibrahim est donc le patriarche des arabes et des juifs, ce qui devrait nous rendre frères mais ne fait qu’attiser les haines, parce que le sacrifice du fils unique demandé par Allah à Ibrahim, ne peut être autre que celui de l’ainé, Ismaël, avant même la naissance d’Isaac, hors les juifs refusent de reconnaître Ismaël comme légitime, et continuent de prétendre que c’est le sacrifice d’Isaac, seul fils véritable, qui a été demandé par Dieu. Tu comprends ? Parce que Sarah à chassé Ismaël, elle est vénérée par les juifs, et dénigrée par les arabes... Alors que penser d’un palestinien nommant sa fille Sarah ? » Finalement, je me tourne vers elle, l’observant pour la première fois, ancrant mon regard au sien, affrontant le sien, ma main libre glissant jusqu’à ses reins qu’elle colonise. « Je n’ai pas connu ma soeur, ou très peu. Elle n’avait pas encore un an lorsque je suis parti, mais... J’ai pas besoin d’être là-bas pour savoir qu’il a fait d’elle son nouvel emblème, son étendard, sa provocation vivante. Rien que le fait que tu puisses apprendre son existence sur internet, là où tu ne trouveras nulle trace de Maha, prouve qu’il la met en avant, qu’il l’utilise pour sa propagande de masse. Il s’en sert pour faire oublier ma trahison, il s’en sert pour effacer mon image... Parce qu’avant Sarah, Nora... c’était moi. » Tu comprends n’est-ce pas ? Tu comprends aussi la différence de propagande entre un garçon et une fille, tu comprends que si elle est sa princesse, j’étais son petit soldat ? Tu comprends que ceci n’est pas au prendre au figuré mais bien au sens propre ? Est-ce que c’est comme ça que tu veux m’imaginer en fermant les yeux, posant avec un fusil entre les mains à l’âge de neuf ans ? Moi j’veux pas que tu me vois comme ça. J’veux pas.
Nora

Nora
MESSAGES : 948
AGE : 34
LOCALISATION : DUBLIN, IRLANDE.
EMPLOI : ETUDIANTE EN MEDECINE.
CITATION : « imagination is more important than knowledge » (einstein)
JUKE BOX : oasis. sebastien schuller. nina simone. nouvelle vague. ludovico einaudi. kid cudi. soley - pretty face. in this shirt - the irrepressibles. yann tiersen. young folk - peter, bjorn & john. the fray.
POINTS : 348

LOVER'S LIFE
CAGNOTTE: 81 000€
RELATIONS:
PARTENAIRE: (kon, marvel, JAMIE)

after the end, it's still the end ? - Page 5 Empty
MessageSujet: Re: after the end, it's still the end ?   after the end, it's still the end ? - Page 5 EmptyDim 2 Sep 2012 - 19:56

Toujours contre lui, mon front reposant contre son épaule, ma main dans la sienne, mes doigts autour des siens, ce simple contact qui me garde physiquement contre lui alors que mon esprit tente de procéder à l’inverse, creuser l’écart spirituel en comparaisons dérangeantes et oppressantes. Je soupire doucement, essayant d’évacuer l’amas d’émotion condensé, l’amas de sensation étriqué qui culminent dans mon cerveau. Je ne veux tellement pas lui être étrangère, je ne veux tellement pas qu’il me considère différente, qu‘il me pense dans l‘incapacité de saisir, que ca parvient à me ronger de l’intérieur. Alors pour pallier à tout cela je veux savoir. Une envie que je fais passer pour besoin irrépressible et nécessaire. Je demande la délivrance par le savoir. J’essaie d’éponger les reliquats en demandant la connaissance. Je veux résorber en demandant le levé du voile opaque. Peut être à tort, j’en sais rien. C’est peut être ridicule. Mais comment savoir sans savoir ? Comment faire pour diminuer ces craintes fomentées ? Ces peurs désormais avouées ? Moi, je ne vois que cela, que cette solution là… Mais s’il refuse… Mes doigts autour de son bras frémissent sensiblement. Est-ce que je le prendrais comme un rejet ? Est-ce que sa réponse, ses mots parviendront à panser, à rassurer, me rassurer ? Seront-ils assez puissants pour laisser de côté ce nouveau besoin que je ne saurais contrôler qu’avec peine ? Pour le réprimer voire le supprimer définitivement ? Je n’en ai aucune idée. Et, oui, en plus de comparer nos vies, nos passés, j’en viens forcément à me comparer avec une autre, cette autre. Une comparaison qui la place, elle, au dessus. Inévitablement. Elle que je ne suis pas, que je ne serais jamais et que je ne cherche pas à être. Mais, Elle tout de même. Sa voix s’élève. J’écoute terrée dans mon immobilisme, les yeux clos. Il m’explique, je ne bronche pas. J’intègre. Il en vient à me parler d’un avantage et d’une envie, la sienne, aux antipodes de la mienne. Parce que si moi je veux savoir, lui ne veut rien me dire. Si moi je veux comprendre, lui ne veut rien raconter. Inflexible. Cependant, je veux bien admettre ou essayer de saisir que mon éducation, ma vie de manière générale, ne me permettrait pas d’en assimiler ou concevoir le dixième. Mais, je n’ai pas essayé alors comment être sûr ? C’est un risque qu’il ne souhaite prendre ou ne serait-ce qu’envisager. Et moi, je dois accepter. Ca me compresse le palpitant sans que je ne puisse rien y faire. Nous laisser en dehors de tout ça, c’est une intention noble. Moi non plus je ne veux pas devenir ou être partie prenante. Seulement en quoi savoir me rendrait actrice de la chose ? Lui-même n’en est plus, alors même en faisant de tendancieuses assimilations, je n’en serais pas plus. Je me mords l’intérieur de la joue dans un reflexe nerveux et machinal, limite instinctif. Juste que quoi ? Ce n’est seulement là que je relève légèrement les prunelles vers lui. La suite ne m’explique pas les paroles précédentes, elle ne se contente que d’ajouter des faits que je suis en mesure de deviner. Cette suite fait également ressurgir la douleur, la souffrance. Sa douleur, sa souffrance qui se lit sur son visage, sur ses traits… J’en viendrais à culpabiliser. Parce que ce n’était pas mon but premier. Je ne voulais pas le faire ressasser tout cela… Et j’essaie de capter son regard, attirer son attention pour lui faire comprendre. Lui faire comprendre que je ne veux plus rien savoir, que je ne veux pas le faire souffrir plus, que je ne veux pas le voir souffrir plus en repensant à tout ça, alors c’est bon, que je me fiche de tout ça, que le passé n’est que passé et que l’important désormais est le présent, le nôtre et notre avenir. C’est tout, seulement ça. Le passé ne m’avancera à rien. Je n’insisterai pas, plus. Je suis tombée amoureuse de Loxias, non Lior, ta seconde naissance, et ce que je sais de Lior me suffit à présent. C’est suffisant pour appréhender, pour t’appréhender, pour te cerner un peu plus. S’il te plait regarde moi. Mes doigts noués aux siens se resserrent puis il reprend. Je suis prête à lui couper la parole lorsqu’il me demande qui était Sarah. Mes iris lui hurlent d’arrêter d’en parler, d’arrêter de se torturer, mais il poursuit. Mon pouce se met à caresser doucement le dos de sa main alors que je l’écoute attentivement. Je ne comprends pas immédiatement où il souhaite en venir en me faisant part de cela mais je conserve mes lèvres scellées l’une à l’autre. Une minute file, un tableau se dessine, le début d’un conflit s’ébauche… Alors oui, que penser d’un palestinien qui nomme sa fille Sarah malgré l’histoire qui régit celle de son peuple, celle du peuple belligérant, celle du conflit sanglant et permanant. Je contrôle mon expression bien que je serais presque choquée par tant de provocation, d’acharnement, par la signification et la portée donné à cet acte qui, pourtant originellement, est anodin. Je reste muette et stupéfaite jusqu’à ce que l’azur de ses prunelles affronte l’émeraude des miennes. J’accuse un léger mouvement de surprise sans rompre le contact visuel instauré. Ma main se détache de son bras pour aller entourer sa taille tandis que la sienne occupe le bas de mon dos. Loxias reprend la parole, il débite un long flot de paroles qui n’est pas sans le laisser indifférent ou atone. Si bien que je sens presque l’agitation dans ses veines, les palpitations de son cœur dans sa poitrine contre la mienne, la cadence de ses inspirations s’écourter, se rapprocher… et, je finis par poser l’index de ma main autour de son dos contre ses lèvres, l’intimant au silence. Je laisse filer une seconde silencieuse, peut être même une minute… simplement pour laisser les images dans mon esprit se disséminer, mes pensées se raccorder. Je ne me permets aucun commentaire, aucun jugement là-dessus. Cependant… « …je ne veux pas te faire la morale Loxias, mais toutes ces choses font parties de toi et les nier, ou adopter la politique de l’autruche, ne changera rien à tout cela. Ca ne les effacera pas, pas plus que ca ne les atténuera ou les lénifiera… Tu le sais n’est-ce pas ? Alors inévitablement, elles ressortiront un jour ou l’autre. Et, un jour ou l’autre ca reviendra, plus fort, ca explosera peut être… » je lui dis sur un ton que j’essaie de contrôler, sur un ton qui se veut calme et pas agressant. Parce que c’est pas mon intention. Je veux juste qu’il sache. Je veux juste m’assurer de ça. « …ce jour là, je serais là, tu le sais aussi. » j’ajoute, mes prunelles toujours plantées dans les siennes, déterminée, résignée parce que je ne le quitterais pas, jamais. Et qu’en plus j’en ai fais la promesse, ca tombe bien. « …mais, en attendant, si c’est ton choix alors je l’accepterai, évidemment » parce que je ne suis pas en mesure de d’imposer quoique ce soit, parce que si c’est comme ça que tu veux faire alors ainsi soit-il. Moi, je serais simplement là pour t’épauler si tu le veux…

Contenu sponsorisé

after the end, it's still the end ? - Page 5 Empty
MessageSujet: Re: after the end, it's still the end ?   after the end, it's still the end ? - Page 5 Empty

 

after the end, it's still the end ?

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 5 sur 5Aller à la page : Précédent  1, 2, 3, 4, 5

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
FAKE LOVER :: Après l'effort, le réconfort :: Archives-