branca

Je crois que je ne suis pas né à la bonne époque. Pourquoi je pense cela ? Parce que je suis un peu tombé amoureux de ce village, qui a été figé dans le temps. Cette époque où j’aurais bien aimé vivre. Cette époque où le country était vrai, et où les artistes étaient complets. Ce temps où on vouait un culte à Marilyn Monroe et James Dean. J’adore ce dernier, j’aime ses films, ce qu’il a accompli. C’est pourquoi je suis plutôt content de tombé sur un de ses films en entrant dans le cinéma. C’est aussi ce que j’aime de ce théâtre, c’est qu’il a tout le charme et le cachet que je m’imagine lorsque je pense à ce temps là. J’ai les yeux bien rivés sur l’écran, passionné par les images qui défilent devant moi. Enfin, j’étais passionné, mais je crois que ma courte nuit de sommeil ne m’aide pas vraiment, puis finalement, par la fatigue, je finis par fermer les yeux et m’endormir. Je ne sais pas vraiment combien de temps je suis resté là, paisible, mais je crois que cela fait un moment. Puisque lorsque je me réveille, le dos en compote à cause des vieux banc et la tête dans les nuages, je remarque que le film qui joue n’est plus le même. Et bien merde. Je sursaute aussi légèrement en me rendant compte qu’une fille est assise à mes côtés. Et je n’ai rien remarqué ? Je dormais dur, c’est le cas de le dire. « Ça fait longtemps que t’es là ? » Je demande, les yeux tout petits, pas encore connecté avec la réalité à cent pour cent. Ça fait un peu peur, qu’elle soit là, et qu’elle n’est pas pensée à me réveiller. C’est quoi, elle me regardait dormir ? Bon, j’ai peut-être un peu peur, mais je lui donne le bénéfice du doute.

Je suis un peu perdu lorsque j’ouvre les yeux. Je me sens incertain, la tête lourde, alors que je ne pensais jamais dormir ici en après-midi. J’examine Branca qui est assise à côté de moi. Je plisse les yeux, je crois que c’est surtout sa présence qui me dérange, mais pas d’une mauvaise façon, je ne m’attendais seulement pas à la voir. Et je ne la connais pas, la seule chose que je sais d’elle, c’est évidemment son prénom. Je lui pose une question dans un automatisme, bien que dans le fond, elle a tout à fait le droit de se retrouver ici. « Assez pour prendre des tas de photos compromettantes dont je ne me servirais à la sortie du jeu pour te tirer du blé mon cher. » J’hausse les sourcils, retrouvant de plus en plus mes esprits alors que les secondes passent. Je finis par sourire légèrement, en me grattant le front de façon à paraître désarçonné. « Eh merde… Tu ne peux pas me faire ça. Ma réputation, pense à ma réputation… ! » Quelle réputation ? Celle qui me colle au cul et qui m’empêche de vivre ma vie comme je l’entends ? Oui, surement celle-là. À bien y penser, elle peut les envoyer ses photos, je ne demande que ça. Puis, elle ajoute que j’étais mignon. « Ah ouais ? » Dans le genre, j’ai envie que tu me le dises encore une fois. Je me penche un peu vers elle, alors qu’elle se trouve à une distance raisonnable de moi. « Me manquait juste une doudou et mon ourson en peluche… J’étais trop bien. » Je suis amusée, alors que je la fixe un moment. Et moi qui parlais de ne pas ruiner ma réputation, ça fait pas super crédible en disant cela toute suite après. « Tu dis ça à personne, han ! »

Je crois que je suis enfin réveillé. Ça m’a prit du temps, surtout pour me souvenir où j’étais et comprend ce que faisait Branca à mes côtés, bien qu’il n’y ait pas vraiment quelque chose à comprendre de tout ça. Je parle de ma réputation. Si elle savait comme je m’en fous. Si ma réputation était réellement une de mes plus grandes précautions, je ne serais pas ici, dans cette émission de télé-réalité. Oui, au début, à la naissance de ma carrière, c’était un aspect plus qu’important. Plus maintenant. Je souris face à sa remarque, on peu dire qu’elle n’a pas sa langue dans sa poche, et je crois que ça me plait bien. « Je ne savais pas que j’avais décroché un record avec mon… aventure. Ce n’était pas le but, mais merci. Je pourrais essayé d’avoir le record de celui qui s’envoie le plus en l’air ici. À en croire Lulu, je suis venu ici pour ça… » Bon, on sait aussi comment ça a fini avec Lulu. C’est de la faute de ce stupide de cupidon aussi. Je souris en coin, comme pour appuyer ce que je venais de dire, lui laissant même comprendre que c’est peut-être mon intention. Je peux bien m’amuser de la situation un peu, non ? On parle de mon ours en peluche et ma doudou, comme si ceux-ci existaient réellement. J’ai le goût de lui répliquer que parce que je dors avec ourson je ne suis pas viril. Mais c’est de la discrimination ça. Mais je me retiens parce qu’elle ouvre à nouveau la bouche. J’hausse les sourcils, faisant semblant de soudainement chercher les caméras. « Sérieusement ? Y’a des caméras ici ? Merde… Je pensais être incognito. » Sourire en coin, je pose à nouveau mon regard sur elle. « Désolé ma belle, mais je suis un timide, on ne pourra pas conclure dans ce cas… » dis-je en faisant un moue, essayant d’être sérieux, bien que j’ai de la difficulté à retenir mon sourire face aux ridicules de mes propos. Elle semble avoir un bon sens de l’humour, elle comprendra que je ne suis pas sérieux. Sinon, je vais simplement passer pour un gros pervers j’imagine.