Wade venait de me passer le combiné, et au bout du fil Cupidon me lança une sorte de "défi" : embrasser passionnément ce dernier en échange de deux mille euros chacun. Je fronçai les sourcils, avant de soupirer. « Bon ça suffit là, non... » Perdre la parole, d'accord, mais embrasser un candidat, franchement ! Je n'étais vraiment pas à l'aise avec ça, et je pense que la production s'en était rendue compte. S'il n'avait pas été question de faire remporter autant d'argent à Wade que je pouvais en gagner, j'aurais d'emblée refusé. Mais voilà, si cela pouvait lui permettre de renflouer un peu sa cagnotte... « Hum... Wade, viens par là. » Je n'arrivais pas à croire que j'allais faire ça. Une fois Wade face à moi, je fis un pas vers lui et me surpris même à passer une main derrière son dos. Puis, après avoir soufflé un grand coup, je plaquai mes lèvres contre les siennes avec entrain. "Passionnément", c'est bien ça ? Bah voilà, c'était en quelque sorte ma définition de passionnément. Je finis par me retirer, mon regard se voulant fuyant. J'osais à peine regarder Wade dans les yeux, ne sachant même pas s'il était à la base d'accord pour que je capture ses lèvres de la sorte. Mais j'espérais qu'étant donné que cela venait de lui rapporter de l'argent, il n'allait pas s'en plaindre... « Satisfait Cupidon ? » rétorquais-je tout en me saisissant à nouveau du combiné.

Malik, tu viens de faire remporter 2 000€ à toi et ton camarade, bravo.

UN RIRE SE FAIT ENTENDRE AVANT QUE LE TELEPHONE NE SE COUPE.

Le prime se déroule à une vitesse assez folle. Le tour d'Elliot et Dagga passé, je me contente d'observer, comme souvent, en attendant mon tour. Qui tarde à venir. Le téléphone rose sonne, je n'ai aucune réaction. Je suis groggy, figé contre le corps d'Elliot qui me réchauffe et me permet d'être un temps soit peu plus à l'aise. Je suis tendu, mon estomac est noué. La production met nos nerfs à dure épreuve. Je n'ai de cesse de caresser la chute de reins d'Elliot. Elle m'apaise, réellement. - Ça te dit qu'on se pose chacun à notre tour des questions ? Juste pour tuer le temps. Sa voix rauque et mutine parvient à mes oreilles. Un sourire d'autant plus adorable se glisse sur mes lèvres tandis qu'elle les embrasse avec douceur. Elle n'a jamais désiré faire se genre de gestes en publique. Mon coeur loupe un de ses battement. Comme si nous avions passé une sorte de cap. Je me refuse à y croire, me délectant de l'instant présent. Cette idée est merveilleuse. Je ne connais rien d'elle, rien de sa vie. J'ai envie d'en savoir plus. - Je commence. Petit, comment tu étais ? Mon enfance me revient en pleine gueule et me fait mal. Je revois le visage de mon frère, celui de mes parents. Je serre les dents. « J'étais.. seul. Délaissé par mes parents qui préféraient de loin leur boulot. J'ai élevé mon frère, j'ai tenté de m'élever également mais je crois ne pas avoir réussis. J'ai tout donné pour lui et je me suis oublié en route. » je réponds, me rappelant de la galère qu'à été mon enfance. Lorsque mon frère a été assez grand, que j'ai été assez grand pour en être responsable - plus ou moins - je m'en suis occupé. Vérifier ses devoirs. L'aider à s'habiller. Lui faire prendre son bain. Le défendre contre la cruauté enfantine. J'ai tout donné pour lui. Et je me suis laissé allé. Je n'ai pas pris le temps de vivre mon enfance. Et pourtant, je ne regrette rien. « Comment sont tes relations avec ta famille ? » je lui demande en un murmure afin que nous soyons les seuls à profiter de cet instant intime.

Peut être que je devrais arrêter de l’irriter de la sorte avant qu’elle ne m’en veuilles vraiment mais quelque part je suis certain qu’elle ne m’en voudras jamais bien longtemps parce que si elle a accepté de perdre 5000 euros pour ne pas avoir à m’éviter toute la semaine, c’est qu’elle a un minimum envie qu’on continue à régulièrement passé notre temps ensemble dans l’aventure. « Ça ne risque pas d'arriver cette semaine. » Je fais une fausse moue boudeuse. « Dommage… » Privé d’un des sens, les autres sont exacerbés non ? Autant ne pas y penser, mais c’est une idée qui peut faire son bout de chemin jusqu'à mon cerveau. Finalement Asmaa revient vers nous après s’être nominé, Branca lui adresse la parole et moi je ne rien. « Tu m’en veux ? » Je finis par demander à Branca, non vraiment ça me saoulerais en fait et pour ne pas aggraver mon cas je cesse de faire le gamin pour lui poser cette question, d’un air un peu plus sérieux.