S'il y avait bien un lieu dans ce chalet dont j'avais horreur, c'était les toilettes. Théoriquement, cela aurait dû être le seul lieu du nid on j'aurais pu avoir un peu de tranquillité. Eh ben raté, ces lieux étaient souvent pris par des candidats. J'avais même eu l'occasion aux urinoirs de voir des choses fortes peu commodes. Il était tard, j'étais sur le point d'aller me coucher épuisé par ma journée au sein du nid quand une très forte envie me prit. Je me précipitais dans ce lieu d'aisance, pour découvrir que les portes des cabinets étaient toutes closes. Manque de bol, j'étais bon à me faire dessus. Quand une idée de génie me traversa l'esprit, j'allais forcer l'un des candidats à sortir afin de lui voler sa place. En effet même aux toilettes, la logique du chacun pour soi, de l'oeil pour oeil dent pour dent, primait sur le bonheur de la communauté. Ainsi, je toquais à la porte du wc devant moi et dis :

Excuse-moi, mais ton temps d'utilisation des toilettes pour aujourd'hui est épuisé. Veilles à sortir dans les plus brefs délais de ceux-ci, afin de laisser la place à un autre candidat ayant toute envie que toi.

Puis je m'appuyais contre le mur, attendant la réponse de l'occupant. Au fond de moi, j'espérais que mon stratagème est fonctionné mais rien n'étais vraiment sûr. Seul le temps me le dirait.

Vu le visage du jeune homme il semblerait que mon petit stratagème est marché. Comme tout être humain normalement constitué se retrouvant dans une situation de gêne, son organisme intestinale et par conséquent anale c'est bloqué. L'empêchant ainsi de terminer sa commission, me libérant plus rapidement la place. Bien évidemment, il avait râlé un peu avant, mais avait finis par sortir, ce qui était l'essentiel. Une fois cela fait, il me demanda, pendant qu'il se dirigeait vers les lavabos et moi vers la cuvette, pourquoi avoir voulu ses toilettes plutôt que les autres. Je laissais quelques instants avant de répondre :

J'ai choisis ma victime au hasard. Je suis désolé que cela soit tombé sur toi. Tu ne m'en veux pas trop ?

À ce moment précis, je me rendis compte que je n'avais jamais eu l'occasion de parler avec mon interlocuteur. Je connaissais son nom vu qu'il avait été nominé cette semaine, mais n'en savait pas plus sur lui. J'espérais donc qu'il ne prenne pas trop la mouche, et qu'à l'image d'un confessionnal au sein d'une église. On fasse un peu connaissance à travers cette porte de toilettes.