Nadan aimait bien Emmeline. Certes, il ne la connaissait pas plus qu'une autre mais l'anglais avait un don particulier : c'est qu'il se fâchait avec beaucoup de femmes du chalet. Si ce n'est pas déjà fait, le milliardaire se retrouverait bientôt avec la moitié de la gente féminine de la saison à vouloir lui arracher les yeux. Mais dans le fond, il aimait ça. Mais étrangement avec Emmeline, tout se passait bien, même ce qui avait don d'exaspérer Nadan chez une femme était effacer chez elle. Non, elle n'est pas parfaite, juste de bonne compagnie. Et si il se dit tout ça à l'instant, c'est parce qu'en se dirigeant sur le balcon, il tomba sur la dite candidate qu'il ne s'empêcha pas de saluer.

« La nuit fut bonne? » demanda-t-il simplement, histoire d'engager comme il pouvait la discussion.

Peut-être que l'avantage d'avoir eu autant de nuits ratées, c'était qu'à présent, elle dormait presque comme un bébé, désespérée de récupérer toutes ces petites heures qu'elle avait malencontreusement perdues. Oui. Alors, après le prime du soir précédent, elle n'avait pas tardé à rejoindre son lit, se faufilant sous ses couvertures qui étaient tant désirées à ce moment-là et sans même qu'elle ne s'en rende compte, elle était plongée dans le sommeil. Un sommeil tellement lourd qu'il ne fut entrecoupé d'aucun rêve. Ce n'était pas grave, elle n'en avait pas nécessairement besoin. Soit. Ce n'est que le lendemain matin qu'elle se réveilla avec cette sensation agréable qu'était celle d'avoir fait quelque chose de bien, de juste. Oui. S'étirant dans tous les sens avant de sauter du lit, elle ne tarda pas à se rendre jusqu'à la cuisine, se préparant une tasse de café avant de se diriger jusqu'au balcon. C'était sympa comme endroit, pour commencer la journée. Elle aimait bien. Elle s'installa sur l'un des fauteuils qui régnaient ici, ne parvenant pas pour autant à rester en place et préféra ainsi marcher à travers le balcon. Jusqu'à ce qu'on lui parle. Là, elle fit en sorte de se stopper, quand même. « Meilleure que les précédentes ! » Bien meilleure, oui, c'était une certitude. Et vu son sourire, on pouvait clairement comprendre qu'elle en était contente. Les insomnies, merci bien mais plus jamais. Jamais. « Et toi, bien dormi ? Content d'être toujours là, je suppose. » Ça devait avoir un sacré effet quand même, d'être sauvé par le public, d'avoir leur soutien, de savoir qu'il y avait des petites madames et des petits messieurs qui avaient voté en sa faveur. De quoi mettre de bonne humeur, non ?

Nadan se dirigea vers elle et tira un des fauteuils pour l'installer prêt d'elle. Il y prit place, observant à son tour le paysage qu'offrait le dôme où ils vivaient depuis bientôt cinq semaines.

« Meilleure? Ton partenaire de couche serait-il un peu trop envahissant? » demanda l'anglais en cherchant à comprendre ce qu'elle disait.

Puis après, elle lui reparla des nominations, dont il avait été sauvé. Oui il l'était. Il ne l'avait pas beaucoup montré, n'avait pas dit grand chose, même pas un merci aux personnes qui avaient voté en sa faveur, mais oui, il était content de pouvoir rester. Dans un sens, il s'était fait à cette routine entre les murs du chalet, tellement loin de son quotidien d'homme d'affaire. Il en oublait presque les finances, se contentant de trouver quelqu'un avec qui discuter s'il te terrait dans l'ennui. Ici, on se fichait de qui il était.

Et ça faisait du bien.

« Tu supposes bien. Je dois avouer que la vie ici me plait. »

Après tout, malgré les bats, y'avait quand même du bon dans cette aventure.

Même s'il est vrai qu'elle avait eu quelques nuits peu agréables, la faute n'était absolument pas à mettre sur Emilien. Ce n'est pas comme s'il la poussait par terre durant son sommeil, vous voyez, ou qu'il lui donnait des coups. Non, loin de là. Elle n'allait pas blâmer son partenaire, c'était certain. « Non, du tout. Emilien est adorable, ce n'est pas le problème. J'ai juste eu l'immense chance » Notez l'ironie là, hein. « de me coltiner quelques insomnies. Je suis contente d'avoir enfin pu passer une nuit correcte ! » Elle en était même plus que contente, oui. C'était tellement mieux de ne pas ressentir de fatigue, de pouvoir faire ce qui lui plaisait sans s'inquiéter d'un éventuel évanouissement. C'était mieux d'avoir toutes ses capacités autant mentales que physiques. Soit. Elle lui avait retourné la question avant d'ajouter une interrogation concernant son sauvetage. Ça devait être flippant quand même, de ne pas connaître son sort et de ne rien pouvoir y faire de toute façon. Oui. Il confessa se plaire ici. Elle pouvait comprendre. C'était plutôt agréable. Moins de responsabilités, plus de liberté (en un sens seulement). Et puis, c'était la possibilité de pouvoir faire tout ce qu'ils leur plaisaient. Une bonne chose. Elle acquiesça, souriante. « Qu'est-ce qui te manque le plus de l'extérieur ? » Elle était curieuse de savoir. Et puis, c'était une question totalement spontanée, elle n'aurait pas pu s'empêcher de la poser. De toute façon, il fallait bien discuter de quelque chose. Les silences, ce n'était vraiment pas son truc. Ouais.