Nolan semblait me parler avec des pincettes, cela me faisait sourire, vraiment. Alors qu'il me disait « Alice tu devrais peut être attendre un peu et lui reparler plus tard même si bon, je pense qu'un homme - ou même une femme - qui ne peut pas accepter ton passé ne peut pas vraiment être proche de toi, te comprendre, enfin tu vois ce que je veux dire...? » Je haussais les épaules, écrasant la cigarette comme si elle était le schéma même du mal, j'expirais la dernière bouffée avant de répondre « Je ne ferais pas le premier pas, je n'ai pas à m'excuser, c'est à lui de le faire ... Je n'ai pas un passé facile, c'est pourquoi je suis ici, pour me redécouvrir, me prouver que je ne suis pas comme mes parents, au final, je me rend compte que je suis une ignoble fille, que me suis trouvée milles excuses pour ce que j'avais fait ... mais ... » Je regardais Nolan et répondit à sa dernière phrase « Je te l'avais dit, je ne mérite pas d'aimer et encore moins d'être aimé, tel est mon destin ... Tant pis, je sombrerais de nouveau dans l'alcool et la dépression, après m'être tapé tous les garçons de cette maison » Voyant la tête de Nolan, je me mis à rire et ajoutais « Je plaisante, je ne suis pas là pour me faire sauter dans toutes les pièces de la maison, quoique les autres en pensent, je n'ai rien fait de mal, mais apparemment j'ai été jugé dès le premier soir et le fait que je sois parti avec toi ailleurs, ils croient quoi? Qu'on s'est envoyé en l'air? Ils sont vraiment cons, je te jure, les mecs sont cons .. » Je rentrais dans une colère pour moi même mais ne levais pas réellement le ton, j'étais bien avec Nolan, je lui exprimais ce que je ressentais, je lui exprimais mes sentiments, comme à un ami.

Elle partit alors dans un espèce de monologue que manifestement seules les femmes savaient faire - j'aimais parler mais autant, d'une traite, alors là non ! Fallait pas pousser bobonnes dans les orties quand même surtout si elle a pas sa culotte ! bref. "Alice arrête d'être si pessimiste stp ça me saoul..." répondis-je dans un souffle, ouais elle avait un sale passé, mais qui a dit qu'on ne pouvait jamais changer, qu'on ne pouvait pas se racheter hein ? C'était possible, pour elle comme ça l'avait été pour moi. "Le passé c'est le passé, et on s'en fou complètement qu'ils pensent qu'on ai couché ensemble ou pas, si tu commences comme ça t'en a pas finis hein, y'a des gens qui t'apprécient ici mais qui ont trouvé ça franchement pathétique - ou niais - avec Austin." dis-je, franchement.

Nolan arrivait à bout de souffle puisqu'il me demanda « Alice arrête d'être si pessimiste stp ça me saoul.. » Je ne dis alors rien, peut être avait-il raison, mais c'était ce que je ressentais à ce moment, je venais de me prendre la tête avec Austin, j'étais mal, c'était normal de craquer. Nous étions enfermés, filmés, à certains moments nous ne pouvions avoir ce sourire permanent puis il donna son avis sur la question « Le passé c'est le passé, et on s'en fou complètement qu'ils pensent qu'on ai couché ensemble ou pas, si tu commences comme ça t'en a pas finis hein, y'a des gens qui t'apprécient ici mais qui ont trouvé ça franchement pathétique - ou niais - avec Austin » Je me levais brusquement, énervée par cette attitude, par ce jugement qu'il me portait « Ce n'est pas parce que vous êtes incapable de faire confiance à qui que ce soit dans cette maison que s'en ai de même pour tout le monde. Nous ne sommes ni en couple ni même complètement niais, nous apprenons à nous connaitre, ça vous trou le cul de le comprendre et de fermer votre gueule parfois? Tout le monde n'est pas ici pour juger les autres sur leur façon d'être ni même baiser dans une piscine pour faire le buzz ! » J'attrapais mes affaires et dans un dernier élan je lui criais « On ne se connait pas depuis trente ans mais on en a pas besoin pour savoir ce que notre coeur nous dicte et je l'aime putain je l'aime et vous me saoulez tous ! » J'attrapais le reste de mes affaires pour filer au plus vite, faisant tomber mon paquet de cigarettes et son contenu sur les marches

Manifestement être moi même avec Alice c'était pas possible, voilà pourquoi : elle était en train de s’énerver hors je lui avait juste la vérité et tout le monde sait que la vérité ça peut faire mal ! Mais je n'étais pas un menteur je n'allais pas lui dire que tout allais bien dans le meilleure des mondes et que tout le monde trouvait ça super mignon leur idylle si c'était faux. "Ouais ouais Alice tu sais moi j'ai rien contre hein tu fais c'que tu veux..." Elle avait qu'a partir... Je soupirai et terminai ma clope que j'écrasai dans le cendrier avant de me lever et de repartir tranquillement de l'autre coté de la maison que là ou Alice avait été...