J'ai cette sale manie de fumer avant d'aller dormir. C'est trop mauvais pourtant j'ai cet infime espoir d'y retrouver Fitz comme la semaine dernière mais j'y suis toujours seule. La première nuit, je me suis gelée les fesses. La seconde nuit j'ai pris un plaid et les nuits d'après je me suis couverte avant d'aller dehors parce qu'il n'y était pas. J'ai la sensation d'arriver trop tard, ou trop tôt et après je me dis que c'est qu'il doit mieux dormir, ou peut être que ses tracas de la semaine dernières se sont envolé. Et finalement ce serait vraiment une bonne chose. Après tout je lui ai dit d'agir naturellement. Le problème c'est qu'on ne s'est pas croisé de la semaine ou presque et sa présence me manque. Je ne sais pas si c'est l'oeuvre du destin, le destin qui essaye de m'envoyer un message subliminal sans doute. Je ne sais pas, quoi qu'il est soit, lorsque je rentre d'avoir fumé ma cigarette, je passe par la salle de bain pour me rafraîchir et je décide que parfois le destin doit être forcé. Sinon on a des regrets et étant donné que je m'y connais en regret je n'ai pas envie d'être rongé par les regrets toute ma vie alors je rejoins sa chambre. Avec un peu de chance il y sera endormi paisiblement. Et ça ne trompe pas. Enfin je ne sais pas s'il dort, tout ce que je constate c'est qu'il est allongé dans son lit. Ce lit qu'il ne partage avec personne. L'occasion rêvée, le moment où jamais. Je me penche vers le lit. Est-ce qu'il dort ? Est-ce qu'il est réveillé ? C'est un mystère. Je me glisse sous la couette, je suis tellement glacée que s'il dormait ma fraîcheur le réveillerait sûrement. Je n'ose pas parler. Ma main heurte son dos. Il est brûlant. Je ne dis rien mais je me dis qu'il ne m'aurait pas laisser faire tout ce cirque s'il était réveillé. Il n'est pas si cruel ? Quoi que l'emploi du mot cruauté est légèrement exagérée ici. Mais peu importe. Ma main glisse lentement contre son dos contre lequel je me cale. Je dois avoir l'air d'un chaton se lovant contre son maître pour chercher un peu de chaleur.

Finalement avec le recul je me dis que Fitz doit dormir profondément. Il ne bouge pas, et j'en viendrais presque à culpabiliser de le réveiller. Parce que c'est rare de s'endormir à une heure comme celle-là, merde. Le truc c'est que si je m'en vais ça risque d'être pire. Et puis bon, si je suis venue ici ce n'est pas pour repartir. Tant pis s'il dort, j'suis quand même là et demain matin on pourra parler lorsqu'il se réveillera. Sauf que finalement il se met à remuer. Je suis entrain de paniquer. Je sens déjà mon corps se réchauffer grâce au sien. Il doit par conséquent avoir plus froid. Il va se réveiller. Et ça ne manque pas. Si j'essaye de rester immobile lui se tourne. Surprise. C'est ce que je pourrais lui dire mais je ne dis rien. Myles m'a foutu dehors ? Non pourquoi Myles m'aurait foutu dehors ? C'est vrai que c'est arrivé mais une seule fois. Non, ce n'est pas ça. « Non, non du tout. Je trouvais ça inadmissible qu'on ne se soit pas croisé cette semaine. J'ai simplement forcé le destin. » En d'autres termes, il m'a manqué et je me suis décidé à le rejoindre pour profiter de sa présence, c'est tout. Quant à sa recommandation, elle me fait sourire. « Non ça fonctionnerait seulement si on était partenaire, ce n'est pas le cas, je peux rester. Et puis dans le cas contraire, je me dis que ça vaut le coup de prendre le risque. » Je resterais, et d'ailleurs, vous pouvez notez l'effort, je ne lui demande pas si je dérange. Peut être parce que je n'ai pas cette sensation, et comme il me l'a dit, je pense que je le saurais si c'était le cas. « Bon par contre, j'espère que tu ne me nomineras pas parce que je t'ai réveillé. » Je murmure, ce serait vraiment très dommage parce que mes intentions étaient plutôt bonnes et assez choux quand on y pense.

C'est vrai que je n'ai pas choisi le meilleur moment pour rejoindre Fitz parce qu'il dormait et que mon ambition première n'avait pas été de le réveiller bien au contraire. Mais dans ma tête il était clairement pas possible qu'il dorme à une heure pareille. Pas possible à mon avis, je pensais qu'il serait réveillé qu'il serait allongé mais pas forcément profondément endormi. Ce n'est pas grave, je suis là, je reste là. Et puis je pourrais aussi très bien m'endormir ici et le voir au petit matin. Mais bien sûr c'était sans compté sur ma peau de serpent, je suis souvent glacée alors évidement lui qui est calé sous sa couette il est au chaud, et le choc thermique de nos peaux ne tarde pas à le réveiller. Il se retourne dans l'immédiat. C'est sûr que c'est préférable de savoir qui se trouve derrière lui plutôt que de faire des choses qu'il pourrait regretter par la suite, pas qu'il soit du genre à faire de telles choses mais quand même. Mais bon du coup il se mit à supposer des choses pas forcément vraies. Myles est un ange maintenant. Il arrive à se contrôler et on passe des nuits correctes l'un avec l'autre. Mais ce soir j'ai décidé de choisir le lit de Fitz. - En effet et comme mon lit est vide, tu as préféré la nuit à la journée pour venir me voir. Oui, c'est ça, c'est bien ça. « C'est sûr que si j'avais attendu que toi tu viennes me voir j'attendrais toujours. Mais bon ça est je te dis que tu me fais craquer et toi tu te fais désirer. Remarque ça fonctionne parce que j'suis là au beau milieu de la nuit alors que tu dors, j'ai l'air d'une groupie moi maintenant. » Je parle, je parle, je parle, je murmure étant donné que la chambre n'est pas vide mais pour autant mon flot de parole est assez incroyable. Il me met ensuite en garde, comme si son lit était maudit. Je lui dis que j'suis pas sa partenaire, la malédiction n'a pas lieu d'être. « Oh parce qu'en plus t'as un problème avec les blondes ? » Je souris, la suite a la mérite de me faire rire par contre, un petit rire discret pour ne pas réveiller les autres. Y'a cependant un truc qui m'interpelle. « Pourquoi demain ? » Ouais pourquoi pas ce soir, là toute suite. Peut être qu'on est déjà demain parce qu'il était presque minuit la dernière fois que j'ai regardé l'heure mais ne jouons pas sur les mots. - Et sinon, tu comptais faire quoi ici, vu que selon ce que tu dis, tu ne voulais pas que je me réveille ? Oh oui tiens, très bonne question, qu'est-ce que j'aurais pu faire. Dormir surement mais ce n'est pas suffisamment intéressant. « Je t'aurais fait des choses, pleins de choses. Profiter de ton corps en premier lieu. J'aurais ensuite coupé une mèche de cheveux pour réaliser un filtre d'amour. Ensuite j'aurais utiliser un feutre pour écrire mon prénom partout sur ton corps. Et puis je me serais sans doute endormie contre toi parce que je ne peux plus me passer de ton corps, de la sensation de ta peau contre la mienne. » Je ne suis pas vraiment sérieuse, enfin si peut être un peu qui sait, pour la dernière partie en tout cas, je ne raconte pas que des mensonges. Je souris finement. Et puis j'avance ma main vers lui, elle heurte son bras, bon déjà il est là. J'avance un peu, le vide. Merde. Un beau de peau. Des pectoraux, je suis sur la bonne voie. Je remonte, sa clavicule, son cou puis son visage, j'en dessine le contour du bout des doigts. « J'ai l'impression de parler dans le vide ça me frustre. » Mes yeux ne se sont pas encore totalement habitué à l'obscurité. J'y peux rien.

Je me comporte comme une véritable folle, non mais vraiment je suis entrain de sous-entendre être une groupie de Fitz et je mets à nouveau sur le tapis ce que je lui ai dit. Bon bien évidemment je lace tout ça sous le signe de la plaisanterie. Je n'ai pas vraiment de raisons à ma présence, sauf la véritable. Il me manque alors j'ai décidé de le rejoindre. Ouais c'est ça, sa présence me manque c'est aussi simple que cela. Mais je ne lui dis pas, je préfère plaisanter, et d'ailleurs sa remarque me fait rire. « Oh mais regardez-le celui là ! » Je réponds faussement outrée parce que bon, clairement je plaisante. Quant au fait de crier comme une hystérique. « Je pourrais très bien le faire... » Ouais, je pourrais mais est-ce que j'en ai envie non pas vraiment. Je n'ai pas particulièrement envie de réveiller tout le monde alors je vais m'abstenir, mais c'est bien parce que je suis adorable. - Désolé, je n'ai pas d'excuse. Tu me pardonnes ? Hum, hum, j'sais pas, faut réfléchir. Peut être que je pourrais faire la tête ou peut être que je pourrais accepter de lui pardonner. Je ne sais pas encore. « Oui enfin ça dépend, qu'est-ce que tu pourrais faire pour te faire pardonner ? » Je sais que j'exagère, mais bon y'a pas de mal à s'amuser un peu, et puis je ne lui demande pas la lune non plus. Je suis juste curieuse de savoir ce qu'il pourrait bien me proposer. Ensuite la conversation dérive sur ses partenaires et leur couleur de cheveux. « Tu t'enfonces tu sais ? Parce que dire à une femme qu'elle n'est plus très jeune c'est risquer de la vexer pour l'éternité. » Ce n'est pas mon cas, mais je pourrais, parce qu'à vrai dire j'accepte plutôt bien mon âge, ce n'est pas comme si j'avais le choix de toute façon. Mais bon, c'est vrai que sa tournure de phrase aurait pu en vexer plus d'une. Il me dit qu'il y pensera demain à mon éventuelle nomination. Je souris lorsqu'il parle de plan parce que ça m'amuse. « Oui j'ai un plan, un plan bien ficelé qui consiste à t'attirer dans mes filets, t'as oublié ?» Je fais référence à la conversation post prime avant la découverte de mon secret lorsque les images d'Harlow et Cameron m'avaient fait plus de mal que je n'aurais pu le penser. Quant au feutre. « Tu as la place sur ton visage, ce serait un peu du gâchis mais au moins personne ne pourrait y louper mon prénom. Pas même toi... » Oh oui, je me voyais bien écrire Everleigh en gros sur son front, très sexy en plus. Non mais n'importe quoi. Mais c'est vrai qu'ailleurs y'a pas trop de places, trop de tatouages, enfin non pas trop. Ma dernière solution lu plait bien, tant mieux c'est celle que j'étais plus susceptible de faire. « Oh tant mieux parce que je comptais rester là pour la nuit... » De toute façon il ne s'en serait pas rendu compte s'il dormait toujours. Et puis je peux me faire toute petite. J'ai l'habitude avec un partenaire aussi imposant que Myles. Il a une sacré carrure alors j'sais ne pas prendre beaucoup de places. Je pends l'initiative d'essayer de trouver son visage sauf que je ne le trouve pas du premier coup, mais honnêtement ma première crainte fut de lui mettre directement le doigt dans l'oeil. Une chance que je tombe d'abord sur son bras. Il ne dit rien, bon tant mieux. Je trouve son visage sur lequel j'ai posé ma main. Je me justifie mais ma réponse ne semble pas lui convenir. Je le sens sourire. C'est pas une excuse. C'est fou parce que justement c'est à son tour de se rapprocher, sa jambe heurte la mienne. Et sa main se pose sur mon dos. Je souris. « Oui, t'es déçu ? Tu voulais me réchauffer ? Tu peux toujours, j'ai froid encore... » Nouveau sourire. Je lâche son visage pour me faufiler un peu plus contre lui. Légèrement.

Spoiler:

- Oui mais tu risques de réveiller tout le monde et je ne suis pas sûr qu'ils apprécieraient tu vois... Oui évidemment il marque un point, évidemment qu'ils n'apprécieraient pas, ce serait un peu bizarre en plus de crier comme une groupie. J'suis pas une vraie fille à s'agiter devant un mal plutôt bien fait qui se dandinerait devant moi alors franchement hurler comme une groupie c'est un peu trop je pense. Je lui reproche sur le ton de la plaisanterie qu'il n'a pas daigné venir me voir de la semaine. On est presque samedi et il a fallut que je me faufile dans son lit par désespoir pour qu'on se croise. Il me demande de lui pardonner ça, je saute sur l'occasion, tout le monde l'aurait fait. - Hum, je peux te faire un bisou sur la joue... Oh bah oui j'en rêvais. « Si on avait neuf ans, oui je pense que j'aurais accepté avec joie. » Mais là non, j'en ai vingt-cinq de plus alors sa proposition aussi mignonne soit elle est un peu à revoir. - Ou un câlin si tu préfères. Oh bah oui ça ce serait déjà. « Je pourrais éventuellement te pardonner pour un câlin mais il a intérêt à être génial le câlin. »Ouais génial, rien que ça, je ne mets pas du tout la barre trop haute en plus. Ses partenaires viennent sur le tapis, il me dit a quel point elles étaient blondes et qu'elles avaient la vingtaine, tout en insistant sur le fait que je ne risquais rien moi. Tu penses bien. - Je n'ai pas dit que tu n'étais plus très jeune, j'ai dit qu'elles avaient la vingtaine, c'est pas la même chose. Tu es encore tout à fait jeune, ne t'inquiètes pas Mouais c'est ça, j'ai juste une dizaine bien tassé de plus. Un léger petit détail. « Ca va, tu t'es bien rattrapé. » J'suis pas susceptible sur mon âge déjà il a surtout de la chance. Mais bon étant donné que même ma fille approche la vingtaine ça allait être difficile d'y être également. L'idée d'un plan revient que le tapis, vous savez cette histoire de plan dont on avait parlé quelques semaines auparavant, deux si je ne m'abuse. Il a totalement oublié. Bah tiens. - Ah oui, c'est vrai... Bon j'avoue, j'avais peut-être oublié. Mais ça veut dire que tu es douée, c'est un compliment j'imagine. Plus douée que lui c'était certain en tout cas. « Zut, j'aurais dû me taire, peut être que mon plan aurait fonctionné et dans trois jours tu aurais pu me déclarer ta flamme en direct pendant le prime, on aurait demandé à un prête de venir pour bénir notre union et au moment la semaine prochaine, on serait entrain de consommer notre amour en toute légalité. » Et je me dis qu'avec un plan pareil il va finir par quitter son propre lit et prendre ses jambes à son cou. C'est certain. Non mais je vous jure. - Mon visage ? C'est sûr que là, ce sera très clair ! Oui sauf que ça ne fonctionnerait pas. « Oui mais non t'oublie un détail je ne suis pas possessive, je ne suis même pas jalouse donc on laisse tomber. » J'étais sur le point de dire que je ne m'appelais pas Mado mais ce serait un peu abusé, laissons la, là où elle est. Ce n'est pas le moment de l'évoquer alors que nos corps se rapprochent, que Fitz me sert dans ses bras puisque je lui ai dit que j'avais froid, peut être que c'était un petit mensonge mais ce n'est si dramatique entre nous. J'ai passé mes bras autour de lui pour être plus près encore, un peu comme sur le balcon. J'ai ma tête niché contre son cou. Est-ce que c'est mieux comme ça ? Oui sans doute. Le contact est agréable, l'odeur de sa peau me fait tourner la tête. « Oui ça va un peu mieux. » Je murmure avant de déposer naturellement des bisous contre son cou, sa mâchoire, tendrement.