+ mickey
La semaine était passée rapidement, dans le fond. Et ce n'était peut-être pas plus mal ainsi. Elle aimait penser que la semaine à venir serait bien mieux que celle qui venait de s'écouler. Ce n'était pas non plus comme si ces quelques jours avaient été invivables et qu'elle aurait préféré rester sous ses couvertures, à somnoler durant tout ce temps. Non, ça s'était plutôt bien passé. Une semaine normale. Ouais, c'était ça qui la dérangeait. Que ça ait été normal. La bonne vieille routine. Les petites habitudes qui s'installaient. Elle détestait ça. Et si elle s'ennuyait, c'était pire encore. Parce que l'ennui était une chose relativement insupportable, quand même, il fallait l'avouer. Un peu comme le pichet d'eau vide quand on veut s'en servir, comme les grincements de portes en plein milieu de la nuit, comme les blagues terriblement nulles. Bref, c'était chiant et elle n'aimait pas ça. C'était même inadmissible qu'elle passe autant de temps à s'ennuyer. Comment était-ce possible ? Non, elle refusait. Alors elle se fit la promesse que la semaine suivante serait bien plus intéressante et divertissante. Oui, elle ferait en sorte que tout aille pour le mieux. En attendant, avant de pouvoir passer à une nouvelle semaine, il fallait survivre à un nouveau prime. Prime qui commencerait d'ici quelques heures. Ce qui voulait dire qu'elle devait dès à présent se préparer, histoire de bien prendre le temps pour cela. Puisque, oui, ça prenait tout de même de longues, très longues minutes. Sans compter non plus le fait qu'elle devrait dîner avant de se rendre sur le plateau donc elle faisait bien de s'y prendre à l'avance. Ainsi donc, venant tout juste de terminer sa douche, emmitouflée dans son peignoir, elle se rendit devant l'un des miroirs et commença à brosser ses cheveux. Bien entendu, elle n'était pas stupide et savait parfaitement que d'autres candidats allaient débarquer à leur tour. Oui. Dans le meilleur des cas, elle aurait juste préféré que ça ne soit pas Mickey qui arrive avant tous les autres. Mais bon, ce n'était pas comme si elle avait à lui adresser la parole, n'est-ce pas.

La douche était un élément agréable de son quotidien. Elle aimait bien. C'était sympa. Et rien de mieux que cette sensation d'être toute propre une fois sortie de la cabine de douche. Non, vraiment, elle adorait. C'était une bonne chose, n'est-ce pas. Quelle galère ça devait être pour ceux qui avaient peur de l'eau hein. Les pauvres, même. Ça devait être sacrément pénible. Oui. Heureusement que rien de tout cela la concernait hein. Non, vraiment, que les gens gardent leurs problèmes, elle n'en voulait pas. Ouais, d'accord, ça semblait logique. Soit. Elle se trouvait devant le miroir, brosse à cheveux en main, en train de s'occuper de sa longue chevelure mouillée lorsque Mickey débarqua. Elle n'allait pas lui parler. Ils s'étaient bien mis d'accord sur le fait qu'ils n'avaient rien à se dire. Puisqu'il ne pouvait pas accepter sa personnalité, qu'elle était une pauvre copie de son ex-femme et qu'elle n'avait pas changé pour lui, vous voyez. Pas besoin de s'attarder davantage sur une amitié qui n'aurait sans doute été qu'à sens unique. Ce n'était pas un souci, elle savait se taire lorsqu'elle n'avait pas envie de parler. Ou qu'elle n'avait rien à dire. Cela dit, elle regarda Mickey lorsqu'il crut bon de s'approcher d'elle pour... pour quoi, au juste ? Elle faillit lui poser la question, fut devancée de peu par ses explications. Poussière. Douche. Donc elle devait dégager. Ah. Bien sûr. Puisqu'il n'était pas comme tout le monde, qu'il devait s'approprier la salle de bain et que, mieux encore, elle devait faire ce qu'il souhaitait. Oui, c'était ainsi que ça marchait, apparemment. Ça se voyait qu'elle était toujours agacée par leur dispute qui avait eu lieu il y a plusieurs jours à présent ? Hm, oui, peut-être. Elle soupira, ne pipa mot. Et là, acte impardonnable, elle reposa sa brosse à cheveux et se dirigea jusqu'à la porte, sortant de la pièce sans plus attendre avant d'aller jusqu'à sa chambre et... hm, oui, bien sûr. Elle fronça les sourcils. Depuis quand faisait-elle ce que Mickey voulait qu'elle fasse ? Non, vraiment, elle avait dû être déconnectée de son corps pendant une minute pour agir ainsi, ce n'était pas possible. Alors elle fit demi-tour. Déterminée, le visage fermé. Pas que pour l'emmerder, pas que par esprit de contradiction. Elle pouvait encore agir comme bon lui semblait. Et si elle voulait être dans la salle de bain, elle y serait. C'est tout. Qu'il le veuille ou non. Elle poussa la porte et retrouva l'endroit qu'elle avait occupé quelques secondes plus tôt, sans prêter davantage d'attention aux agissements du brun. « Moi, j'apprécierais qu'on m'appelle 'votre majesté', je voudrais savoir faire le grand écart et j'aimerais vivre sur une autre planète. Mais comme tu peux t'en douter on n'a pas toujours ce qu'on veut dans la vie. » Enfin, elle, si, en général, elle faisait bien en sorte d'obtenir ce qu'elle désirait mais elle était un cas à part, une exception à la règle, vous voyez. Oui. Alors il ne restait plus que deux solutions à Mickey. La première : tenir en place et attendre qu'elle décide de quitter les lieux. La deuxième : prendre sa douche malgré qu'elle se trouvait là. Il pouvait se rassurer, elle n'allait pas le mater. Elle en avait vu d'autres. Ça ne serait clairement pas la première paire de fesses qu'elle verrait dans sa vie. Non, parce que, déjà qu'elle ne pouvait pas le toucher mais alors maintenant, elle ne pouvait même plus le regarder ? Les restrictions se faisaient de plus en plus présentes. Et elle n'aimait pas qu'on l'empêche de faire quoi que ce soit. Même quelque chose qu'elle n'avait pas envie de faire. Si bien qu'il allait devoir endurer la présence d'Emmeline, c'est tout.

Pourquoi avait-elle l'impression que quoi qu'elle dise, quoi qu'elle fasse, elle perdrait toujours ? Si elle agissait comme le voulait Mickey alors elle n'était plus pleinement elle-même. Si elle était elle-même alors elle risquerait de s'énerver. Puisque son comportement était énervant. Elle savait qu'elle ne devrait pas prendre autant cette histoire à cœur, cela dit, c'était toujours ce qui se passait lorsqu'elle commençait à tenir à quelqu'un et que, paf, on lui renvoyait en pleine gueule que sa personnalité avait un côté insupportable. Puisque c'était ça, l'idée dans le fond, n'est-ce pas. Alors, ouais, ça ne faisait pas que du bien d'entendre de telles choses. Et, oui, ça l'agaçait profondément. Mickey avait le don de l'agacer, c'est tout. Et le pire, c'est qu'il s'attendait à ce qu'elle agisse comme il le dictait, comme si c'était totalement normal que tout le monde réagisse positivement à ses petits ordres. Et puis quoi encore ? Hors de question. C'était hors de question qu'elle quitte cette pièce pour lui laisser sa place. Elle devait se préparer, elle aussi. Alors, non, il n'obtiendrait pas ce qu'il désirait. Même si, en temps normal, tout se passait comme il voulait. Un enfant pourri gâté ? Ah, peut-être bien. « Eh bien, tu vas enfin savoir ce que ça fait de ne pas obtenir ce que tu veux ! Quelle nouvelle expérience excitante, tu ne trouves pas ? » Peut-être que son grand sourire laissait comprendre que ses paroles étaient légèrement ironiques. Peut-être, oui. Tant pis, ça ne la dérangeait pas de faire un peu d'humour noir. Au contraire. Et puis, il pouvait bien insister, elle s'en fichait. Elle ne bougerait pas. Plus il lui demanderait, plus elle aurait envie de rester. Même si elle pourrait, c'est bien vrai, trouver d'autres miroirs dans ce chalet, ça ne changeait rien. Elle était têtue, il pouvait toujours essayer, il se cognerait à un mur. « Tu crois sincèrement que je vais transporter tout ce dont j'ai besoin jusqu'à la salle de sport ? Que je vais me promener à moitié nue dans tout le chalet ? Et que je vais m'habiller dans la salle de sport ? » Il l'avait bien regardée, là ? Hors de question qu'elle se déplace jusqu'à une autre pièce. Elle était là, elle y était bien. Et pour ajouter un commentaire totalement puéril : elle était arrivée avant lui, c'est tout. Alors il pouvait toujours rêver. Non mais sérieusement, elle ne comptait pas se promener en peignoir dans toute la propriété, avec tout son bordel sous le bras. Elle ne le ferait pas. Ce n'était même pas qu'elle ne pouvait pas, puisque avec un peu de bonne volonté, elle pourrait amplement, elle n'en avait juste pas envie. Juste pour ne pas donner à Mickey ce qu'il voulait. C'est tout. Il n'avait plus qu'à prendre sa douche en craignant le regard d'Emmeline. Ou bien, il n'avait qu'à craindre la fameuse poussière qui s'était déposée sur lui. Elle s'en foutait. Et puis, c'était un excellent test, elle trouvait. Oh que oui. Elle avait même hâte de savoir ce qu'il allait choisir.

Il était parfois agréable de sortir du quotidien, des habitudes afin de tester quelque chose de nouveau, d'inédit. Dans le cas de Mickey, cette chose serait de ne pas obtenir ce qu'il souhaitait, de ne pas avoir le dernier mot. Une véritable épreuve, elle n'en doutait pas. Oh et quelque part, elle doutait qu'il apprécie réellement ça. Eh bien, tant pis pour lui ? Oui, voilà. Elle était déterminée à ne pas lui accorder cette faveur, de toute façon. Ça ferait peut-être un peu trop gentille de sa part. Déjà qu'elle gardait pour elle les confessions de l'autre jour, c'était déjà pas mal, non ? Pourquoi continuait-il à lui demander des trucs hein ? Et le pire ? C'est qu'elle avait l'horrible impression que quoi qu'elle fasse, elle se tromperait. C'était ça qu'elle détestait tant, qui la dérangeait tant. Puisque peu importe sa réaction, elle ne serait pas jugée comme il faut. Elle serait jugée tout court. Par Mickey. Par tout le monde. Et elle détestait ça. Ce n'était même pas tant que ça le fait de savoir qu'on allait poser une étiquette sur sa réaction, c'était juste savoir que... comment l'expliquer ? Si elle agissait comme il le souhaitait, donc en partant, en étant gentille comme elle l'était si souvent, il obtiendrait ce qu'il souhaitait. Donc elle aurait été sage et docile. Si elle lui refusait, elle allait passer pour la vieille mégère qui n'était là que pour emmerder Mickey jusqu'au bout. Donc elle n'était plus elle. Donc elle devenait comme tous les autres. Et quoi qu'elle fasse, de toute façon, c'était se conformer à Mickey et à ses désirs. Et ça, elle détestait ça. Puisqu'elle n'était plus libre du tout de ses mouvements. Était-ce compréhensible ? Pour la rousse, ça l'était. Sans l'ombre d'un doute, ça l'était. Alors elle était piégée. Ni plus, ni moins. Situation de merde. Voilà pourquoi elle détestait tant les disputes. Parce que, quelque part, c'était comme attendre quelque chose d'elle. Et ça, elle lui avait dit, elle n'aimait pas ça. Si bien qu'elle ne savait pas comment elle devait agir, ce qu'elle devait faire. Arg, elle allait finir par s'arracher des cheveux. Elle n'en montrait rien, bien sûr. Elle ne souhaitait surtout pas montrer ce qu'elle pouvait ressentir. Ça serait comme dire qu'elle était peinée de leur dispute et que cela la perturbait, vous voyez. D'accord, c'était le cas, mais était-ce nécessaire pour autant qu'il soit au courant ? Que qui que ce soit sache ce qu'elle pensait ? Non, bien sûr que non ! Elle se contenta de hausser les épaules aux paroles de son camarade. Il avait raison. Quoi qu'il dise, elle ne le laisserait pas en paix. Et elle détestait aussi ce côté prévisible de la chose. Elle détestait beaucoup de choses, dans l'immédiat. Soit. Finalement, ce n'était pas si difficile que ça, n'est-ce pas. Puisqu'il décida de se dévêtir. Eh bien, voilà ! Comme quoi, il lui suffisait d'avoir un peu de bonne volonté pour parvenir à faire ce qu'il n'avait pas envie de faire. Oui, oui, oui. Ça aurait valu le coup qu'elle dégage, alors qu'il pouvait tout aussi bien se déshabiller dans son dos. Non, franchement, elle ne voyait pas pourquoi il avait fait autant de chichis pour si peu. Et voilà qu'il continuait ses réclamations en lui ordonnant de se décaler. Bah voyons. Comme si elle allait le mater via le miroir pour ne pas en rater une miette, vous savez. Elle roula doucement des yeux. « C'est vrai que je suis tellement attirée par toi que je risquerais d'être toute émoustillée en te voyant dénudé. » souffla-t-elle doucement, en une touche d'ironie. Non mais qu'est-ce qu'il ne faut pas entendre, franchement. Il pouvait se rassurer, elle n'était pas du genre à espionner les gens sous la douche. Enfin, si, peut-être Fitz ou Peyton, vous voyez. Mais ça, ça devait être à peu près toutes les femelles du chalet qui le faisaient donc bon... Et là, une musique se fit entendre. Pas n'importe laquelle, une qui était spécialement choisie par Cupidon. La musique sournoise de Cupidon. Celle dictant que, à l'entente de cette chanson, les candidats devaient embrasser la personne la plus proche. Et bien sûr, Mickey était encore le candidat qui était le plus près d'elle. Bien sûr, bien sûr, bien sûr. « Oh, tiens, Cupidon a décidé de se foutre de nous, aujourd'hui. » Il n'y avait pas d'autres explications, de toute évidence. On pouvait dire qu'il savait choisir son moment hein, l'angelot. C'était vraiment pour se foutre de la gueule du monde, il n'y avait pas d'autres possibilités. « Je suppose que ça ne te dérange pas de perdre de l'argent... » Puisqu'il avait déjà prouvé auparavant qu'il ne souhaitait pas la toucher. Et puisque ses petites insinuations douteuses l'avaient fait paniquer, elle doutait qu'il se hasarde à échanger un baiser avec elle. De toute façon, elle n'en avait pas la moindre envie. Désolée, ses lèvres étaient réservées aux personnes appréciant sa personnalité.

Oui, elle faisait de l'ironie. Puisque c'était encore la façon la plus simple pour répondre aux commentaires toujours si agréables de Mickey. Que pourrait-elle faire d'autre ? Ne rien dire, laisser couler, quitte à se laisser faire ? Ou bien, elle pouvait simplement s'énerver et répondre de façon d'autant plus crue et agressive. Non, vraiment, elle ne savait pas quelle solution était la meilleure. Alors, dans le doute, elle tentait cette petite touche d'ironie, afin de pouvoir répondre à ses commentaires sans pour autant être plus méchante qu'elle ne devrait peut-être l'être. Elle ne savait pas. Cela dit, même si elle usait d'un tel ton, cela ne voulait pas dire pour autant que ça laissait le droit à Mickey d’interpréter ses dires comme bon lui semblait. Elle n'avait jamais dit qu'il était repoussant. Ou qu'il n'avait rien pour lui. Qu'il ne se victimise pas trop non plus hein. Et c'était quoi cette espèce de réplique concernant Cameron ? Elle devait le prendre personnellement ou... ? Non, elle ne voyait aucune raison d'être vexée par ces paroles. De nouveau, elle leva les yeux au ciel. « Cameron m'attire tellement que je rêve de lui toutes les nuits, c'est vrai. » fit-elle, d'une voix blasée. Il ne comprenait rien, c'est tout. « Tu interprètes tellement mal ce que je dis. » Oui, c'était sa faute, évidemment que c'était sa faute. Elle ironisait, certes. Est-ce que cela voulait alors dire qu'elle pensait le pire de lui et qu'elle dénigrait son physique ? Non et encore non. Tout n'était pas tout blanc ou tout noir. Elle ne faisait que miser sur l'ironie quand il disait qu'elle allait forcément le regarder. De là à en déduire qu'elle le trouvait repoussant, il y avait quand même un pas. Soit. Peu importe ce qu'elle disait, de toute façon, il penserait sans doute tout ce qu'il voulait. Il semblerait qu'ils étaient aussi têtus l'un que l'autre hein. Ils camperaient sur leurs positions, peu importe ce qui pouvait se passer. À ce rythme-là, ils n'étaient pas réconciliés tout de suite. Quoique, ce n'était pas vraiment dans les plans d'Emmeline jusque-là. C'était peut-être con mais elle était blessée. Tout simplement. Et quand elle l'était, elle n'était pas toujours gentille, il fallait l'avouer. Alors, oui, elle était peut-être d'une humeur qui n'était pas sa meilleure, peut-être qu'elle n'était pas très conciliante ou compréhensive, mais elle faisait de son mieux. Et c'était déjà pas mal. Cupidon décida alors d'être chiant. Et bien comme il faut. Il aurait pu faire tout et n'importe quoi mais non, il lança sa foutue musique qui obligeait les deux candidats à partager un baiser. Comme si c'était ce qu'ils voulaient, autant l'un que l'autre. En tout cas, ce n'était pas vraiment ce dont Emmeline avait envie, là. De toute façon, Mickey n'en avait pas envie non plus. N'est-ce pas ? En tout cas, elle aurait pensé qu'il refuserait gentiment l'invitation de l'angelot et qu'il se contenterait de se doucher. Eh bien, non. Non, non, comme par hasard, il était décidé à ne pas perdre davantage d'argent. Évidemment. Elle n'allait pas faire le premier pas, en tout cas. Ni le deuxième, en fait. Qu'il se débrouille. Elle, elle s'en fichait pas mal, de perdre de l'argent. Sa cagnotte se portait plutôt bien, sans pour autant avoir aussi bonne mine que d'autres. Non, ça ne l'inquiétait pas, cette histoire d'argent. Alors s'il n'avait pas souhaité prendre ce risque, ce n'était pas elle qui aurait pris l'initiative. C'était gentil de sa part, ça, n'est-ce pas. Elle ne le poussait pas en dehors de sa zone de confort, elle restait à une distance raisonnable de lui, elle ne le regardait même pas. Non, honnêtement, elle se trouvait terriblement gentille. Soit. Docile, elle se laissa faire, se retourna vers lui, ne bougea pas lors du contact de leurs lèvres. Franchement, c'était stupide de la part de Cupidon. Tous ces baisers qu'il réclamait ne voulaient rien dire. Ce n'était que des lèvres qui se touchaient, rien de sulfureux, rien de spécialement agréable. C'était vraiment inutile de demander de telles choses aux candidats. D'autant plus que, dans le cas présent, ce baiser était presque gênant. Elle fit attention à ne pas le toucher davantage, leurs lèvres liées étant largement suffisantes. Non, vraiment, elle était gentille de ne pas se jouer de lui. Ouais. Et une fois le contact rompu, le brun lâcha exactement la réplique à ne pas dire. Il se sentait encore plus sale ? Donc, autrement dit, en plus d'avoir une personnalité qui ne lui convenait pas, en plus de ne pas avoir changé pour lui, en plus d'être supportable et tout le reste, voilà qu'elle était sale ? Qu'elle le faisait se sentir encore plus sale parce qu'ils avaient échangé un baiser ? Ce que c'était agréable à entendre, vraiment, c'était dingue. Là, on pouvait dire qu'elle était d'autant plus blessée. « Merci d'avoir partagé ce commentaire, Mickey, j'apprécie. » Pas d'ironie, pas de sarcasme, elle avait dit cela d'une voix plate. Ouais, elle savait, les troubles de monsieur lui faisaient dire une chose pareille. Cela dit, ça ne pouvait pas être agréable à entendre et clairement, elle n'allait pas sourire et acquiescer et faire comme si de rien n'était alors qu'il venait ni plus ni moins de dire qu'elle était dégoûtante au possible. Sympathique. Non, vraiment, elle adorait. Elle était vexée pour de bon, là, clairement. Qu'il ne l'apprécie pas, d'accord. Qu'il la compare à son ex-femme, elle pouvait encore l'accepter. Qu'il dise ne pas la supporter, ça commençait à l'agacer. Mais alors qu'il lui dise une chose pareille ? Elle avait bien fait de se lever ce matin hein, c'était clair. Pff. La rousse se retourna à nouveau, faisant dos à Mickey, qui, elle le supposa à l'entente des bruits de l'eau s'écrasant au sol, était sous la douche. Adorable comme elle l'était, elle ne se plaça même pas devant le miroir. Elle était trop gentille. Bien sûr qu'elle était trop gentille. Elle termina de brosser ses cheveux, les laissant sécher. Et là, elle eut envie de se retourner, de balayer la pièce des yeux afin de trouver sa tenue, qu'elle avait précédemment déposé non loin de là. Sauf que si elle faisait ça, elle risquerait de voir Mickey et il risquerait de péter un plomb, vous savez. Autant éviter qu'une telle chose arrive, elle n'était pas certaine de réussir à le supporter, là. Alors elle préféra communiquer son envie de s'habiller. C'était encore plus simple. « Si tu pouvais te dépêcher... » Parce qu'elle avait des choses à faire, vous voyez. Déjà qu'elle lui laissait toute la liberté de se doucher alors s'il pouvait se dépêcher le derrière, ça serait vraiment parfait. Parce que patienter ne faisait pas vraiment partie de ses principaux centres d'intérêts.