Je fixais intensément la tapisserie, ça faisait quoi : une heure ? deux heures que j’étais plantée là. Je n’en savais rien et pourtant je restais comme clouée au sol, éblouie par la beauté de celle ci. En deux semaines, je n’avais jamais réellement pris le temps d’observer, d’apprécier, les œuvres que pouvaient receler le Nid. Mieux vaut tard que jamais après tout. J’étais simplement entrain de descendre les escaliers pour aller prendre un petit déjeuner après une escale sous la douche et paf. Je me retrouvais ici.
Quelques minutes après, je reculais de quelques pas, me calant simplement contre la rampe, pensive, contemplant les deux jeunes filles aux mains entrelacées. Puis l’énigme de la maison défila dans ma tête et je souriais. Ouais ca prenais finalement son sens ce long charabia… n’empêche qu’il fallait être fin observateur. Et je repartais pour un tour : perdue dans mes pensées.

Je sortai de ma chambre, ou plutôt la chambre que je partageais avec une moitié des habitants et me dirigeai vers le rez-de-chaussée pour aller faire un plongeon en cette fin de soirée. Je passai par la salle de bain et attrapai ma serviette avant de sortir puis dévalai une série de marches en tenue plutôt légère. C'est alors que j'aperçue sur le premier palier, l'"ennemie" public numéro 1 dans ma tête, Rusty ! Bien sûr, je ne suhaitais pas sa mort hein, faut pas déconner, je décidais donc de ne pas la pousser dans l'escalier. Non non, l'idée ne m'avait pas du tout traversée l'esprit. Je descendit donc quelques marches avec un pas silencieux et me posta derrière elle. Contemplant le mur, elle ne m'avait surement pas entendu et donc mes paroles furent un effet de surprise pour elle. Je regardais le bas des marches et lançai : " Tu penses qu'on arrive indemme si on tombe en bas ? Ou alors il doit peut-être y avoir plusieurs façons tu sais .. Une méthode pour se casser une jamabe, une autre pour mourir direct en se fracassant le crâne. Tu veux essayer ? Tu fais le cobaye et je te pousse ? " Bien sûr, c'était ironique mais le pire c'est que je prenais un air très sérieux, si ça continuait je lui ferait véritablement peur.

Je n’avais pas l’impression de prendre tant de place que ca dans l’escalier, disons qu’il y’avait largement la place de passer sans m’emmerder. Cependant, certains ne l’entendaient pas de la même oreille. « Tu penses qu'on arrive indemne si on tombe en bas ? Ou alors il doit peut-être y avoir plusieurs façons tu sais .. Une méthode pour se casser une jambe, une autre pour mourir direct en se fracassant le crâne. Tu veux essayer ? Tu fais le cobaye et je te pousse ? » Dit donc une voix à côté de moi puis je vrillais mon regard vers la personne. Tiens donc, Poppy. Poppy qui arborait un air dès plus sérieux. Et j’arquais un sourcil en la dévisageant. Elle avait craqué or what. A moins que ce ne soit sa pseudo-vengeance qu’elle m’avait sorti la dernière fois lors des nominations. En tout cas, si c’était ça, ça manière de se venger : me pousser dans les escaliers pour me fracasser le crâne comme elle le disait si bien.. eh bien, laissez moi vous dire que c’était de bas étage. Assez minable même, j’aurais préféré une vengeance digne de ce nom et non pas une vulgaire mesquinerie. Elle me paraissait pourtant à la hauteur. Bref. Tout ça pour ça alors qu’au final elle était restée, évidemment. Passons. Mes traits de poupée se crispèrent alors que je continuais de l’observer avec mon air distante, froide, presque indifférente. Après l’avoir passé sous rayon x, de haut en bas, je reportais mon visage vers la toile. « Et sinon à part dire des conneries, tu sers à quoi dans la vie » lâchais-je ensuite, croisant les bras sur ma poitrine, ne prenant pas la peine de lui répondre. Ouais entre ceci et son annonce de vengeance de la dernière fois, y'avait du niveau. Et puis, si elle voulais savoir ce que ca faisait de tomber des escaliers qu'elle essaie elle même . Ainsi, je manifestais donc un non catégorique à sa proposition. Qu’elle me touche tiens.

Teuuuh ! Elle n'était même pas joueuse, un simple test, rien de plus, juste pour voir si ma théorie pouvait se vérifier. Savoir ce qui se passait si on poussait à droite, de même à gauche ou encore si le cobaye se faisait retourner pour s'écraser de pleine face contre les marches. Beaucoup d'hypothèses se révèlaient intéressantes finalement, au fur et à mesure ques les idées germaient. Je prenais une pose songeuse, n'attendaient même pas quoique ce soit d'une blonde de cerveau qui était à côté de moi. C'était vous dire son activité passionnante, elle admirait le mur : cela mériterait presque des applaudissements. En tout cas, ces yeux étaient désormais dirigés sur moi d'un air froid et plutôt grimaçant, ils me lançaient presque des éclairs, c'est pour dire. Je lui fit un grand sourire et lui tapota l'épaule comme à une gamine de 6 ans. " Mais t'inquiète, je le ferrais pas, c'est quand même plus discret si je t'étouffe avec ton oreiller pendant ton sommeil, deux fois plus de surprise et presque indolore pour toi qui rêveras. " Oups, bizarrement ça ne la faisait pas trop rire elle, c'était étonnant pour quelqu'un avec un nom aussi clownesque. " Moi, dans la vie, c'est une bonne question ... Je suis marchande de glace les lundis et mardis matin, cireuse de chaussures un mercredi sur 2 dans une boutiques qui vend des babouches. Le jeudi et le vendredi, je loue des DVD pornographiques à domicile tandis que le samedi je fais la quête de monnaie sur les trottoirs et le dimanche je décuve de la fête de la veille au soir. Tu vois, comme quoi j'ai peu de temps pour moi et mes conneries à raconter. "