Mado n'était pas ce que l'on pouvait appeler une "bonne cuisinière". S'il est vrai qu'elle se débrouillait généralement pour ne pas rater ce qu'elle préparait, elle n'en avait pas pour autant un si bon niveau que ça, et ne se risquait généralement qu'à préparer des choses dites "élémentaires". A Paris, elle ne se foulait globalement pas pour tout ce qui concernait les repas, et avait tendance à inciter tout le monde à manger équilibré, soit des choses qui ne demandaient généralement pas beaucoup de préparation. Au sein de cette aventure, pourtant, il était plus commun de manger un peu n'importe quoi, mais jamais grand chose de très élaboré non plus. Autant dire que ça n'était pas au sein de ce nid qu'elle avait pu s'améliorer un tant soit peu et s'essayer à des choses plus abouties. Et c'était peut être la chose qu'elle regretterait le plus, justement. Bon, d'accord, pas du tout. Il était plutôt probable qu'elle n'en ait pas grand chose à faire en sortant d'ici, mais puisqu'elle était encore là, et que le hasard avait bien fait les choses en l'incitant à se rendre dans la cuisine en cette fin de matinée, disons qu'elle allait peut être pouvoir tenter quelque chose, une recette un peu plus recherchée. Enfin, c'était vite dit, car techniquement elle ne connaissait pas de recettes du genre. Alors disons qu'elle allait en inventer une, créer un plat un peu "fourre-tout" et prier pour que ce soit mangeable, au final. Ainsi, la jeune femme ouvrit le frigo et en sortit un certain nombre d'aliments. Des légumes, principalement. Mais aussi de la crème, sans trop savoir pourquoi. Toujours est-il qu'elle se munit d'une poêle, qu'elle alluma, et où elle versa certains aliments, très aléatoirement, sans trop savoir ce que ça pourrait donner. Et c'est à ce moment là qu'entra Peyton. Ah, il tombait bien mal, lui. Parce que Mado cuisinait, et que ça pouvait être dangereux. « Si j'étais toi, je resterais à distance car quand j'improvise un plat, il est toujours recommandé d'instaurer un périmètre de sécurité. » Elle ne disait pas ça pour dramatiser, hein. Simplement, si un bout de tomate foutait le camps et lui arrivait dans l’œil, il ne faudrait pas venir pleurer, hm. En attendant, elle se tourna davantage vers lui, et lui sourit, étant naturellement heureuse de le voir. « Je t'ai vu discuter avec Mason, dimanche soir. Il doutait beaucoup et avait besoin d'être rassuré, et je présume que grâce à toi, il l'est désormais. » Et elle s'en réjouissait, car elle se souvenait de sa discussion avec Mason, celle concernant Peyton et le fait qu'il puisse la préférer à lui. Si Peyton avait rassuré le jeune homme, c'était assurément une bonne chose. Après tout, Mado avait dit à Mason que le mieux serait encore qu'il voit ça directement avec lui, ce qu'il avait sans doute fait donc.

Onze heures, presque midi. L'heure exacte à laquelle mon estomac se réveille et me crie de la nourrir. J'aurais aimé faire comme si je ne l'avais pas entendu et ne pas bouger mon noble fessier , vous savez à quel point je peux être paresseux, mais j'ai bien peur que ce bruit puisse énerver les autres habitants de ce lieu et ce n'est pas ce don j'ai envie. Ce n'est quand même pas à ce stade de l'aventure - oui, je ne suis plus dans l'aventure mais tout le monde m'a comprit- que je vais me mettre les gens à dos pour si peu. J'ai quand même jamais eu de problème avec les autres dans ce nid, ça ne va pas commencer maintenant. Obéissant, j’obtempère et décide de céder à ce capricieux. Ce que j'aime pas quand il se montre si désobéissant en public, je n'aime pas ne pas maîtriser mon corps. Je quitte donc le canapé dans le silence le plus total, je le trouve d'ailleurs absurde ce soudain silence. Il n'y a presque plus d'habitants et c'est très vide à mon goût. Trop vide sans doute. Ouais je sais, étonnant qu'un mec comme moi puisse dire cela. On sait tous à quel point je détestais les gens avant de venir ici. On peut clairement dire que Fake Lover m'a ouvert les yeux et ça, ça fait plaisir. Pénétrant dans la cuisine, une présence dans la pièce ne m'est pas du tout inconnue et pour cause, il s'agit de Mado. Ma Mado quoi. Enfin, c'est aussi un peu celle d'Ezra, de Fitz et de Bob, je l'admets. « Si j'étais toi, je resterais à distance car quand j'improvise un plat, il est toujours recommandé d'instaurer un périmètre de sécurité. » me prévient-elle directement. Surpris, je recule d'un pas et la fixe un moment. Je me demande soudainement si la française est sérieuse ou non. On ne peut quand même pas être un tel danger en cuisine ? Si moi j'ai réussis à faire des pâtes sans mettre le feu, tout le monde peut le faire. J'avais quand même jamais touché une poêle de ma vie avant mon arrivée ici. Je pense être l'un des plus novice dans ce domaine mais je me garde bien de le dire. J'pense que seule Emmeline a déjà pu goûter à ma cuisine et elle avait eu de la chance, c'était pas trop mauvais grâce aux fiches réalisées par mes soeurs. Bon, je décide quand même de me rapprocher un peu, je trouve ça idiot d'être si éloignés alors que nous nous situons dans la même pièce. « Je suis prêt à prendre des risques ! Mate un peu l'aventurier que je suis. » Articulais-je alors en faisant un pas et puis un autre. Prévoyant, j'attrapais quand même le couvercle d'une casserole qui traînait là, j'pense que c'est pas une si mauvaise chose que les habitants soient un peu bordélique parce que j'ai trouvé de quoi me défendre en cas d'attaque. « Hum ... Ce sera mon bouclier. » Je le poste devant moi, pour lui montrer la façon dont je m'en servirais en cas de besoin. Je laisse seulement dépasser mes deux iris. «On sait jamais. » Cru-je bon d'ajouter tout en baissant mon bouclier. Ainsi armé, je ne risquais plus rien je pense. « Je t'ai vu discuter avec Mason, dimanche soir. Il doutait beaucoup et avait besoin d'être rassuré, et je présume que grâce à toi, il l'est désormais. » Ha ouiiii, le cas Mason. Disons qu'il m'avait bien fait comprendre que mon rapprochement avec Mado ne lui avait pas vraiment plu. J'avais compris et je ne comptais cependant pas m'écarter de la jeune femme. Je les appréciais tous les deux. Quand une mère aime ses gosses, on lui demande pas de choisir et moi, je ne veux pas choisir entre mes différents amis. Je n'ai pas à me justifier auprès de l'un d'eux, du comportement que je peux avoir avec un autre. Je pense que ça ne regarde que moi. Mais Mason ... Mason, on sait tous qu'il est différent alors j'avais quand même tenu à lui expliquer qu'il comptait toujours autant pour moi. Qu'il était l'un de mes meilleurs amis et que je n'allais pas le laisser tomber de si tôt. « Oui, c'est vrai. Mason pensait que je te préférais à lui. Ce qui est absurde, je lui ai bien dis. Pas que je ne t'aime pas. Au contraire, vous êtes sans doutes les meilleurs amis que j'ai pu avoir tout au long de ma vie et je ne veux pas avoir à choisir. J'vous aime tous les deux moi. De façon différentes, parce que vous n'êtes pas les mêmes personnes. » Bref, je parle un peu trop. Je pense avoir tout dit sur le sujet. Je me penche donc finalement en direction des casseroles. « Tu cuisines quoi en fait ? » Parce que j'ai faim. Alors Mado, sois ma sauveuse et partage ! Amen.

Inconscient était assurément celui qui se pensait en sécurité dans une pièce où Mado était entrain de cuisiner, et plus encore lorsqu'elle ne savait pas du tout ce qu'elle préparait et qu'elle improvisait clairement un mélange des plus douteux. C'était un coup à y passer, clairement. Et Mado aurait beaucoup trop mauvaise conscience d'avoir causé la mort d'un innocent pour s'en remettre avant, au moins, l'heure suivante. Et personne ne voulait qu'elle culpabilise à ce point, n'est-ce pas ? Bien. C'est donc dans l'optique de le prévenir du danger qu'il courait que la jeune femme ne tarda pas à s'adresser à Peyton lorsque celui-ci pénétra dans la cuisine. Que personne ne se méprenne, elle était naturellement ravie de tomber sur lui aujourd'hui. Le problème, c'est simplement le fait qu'elle soit entrain de manipuler une poêle brûlante et des aliments qu'elle y plaçait d'une façon un peu trop hasardeuse pour être honnête, hm. Vraiment, elle ne voulait pas qu'il lui arrive quoi que ce soit. Alors même si elle aimait toujours avoir le jeune homme près d'elle et que la compagnie de celui-ci était toujours des plus agréables, elle ne put que lui suggérer de ne pas trop s'approcher, préférant sans doute imaginer le pire pour tâcher de l'empêcher de survenir. Mieux vaut prévenir que guérir, comme l'on disait si bien. Et clairement, Mado se passerait bien de jouer les infirmières si quelque chose de grave se passait. Ce serait alors de la faute de Peyton, et même s'il est certain qu'elle ne le laisserait tout de même pas souffrir sans se soucier de lui, il est clair qu'elle ne manquerait pas de lui rappeler qu'il ne pouvait s'en prendre qu'à lui-même. Voyez comme il se permettait justement d'approcher, alors qu'elle avait été claire, qu'elle lui avait dit que le danger était réel et qu'il ferait décidément mieux de se tenir relativement éloigné. Il se disait aventurier, et Mado ne put que ricaner à ses propos. « Quel courage ! J'en conclus donc que tu es prêt à risquer de perdre un œil, hm ? Oui parce que, je ne veux pas t’affoler hein, mais je t'assure qu'avec moi, ce sont des choses qui peuvent tout à fait arriver. » Non, elle ne voulait absolument pas l'inciter à s'enfuir en courant, simplement insister un tantinet sur le fait qu'il puisse véritablement être dangereux de rester dans les parages. Mais visiblement, il avait tout prévu, vu qu'il ne tarda pas à s'armer d'un couvercle de casserole. Oh, autant pour elle, alors. « Ah, c'est bien, tu as eu le bon réflexe. Avec ça, tu es sûr de ressortir de cette cuisine vivant, et je crois que ça n'est pas plus mal, quand même. » Parce que bon, il était quand même adorable comme garçon, et il serait dommage que le Monde perde quelqu'un comme lui. Donc oui, l'idée du couvercle de casserole, décidément, était bien trouvée. Toujours est-il que Mado ne tarda ensuite pas à lui parler de Mason. Il est vrai qu'elle avait vu Peyton discuter avec le jeune homme dimanche soir et qu'elle s'était doutée du sujet de leur conversation. Elle même avait discuté avec Mason l'autre fois et il n'avait pas compris que Peyton puisse ne faire aucune différence entre deux de ses amis. Ainsi donc, il était véritablement appréciable qu'il lui ait parlé. « J'ai essayé de le lui expliquer, mais je pense qu'il avait besoin que ce soit toi qui le fasse. Mason semble avoir terriblement besoin d'être aimé, et en l'occurrence, d'être celui qu'on aime le plus. » C'était peut être un peu dommage, car aux yeux de Mado, lorsqu'il s'agissait d'amitié, il n'était pas utile de chercher à savoir qui aimait plus qui. Peyton disait lui-même les apprécier de manière égale, et c'était une chose que Mado pourrait également dire de certaines de ses rencontres au sein du jeu. Pas de toutes, certes, mais de quelques amis. C'est alors que Peyton lui demanda ce qu'elle cuisinait. Alors ça, c'était la question à ne pas poser, clairement. « Oh, si seulement je savais » soupira-t-elle alors, en touillant son sordide mélange. « Si tu as faim, tu ferais peut être mieux de te réchauffer quelque chose, et de ne pas compter sur ma douteuse préparation, parce que j'y ai tellement mis de choses que je ne sais plus du tout lesquelles. C'est un peu un plat fourre-tout, donc le goûter serait peut être plus dangereux encore que de se tenir dans cette pièce alors que je cuisine. C'est dire. » A noter qu'elle était d'un optimisme déconcertant. Non vraiment, on n'avait pas du tout l'impression qu'elle était entrain de se demander si sa préparation n'était pas un peu radioactive sur les bords, hein.