L’hôpital abandonné. Je n’ai pas encore osé y mettre les pieds. Sauf pour le défi au prime. Non mais regardez, rien que de l’extérieur le décor est flippant. Cela ne donne pas envie de visiter l’intérieur. Mais la chose dont j’ai peur en vrai, c’est le noir. Et j’avais cru comprendre que régulièrement, les néons s’éteignaient, pour nous plonger dans l’obscurité. J’ai pu en avoir un avant gout dimanche matin. Or, sil y a bien un truc que je déteste, c’est me retrouver dans le noir complet. Je n’avais pas ce problème avant…Seulement depuis mes problèmes d’auditions, c’est quelque chose que j’ai beaucoup de mal à supporter. Mon ouïe me fait défaut, alors si en plus on me prive de la vue…Non non non. Pas étonnant que lors du prime j’ai traversé les lieux en quatrième vitesse. Bien désireuse de quitter l’endroit. Bon, je me suis prit un coin de table ou de je ne sais quoi en pleine jambe, et récolté un magnifique bleu, mais voilà. Alors allez savoir quelle mouche m’a piqué, quand en cette matinée, j’ai décidé de revenir sur les lieux. Je ne sais pas…La curiosité surement. Oui c’est ça. Parce que dimanche on ne peut pas dire que j’ai pu explorer les lieux et voir ce qu’ils cachent puisque justement on n’y voyait rien. Par contre, j’ose espérer que les lumières marcheront. Je passe donc le barrage de police, jusque là ça va, et rentre dans l’hôpital. Le choc est saisissant en arrivant. Tout est en bordel, le chaos complet. Des brancards renversés, les chaises, du matériel hospitalier…tout. Sans parler des horribles trainées de sang sur le sol, et des éclaboussures sur les murs. La seule chose qui manque, ce sont les cadavres. Eurk. On se croirait vraiment tout droit sortie d’une scène de film d’horreur. Ou d’une série style The Walking Dead. Flippant. J’aperçois alors une candidate au détour d’un couloir. De dos, une rouquine. Cela ne peut être qu’Odessa. Quant elle m’aperçoit, elle s’agrippe à mon bras, tremblante. Que lui arrive-t-il ? Elle a vu un fantôme ? « Dis moi que c’est toi qui a crié s’il te plait… » Crié ? Je n’ai pas entendu de cris moi. Bon d’un autre côté c’est possible qu’il y en ait eu un quand même. Mais clairement ça ne venait pas de moi. « Euh…oui c’est moi ? » La fille pas convaincue. Tentative de la rassurer mais à mon avis je suis grillée. Je me mets à crier alors. Oui comme ça. « Tu vois, c’était clairement moi… » Non non je ne suis pas folle. « J’aime bien crier comme ça juste pour le fun. » Alors, rassurée ?

C’est bizarre quand même d’avoir un lieu comme ça dans une émission de téléréalité. Quel intérêt ? Qu’est ce qu’on pourrait bien faire là dedans ? Tout est abandonné…Dégradé, plein de faux sang. Enfin j’espère faux sang. Vous pensez qu’ils seraient assez fous pour en mettre du vrai ? Non quand même pas. Ou peut être qu’ils ont égorgés les candidats des saisons précédentes, et c’est pour ça que certains on en entend plus parler. C’est parce qu’ils ne sont plus de ce monde maintenant. Hm bon sang, heureusement que personne n’entend mes pensées. En tout cas, je crois une rouquine sur ma route, Odessa. Ce n’est pas plus mal d’être accompagné ici. Elle est effrayée. J’essaye de la rassurer moi voyez vous, je suis gentille. Alors je me mets à crier. J’ai surement l’air d’une folle, mais soit. Qu’est ce que je ne suis pas prête à faire pour les autres halala. Sauf que malheureusement, cela ne semble pas marcher. Elle n’y croit pas. Zut. Moi qui pensais pourtant m’être montré assez convaincante. « Mais si c’était moi...C’est juste que j’ai plusieurs cris différents tu vois, j’aime bien varier… » Non mais bien sur, n’importe quoi. « Bon d’accord j’avoue. Mais je n’ai rien entendu personnellement. Tu es sure que tu n’as pas eu une hallucination auditive ? » Peut être, allez savoir. En tout cas je constate qu’elle n’a toujours pas lâché mon bras. « Je me demande ce que je suis venue faire ici... Tu es venue pour quoi toi ? Pour le décor ? C'est vrai que c'est charmant... » J’en viens à me demander la même chose. « Ouais, je pensais redécorer ma chambre dans ce gout là. Le rouge, c’est à la mode non ? » Bien sur, pour en faire une scène de crime. « Non mais la curiosité m’a poussé ici. Comme toi je suppose. Et puis je crois que j’aime avoir peur. J’adore les films d’horreur ! Pourtant je n’en mène pas spécialement large quand je les regarde… » Puis je suis du genre à faire des sursauts de deux mètres de haut quand un truc surgit soudainement à l’écran. Je peux même pousser des cris ouais. « Tu crois qu’un zombi va débarquer au détour d’un couloir ? » C’est une possibilité non ? Peut être on t’il poussé le bouchon, en engageant du personnel pour jouer des zombis effrayants ou autres monstres.

Oui bon, ma tentative pour lui faire croire que l’origine du cri vient de moi a lamentablement échouée. Mais ça partait d’un bon sentiment. « Si c’était une hallucination, je crois que je ferais bien de consulter tu vois… Donc je ne pense pas. Je pense qu’ils s’amusent à mettre des cris dans ce lieu déjà fort accueillant, histoire qu’on est vraiment envie d’y revenir, tu vois ? » Oui je vois bien. « Un peu comme ces lampes effrayantes dans notre chambre qui font des bruits bizarres » Je dors dans la chambre Dracula, avec une déco hm… Et surtout, il y a des lampes en forme de crâne humain, et de temps à autres, des bruits en sortent. C’est plutôt flippant parfois. J’évoque ensuite le fait de redécorer ma chambre dans la même ambiance que cet hopital. Quelques tâches de sang par ci par là, non ? Ce n’est pas une bonne idée ? « Le rouge oui, le sang non mais bon, après, tu fais ce que tu veux seulement… je ne suis pas sûre que ça plaise à tout le monde tu vois… » C’est vrai, cela risque d’en faire fuir certains quand même. « Pourtant c’est absolument mignon, je ne comprendrais pas qu’on ne puisse pas aimer » Bien sur bien sur. J’évoque ensuite le fait d’aimer les films d’horreurs. Pas son cas apparement. « The ring ? Ah oui je l’ai vu ! C’est vrai qu’il est flippant… Mais justement, plus c’est flippant, mieux c’est ! Par contre, les films gores ça j’aime beaucoup moins ! Aucun intérêt de nous montrer des gens se faire trucider, du sang partout... Je préfère quand c’est plus suggéré que montré. Les films d’horreur pshychologique tu vois. » Parce que bon y en a certains c’est juste dégueulasse en fait. Et là oui je ne vois pas l’intérêt. Je demande ensuite si elle pense que des zombis pourraient débarquer au détour d’un couloir. Bah oui ça arrive fréquemment. Non mais ici il faut se méfier quand même, ils en seraient capables. Des faux zombis hein, je ne crois pas qu’ils existent réellement. « Je n’espère pas mais si ça arrive, j’ai déjà prévu de m’enfuir en courant et de te laisser la partie héroïque, ne me remercie pas. » Ah bah dis donc, c’est sympathique. Que de courage. « Oh je vois, tu serais prête à me sacrifier pour pouvoir sauver ta peau ? C’est du joli » Je ne la félicite pas.

Odessa me prend dans ses bras. Juste comme ça. Euh oui ? Qu’est ce que j’ai dis qui me vaut tant d’affection ? Mais bon moi je suis plutôt tactile, j’adore les câlins, alors ça ne me dérange vraiment pas. « Tu sais, ça me remplit de bonheur ce que tu viens de dire ! » Ah ? Apparement elle est heureuse que je sois sur la même longueur d’onde qu’elle concernant les lampes dans notre chambre. Pourquoi ? Serais-je la seule qu’elle ait croisé qui les trouve flippante aussi ? Bon de là à faire une crise cardiaque…N’exégarons pas non plus. « Bien sur qu’elles sont effrayantes attends ! Cela ne tiendrait qu’à moi je les aurais déjà balancés à la poubelle, mais je n’ai pas envie de me faire taper sur les doigts. » Cupidon risque de ne pas être content si on dégrade son matériel, et je ne souhaite pas perdre d’argent voyez vous. « Parfois j’ai l’impression qu’elle me regarde t’sais. Je me demande si ils n’ont pas mit une caméra à l’intérieur. » Peut être que les yeux rouges, bah ils filment. « Après, je ne suis pas sure que ceux de l’autre chambre soient mieux lotis que nous. Avec ces gueules de dinosaures, leurs cris tout ça… » N’importe quoi quand même. On est censé dormir dans un lieu accueillant et chaleureux. Pas un décor tout droit sorti d’un film d’horreur. D’ailleurs en parlant de films d’horreurs…Je lui raconter apprécier, mais plutôt ceux physhologiques, qui jouent avec nos nerfs, sans pour autant tomber dans le gore. Ce n’est pas le cas d’Odessa, elle n’apprécie pas du tout. A en lui donner des terreurs noctures, ne plus dormir tout ça. « Oui là en effet, il est plus raisonnable de ne pas regarder. » Sinon après c’est être un peu maso. C’est bon à savoir, qu’en cas d’attaque de zombies, elle serait prête à me sacrifier pour se sauver la peau. Pfff, on ne peut plus compter sur personne de nos jours. « Ou alors je te sacrifie, pour que tu les ralentisse, et c’est moi qui prends la fuite » Bah oui attendez, pas de raisons. Bon n’importe quoi. Une musique se fait alors entendre. Qui fait sursauter Odessa. Il m’en faut un peu plus pour moi personnellement. Mais je la reconnais. Cette fichue musique. Qui m’a déjà couté de l’argent. Si j’avais su que je perdrais du fric, même avec Sandro qui dépose mes lèvres sur les siennes… j’aurais mieux fait de la lui coller la baffe du coup. « Bon et bien... désolée, enfin, si ça te gène... » Baah c’est gênant oui. Et pas parce que c’est une fille. Parce que bon, je préfère embrasser une fille qu’un mec vous voyez. Seulement on ne se connait pas alors…Moi je ne fais pas ce genre de choses habituellement. Seulement je ne vais pas le refuser, parce que je n’ai pas l’intention de perdre encore de l’argent pour si peu. En plus, Odessa est une très jolie fille, alors… On a vu pire quand même. Bien que j’aurais préféré que Cupidon évite. La demoiselle dépose finalement ses lèvres sur les miennes. Pour un baiser chaste. Elle se recule finalement. « Attends… » Je dépose ma main sur sa joue et l’embrasse délicatement. C’est peut être un peu moins chaste que le sien mais… Je ne franchis pas non plus la limite. Pas de langues impliquées, non non. Juste l’espace de quelques secondes et je me recule finalement. « Désolée…C’est juste que…avec Cupidon on est jamais trop prudent… » Je me sens obligée de me justifier, dès fois qu’elle puisse penser que je voulais en profiter. Non non c’est juste que comme ça, on ne pourra pas me reprocher de ne pas avoir fait ma part du marché. Mais du coup là, mes joues s’empourprent. Bon…bon…Et sinon elle est où la sortie ?