Je crois que ce saloon est la pièce qui me fait le plus sentir chez moi. Pourtant je n'en ai pas besoin, je suis bien, loin de mon quotidien. Je n'ai pas besoin qu'on me le rappelle, mais je crois aussi que j'en ai besoin pour m'accrocher à la réalité. J'en ai besoin pour réaliser que tout ce qu'on vit est bien réel, certes bien éloigné de la réalité, mais bel est bien réel. C'est parfois difficile d'y croire, cet endroit me ramène toujours à la raison. J'aime venir m'imprégner de l'odeur du bois, des essences d'alcool. Il règne un savant mélange de tout cela dans ce bar. C'est agréable, ça me permet de ne pas perdre complètement pied. Je viens parfois sans boire, je n'aime pas boire quand je suis seule. Ou bien une bière tout au plus. J'aime bien me retrouver derrière le bar, je m'y sens bien. C'est autre chose. Je regarde avec insistance une bouteille de whisky quand quelqu'un fait son entrée. C'est Valeri, enfin je crois que c'est lui. Je plisse les yeux, j'essaie de repérer un détail qui me permettrait de le reconnaître. Je me suis entraînée la semaine dernière, j'ai essayé de tout mémoriser. Oui ça doit être lui, j'en suis presque sûre. « Tiens, tu tombes bien, je commençais à avoir soif. Et puis tu vas pouvoir me montrer si tu tiens mieux l'alcool que moi. » je lui dis dans un sourire. Je n'ai pas oublié ce qu'il m'a dit la semaine dernière. Maintenant j'en attends la preuve formelle, voyez-vous.

Ce saloon. Il n'y avait mis qu'une seule fois les pieds. Sûrement bien assez pour le tarir de se rendre ici. Certainement parce que ce fut ici qu'il avait croisé le chemin de Sully. Il en gardait un amer souvenir. Il poussa la porte de ce saloon qui lui rappelait vaguement tous ces westerns spaghettis qu'il avait pu regarder en compagnie de ses grands-parents lorsqu'il était bien plus jeune. Ici, il n'y avait pas la musique, ni les tenues, ni les revolvers qui trouvaient refuge à la ceinture, ni les chevaux. Oui. On était bien loin des ambiances far west dessinées par les films américains. Lorsqu'il franchit le seuil de l'endroit, son regard se posa sur une jeune femme qui se trouvait derrière le bar. Il n'eut pas trop de mal à reconnaître la candidate en question. Il avait eu l'occasion de faire sa connaissance, la semaine passée. Mi-garagiste, mi-docteure. C'était cette information première qu'il avait retenu à son sujet. Son prénom aussi. Avalon. Avalon, la garagiste qui s'improvisait de temps en temps médecin. C'était elle qui avait d'ailleurs examiné la cheville du biélorusse. Une cheville qui se faisait un peu moins douloureuse. La rupture allait bientôt avoir lieu entre dame Entorse et Valeri. Ce n'était pas trop tôt. Il avança un peu plus en sa direction, et prit place sur l'un des tabourets. Juste en face de la jeune femme. Parait-il qu'il tombait bien. C'était tout du moins ce qu'Avalon laissa entendre. Un rictus étira les lèvres du biélorusse. Elle ajouta alors qu'elle avait soif, et qu'ainsi il allait pouvoir lui prouver qu'il tenait bien mieux l'alcool qu'elle. Ces quelques paroles faisaient alors référence à leur conversation de la semaine passée. Valeri hocha la tête alors. En effet, il allait pouvoir lui prouver que l'alcool et lui étaient des alliés. Il retroussa les manches de sa chemise, et posa ses coudes sur le comptoir. « En effet ! » s'exclama-t-il alors, tout en lui adressant un clin d'oeil. « J'espère que t'as une cuvette à côté de toi... » souffla-t-il. Il ne faisait que de la taquiner, évidemment. Il attendit alors qu'elle lui serve un verre. Elle pouvait bien lui mettre ce qu'elle voulait, il n'était pas très contraignant comme garçon de ce point de vue. Enfin, tant qu'elle n'y mette pas quelque-chose de louche dedans... Enfin, Avalon n'avait pas l'air si fourbe que ça.

On y est bien tout de même dans ce saloon. Enfin c'est ce que je pense, je m'y sens à ma place, en tout cas bien plus que dans le club de strip-tease c'est certain. Boire tous les soirs ou presque ne me manque pas, mais l'ambiance des bars me manque elle. Je la retrouve un peu ici, même s'il n'y a personne pour le vivre. J'aime bien être derrière le bar, c'est presque naturel. Je ne bois pas seule, jamais, je me contente de m'imprégner de l'odeur qui règne ici. La porte s'ouvre sur Valeri. Enfin je crois que c'est lui, j'en suis presque sûre, j'ai fait des progrès depuis la semaine dernière. J'ai pris sur moi, j'ai essayé de retenir un détail de chaque personne qui me permettrait de les reconnaître. En tout cas maintenant qu'il est là, il va pouvoir boire avec moi. Oh je le vois mal refuser. Je ne vais pas le forcer à boire non plus, mais de ce que j'ai pu voir de lui, j'ai du mal à imaginer qu'il me dise non. D'autant plus que je lui ai dit que c'était une bonne occasion pour lui de me montrer qu'il tenait mieux l'alcool que moi. J'attends de voir ça, j'ai des années d'entraînement derrière moi. Enfin techniquement c'est un homme, il est plus grand alors il ne devrait pas avoir beaucoup de mal à me le prouver, mais je suis aussi plus âgée que lui, j'ai des années d'expérience en plus, j'ose espérer que ça puisse jouer un tant soit peu en ma faveur. Je ris légèrement à sa remarque. « Oh crois-moi ce sera certainement toi qui aura le premier besoin d'une cuvette. » je lui lance sur un air de défi. Je ne compte pas me laisser faire, je sais qu'il est fort probable que je perde, mais je prends les paris. J'attrape deux verres, et dedans j'y verse deux doses de whisky. « Avant de boire, comment va ta cheville ? Tu n'auras ton verre que lorsque j'aurai eu un rapport détaillé. » Enfin plus ou moins détaillé quoi ... Je veux simplement savoir si elle va mieux.

Avalon était déjà là. A croire qu'elle attendait depuis des heures la venue du jeune biélorusse, dans cet endroit. Il se doutait bien que ce n'était pas le cas, que ce n'était qu'un hasard. Un heureux hasard puisque ainsi il pourra lui montrer qu'il tenait bien mieux l'alcool qu'elle. C'était ce qu'il avait prétendu, lors de leur dernière conversation. Mais il fallait qu'il lui prouve qu'il avait raison et qu'il tenait ses promesses. Qu'il était en quelque sorte un homme de paroles. Il lui demanda alors si elle avait prévu la cuvette à côté d'elle. Sa remarque ne manqua pas de faire réagir vivement, la jeune femme. Elle rit quelques secondes, avant de prendre à son tour la parole. Selon la jeune femme, c'était lui qui allait en avoir besoin. Qui allait avoir besoin de cette cuvette. Et il devait d'ailleurs la croire. Bah voyons. Il se contenta de lui esquisser un petit sourire. Il savait bien qu'il n'en aurait pas besoin. Mais parait-il qu'il y avait une première à tout... il n'espérait pas vivre sa première rencontre avec une cuvette. Oh ça non. Il attendit alors avec une certaine hâte qu'elle leur serve de quoi s'abreuver. Elle posa alors deux verres, l'un en face de l'autre et y versa du whisky. Elle reprit alors la parole. Elle voulait avoir des nouvelles de sa cheville, elle lui demandait donc comment allait sa cheville. Il sourcilla légèrement lorsqu'elle lui expliqua qu'il n'aura son verre que dans le cas où il lui ferait un rapport détaillé. Il lâcha un bref soupir, avant finalement se résigner à devoir parler. Sa cheville, alors, comment allait-elle ? Et bien... « Elle va un peu mieux. L’œdème semble s'être résorbé... j'ai encore un peu mal quand je force, enfin je ne suis pas encore prêt de faire un cent mètres pour battre le record de Bolt, je dois t'avouer ! » lui confia-t-il alors. Il laissa alors sa voix en suspend, avant de de reprendre la parole. « Tu veux que je te la montre aussi ? ». Il demanda ça au cas où elle ne le croyait pas. Il était prêt à enlever sa chaussure, sa chaussette, remonter son pantalon et poser son pied sur le comptoir. Enfin... tant qu'elle ne lui demandait pas de lui montrer, il ne le ferait pas bien entendu.

Oui on pouvait dire que Valeri tombait bien, j'avais envie de boire un peu et maintenant qu'il était là j'avais une bonne raison de le faire. Je n'avais pas oublié qu'il m'avait dit qu'il tenait sûrement mieux l'alcool que moi. Il allait donc pouvoir me le montrer. Je nous sers à chacun un verre de whisky. C'est ce que je préfère, et ça n'a pas l'air de le dérange. Il ne dit rien, bien. Avant de commencer, je veux savoir comment il va, enfin comme va sa cheville plus particulièrement. Je suis un peu son docteur en fait, je prends des nouvelles de mon patient. Et plus sérieusement, j'ai envie de savoir si ça va mieux, je ne voudrais pas qu'il en souffre d'avantage. Je me sens concernée par son état, parce que j'ai vu sa cheville et que j'aimerais d'autant plus qu'elle guérisse. Visiblement ça va mieux, elle a repris une couleur normale. Il a toujours un peu mal quand il marche, il me dit, c'est normal en même temps, tout n'allait pas disparaître en une semaine à peine. « Tant mieux de toute manière si je te vois courir, je te coupe le pied. » Et ouais rien que ça. Si je veux qu'il me montre sa cheville ?  « Non ça ira, allez tiens ton verre tu l'as bien mérité. » Je fais glisser le verre jusqu'à lui dans un sourire. Oui il a le droit de boire maintenant, je lui donne son verre. « Bon alors quand est-ce qu'on considère que l'un d'entre nous a gagné ? » Oui parce que c'est un jeu en quelque sorte, et on ne va pas boire jusqu'au coma éthylique non plus. Enfin personnellement je n'en ai pas envie, ni même de boire jusqu'à avoir envie de vomir en réalité. Je n'ai pas envie de me rendre malade rien que pour ça, ce serait dommage. Je ne voudrais pas qu'il nous arrive quelque chose non plu.

Valeri allait donc pouvoir lui prouver qu'il tenait bien mieux l'alcool qu'elle. Dans le cas contraire, ce serait un peu honteux pour lui... parce que Avalon était une femme, et se faire battre par une femme à une beuverie, ça touchait un peu l'ego masculin. Mais, il gagnera, de toute façon. Il n'y avait pas de raison à ça. Elle leur servit donc à boire, mais... mais avant ça, il devait lui dire comment allait sa cheville. S'il ne fallait faire que ça pour lancer ce 'jeu', il allait donc le faire. Il lui expliqua donc que ça s'améliorait de jour en jour, que l’œdème avait plus ou moins disparu, mais qu'il lui arrivait d'avoir encore un peu mal. Surtout lorsqu'il forçait sur sa cheville. Enfin, il n'avait pas prévu de courir le cent mètres, ni le deux cent, et encore moins faire un demi-fond. D'ailleurs, si Avalon le voyait courir, elle lui couperait la jambe. Oh ? C'était tout du moins ce qu'elle osait lui prétendre. «  Tu n'en serais même pas capable ! » reprit-il alors, en ricanant doucement. Enfin, au cas où, elle douterait des paroles du biélorusse, il lui proposa de lui montrer sa cheville. On ne sait jamais, elle pouvait peut-être examiner par elle-même. Après tout, c'était elle l'apprentie docteure, dans cette histoire. Finalement, il semblerait qu'il avait le droit à son verre. Ah ! Un petit sourire illumina le visage du biélorusse. Sa main trouva rapidement le chemin jusqu'au verre qu'il se saisit. C'est alors que la jeune femme lui posa une question. Une bonne question. Quand est-ce qu'ils considèrent que l'un d'entre eux aura gagné. Il haussa un premier temps les épaules, tentant alors de réfléchir. «  J'aurais bien dit jusqu'au comas éthylique... mais j'ai bien peur que la production nous prive d'alcool après ça, donc hum....le premier qui dira 'stop' aura perdu... enfin faudra-t-il encore que l'un de nous deux se montre raisonnable... » souffla-t-il alors, un brin pensif. Oui, parce qu'au final, il était presque persuadé qu'aucun des deux ne lâchera l'affaire et voudra prouver à l'autre que c'est lui le meilleur. C'était compliqué leur affaire quand même.

Il fallait que je m'informe de l'état de sa cheville, parce que je sentais que j'en avais le devoir. Et sans doute parce que je m'inquiète beaucoup de l'état de santé des autres quand ils me disent qu'ils ont un problème, même si un inconnu venait m'accoster dans la rue. Je voudrais savoir s'il va mieux, s'il souffre moins. Il me dit qu'il souffre moins, que l’œdème s'est résorbé. Je suis contente de l'apprendre, et j'espère que son entorse finira par disparaître complètement d'ici quelques temps. Pour cela il ne faut pas qu'il se mette à courir. De toute manière je viens de lui dire que si jamais je le voyais courir je lui coupais le pied, rien que ça oui. « Oh je devrais bien pouvoir trouver une tronçonneuse quelque part dans le coin. » je réplique lorsqu'il me dit que je n'en serais pas capable. Évidemment que non. En tout cas il a bien mérité son verre, je le lui tends. Je lui pose une autre question, il faut avant de commencer déterminer comme on sait quand l'un ou l'autre a gagné. On va pas faire ça jusqu'au coma, ou en tout cas je n'en ai pas l'intention. Peut-être que lui oui, mais il a peur que la production nous prive d'alcool, si c'est son seul problème là-dedans alors. Il propose que le premier d'entre nous qui ne peut plus tenir dise stop. C'est une bonne idée. « Je suis sûre que tu sais être très raisonnable de temps en temps. Enfin ça marche en tout cas. » Parce que bien évidemment c'est lui qui va perdre je n'en ai aucun doute. « J'aimerais autant que l'on nous prenne pour des alcooliques, alors j'instaure une règle. Après chaque verre tu dois me dire un truc sur toi d'accord, et je ferai la même chose ? Tu ne peux pas refuser de toute manière, c'est moi le barman. Et t'as le droit d'instaurer une règle aussi, parce que je suis sympa. » Oui donc c'est moi qui sers les verres. Je me dis que comme ça on aura une véritable raison de boire, enfin j'imagine qu'à un moment donné on aura peut-être du mal à aligner trois mots corrects à la suite.

Parait-il que si elle le voyait courir, elle n'hésiterait pas à lui couper le pied. C'était un peu du sadisme, ça, non ? Vous ne trouvez pas ? Elle n'en serait pas capable de toute façon. Oh ça non. Avalon était bien trop gentille, pour ça. Oui. Elle était trop gentille pour pouvoir lui couper son pieds. Valeri ne la croyait pas. Elle laissa alors trouver qu'elle trouverait bien une tronçonneuse quelque part. Le biélorusse ne lui souhaitait pas une telle trouvaille. Certainement parce qu'il ne voulait pas savoir que son pied pourrait être coupé, un jour ou l'autre. Oh. Mais de toute façon, il n'avait pas l'ambition de courir à travers les pièces du nid. Il tenait à préserver sa cheville et de ne pas la faire souffrir. Il avait déjà enduré presque deux semaines avec cette douleur et cette vilaine entorse, il espérait que la rupture se fera rapidement. Il y avait d'ailleurs un nouveau problème qui se posait à eux. Maintenant qu'il avait le droit à son verre, il ne restait plus qu'à savoir quand ils déclareront le vainqueur. Ils pourront très bien attendre le premier qui fera un coma, mais Valeri pensait que ça n'allait pas plaire à la Production -qui risquerait alors de les punir en les privant d'alcool à la suite. Il proposa alors que celui qui dira 'stop' aura perdu. Enfin faut-il encore qu'ils se montrent raisonnables. Être raisonnable. Valeri ne l'avait jamais été, qu'on se le dise. Jamais, de sa vie. Il n'en faisait toujours qu'à sa tête. Avalon lui fit alors remarquer qu'il savait être très raisonnable de temps en temps. Il agita alors la tête de gauche à droite. Non. Il ne l'avait jamais été... puis de toute façon, il n'aura pas besoin de le faire, vu qu'il gagnera. La jeune femme instaura une nouvelle règle. Il fronça les sourcils, quelque peu intrigué par ça. Après chaque verre, ils devront confier un 'truc' sur eux. De toute façon, il ne pouvait pas refuser puisqu'elle était la barman. C'était tout du moins, ce qu'elle lui fit remarquer. Il hocha alors la tête. Lui aussi avait le droit d'instaurer une règle, à son tour. « Oh non, ça me va comme ça ! » souffla-t-il donc. Oui, ça lui allait. Il n'avait trop d'idée en tête. A vrai dire, la seule idée qui se baladait dans son esprit, à ce moment précis, était celle de gagner et de lui prouver qu'il avait raison. Valeri se saisit du verre qu'il tenait entre ses doigts et en but alors une gorgée, puis une seconde. Le but n'était pas de le boire d'une traite, mais de réussir à le finir. Une fois qu'il eut terminé son verre il le reposa sur le comptoir. Maintenant, il devait donc faire une confidence à Avalon. Il soupira alors... afin de chercher ce qu'il allait bien pouvoir lui dire. « Mon père me voit comme un échec ambulant... il a très certainement raison. » révéla-t-il, un brin amer. Son regard se posa sur le visage de la jeune femme qui se trouvait juste en face de lui. C'était à elle de parler, maintenant.

Oh je prends cette histoire très au sérieux, oui j'ai vraiment envie de savoir qui de nous deux tient le mieux l'alcool. Honnêtement, je sais très bien que je vais perdre, je m'en moque, tout ça m'amuse simplement. Je n'ai pas envie de vomir, de ne plus savoir ce que je fais, je saurai être raisonnable je le sais bien. Je le suis toujours, sans doute un peu trop. Je crois que lui l'est beaucoup moins, je crois qu'il ne faudrait pas qu'il joue à ce jeu avec n'importe qui, ce serait dangereux. Je saurai m'arrêter quand je sentirai que je commence à aller mal, mais je ne suis pas sûre que lui serait capable de le faire. Je me permets d'ajouter une règle à tout cela, que l'on ne boive pas simplement pour boire. Je n'ai pas envie que l'on pense que j'aime me saouler, j'apprécie le bon whisky certes. C'est peut-être aussi une occasion d'en apprendre plus l'un sur l'autre. Je ne suis pas sûre que ça l'intéresse réellement, mais moi j'ai envie d'en savoir plus sur lui. Je suis curieuse, toujours en ce qui concerne les autres. Je lui propose de me dire quelque chose sur lui à chaque fois qu'il termine son verre, et j'en ferai de même. Ça me rappelle un peu une partie de basket avec Enoch, même si ce n'est pas vraiment la même chose, non pas vraiment et puis je n'ai pas l'intention de me dévoiler autant. Je lui propose aussi d'instaurer une règle s'il en a envie. Visiblement il n'en pas envie, ou il n'a pas d'idée je crois. Il boit, une gorgée puis une autre jusqu'à ce qu'il ait terminé son verre. Il me dit que son père le voit comme un échec ambulant, selon ses propres termes. Il pense qu'il a raison. « Non ne dis pas ça, ne le laisse pas dire une chose pareille. » Je suis certaine que ce n'est pas vrai, il ne faut pas qu'il pense la même chose que son père, il ne faut pas qu'il le laisse le définir. Enfin, c'est à mon tour. Je bois mon verre d'une traite, je le provoque un peu, gentiment, je le repose sur la table sans une grimace. « Je déteste ma mère, et je le pense vraiment, je n'arrive pas à l'aimer. » Oh ça je veux bien le dire à qui veut l'entendre, je ne suis jamais parvenue à ressentir ne serait-ce que de l'affection pour elle. J'attrape la bouteille de whisky et rapidement je remplis une nouvelle fois nos deux verres.

Maintenant qu'il avait son feu vert pour boire ce fameux verre, Avalon décida d'instaurer un jeu, ou plutôt une règle. A chaque verre, une confession. Cette dernière n'était pas obligée d'être trop personnelle... oh non. Tout du moins, il l'espérait. Il fut le premier à finir son verre, et se lança donc dans l'exercice. Il évoqua alors son père et l'image que le paternel avait de lui. Un échec ambulant. Tout le monde pensait certainement ça de lui, alors peut-être qu'il avait surement raison. Avalon lui dit alors de ne pas dire ça. Qu'il ne fallait pas qu'il le laisse dire des choses pareilles. Il haussa les épaules. Peut-être avait-elle raison, il ne savait pas trop à vrai dire. A son tour, elle se confia. Lui expliquant qu'elle détestait sa mère et qu'elle n'arrivait pas à l'aimer. « Je crois qu'on déteste tous nos parents... ». Des monstres qui nous ont conçus. Oui. Voilà. Le biélorusse n'aimait pas ses parents, lui aussi. Sûrement parce que ces derniers ne le chérissait pas. Un désamour réciproque. Avalon vint alors leur servir de nouveaux verres. De whisky, encore une fois. Valeri ne perdit pas une seconde, et en but une gorgée donc. Puis deux, trois et ce jusqu'à terminé son verre. « Avant d'être mime, j'étais commis de cuisine. » dans une auberge familiale, non loin de la ferme de ses parents. Un job qu'il n'avait jamais voulu, un choix qu'on lui avait imposé. Oui. Il n'avait jamais rêvé de travailler derrière les fourneaux lui, ni de cuisiner. Finalement, avec le temps, il y avait pris goût... Un choix qui s'était imposé à lui, tout comme cette amour pour la gastronomie. A son tour, Avalon finit son verre, ce qui signifia qu'elle allait à son tour parler.