Perdre mon temps en plein milieu de la forêt, c’est chose faite. En même temps, qu’est-ce que j’aurais pu faire de plus captivant rendu là. Sérieusement, pas grand chose. Et quand à rester enfermer dans cette place avec une tonne d’inconnue, je préfère encore me perdre dans la forêt et ne plus jamais en ressortir. Ok, dis comme ça, ça fait super anti-social, ce que... ce que je suis un peu en fait. La solitude me plait, c’est un fait. Mais comme ça fait des heures que je suis dans les bois, qu’il fait noir depuis un bon bout de temps et que j’ai faim à mourir, je décide de rebrousser chemin. Je prend du temps à retrouver d’où je suis arrivé, tout aurait été bien plus facile si j’avais apporté une lampe de poche avec moi, mais je ne pense jamais aux trucs qui pourraient m’être utile plus tard, dans ce genre de situation. Je vois finalement une bâtisse devant moi, me confirmant que j’arrive à destination. J’aperçois aussi une chevelure blonde foncer sur moi. Des cheveux blonds, dans le noir, ça se repère à des kilomètres. « Je vais au phare, et j’ai décidé que tu m’accompagnais. » Ah ouais ? Non mais moi j’avais d’autres plans, comme aller manger par exemple. Elle est bien mignonne, la petite Medhi, mais je ne pense pas la suivre pour le coup. J’aime si je dois avouer que sa détermination n’est pas sans me laisser indifférent. Voilà qu’elle me traîne par le bras, s’arrêtant soudainement, me forçant à faire de même en passant près de lui foncer dedans. Je n’ai pas le temps de réagir que ses lèvres viennent me voler un baiser. Je vois. Je dois avouer que maintenant, elle a toute mon attention. Elle reprend son chemin, me laissant clairement sur ma faim. Et pas le genre de faim que j’avais quelques minutes plus tôt. « Il va falloir te faire plus convaincante que ça. » J’annonce, alors que de façon contradictoire, voilà que je suis sur ses traces, la suivant comme si c’était la chose la plus naturelle à faire. Sauf que je ne la laisse pas faire un pas de plus puisque j’attrape sa taille, collant son dos contre mon torse, dégageant ses cheveux de sa nuque pour y glisser mes lèvres sensuellement et avec une certaine envie. Je laisse mes lèvres parcourir sa peau, son parfum me montant au cerveau, alors que je lui laisse comprendre, par mon bras qui entoure sa taille, que je n’ai pas envie qu’elle se rende jusqu’au phare. À ma défense, c’est elle qui a commencé un jeu qui me semble bien dangereux.

Ma soirée vient de prendre une tournure des plus inattendue. Je n’aurais pu prévoir que Medhi croiserait mon chemin dans les bois, tout comme je n’aurais pu savoir qu’elle était pour venir m’embrasser, ainsi, sans rien demander. Non mais c’est qu’elle me plait de plus en plus celle-là. Et même si j’avais réellement voulu ne pas la suivre, je crois que mon subconscient lui, en avait décidé tout autrement. De toute façon, je ne vois pas exactement pourquoi je refuserais maintenant. C’est moi qui serait perdant dans l’histoire. Et voilà que je l’attire contre moi, profitant de la chaleur de son corps contre le miens pour une bien trop courte durée. J’ai à peine le temps de laisser traîner mes lèvres sur son cou que voilà qu’elle m’échappe. « Viens le chercher, si c’est vraiment ce que tu veux. » Évidemment, si c’était facile, ça ne serait pas drôle. Elles sont toutes pareilles. Non mais moi je me serais bien contenté de rester ici, en plein milieu de la forêt. Mais non, il faut que se soit amusant dans tous les sens. Je souris tout de même, la perdant de vue mais étant capable de suivre sa trace vu le bruit de ses pas qui résonne dans ce noir profond. « Je vois, tu veux jouer. » Ça ne m’étonne pas. Mais je ne vais pas abandonner pour autant, surtout pas lorsqu’elle semble bien vouloir m’en donner bien plus. Je la suis donc, d’un bon pas, mes yeux commençant à s’habituer à la lumière naturelle de la nuit. Je crois qu’on s’approche du phare, je n’en suis pas certain. Puis je me rend compte qu’elle est beaucoup plus près que je ne l’aurais cru. Pourtant, je n’arrive pas à la repérer distinctement. « Si tu continue à te cacher, je ne vais pas pouvoir te retirer tes vêtements un à un... » En embrassant chacune parcelle de sa peau. Mais elle doit avoir assez d’imagination pour savoir ce que j’ai envie de lui faire. Si seulement j’avais une lampe de poche, la partie serait gagné d’avance. Je ne suis pas des plus patient comme gars, ça tombe un peu mal. J’entend le bruit d’une branche craquer près de moi. Tant pis. Je continue à marcher, distinguant finalement le phare. C’était sa destination finale après tout.