Le prime avait.. Enfin, il avait été différent des autres, j'en avais appris passablement sur pas mal de monde et le secret de Rafael, annoncé à son départ de la maison, m'avait complètement laissé sur le cul. La journée d'hier avait été spéciale, elle aussi, j'étais un peu patraque... non pas que le fait de voir Rafael parte m'embête, mais nous approchions de Noël et... Enfin, ce n'était pas ma période préférée de l'année ! Peu importe, j'avais participé au dîner et j'avais ris, en compagnie des autres. Et puis, j'étais parti me coucher. Je n'avais pas revu Cassy depuis les révélations du prime, c'était peut-être mieux ainsi. J'appréhendais notre nouvelle rencontre, surtout que je savais à présent ce qu'il... ressentait à mon égard ! C'était étrange, j'avais l'impression qu'à nouveau, ma vie prenait un aspect différent, comme lorsque j'avais rencontré Alice ! Cassy était un garçon bien, intelligent et surtout posé, complètement l'inverse de cette folle d'Alice, et je savais que sa compagnie me serait... plus favorable ! Je ne savais pas vraiment où me situer, mais je ne tenais pas à m'avancer trop rapidement. J'avais déjà fait l'erreur une fois, il valait mieux pour mon coeur et pour le coeur de Cassandre que je ne le brusque pas. Voilà pourquoi je n'avais pas cherché à lui parler hier. Ce matin là, je m'étais réveillé de bonne humeur et de bonne heure. J'avais repris les choses en main. La semaine passée avait été éprouvante et horrible, cette semaine, je repartais sur des bases plus saines. Vêtu d'un pull en laine large, et d'un training, je m'étais préparé un chocolat chaud et m'étais rendu au salon, m'installant confortablement sur le sofa, et commençant à bouquiner, tranquillement. Soudainement, je fus interrompu par l'arrivée impromptue de Cassy ! Je souris en coin en le regardant se poser à mes côtés... Comment devais-je me comporter ? Je rougis légèrement mais me repris rapidement. Il déposa un baiser sur ma joue en me souhaitant joyeux noel. Je souris doucement... Et glissai ma main sur sa joue sans le quitter des yeux. « Joyeux Noël à toi aussi, Cassy ! » lui répondis-je en souriant. Je me détournai alors pour déposer le livre sur la table et prendre mon mug afin d'y boire une gorgée.

C'était plus vraiment comme avant entre lui et moi. Bien que nous n'ayons pas changé pour autant, ces révélations entraient en jeu, et c'était à présent plus compliqué de savoir sur quel pied danser et... pire encore, comment se comporter ! Depuis 1 mois, nous nous fréquentions sans vraiment aller plus loin que les simples regards en coin et les humbles conversations, aujourd'hui, j'avais l'impression de voir Cassandre différemment. Jusqu'à présent, il avait été un garçon plutôt discret et renfermé, mais je ne comptais plus tous les efforts qu'il avait fait ces deux dernières semaines pour me remonter le moral, c'en était presque impressionnant. J'avais été bête de ne rien voir venir, après tout, il avait été plus présent pour moi ici que jamais personne ne l'avait été en 1 mois. Il avait réussit à me faire sourire là où tous les autres avaient échoués, mieux encore, il n'avait jamais baissé les bras malgré mon aptitude à descendre en flèche chacune de ses tentatives pour me remettre d'aplomb. Aujourd'hui, je comprenais enfin pourquoi il avait agit ainsi, et ce qui le poussait à venir vers moi, malgré toutes les fois où je l'avais rembarré, prétextant une baisse de morale complète. Assis sur le sofa, à ses côtés, il y avait dans l'air une certaine tension, une certaine gêne. J'essayais de ne pas en tenir compte, mais je voyais bien qu'il était aussi tendu que moi. J'avais pris mon mug en main, prétextant une soif subite pour ne pas avoir à faire le premier pas, pour ne pas avoir à engager la conversation car tout ce que j'aurai pu dire nous aurait amené à ce prime dans lequel il avait officiellement, et ce devant tout le monde, déclaré avoir des... sentiments pour moi ! J'étais tremblant, en quelque sort, je marchais sur des oeufs... Trop peur de le blesser ou de le vexer, de le frustrer même ! Pourtant, je ressentais moi aussi quelque chose à son égard... Je ne savais quoi, mais je le voyais différemment aujourd'hui, je nous voyais différemment !

Je reposai ma tasse sur la table, j'étais prêt à prendre la conversation en main puisque le silence se faisait pesant. Je me tournai en sa direction, souriant, je ne voulais aucun malentendu et surtout pas qu'on... perde ce qu'on avait déjà construit ! Néanmoins, alors que je m'apprêtais à ouvrir la bouche pour dire un mot que je vis son visage se rapprocher. Je ne réagis pas ! Au fond de moi, sûrement, j'attendais avec impatience qu'il se montre plus entreprenant. Je ne fus pas déçu, ses lèvres capturèrent les miennes et pendant un court instant, je fermai les yeux... exit les interrogations, c'était juste... bien ! Malgré cela, Cassy sembla se renfermer d'avantages ! Cet élan entreprit lui fit aussi peur qu'à moi, il se repoussa et s'excusa, immédiatement. Gêné, il se redressa et voulu partir... La scène qui suivit me fit sourire, quelque peu ! Ce n'était pas ridicule, bien au contraire, c'en était adorable. Je le fixai, le laissai faire. Je n'allais pas le retenir contre son gré, il bouscula la table, renversa son mug sur son jogging et s'affala sur le canapé. J'étouffai un rire, avant de le regarder, malicieux. « Tu pensais quand même pas que je te laisserai partir aussi facilement ? » Je haussai l'un de mes sourcils en riant doucement. Il était gêné, ça pouvait se comprendre, pour ma part, j'étais touché par autant de... pudeur ! Cassandre était l'opposé même de tout ce que j'avais déjà vécu et c'en était troublant ! Je m'approchai de lui, posant délicatement ma main sur sa joue en souriant. « Je n'ai pas l'habitude qu'on s'excuse pour avoir oser prendre les devants ! » lui dis-je alors, attendris avant de prendre à mon tour les choses en main, rapprochant mon visage du sien, l'embrassant tendrement.

Mon secret était toujours aussi lourd à porter, rien n'avait changé, même si Sydney en avait révélé qu'une infime partie ! C'était horrible de me savoir aussi traître et d'assumer de pareils gestes, pourtant, Cassandre ne m'avait jamais laissé totalement indifférent ! Certes, j'avais craqué pour la beauté innocente et chaste, au premier abord, de la jeune Alice, mais ce revirement de situation ne faisait qu'amplifier un sentiment étrange qui naquit au fond de moi le premier matin que j'avais partagé en compagnie du jeune homme assis à mes côtés. Oui, j'étais loin d'être parfait et je savais que lorsque tout éclaterait au grand jour, que la vérité serait un fait inéluctable, j'en ferai souffrir plus d'un... et plus d'une ! Cassy serait sûrement le premier à en souffrir le plus, d'ailleurs, il semblait si... pure, si gentil ! J'avais peur de le casser, peur de le blesser mais devais-je pour autant me priver de ce qu'il avait à m'offrir et de ce que je tenais à lui offrir ? J'aimais énormément sa compagnie, j'aimais ce qu'il était et ce qu'il faisait de moi ! Je l'avais embrassé sans me soucier des répercussions ! Peut-être n'était-ce pour moi qu'une simple amitié forte, peut-être de l'amour, je n'en savais rien, je savais juste que je voulais... faire ce que je venais de faire ! J'étais étrangement différent et c'en était troublant ! Je ne me posais pas de question, jusqu'à ce que Cassandre m'avoue enfin qu'il tenait à moi plus que de raison. Il posa son front contre le mien, souffla doucement et cette situation, si douce et romantique fut-elle, me fit peur... Je me reculai doucement, faiblement et lui souris, malgré tout ! Il était hors de question pour moi de l'effrayer, pas après l'avoir laissé espérer que... Je le fixai dans les yeux, j'étais prêt à la confidence à mon tour. Il fallait que je m'en défasse. « Je tiens moi aussi à toi. Et je tiens plus que tout à te préserver ! J'ai peur que... J'ai peur que tu souffres de cette histoire plus que tu ne le penses... » lui dis-je alors en baissant les yeux. Je savais qu'il ne prendrait pas bien ce que je venais de lui annoncer, mais devais-je lui mentir ? Je ne le pouvais... « Il me faut du temps... Du temps pour te prouver que je suis digne de toi, parce qu'en l'ocurence... c'est loin d'être le cas, aujourd'hui, je pense. »