donia

Il est tôt, mais ce n’est pas une raison pour traîner au lit. Non. Ce matin, j’ai rendez-vous avec mes espadrilles pour courir quelques kilomètres et me sentir un peu plus vivante. Ça redonne de l’énergie ce truc, c’est juste pas possible. J’ai toujours eu l’habitude de le faire chez moi, avant de commencer à travailler, alors je ne vois pas pourquoi je ne le ferais pas ici. Sauf que j’aurais peut-être du manger un peu plus qu’une pomme avant, puisque là, je suis totalement affamée. À bout de souffle, j’entre donc à l’intérieur après avoir fait quelques étirements, me dirigeant directement vers la cuisine et non vers la salle de bain comme je le fais tout le temps. Je suis complètement trempe, température de merde, mais ce n’est pas ce qui va m’empêcher de me préparer à déjeuner. J’ai tout de même prit la même de retirer mes souliers à l’entré pour ne pas mettre de la boue partout. Je remarque une brune présente dans la cuisine et lui souris. C’est Donia, et c’est la seule chose que je connais d’elle. Son prénom. Qui est jolie quand même. « Ok, j’ai tellement faim... C’est juste plus possible. Je mangerais le comptoir. » Ou des crêpes. Oui, ça serait surement mieux même. Je me parlais plus à moi-même, mais bon, comme je ne suis pas seule, je pouvais tout aussi bien m’adresser à elle. Ça aurait surement été plus intelligent de me laver avant de me lancer dans la préparation de crêpes, mais c’est mon estomac qui décide de tout mes gestes pour l’instant. Je sors donc le lait et les oeufs du frigo, allant ensuite mettre la main sur la farine et le restant. Je prend même les pépites de chocolat. Quoi, avec la course que je viens de faire, je peux bien me le permettre. Je lève la tête vers Donia. « Crêpes au chocolat, ça te dit ? » Je vais lui en offrir. Je suis gourmande, mais pas au point de tout manger non plus.

J’ai les jambes qui fourmillent encore après autant d’exercice physique. Mais c’est bien le but de courir de cette façon. Faut ressentir quelque chose, sinon ça donne rien. Ce que je sens en ce moment, c’est aussi mon ventre qui me crie de le nourrir et ce, au plus vite. C’était un peu de la négligence de ne pas avoir prit la peine de manger un petit quelque chose dès que je suis sortie du lit. Résultat, j’entre dans la cuisine, ignorant presque Donia qui s’y trouve déjà. Ce n’est pas très polie de ma part, je m’en rend bien compte. Elle me fait un commentaire sur mon appétit, mais j’ai la tête dans le frigo à chercher ce qu’il me faut pour mes crêpes. Mais je me rattrape en lui en offrant quand même, c’est moins pire. « Pourquoi pas. » Je lui souris, contente qu’elle accepte ma proposition. Ça me permettra peut-être d’apprendre à la connaître un peu mieux aussi. « Je crois en avoir une trop grande quantité, donc si jamais tu en veux, tu te sers. » Je baisse les yeux en direction du verre qu’elle tient dans ses mains, ne l’ayant pas remarqué avant. C’est fou comment lorsque j’ai fin, je ne pense plus qu’à ça. « Ah ouais, ça à l’air super bon ! T’as mis quoi dedans ? » C’est d’une jolie couleur. Je commence me mettre à la tâche pour nous préparer de bonnes crêpes, sentant le regard de Donia sur moi. « Tu t’es fait prendre par la pluie, n’est-ce pas? » J’avoue qu’avec la gueule que j’ai, y’a pas vraiment de doute sur ce qui m’est arrivé. Surtout que je suis habillée en vêtements de sport. « Ouais, totalement. Mais c’est pas la pluie qui m’empêche de courir en fait. Je trouve ça même un peu libérateur de courir sous la pluie. » Peut-être qu’elle va trouver ça étrange, peut-être qu’elle fait la même chose elle aussi.