Chose promise, Leone et Charlie, voici votre dîné en tête à tête, profitez-en un maximum, joyeux Noël.

AAAAH ! Ben c'était pas trop tôt ! Notre cher Cupidon national avait eut un peu de retard pour nous préparer ce dîner. Mais bon, au moins, j'espérais qu'il soit, de ce fait, superbe. Alors, comme en plus j'étais dans un bon jour et que j'avais envie de me faire belle, je me rendis toute contente dans la salle de bain où je me préparais. Alors, j'enfilais une robe noire assez... euh... Sexy et me coiffais. je laissais mes longs cheveux lâchés et je m'étais contentais de me maquiller légèrement, sans trop exagérer. Et voila le résultat (oui, je restais pieds nus, c'était mieux) ! Une fois prête, je descendais les escaliers et j'allais directement dans la salle à manger. Là, je découvris une petite table exprès pour nous. Affichant un sourire je m'installais à table, attendant donc impatiemment Leone.

Leone fit l’effort d’enfiler une chemise et un jean foncé. Il ébouriffa brièvement ses cheveux bruns puis se parfuma. Avant de descendre, il chaussa ses baskets blanches et inspecta une dernière fois son reflet à travers le miroir. Il n’avait jamais eu l’occasion de parler à Charlie en tête-à-tête. Ce dîner était donc le bienvenu. Il partit chercher la rose rouge qu’il avait demandé à la production puis rejoignit finalement la salle à manger où sa colocataire était déjà installée. Sans un mot il lui tendit la fleur, un sourire charmeur dessiné sur ses lèvres. Il avait décidé de se prendre au jeu. Il s’assit face à la jolie demoiselle et remplit les deux coupes de champagne en guise d’apéritif.

Le truc, c’est qu’il n’y avait pas l’air d’avoir de serveur. Juste les plats posés sur la table près de nous. Roh ; ils abusent quand même. Un serveur, c’est pas trop cher. Enfin, moi, j’étais pas payée trop chère, hein. Enfin, bref. Passons. Croisant les jambes, j’attendis donc Leone impatiemment, qui d’ailleurs ne tarda pas à arriver. Soudain, devant mes yeux surgit une rose rouge. Levant les yeux vers le jeune homme j’affichais un sourire ravi avant de prendre la rose du bout des doigts et de le remercier dans un souffle. A vrai dire, j’étais surprise. Oh, je ne connaissais pas Leone, mais cette attention me plut. Le suivant du regard, je ne bougeais pas, toujours avec ce même sourire. Puis, alors qu’il nous servait un verre, je déposais doucement la rose sur la table.

« On n’a jamais eu l’occasion de vraiment se parler, donc ça tombe bien… Au fait, très jolie ta tenue. » lançais-je dans un sourire. Et j’étais tout à fait sincère, sans arrières pensées ! Je trouvais ça à la fois classe mais décontracté et je voyais qu’il s’était pris au jeu du rendez-vous en tête à tête comme je l’avais fait et c’était agréable.

Leone ne la remercia pas, il ne lui retourna pas non plus le compliment. La rose suffisait amplement. Il se contenta seulement de plonger son regard azur dans le sien puis approcha sa coupe de la sienne et trinqua.

« Joyeuses fêtes Charlie. » Déclara-t-il avant de porter le champagne à ses lèvres.

Uniquement par galanterie, le jeune New Yorkais se leva pour servir les entrées. Il déposa l’assiette de Charlie face à elle et fit de même pour lui. Avant de se rasseoir, il souleva les cloches métalliques dévoilant ainsi deux magnifiques homards.

« J’espère que tu as des goûts de luxe ce soir ; champagne, homard et un compagnon de table d’exception. Bon appétit. » Dit-il avec humour lui adressant un franc sourire.

« A toi aussi Leone. » lançais-je dans un sourire. Je portais alors le verre à mes lèvres pendant qu'il se levait pour servir les plats. Ravie de cette initiative, je posais mon verre avant de retirer à mon tour la cloche qui recouvrait nos assiettes. Amusée, je levais les yeux vers lui et ris légèrement.

« Ça tombe bien, alors: j'adore ça. »

Je lui souris une nouvelle fois avant de prendre mes couverts. A vrai dire, manger du homard, c'était pas vraiment pratique et je ne savais pas où commencer. Hum. Ouais, j'étais pas douée. Je reportais alors mon attention sur le jeune homme.

« Bon alors parle un peu de toi. Je sais rien sur la grande gueule qu'est Leone. »

Nouveau sourire. Il ne pouvait contester: c'était une grand gueule. Mais j'avais dit ça que un ton léger et ne lui reprochait en rien. Enfin, j'espérais juste qu'il n'allait pas polémiquer sur ça, nous n'étions pas là pour ça.

Leone n’aimait pas parler de lui. Il imposait toujours des barrières entre lui et ses colocataires afin de garder une certaine distance. Dans ce Nid, il préférait agir avec détachement. De plus, Charlie le qualifiait déjà de grande gueule, elle avait sûrement ses raisons.

« Si tu veux en apprendre davantage sur moi, il va falloir que tu le découvres par toi-même. » Répliqua-t-il d’un ton marqué par le mystère. De toute évidence, il était persuadé qu’elle en savait plus sur lui qu’elle ne voulait lui faire croire.

Décortiquer un homard, tout un art. Leone coupa les pinces du crustacé avec précision puis plia son corps à l’arrière de la queue pour l’enlever le moins sauvagement possible. Il en extirpa la chair qui ressortit en un seul morceau. Fier de lui, il cassa les pinces un peu plus brutalement et récupéra habilement la viande à l’aide de sa fourchette.

Je haussais un sourcil. Si il voulait éveiller ma curiosité, il l'avait fait. Je le regardais un instant, essayant de voir quel type d'homme il pouvait être. Mais à vrai dire, bien que cela marchait avec ceux n'ayant pas beaucoup de personnalité, avec Leone, c'était plus difficile. Puis, mon regard se posa sur son assiette. Comment faisait-il ça ? Fronçant cette fois les sourcils, je le laissais faire et lorsqu'il eut terminé, je lui tendis mon assiette:

« Tu peux me le faire s'il te plait ? »

Sourire angélique. Il ne pouvait refuser. Et puis, sinon, j'allais pas pouvoir le manger ce homard ! Avec le prix qu'elle m'avait couté cette superbe robe, je comptais pas la tâchais. Non mais.

« Et comment je pourrais faire pour te découvrir par moi-même ? » demandais-je le bras toujours tendu. C'est vrai quoi, si il ne voulait pas me parler de lui, je ne pouvais pas deviner toute seule, non ? Affichant un sourire, j'attendis donc ses réponses patiemment.

Souriant, le jeune homme attrapa délicatement l’assiette de Charlie et lui donna la sienne en échange afin qu’elle puisse commencer à manger.

« Surprends-moi… » Répondit-il joueur en terminant sa coupe de champagne.

Concentré à nouveau sur le homard, Leone réalisa avec soin les mêmes opérations que précédemment et put à son tour commencer à déguster le délicieux crustacé. Pour accompagner cette entrée, il saisit ensuite la bouteille de vin blanc et remplit les deux verres à pied. Le dîner prenait une tournure agréable, il se surprit d’ailleurs à apprécier la compagnie de Charlie.

« Tu as déjà pu constater que je savais décortiquer un homard et être galant avec une femme charmante, sans parler de mon goût prononcé pour bien m’habiller. »

J'affichais un petit sourire malicieux alors que je reprenais son assiette que je posais face à moi. Le surprendre ? Mais comment ? A vrai dire, charmer un homme comme certaines ici pouvaient faire. Je me sentais alors presque ridicule, mais je ne fis rien paraître. Il y avait un avantage à être comédienne: on pouvait cacher, jouer, mentir ses émotions et je le faisais à merveille. Dans un léger soupire, j'attrapais ma fourchette pour prendre la chaire et la glisser dans ma bouche. Il reprit la parole et après avoir avalé ma bouchée, je ris légèrement. C'est vrai.

« Tu as raison... Et puis, je sais aussi que tu n'as pas peur de dire tout haut ce que les autres pensent tout bas. »

Je haussais légèrement les épaules avant de lui sourire. A vrai dire, je qualifiais ce genre de personne "grande gueule", mais pour moi, ce n'était pas spécialement négatif. Je mangeais alors mon homard, prenant deux ou trois fourchette avant de reporter mon attention sur lui. J'avais envie de parler ce soir, et tant pis si il ne parlait pas de lui. Je pouvais, en lui parlant un peu de ce que je faisais dans la vie, amener une conversation non ?

« Je fais du théâtre. C'est assez amusant, quand on est comédienne, de se retrouver dans un jeu comme Fake Lover. C'est un peu comme une scène géante, un pièce qui dure, qui dure... Tu aimes le théâtre ? »