J'en arrivais plus aisément à comprendre pourquoi les occidentaux détestaient tellement le mois de novembre. Le temps était maussade, les journées tellement courtes qu'on avait à peine le temps de profiter de la lumière du jour, et il semblait régner un profond sentiment général de lassitude. Faut dire que de chez moi je ne me rendais pas trop compte, les journées raccourcissaient aussi certes, mais le thermomètre ne descendait pratiquement jamais sous la barre des vingt degrés et cela ne nous empêchait pas de continuer nos activités de la même façon que nous le faisions le reste de l'année, malgré la saison des pluies. La pluie était aussi violente qu'elle était éphémère à Hawaii, et j'étais de ceux qui aimaient voir la nature dans son déchaînement. Alors disons que je n'étais pas habitué à ce que nuit soit ici synonyme de froid glacial, particulièrement lorsqu'il était à peine dix-huit heures, et je comprenais mieux ceux qui disaient détester novembre ... mais ce n'était pas ce qui m'avait empêcher d'aller dehors. Demain nous serions le dix novembre, date annuelle du bal des Marines auquel ma famille participait chaque année malgré la mort de mon père, et moi y compris, et à cela la veille était aussi synonyme de tradition, plus familiale celle-ci. Le neuf novembre nous nous rendions jusqu'au North Shore en famille pour offrir chacun à l'océan un lei de fleurs et une bougie, pour veiller et honorer les morts de notre base. Et y'en avait un paquet, dans ma famille ... mon père aurait sans doute été déçu, qu'aucun de ses trois enfants ne suive la même voie, mais enfin le changement faisait sans doute aussi du bien, parfois. Et puis, c'était pas moi qu'on aurait vu porter l'uniforme, j'étais bien trop du genre à n'en faire qu'à ma tête ; Et c'était malheureux à dire mais à l'époque actuelle encore, un Marine qui préférait les hommes allait au devant de bien des ennuis. Quoi qu'il en soit, nous étions le neuf novembre, et que je sois loin de chez moi ne signifiait pas que je devais dire non à toutes mes traditions, aussi à la nuit tombée avais-je fait un rapide détour par le temple de Cupidon pour y récupérer une bougie, je savais que y'en avait tout plein là-bas, qui ne servirait jamais assurément, parce que qui aurait envie d'aller allumer un cierge pour Cupidon entre nous, hein. Je n'avais trouvé personne en arrivant près de l'étang, pas que j'en sois spécialement étonné puisque la nuit beaucoup ne mettaient plus le nez dehors ... c'était pas comme si on risquait de se perdre, ou de se faire agresser, pourtant. J'aimais bien la nuit, moi, je trouvais ça reposant. Arrivé près du ponton je m'étais assis sur le bord, retroussant le haut de mon jean jusqu'aux genoux et retirant mes chaussures pour laisser mes pieds caresser la surface de l'eau ; J'étais resté là un petit moment, avant de sortir le briquet de ma poche et d'allumer la mèche de la bougie miniature, juste assez lourde pour tenir à la surface de l'eau. La déposant précautionneusement pour ne pas éteindre la flemme par mégarde, je l'avais regardée voguer un instant avant de fermer les yeux en soupirant légèrement, avec le sentiment de la bonne action réalisée ; Y'avait pas de lei, mais le coeur y était et parait-il que c'était l'intention qui comptait de toute façon. J'aurais pu rentrer ensuite, mais j'étais bien, là. Il ne faisait pas si froid finalement, il faisait même assez bon, je crois ... et puis, les samedi soirs étaient toujours bruyant à l'intérieur, et j'avais envie de profiter du silence encore un peu. J'avais même fini par coincer entre les lèvres une cigarette mentholée, taxée à je ne savais même plus qui ... je fumais pas pourtant, enfin j'étais pas un fumeur au sens où on l'entend quoi. Disons qu'il m'arrivait simplement d'en griller une de temps en temps. « Si tu viens parler aux poissons, je crois qu'ils sont pas très causants ce soir. » avais-je alors lancé à l'intention de la personne que j'avais entendu arriver derrière moi, pour lui faire remarquer que je l'avais entendue arriver. Retirant la cigarette de ma bouche, j'avais tourné la tête pour tenter d'apercevoir l'identité du visiteur, ou de la visiteuse, malgré la pénombre, mais il avait fallut attendre qu'elle soit toute proche pour que je reconnaisse Danaé. « Je suis de bien meilleure compagnie que les poissons, ceci dit. Sans vouloir me vanter, hein. »

Une nouvelle semaine est en train de s’achever tout doucement pour la onzième saison de l’aventure Fake Lover. J’ai encore un petit peu de mal à réaliser que je fais partie des candidats de cette onzième saison. C’est quand même un truc de dingue. Il y a quatre mois j’étais en train de regarder la saison précédente en étant certaine que la totalité de ce que je pouvais voir à l’écran était scénarisé par la production et maintenant je suis là en train de me rendre compte que j’avais tort. Oui je suis un petit peu nostalgique, mais ce n’est pas vraiment de ma faute. Je crois bien que c’est parce que mon fils me manque énormément. Un petit peu trop même. Je recommence à penser à lui et je sais que ce n’est pas bon du tout. J’ai envie d’être un petit peu toute seule et c’est pour ça que je décide de partir, en début de soirée, pour me promener dans l’enceinte du parc qui entoure le château. Je marche sans aucun but précis en m’éloignant petit à petit du brouhaha qu’il y a à l’intérieur. C’est une toute petite lumière au loin, près de l’étang qui attire mon attention. J’ai l’impression que c’est comme quelque chose qui brûle. Une flamme. Curieuse je décide de m’approcher et voilà que je retrouve Akela en train de fumer une clope. Enfin, il me semble que c’est Akela parce que de là où je suis-je vois plus une ombre qu’autre chose. Je continu de faire ma petite souris et j’avance tout doucement. « Si tu viens parler aux poissons, je crois qu'ils sont pas très causants ce soir. » Effectivement c’est bien Akela. Je le reconnais à sa voix. Je viens sourire plutôt amusé par ce qu’il vient de dire. Je ne réponds pas tout de suite. J’avance jusqu’à venir me poser à ses côtés, mais pas juste à côté de lui parce que moi et la cigarette on n’est franchement pas très copine toutes les deux. Il tourne la tête et parle à nouveau. « Je suis de bien meilleure compagnie que les poissons, ceci dit. Sans vouloir me vanter, hein. » Et j’espère bien qu’il est de bien meilleure compagnie que les poissons. La seule véritable question reste : « Après reste à savoir si toi tu préfères ma compagnie ou celle des poissons ? » Après tout peut-être bien qu’il a envie de rester tout seul ce soir. « Parce que moi aussi j’suis de bien meilleure compagnie d’un gros poisson rouge et orange avec des moustaches. » que je dis d’une voix presque enfantine. Oui il y a ce genre de poisson dans l’étang. J’ai déjà eu l’occasion d’en voir.

J'étais quelqu'un de relativement sociable, et si on ne venait pas me chercher d'embrouilles j'étais même quelqu'un de relativement tolérant ... Bon, fallait pas non plus me prendre pour une poire, mais voilà. Ceci dit c'était pas parce que j'aimais la compagnie des autres que j'avais pas besoin de temps en temps d'être un peu seul aussi ... Pourtant la solitude n'était pas mon état naturel, je la supportais assez mal de façon prolongée, et je faisais d'ordinaire tout pour l'éviter. Mais de la même façon que j'aimais profiter de mon heure de solitude avant de partir bosser le matin, j'aimais bien depuis que j'étais candidat de Fake Lover me réserver une heure par jour de solitude et de tranquillité ; C'était en quelque sorte ma manière d'équilibrer les choses. Et j'avais envie d'être seul pour mettre cette bougie à l'eau, de toute façon ; C'était une tradition à laquelle je tenais, mais je n'avais pas spécialement envie de devoir l'expliquer à quelqu'un d'autre. Du coup le timing et l'arrivée de Danaé étaient plus que parfait me concernant, juste quand j'avais plus spécialement envie d'être seul, mais que j'avais pour ainsi dire un peu la flemme de rebrousser chemin jusqu'au château. « Après reste à savoir si toi tu préfères ma compagnie ou celle des poissons ? » La regardant s'asseoir à côté de moi, j'avais penché la tête sur le côté comme pour faire mine de réfléchir à sa proposition un instant, tant et si bien qu'elle avait ajouté « Parce que moi aussi j’suis de bien meilleure compagnie d’un gros poisson rouge et orange avec des moustaches. » J'avais souri avec amusement, avant de tirer une dernière fois sur ma cigarette et d'écraser ce qui en restait sur le bord du ponton ; Je comptais pas vraiment lui faire profiter de ma fumée. Je ne savais pas si elle fumait ou non, mais en tous les cas j'avais horreur qu'on me souffle de la fumée à la gueule alors ce n'était pas pour faire la même chose les rares fois où c'était moi qui m'en grillait une. « Alors je propose qu'on laisse Némo et ses potes là où ils sont pour ce soir. Ils doivent avoir plein d'occupations, heu, poissonneuses bien trop intéressantes pour se préoccuper de nous, de toute façon. » Ouais, j'avais trente ans et ma réponse à tout dans la vie c'était de prendre un Disney en guise de référence et de rajouter une énorme connerie ensuite ... C'était d'un sérieux pour mon image, ça. Enfin, si tenté que j'ai vraiment eu l'air d'un gars sérieux un jour, mais honnêtement j'en doutais un peu. Un instant j'avais cherché des yeux ma bougie à la surface de l'eau, croyant un instant qu'elle avait coulé mais non, du moins pas encore ; Elle voguait là, un peu plus loin, mais elle ne tarderait pas à s'éteindre, si l'eau ne la retournait pas avant. Repliant un genou contre moi tandis que mon autre jambe pendait toujours au bord du ponton, j'avais reporté mon regard sur Danaé « Qu'est-ce que tu venais faire là à la tombée de la nuit, besoin d'air ? » En même temps si c'était le cas je pourrais la comprendre, j'avais moi-même l'impression d'étouffer un peu à l'intérieur, à force qu'il fasse nuit autant d'heures par jour ... Ou bien c'était peut-être simplement que vivre à plusieurs commençait à me fatiguer, certes j'étais plutôt sociable mais fallait quand même la supporter la vie en collectivité, et parfois y'avait des moments où ça me fatiguait un peu.

« Alors je propose qu'on laisse Némo et ses potes là où ils sont pour ce soir. Ils doivent avoir plein d'occupations, heu, poissonneuses bien trop intéressantes pour se préoccuper de nous, de toute façon. » Un petit sourire amusé vient se dessiner sur mes lèvres. Je ne le connais pas tant que ça à Akela, mais je l’aime bien. Il est calme et à la fois amusant. Je crois bien que c’est sa petite touche d’humour, bien que la première fois on n’est pas vraiment pu parler humour, qui fait que j’aime bien passer du temps avec lui. Il est simple, pas vraiment comme les autres personnes qui se trouvent dans cette aventure. Enfin, pas vraiment comme une grande partie des gens parce qu’ils y en a des sympathique tout de même. Je tourne la tête vers mon interlocuteur pour l’observer un instant avant de laisser mes pupilles se poser sur l’horizon, sur l’étang. « Et tu crois que les poissons peuvent faire des fêtes dans des discothèques spéciales ? » Après tout dans la petite sirène les poissons parlent et chantent alors pourquoi ici ils n’auraient pas le droit d’aller se remuer les nageoires dans une boîte de nuit spéciale pour eux. Ce serait de l’injustice. Ou pas. Je regarde la bougie qui se trouve sur l’eau. Elle flotte et s’éloigne. C’était donc ça cette petite lumière que je pouvais voir au loin. La voix d’Akela vient me sortir de mes rêveries. « Qu'est-ce que tu venais faire là à la tombée de la nuit, besoin d'air ? » Ceci est une très bonne question. Je hausse les épaules comme une gamine. Je ne suis pas certaine qu’il puisse le voir vu que la nuit est là. « J’avais besoin d’être un petit peu à l’écart du bruit. » C’est en partie la vérité, mais je ne compte pas tout lui dire. J’ai besoin de garder mon petit jardin secret. « C’est toi qui l’a mise là ? » que je demande en désignant la petite bougie flottante d’un signe de la tête. En tout cas l’étang serait drôlement beau avec tout un tas de bougie flottante à sa surface. Ce serait un endroit magique.

« Et tu crois que les poissons peuvent faire des fêtes dans des discothèques spéciales ? » J'avais soupiré légèrement, avec amusement. Certains m'auraient simplement ri au nez dans le meilleur des cas, carrément rembaré dans le pire des cas, mais elle préférait rentrer dans mon jeu. Je crois que c'était à force de jouer les baby-sitters avec mes neveux et nièce, à peine la plus jeune de mes sœurs avait été grandi que la seconde avait pondu des jumeaux, du coup les Disney c'était un peu devenu mon rayon forcément. « Évidemment, c'est le pied total d'être un poisson au vingt-et-unième siècle. Et généralement, ils finissent leur soirée par leur hymne sous-marin. » et disant cela j'avais commencé à siffler la mélodie de Sous l'océan de la petite sirène. Bah oui, quitte à passer de toute façon pour un gamin maintenant, j'aurais eu tort de me priver au final. J'avais tout de même fini par reprendre un minimum mon sérieux pour lui demander ce qu'elle venait faire dans le coin, alors qu'il faisait nuit et pas vraiment chaud ... Elle déprimait, peut-être ? Je n'espérais pas, nous avions assez déprimé tous les deux la semaine passée, et si tel était le cas j'étais prêt à me porter volontaire pour lui changer les idées. « J’avais besoin d’être un petit peu à l’écart du bruit. » C'était compréhensible. Faut dire qu'on étouffait un peu, à force de croiser les mêmes gens et les mêmes pièces ... C'était psychologique sans doute, ce n'était pas comme si nous manquions de place, mais nous étions comme des poissons - encore eux - qui auraient trop de fois fait le tour de leur bocal et auraient fini par s'en lasser. « Y'a besoin que je sorte une blague nulle pour te faire rire et t'empêcher de déprimer, ou ça va aller ? » que j'avais finalement demandé avec le plus grand sérieux, mais un sourire légèrement amusé sur le visage. Pour de vrai, si elle avait le blues j'étais prêt à faire le pitre jusqu'à la faire rire de bon cœur, c'était un truc que je faisais avec facilité ; Et les câlins aussi, si on me laissait faire j'en distribuais à tour de bras mais je savais bien que tout le monde n'était pas du genre tactile comme moi, alors j'essayais de faire attention. Quoi qu'il en soit, en ce qui concernait Danaé, je préférais voir un sourire sur son visage que des larmes comme la dernière fois. « C’est toi qui l’a mise là ? » m'avait-elle alors demandé en désignant la bougie qui dérivait d'un signe de tête. J'avais pincé les lèvres un court instant, sachant que répondre non ne serait pas des plus crédibles, mais n'ayant pas non plus envie de me faire rire au nez en disant la vérité ... Parce que bon, j'avais l'habitude que les gens qui ne venaient pas de mon île ricanent ou tournent en ridicule certaines coutumes qui à moi - et mon peuple plus généralement - paraissaient capitales. « Ouais ... Je voulais voir si elle flotterai. » N'importe quoi. Enfin si ça aurait pu passer, si j'avais eu cinq ans et demi et que j'avais encore été dans ma fasse d'exploration et d'expérimentation du monde et des choses qui m'entouraient, quoi. J'avais un peu évolué depuis cette époque quand même. « C'est, hm, une sorte de tradition familiale, le neuf novembre. Je me sentais un peu coupable d'y échapper cette année alors j'ai fait comme j'ai pu ... » que je fini pourtant par avouer à voix basse, comme si je craignais déjà qu'elle trouve ça stupide. Et puis bon forcément là, une pauvre bougie dans un étang ça ne payait pas de mine, mais bon comme j'avais dit, je faisais avec les moyens du bord ... J'avais même pas de lei, mais je doutais que Cupidon apprécie si j'arrachais les fleurs du jardin pour en faire un, huhu.

« Évidemment, c'est le pied total d'être un poisson au vingt-et-unième siècle. Et généralement, ils finissent leur soirée par leur hymne sous-marin. » Et voilà que mon camarade se met à siffler l’air de la chanson de la Petite Sirène sous l’océan. Un large et franc sourire vient s’emparer de mes lèvres. J’adore le dessin animé. J’adore la chanson. Je suis certaine qu’on fait de la télépathie tous les deux parce que j’étais justement en train de penser à ce film d’animation de Disney. J’ai tout de même hâte que mon petit bout soit assez grand pour regarder des Disney. Ce sont de purs petits moments de bonheur. Petite, je passais des heures et des heures à regardes Disney. Je ne sais pas siffler, mais je connais les paroles de la chanson par cœur alors, histoire de l’accompagner, voilà que je me mets à chanter d’une petite voix presque enfantine, mais tout de même enjoué. « Sous l’océan, sous l’océan, doudou c’est bien mieux, tout le monde est heureux sous l’océan. » Je me contente juste de quelques mots. Je me vois mal chanter toute la chanson, même si je la connais sur le bout des doigts. De toute façon, nous venons discuter de choses plus importantes comme la raison de me venue ici. Je lui explique que j’avais envie d’être à l’écart. « Y'a besoin que je sorte une blague nulle pour te faire rire et t'empêcher de déprimer, ou ça va aller ? » Il est attentionné Akela et j’aime bien ça. Je lui adresse un petit sourire amusé. « Eh bien ça va aller, mais j’adore les blagues nulles alors si tu en as une en stock, j’suis prête à t’écouter et à rigoler comme une baleine avant même la chute. » Rien que le mot blague me donne envie de rire donc bon. J’suis assez bon public pour les mauvais humoristes on va dire. J’observe la petite lumière flottante et vient lui poser une question stupide. Est-ce lui qui l’a mise là ? « Ouais ... Je voulais voir si elle flotterai. » Eh bien il a sa réponse. « C'est, hm, une sorte de tradition familiale, le neuf novembre. Je me sentais un peu coupable d'y échapper cette année alors j'ai fait comme j'ai pu ... » Je trouve ça d’autant plus mignon qu’il garde cette tradition en étant dans le château. Je reste silencieuse un instant et observe la bougie qui flotte. C’est tout de même très beau. « Chez moi la seule tradition familiale c’est la bénédiction du repas avant de prendre le déjeuner ou le dîner, mais je dois bien avouer que je ne fais cela que lorsque je suis en compagnie de toute ma famille. » J’ai un petit peu honte de l’avouer, mais il est vrai qu’en temps normal je n’ai pas vraiment le temps de prier. Si mon papa entends ça, il va me tuer lui qui est certains que je suis une bonne petite pratiquante.

Amatrice ou pas, Danaé devrait en tout cas se remettre aux Disney plus tôt qu'elle ne l'imaginait, avec son bout de chou qui finirait par grandir ; Et pas seulement pour lui plaisir de lui faire découvrir quelques classiques qui le traumatiseraient lui aussi - pourquoi, pourquoi avait-on tué Mufasa ? - mais également parce que quand on se retrouvait à ne plus savoir comment occuper la marmaille, y'avait pas meilleur moyen. Encore que dès que y'avait plus d'un gamin fallait aussi en trouver un qui plaise aux deux, et ça c'était une autre paire de manches, entre les filles qui préféraient les princesses et les garçons qui préféraient les animaux ... Enfin bon, de ce côté là Danaé avait pas à s'en faire pour l'instant, à priori. Voilà en tout cas qu'elle me suis dans ma bêtise et commence à chanter « Sous l’océan, sous l’océan, doudou c’est bien mieux, tout le monde est heureux sous l’océan. » m'arrachant un léger éclat de rire tandis que je finissais par arrêter de siffler. J'avais pas eu besoin de me forcer pour réussir à la faire rire finalement, c'était plus ou moins un pari tenu, bien qu'elle m'ait ensuite avoué ne pas avoir peur des éventuelles blagues archi-nulles que je pourrais lui proposer ; Ouais, apparemment elle était du genre bon public, donc. « Eh bien ça va aller, mais j’adore les blagues nulles alors si tu en as une en stock, j’suis prête à t’écouter et à rigoler comme une baleine avant même la chute. » Bon, du coup il ne me restait plus qu'à trouver une blague, une bien nulle, qui ferait rire non pas par son intelligence mais par son niveau ras des pâquerettes ... Quoi, ça ne vous arrivait jamais à vous, d'entendre une blague où vous vous mettiez à rire simplement parce qu'elle était sidérante de nullité ? « Oh je sais, j'en ai une. » que je m'étais alors exclamé avant de m'éclaircir la gorge et de reprendre d'un air sérieux des plus exagéré « C'est l'histoire d'une courgette, qui court, et qui se jette. » J'avais gardé mon sérieux quelques secondes, mais finalement je n'avais pas pu m'empêcher de ricaner parce que ouais, celle-là était vraiment nulle « Je l'ai lue dans un carambar tout à l'heure. » avais-je fini par avouer comme pour me justifier. Je me demandais si y'avait vraiment des gens payés pour ça, inventer des blagues à foutre dans les carambar ... genre, des gens littéralement payés pour raconter des conneries, quoi. Cessant finalement de rire j'avais soupiré un instant, étirant mes jambes dans le vide devant moi et appuyant les paumes de mes mains derrière moi, comme on le ferait pour prendre le soleil. Sauf qu'il n'y avait pas de soleil, hu. Les yeux posés sur ma bougie s'éloignant peu à peu, j'avais fini par donner une vague explication sur sa provenance à Danaé, mais sans non plus entrer dans les détails « Chez moi la seule tradition familiale c’est la bénédiction du repas avant de prendre le déjeuner ou le dîner, mais je dois bien avouer que je ne fais cela que lorsque je suis en compagnie de toute ma famille. » Ah ouais, c'était le genre de tradition qui se perdait ça quand même ... Enfin, j'allais pas nier que j'y avais eu droit aussi aux fêtes de familles, type Thanksgiving ou le 4 juillet, mais bon je vivais dans une base militaire plus jeune aussi, là où des Marines aimaient répéter à qui voulait l'entendre qu'ils ne répondaient qu'à Dieu et à leur patrie. « Tu viens d'une grande famille ? » que j'avais alors demandé un peu curieux. Parce que c'était mon cas, je venais d'une famille où y'avait tellement de membres que même moi j'avais parfois du mal à m'y retrouver. Mais c'était l'idée que je me faisais d'une famille, à vrai dire. « Tu viens d'où d'ailleurs ? Je crois que je t'ai jamais demandé. »