Après avoir enfilé le costume de la victime, puis celui du parfait chieur voilà qu’il se mettait désormais à rire tout seul dans son coin. Leone allait vraiment finir par se demander s’il n’était pas atteint de sérieux troubles de la personnalité. Plusieurs entités semblaient partager le même corps. Dans un léger éclat de rire, le jeune New Yorkais dévisagea son camarade et demanda un brin ironique :

« Je peux savoir pourquoi tu te fends la poire ? Les douloureuses séquelles de ton accident de voiture ? »

Cassandre avait sûrement de bonnes raisons mais Leone n’écartait pas pour autant l’hypothèse qu’il était complètement cinglé, sans doute les conséquences irréparables d’un traumatisme crânien. En mentionnant délibérément son secret, il savait qu’il avait touché une corde sensible. Il avait toujours eu un goût pronocé pour la provocation…

Le sourire narquois de Leone ne faisait que s’élargir au fur et à mesure de la tirade de son colocataire. Il était si prévisible, si facile à atteindre, c’en était presque trop facile. Au moins il avait gagné et désormais Cassandre y réfléchirait à deux fois avant de s’adresser à lui. Bon débarras.

« Tu ne rates jamais l’occasion de te plaindre. Tu aimes tellement t’apitoyer sur ton pauvre sort, c’est ta façon à toi d’attirer la compassion et la pitié des autres ? Tu m’écœures. »

Il le regarda s’en aller, la queue entre les jambes. Fier de lui, le jeune Américain termina sa douche dans le calme.

Topic Terminé