Je lui souris face à sa dernière remarque. Bien que Sydney soit une magnifique femme, jamais il ne me serait venu à l'idée d'aller plus loin avec elle. Je la considérais plus comme une confidente dans la maison. Elle m'avait toujours soutenu dans les moments difficiles et inversement. Nous étions là l'un pour l'autre et jamais je n'aurais voulu gâcher cette relation qui s'était instauré par une coucherie qui n'aurait voulu rien dire. J'ajoutais alors : « Je crois qu'il n'y a pas qu'avec elle qu'il joue... » Je bus une gorgée de mon café et soupirais, las de toute cette histoire que je ne comprenais plus. Je ne comprenais plus Austin et pourtant, j'aurais tout donné pour le voir arrivée, pour le tenir contre moi et l'embrasser. Je devenais dépendant, ce n'était pas bon signe surtout que je ne savais pas encore comment nous allions finir suite à ce qu'il s'était passé au prime. J'étais dans le brouillard, à deux doigts de le perdre et je m'accrochais toujours autant. Je devais être maso... ou amoureux.

Je suivis Nolan du regard tout en attrapant mon deuxième toast. C'était devenu une habitude boire mon mug de café et de me préparer deux toasts et pas un seul de plus. Je fis, dans un premier temps, un seul « Mmmh. » comme réponse au jeune homme qui nettoyait sa vaisselle. Une plus construite arriva par la suite. « Oui, sans doute. Toi aussi, tu joues ? » Demandais-je curieux.

J'espérais pourtant qu'il répondrait. Mais tant pis, je ferais avec. Je lui souris. Nolan parla alors de limites et il n'avait pas tord. J'aurais bien aimé connaître celle d'Austin ou même celle d'Alice qui prenait un malin plaisir à me descendre dès qu'elle me voyait. Je soupirais à nouveau, las de toute cette histoire et du quadruple couple que nous formions avec Alice, Nolan, Austin et moi. Je rejetais mes yeux dans ceux du jeune homme. « Tu crois qu'un jour ils se décideront ? » Lui posais-je comme question en parlant de nos soit-disant compagnons respectifs.

Le jeune homme que je regardais semblait bien moins pacifistes que je ne l'étais et beaucoup plus dans l'offensive que je ne le serais. En grand optimiste, j'espérais que la situation actuelle soit la dernière, que les grands changements avaient été accompli et qu'aucune autre révélation aussi tordu que les précédentes viennent secouer ce qui s'était créé. Je bus une gorgée de café avant de sourire. « Sympathique mais colérique... Je vois le genre... » Lui dis-je avant de rire légèrement. « Promis, je n'essaierais jamais de te mettre en colère. Je préserverais ta sympathie. » Je le regardais alors plus sérieusement. « Croix de bois, croix de fer. Si je mens, tu pourras exercer ta colère. » Puis je partis en fou rire.

Je rougis de moitié en entendant les paroles de Nolan. Il me souriait et je n'avais d'autre réaction de croquer dans mon second toast. C'était un mécanisme comme un autre pour éviter de voir ses yeux posés sur moi. Je bus une gorgée de mon café et recroquais dans ma tartine. Finalement, après quelques minutes, je redressais la tête et tourna mon visage vers le jeune homme. « Tu ne connais pas la bête qui se cache en moi. » Lui avouais-je avant de rire. « Enfin la bête... Le petit écureuil serait plus approprié. Je ne ferais pas de mal à une mouche intentionnellement. » Je lui souris terminant alors mon petit déjeuner. Je le rejoignis près de l'évier et commençais ma vaisselle.