Je ne sais plus qui à eu l'idée de cet endroit, mais elle mérite vraiment qu'on la remercie. C'est clair que moi, j'aurais jamais eu cette idée, j'aurais choisi un endroit moins original comme un véritable salon de coiffure ou encore un vrai magasin de vêtement de luxe, ça aurait été possible, non ? Bref, cet endroit est vraiment sympa pour s'amuser et c'est pourquoi après avoir mangé un plat préparé par l'un des candidats, vu que je ne sais pas cuisiner, je me rends là-bas. Quand j'y rentre, je remarque que Benjamin s'y trouve déjà, avec de la bonne musique en fond sonore. Un fin sourire s'installe sur mes lèvres. Je m'approche alors discrètement derrière lui et lui cache les yeux avec mes mains. « Devine qui c'est ! Petit indice, je pense que je suis semblable à une déesse. » Bon d'accord, j'abuse un peu, je suis loin d'être une déesse, mais c'est pas grave, il a intérêt de trouver quand même. Enfin lorsque je lâche ses yeux, je me tiens face à lui et sourit de plus belle. « Je t'imagine bien dans la peau de John Travolta tiens ! » Et je me mets à rire finalement, en imaginant vraiment Benjamin dans la peu de Travolta. Non ça ne le ferait pas vraiment. Voir pas du tout. Je regarde le décor, toujours aussi époustouflait par la ressemblance avec le lieu tiré du film Pulp Fiction. Par contre, heureusement que la musique diffusée ne date pas des années 50, ça m'aurait pas plu.  

Il faut qu’elle me sorte de la tête. Et ma solution, habituellement, est de boire un verre. Ou plusieurs. Je dirais même que la deuxième toujours plus plausible. Évidemment, après le moment que j’ai passé avec Amy cette semaine, je me sens presque mal de boire pour oublier. Parce que oui, ça a beau faire dix ans, je bois encore pour oublier. Oublier quoi ? C’est ce qui est complexe. Parce qu’il y un conflit intérieur en moi qui me refuse de mettre un trait sur mes souvenirs, alors que l’autre partie me dit que je pourrais peut-être passer à autre chose si je me permettais de ne plus y penser. Mais évidemment, le conflit perdure et ne s’est jamais réglé. Et voilà que je me retrouve accoudé au bar, un verre en main et la bouteille poser juste à côté, prête à me saouler un peu plus. La classe. J’ai mis la musique tellement forte que je n’entend pas la porte s’ouvrir derrière moi. C’est pourquoi je sursaute légèrement lorsque je sens deux mains se poser sur mes yeux. « Devine qui c'est ! Petit indice, je pense que je suis semblable à une déesse. » J’ai beau avoir déjà quelque verres dans le corps, je n’ai pas à réfléchir bien longtemps pour deviner de qui il s’agit. « Déesse... Déesse... C’est Medhi ? Krisjana ? Danica ? Babou ? » Oui, je fais mine de chercher, sur un air sérieux, prenant soin de ne pas nommer le prénom d’Apolline. Je souris doucement lorsqu’elle retire ses mains de mes yeux, me retournant pour regarder la fille aux cheveux multicolores qui se trouve à mes côtés. Je crois que j’aurais préféré rester seul, mais Apolline me semble une compagnie appréciable malgré tout. « Je t'imagine bien dans la peau de John Travolta tiens ! » Ah ouais ? C’est la première fois qu’on me la sort celle là. « Travolta de Pulp Fiction et pas de Grease j’espère... » Pas trop mon truc de chanter et danser. Même si bon, vu l’endroit où nous sommes, je comprend bien qu’elle fait référence au premier Travolta. Je viens subtilement glisser ma main contre sa taille, comme si c’était une chose naturelle à faire, alors que je bois une nouvelle gorgée de mon verre.

Je n'aurais pas pensé croiser un candidat ici, à vrai dire, je suis souvent seule quand je suis ici et je m'éclate plutôt bien. Danser dans tout les sens sans personne pour se moquer de moi, non franchement j'adore cet endroit, mais ça me dérange pas d'y être en compagnie de personne que j'apprécie comme Benjamin. D'ailleurs, je me cache derrière lui dans l'espoir qu'il devine qui je suis en lui donnant un indice bidon, mais monsieur me sort tout les canons du Nid. C'est qu'il va vraiment finir par me vexer. « Goujat ! » que je lui dis alors en me mettant face à lui, lui donnant doucement une petite claque à l'arrière du crâne. Je finis par le comparer à Travolta et il me dit le Travolta de Pulp Fiction plutôt que celui de Grease, ce qui pour le coup me fait rire. « You are the one I want want, oo, oo, ooh, honey. » que je chante, m'agitant alors comme les acteurs de Grease sur cette chanson, mais je m'arrête rapidement, ne me rappelant pas vraiment de la suite. Je finis alors par regarder ce que fabrique vraiment Benjamin et je me rends compte qu'il ne fait que boire. « Tiens, on boit à quoi ? » Ouais, parce que j'attrape déjà un verre de l'autre côté du comptoir pour me servir aussi, mais j'aimerais savoir ce qu'on fête avant, pour dire d'être un peu au courant. Bof, et puis, c'est pas grave, on peut boire pour toutes les raisons du monde, le plus important c'est de boire non ?

Qui est cette déesse derrière moi qui a osée mettre ses mains sur mes yeux ? J’en viens à nommer le nom de toutes celles que je trouve belles ici, en prenant bien soin de ne pas nommer celui de la demoiselle concernée. C’est plus drôle de cette façon. Mais voilà que je me fais traiter de Goujat et que j’ai même le droit à une petite tape derrière la tête. Et c’est moi qui passe pour le méchant. Tsss. Apolline le sait que je la trouve belle. Enfin, j’ose espérer qu’elle l’a comprit. Pour ce qui est de Travolta... Elle se met à chanter, me donnant la réponse à ma question. Comme elle est drôle. « Si moi je suis Danny, toi t’es Sandy... qui est tombée dans l’acide. » Oui parce que même la Sandy rebelle de la fin ne se serait pas fait teindre les cheveux de la sorte, autrement. Je finis le contenu de mon verre alors que la candidate me demande justement à quoi on boit. Ça me semblait évident qu’elle allait se joindre à moi sur ce point. Par contre, je ne suis pas certain de savoir ce que je peux lui donner comme réponse. « On boit... à la connerie humaine. » Je hausse les épaules. Ce n’est pas la meilleure réponse à lui donner. « À ma connerie plus en particulier. » Comme si c’était mieux. Mais c’était toujours pour cette raison que je buvais. Entre autre. Je me sers un nouveau verre, après qu’elle en est fait de même, levant celui-ci en sa direction. « Santé. » et je cale mon verre en entier, un sourire sarcastique sur les lèvres. Ok, je commence à être saoul, ce qui n’est pas particulièrement une bonne chose pour Apolline. Je ne crois pas que je serai de bonne compagnie ce soir. C’était pourquoi j’étais venu me réfugier ici avant tout. Un peu de solitude. Même si je ne peux pas lui demander de partir non plus. Maintenant qu’elle est là, je veux qu’elle reste.