→ Jeux d'enfants
le 02/05 à 21h54
avec Némo.

Je ne résiste rarement à la tentation. Et, encore moins, lorsque celle-ci est liée à mon estomac. Oui, je suis le genre à tout le temps grignoter. A céder dès que mon estomac commence à faire de siennes. Ou que je m’ennuie. L’ennui pousse tout droit vers la nourriture. Puis, présentement, il faut que je m’occupe. Cercle vicieux. Et, la meilleure solution jusqu’à présent est d’aller fouiner dans le frigo et d’en dégoter un quelque chose à se mettre sous la dent. J’arpente donc les couloirs en direction de la cuisine. Une fois arrivée, je ratisse les placards un à un sans trouver un quelque chose qui me donne envie. Je trace jusqu’au frigo. Je l’ouvre et reste plantée devant dix bonnes minutes. Toujours rien. Quoi prendre. Je soupire. Puis, entre deux pensées, deux hésitations, j’entends quelqu’un passer l’encadrement de la porte. Du coin de l’œil j’aperçois Némo. Je finis par oublier mon ventre et pivote sur les talons, vrillant mon attention sur lui. J’attrape un truc à la volée avant de refermer le frigo, et je me dirige vers lui d’un pas rapide. Et, sans crier gare, je me jette presque dans ses bras. J’enroule ceux-ci autour de son cou. Je me rappelle que l’on est samedi, que demain c’est dimanche, et que le jeune homme est nominé. « Je ne veux pas que tu partes » je lui confie alors dans un murmure au creux de l’oreille. C’est sincère, je l’aime beaucoup, je ne veux pas qu’il s’en aille. « Cap ou pas cap ? » je lui fais alors, défaisant légèrement ma prise, mes mains posées ses sur épaules alors que je plante mes prunelles dans les siennes. Evidemment, ce n’est pas comme s’il a un quelconque contrôle sur les votes du public mais je veux qu’il me promette de faire en sorte de l’influencer -ce public- pour qu’il décide de le garder dans le jeu, de me laisser une semaine de plus. Car moi aussi je suis capable de le lui interdire, comme ce qu’il avait fait dimanche dernier. Bref. Puis, aussi et surtout, cette réplique là nous ouvre un autre jeu.

Je me pince les lèvres, attend ma réponse. Quelques secondes après, un large sourire étire ses lèvres. Alors, automatiquement, une esquisse se dessine sur mon visage. Satisfaite. Evidemment, je sais qu’il va pas rechigner. Je me doute qu’il va entrer dans mon jeu sans trop de mal. Après tout, c’est comme ça entre nous. Le jeu. Deux gamins enfermés dans des corps d’adultes. Puis, y’a pas à tortiller, ca fait du bien de se lâcher, un peu. Et, l’avantage avec Némo, c’est que le peu devient rapidement un toujours. Après quoi, son visage s’approcher lentement du mien. Je demeure immobile. Et, me murmure un cap. Un nouveau sourire en coin étire mes lèvres. Je le savais. « Je compte sur toi » je lui murmure également tant que son visage est encore proche du miens. Puis, il se recule et prend un air désabusé avant de poursuivre le jeu. Je manque de rire face à cette nouvelle expression lorsque sa réplique m’interpelle. Un baiser ? Rien que ça. Mon sourire ne déloge pas. Quel pervers, haha. C’est vrai qu’il avait dit que je pouvais en user mais surtout en abuser. Néanmoins, je ne suis pas le genre de fille à distribuer des baisers sur commande. Je le dévisage. Putain que je suis joueuse. De ma vie, je n’ai jamais refusé un défi. Ca ne va pas commencer maintenant, n’est-ce pas ? Je peux faire exception ? Pour le jeu ? Pas vrai ? Alors, je m’avance quelque peu vers lui, réduit la distance qui nous sépare. « Cap » je souffle à quelques millimètres de son visage, mes lèvres à hauteur des siennes, le toisant. Ceci dit, entre l’histoire de la musique de Cupidon et maintenant, ca fait deux fois mon tour. Deux fois que je vais chercher ses lèvres. A son tour, non ? Puis, ici ce n’est l’histoire que de le convaincre de rester... Un sourire malicieux étire mes lèvres. Et, ces dernières vont alors effleurer les siennes avec lenteur et une certaine lasciveté sans jamais vraiment s’y poser. « ...si tu les veux, viens les chercher » je murmure alors sur un ton aguicheur que je me reconnais à peine avant de reculer, mutine. Il veut jouer on va jouer. « Cap ou pas cap ? » je lui lance ensuite continuant de reculer tout sourire, simplement, mettant de la distance entre nous.