Les nominations venaient de tomber, on connaissait dès à présent les noms des candidats nominés face à Alceo et Leone. Cherchant ce dernier des yeux, je le vis partir et sortir à l'extérieur. Dans un premier temps, je ne cherchai pas à le suivre puis je finis par aller le chercher, trouvant que l'air devenait assez frais et me souvenant que Leone était sortit assez peu couvert. C'était une excuse pour aller le voir, m'ennuyant de lui. J'enfilai une veste et pris son écharpe puis le trouvai près de la cascade. Lui souriant, je lui tendis l'écharpe. « Déjà que ton nez n'est pas beau à voir, il manquerait plus qu'il coule » essayais-je de plaisanter, m'asseyant à ses côtés.

« Sujet à éviter, j'ai compris » lui adressais-je avec un sourire maladroit. Puisque Leone ne voulait pas de son écharpe, je l'enfilai à mon cou, le regardant avec un air inquiet. J'avais besoin qu'il m'éclaircisse sur un point et comme à mon habitude, je ne passai pas par quatre chemins pour lui demander. « Vendredi.. Quand le public t'auras sauvé, tu resteras n'est-ce pas ? » Je ne m'étais pas trompé, je n'avais pas dit 'si'. J'étais certain que le public allait le sauver, Leone méritait amplement sa place et ça, contre n'importe qui que ça soit Sydney, Helena ou même moi. Mais c'est vrai que je n'étais pas totalement objectif. Ces temps-ci, j'avais l'impression qu'il était lassé, que l'aventure ne représentait plus grand chose pour lui, qu'il attendait simplement que les jours passent et j'avais peur qu'il abandonne.

Mes lèvres s'étirèrent en un large sourire, satisfait de sa réponse. Il allait donc rester. J'étais soulagé, il ne fera pas de connerie Vendredi. Quand il planta son regard dans le mien, je le soutenus, cherchant à savoir quelle question il souhaitait faire passer par son regard. N'étant pas doué pour lire dans les yeux des autres, je me contentai de lui adresser un sourire franc, déviant cette fois mon regard vers la cascade. « Tu me le promets hein.. » Même si Leone m'avait déçu, je ne pouvais pas lui tourner le dos, c'était au dessus de mes forces. Et puis, j'étais prévenu. Je savais qu'il était sans limites. Je pensais que Leone était au courant et qu'il savait ce que je pensais de lui. Et même, je ne pensais pas que mon avis importe quelque chose à ses yeux. J'avais aussi peur de le froisser, pensant qu'il ne veuille plus parler de cette histoire.

Si Leone me donnait sa parole, je lui faisais confiance pour la tenir. Je le voyais comme un homme de parole, qui ne la donnait pas à la légère, j'espérai ne pas me tromper sur son compte. Tournant mon visage dans sa direction, je l'observai tandis que lui regardait ailleurs. « J'aimerai lire dans tes pensées, pour connaitre les questions que tu n'oses pas poser.. » chuchotais-je en apparence pour moi-même, mais suffisamment fort pour que Leone l'entende, dans le but de créer une réaction de sa part peut-être. Il n'y avait pas que les questions que j'aurai voulu connaitre. J'aurai voulu voir tout, tout ce qu'il tente de cacher.

Leone était toujours là pour me réconforter, me rassurer quand j'allais moins bien, le seul à voir que quelque chose clochait. Quand à moi, je n'arrivai pas à être à sa hauteur. Je n'arrivai pas à voir quand il était préoccupé, je n'arrivais pas à trouver les mots qu'il fallait pour le rassurer, j'étais bien au dessous du niveau qui m'accordait. Il en faisait beaucoup plus pour moi que moi pour lui et ça, j'avais du mal à ne pas me le reprocher. En silence, cachant ma déception, je le regardai s'allonger sur le matelas. Me sentant de trop, je décidai de me lever, lui adressant sans réelle ressentiment, un léger sourire aux lèvres « Je vais te laisser les découvrir par toi-même dans ce cas »