Ulysse, c'est un gros dormeur, on va pas se le cacher. Franchement même avec dix heures de sommeil, il pourrait rester trainer dans son lit encore quatre-cinq heures, même s'il est conscient. Par contre quand il se lève, c'est pour de bon. Là, impossible de s'endormir de nouveau. Et en pleine nuit, il a une envie pressante qui le force à se lever. C'est tellement horrible, surtout avec sa flemme monstre... mais il pouvait pas tenir une minute de plus. Les toilettes ne sont même pas sur le même étage que les chambres, c'est mal foutu quand même. Faut qu'ils y pensent pour la prochaine fois hein parce que c'est pas du tout pratique. Donc après être passé par les toilettes et s'être lavé les mains évidemment, il prend les escaliers de secours pour remonter dans sa chambre. Sauf qu'en ouvrant la porte, il tombe sur une candidate. « Qu'est-ce que tu fais là ? » Qu'est-ce qu'elle veut celle-là ? Si elle, elle le reconnait, lui c'est pas son cas vu qu'il est pas complètement réveillé et qu'en plus, lorsqu'il la regarde de plus près, elle se cache avec ses cheveux. « Me regarde pas. » qu'elle fait alors qu'il est concentré à la regarder justement. Il se recule d'un coup, l'air étonné mais capte un malaise, en même temps qu'il capte que c'est Jasmine. « D'a... d'accord. » qu'il balbutie en se retournant, étonnement coopératif pour le coup. Il prendra l'ascenseur. Autant Ulysse est un chieur, un véritable emmerdeur quand il s'y met, autant il sait reconnaitre quand il doit laisser de l'espace à une personne... ou pas. « Ne pars pas. » Décidément Ulysse, t'as vraiment tout faux. Il n'a même pas une demi-seconde d'hésitation alors qu'il y a peine quelques secondes, il était déjà prêt à repartir dans l'autre sens. Il ne refuse jamais rien à une femme qui pleure, peut-être sa plus grand faiblesse. Le blond se retrouve à ses côtés, l'enveloppant toute entière avec ces bras en la forçant à se blottir contre son torse. Il la serre, pas très fort mais suffisamment pour qu'elle sente la pression, qu'elle sente sa présence l'envelopper, comme s'il la protégeait. Il pose un baiser sur son front et ferme les yeux. « Respire. » qu'il murmure avec douceur tandis qu'il caresse son dos avec l'une de ces mains. Ulysse n'a jamais été fort pour réconforter les gens avec la parole. Il est trop cru, trop direct, pas assez diplomate. Sa technique, ce sont les gestes. Il fait tout pour que la personne sache qu'il peut compter sur lui. Et pour cette fois, Jasmine peut compter sur Ulysse pour être là pour elle.

Définitivement non, Ulysse n'aurait jamais imaginé vivre une situation comme celle-ci dans l'aventure. On lui aurait dit Yitiysh ou Tifenn, il l'aurait cru, mais pas Jasmine. Non pas la grande Jasmine, elle qui est tellement sure d'elle à chaque moment de la journée. Il se demande même si ce n'est pas un rêve, que les pleurs qu'il entend ne sont que le fruit de son imagination. Mais non, les larmes qui mouillent son tee-shirt son bien réelles, de même que les sanglots qu'il entend, les battements rapides de son coeur qu'il ressent ou sa main qui serre fort la sienne. Naturellement, ses doigts s'entremêlent au sien, la gardant toujours auprès de lui, comme s'il avait peur qu'elle lui échappe, qu'elle s'envole. Le blond ne pose aucune question, il se doute que c'est suffisamment gênant pour elle, sans qu'il n'en rajoute. Il n'est pas proche de Jasmine, mais il a quand même une idée de son caractère après six semaines de cohabitation. Elle est fière, très fière. Surement que demain, cette situation ne sera jamais arrivée pour elle, et l'italien la soutiendra dans cette démarche. Non, Jasmine n'a jamais pleuré dans ces bras en pleine nuit. Mais en attendant, elle peut se lâcher autant qu'elle veut, il est encore là pour elle. Après plusieurs minutes de silence où il sent la popstar se calmer, il tente enfin un mot. « Mon tee-shirt... » qu'il souffle, toujours la tête posée sur la sienne, les yeux clos. Il est dans cette position depuis tout à l'heure et même si elle semble aller mieux, il reste encore un peu contre elle. « Il est plein de morve. » qu'il continue à souffler toujours avec ce sérieux, sauf qu'il ne l'est pas, sérieux. C'est même pas vrai en fait, elle a beaucoup pleuré, son tee-shirt est bien inondé mais ce n'est que de l'eau pour cette fois. Les traits de son visage se déforme en un sourire, qu'elle peut ressentir même si elle ne le voit pas. Il jauge la situation. Dans tout les cas, il restera comme ça jusqu'à que Jasmine bouge d'elle-même. Il pourrait rester toute la nuit s'il le faut.