J'avais repéré le stade lors de ma visite d'hier. Celui-ci m'avait tout de suite attiré mais, malheureusement, je n'avais pas penser à prendre mes affaires de sport pour cette visite. Je m'étais donc promis d'y revenir dès le lendemain pour faire un peu de sport. De la course à pieds en fait. Respectant toujours les promesses que je me fais, je m'étais levée assez tôt. J'préfère courir le matin et éviter les chaleurs de l'après-midi, parce que ces chaleurs peuvent être intenables et je ne tiens pas à m'effondrer au milieu de la piste. Après un détour dans les vestiaires pour me changer et enfiler mon short, je suis fin prête à entretenir mon corps. Le sport a toujours fait parti de mon quotidien, il a toujours été un moyen de détente et d'apaisement pour moi. Lorsque je cours, j'ai l'impression de laisser mon esprit au vestiaire et de donner un peu de vacances à mon cerveau. Il le mérite, il a bien le droit de se mettre sur off par moment. Je commence doucement, je trottine plutôt que de courir parce que ce qu'il compte ce n'est pas la vitesse mais l'endurance. Mes cheveux retenus dans une queue de cheval se balance de droite à gauche et ma respiration se fait plus haletante que d'habitude. Je suis très concentrée ... En tout cas je l'étais jusqu'à ce que j'aperçoive Andreja sur le bord de la piste. J'souris, certainement comme une idiote et allongeant mes foulées, je cours dans sa direction pour venir sauter dans ses bras. Que voulez-vous, je suis contente de le revoir, je n'avais pas entendu son prénom lors du prime dernier... Sans doute était-il entré après moi ? «Dédéééééé, comme je suis contente de te voir.» Que j'articule alors que je me défais de son cou pour laisser mes pieds toucher le sol à nouveau. Et oui, pour le moment, dédé ce sera son surnom.

Il n'avait fallu qu'une seule journée à Andreja pour décréter que le stade serait son repère de début de journée, et la première de ses habitudes de vie au sein du nid pour le temps qu'il y serait. Il ne lui avait cependant pas fallu longtemps pour comprendre que s'il souhaitait courir sans être dérangé, ou du moins s'il souhaitait être tout seul, il lui fallait se lever tôt et profiter des premières heures de la matinée, celle où un certain nombre de candidats dormaient encore du sommeil du juste, probablement après s'être couché à l'aube. Pas qu'Andreja ne juge qui que ce soit sur son rythme de sommeil, le sien n'était pas non plus forcément un exemple à suivre. Mais cinq kilomètres, donc, c'était ce qu'il avait l'habitude de courir tous les jours pour se réveiller, souvent avec Emil. Ce n'était pas énorme en soi, du moins pour des sportifs de leur gabarit, mais cela permettait toujours au moins de se remettre le cerveau dans le bon sens après une soirée un peu trop alcoolisée, ou simplement un peu trop mouvementée, que ce soit pour de bonnes ou de mauvaises raisons. Ici cela lui servirait sans doute surtout à avoir un peu de temps pour être tranquille, et seul, car à trente-trois la solitude risquait d'être un luxe plus qu'autre chose les premiers temps. Raison pour laquelle il traînait maintenant un peu au moment de repartir, le front luisant et le souffle encore un peu court, les mains posées sur ses hanches et l'air un peu ailleurs. Il était bien, là. Il ne faisait pas trop chaud, et l'envie de profiter encore un peu du courant d'air frais matinal était presque plus forte que l'envie de redescendre aux vestiaires pour prendre une douche. Alors à défaut de bouger il étirait machinalement ses muscles pour s'éviter les courbatures, pliant une jambe pour aller attraper sa cheville, sa tête se balançant au rythme de la musique que son iPod crachait dans ses oreilles. « Dédéééééé, comme je suis contente de te voir. » Il avait tout juste eu le temps de relever la tête pour voir débouler une tornade brune en short arriver dans sa direction et se jeter dans ses bras comme s'ils se connaissaient depuis dix ans et ne s'étaient pas vus depuis six mois. C'était un peu surprenant à vrai dire, mais un peu moins lorsqu'Andreja avait reconnu la jeune femme et s'était fendu d'un sourire. « Dédé ? C'est ce que tu choisir finalement ... ? C'est, hm ... mignon ? » Il n'était pas certain que c'était à son goût mais soit, si elle avait vraiment trop de mal avec son prénom elle pouvait bien l'appeler comme elle souhaitait. Gardant inconsciemment une de ses mains sur l'épaule de la jeune femme il avait fini par ajouter « Tu raison finalement, de dire que nous se retrouverait ... Tu sois être chance, ou bien tu avoir don. » Si ça se trouve c'était ça son secret, elle était extra-lucide, hm. Peu probable, vous dites ?

Cela peut paraître étonnant pour certains de me voir me jeter de cette façon dans les bras d'un candidat dont je ne sais pas encore grand chose. Un homme qui était il y a encore deux semaines, un inconnu parmi tant d'autres. Mais je suis comme ça, je m'attache aux gens facilement et très rapidement. Trop rapidement peut-être ? Et je crains que certains candidats en abusent et profitent de moi. Pas Andreja, il est trop gentil lui. Il est ... Je l'aime bien quoi. Pendant à son cou durant quelques secondes, le temps des retrouvailles, je me détache finalement de lui et mes pieds retrouvent le sol.   « Ce n'est pas un surnom définitif tu sais...» Parce que j'ai bien conscience qu'il y a des surnoms bien plus élégants que celui-ci, bien plus sympa à porter également. C'est juste que c'est le premier à m'être passé par la tête lorsque je l'ai revu, là, au bord de la piste. L'une de ses mains reste posée sur mon épaule et ça me rassure, un peu, j'ai l'impression qu'il tente de garder le contact avec moi. Les gestes sont aussi importants que les paroles vous savez et j'en conclus qu'il est content de me voir également.   « J'avoue, j'ai des supers-pouvoir. » que je lui annonce sur un air chantant.   «Je suis contente de pas m'être trompé, d'avoir eu le bon pressentiment» Lors de notre première rencontre, je n'avais pas songer une minute à la possibilité que l'on se reverrait pas. Il était attachant il faut dire. Très. Comme son accent.   «Alors pas trop déçu de ne pas m'avoir comme partenaire ? » J'ignore carrément qui est la femme qui partage son lit pour cette aventure d'ailleurs. Je parie sur une blonde mais sans certitude aucune, j'aurais certainement dû me montrer un peu plus attentive à ce qu'il se passait autour de moi lors de ce prime.

Sur le principe il n'était absolument pas contre l'idée qu'elle lui trouve un surnom, vraiment. Simplement il trouvait que Dédé ce n'était pas très ... enfin, disons que cela ne lui parlait pas vraiment, mais si ça se trouve c'était encore une fois simplement parce qu'il n'était pas très familier avec le vocabulaire anglo-saxon, et pas toujours à même de déterminer ce qui était mignon de ce qui était ridicule, hm. « Ce n'est pas un surnom définitif tu sais ... » Oh, non mais si elle voulait garder celui-ci elle pouvait, il ne l'empêchait pas. Et d'ailleurs esquissant un léger sourire tandis que les pieds de la jeune femme retrouvaient la terre ferme après qu'elle se soit momentanément pendue à son cou, il avait répondu « Oh, non. Si je t'appeler Zazou, tu m'appeler comme tu avoir envie. » C'était équitable comme deal ça, non ? Sans penser à la lâcher entièrement il avait repris, lui faisant remarquer qu'elle avait effectivement vu juste la fois dernière, en lui assurant qu'ils se reverraient ; Coup de chance ou don de voyance, il lui laissait choisir la solution qu'elle préférait. Il n'était pas difficile. « J'avoue, j'ai des supers-pouvoirs. » Laissant échapper un léger rire, provoqué à la fois par la réponse et par la façon dont elle avait annoncé cela, il l'avait écouté ajouter « Je suis contente de pas m'être trompée, d'avoir eu le bon pressentiment. » Oh, lui aussi en était content, à la fois concernant son sort à elle que son sort à lui. S'il se serait rapidement remis d'un échec quant à son casting cela n'empêchait pas qu'il se satisfaisait beaucoup plus du fait d'avoir été retenu. « Peut-être je devoir te garder, si je vouloir garder chance. » Qu'il avait alors lancé d'un ton amusé en lui adressant un clin d’œil, avant d'entreprendre rapidement d'éteindre son MP3, d'enrouler les écouteurs autour de ses doigts et de ranger le tout dans la poche droite de son short, lâchant enfin la jeune femme en réalisant qu'il ne l'avait toujours pas fait. Il n'était pas particulièrement superstitieux, mais pour peu qu'on le soit un peu on pouvait éventuellement en conclure que la jeune femme portait effectivement chance. Pour l'instant au moins. « Alors pas trop déçu de ne pas m'avoir comme partenaire ? » Balançant la tête d'un côté puis de l'autre comme pour faire croire que la question demandait affreusement réflexion, il avait fini par répondre, d'un ton entre sérieux et plaisanterie « Je sais pas ... tu crois ton partenaire vouloir bien partager ? » Il ne savait même pas qui était le partenaire en question, maintenant qu'il y réfléchissait. Pour l'instant il en était encore à essayer de repérer les gens et d'y associer des prénoms, alors pour ce qui était de savoir qui dormait avec qui il verrait ensuite, chaque chose en son temps. « Mais Pia est gentille. Ton partenaire aussi ? » Une phrase sans faute, victoire pour le peuple. Ou pour Andreja, au moins. Pour ce qui était des partenaires en tout cas, il n'avait en effet pas à se plaindre de la sienne, jusqu'à présent le courant passait bien entre eux, elle était rigolote et respirait la bonne humeur ; C'était mille fois plus appréciable que de partager son lit avec quelqu'un de glacial ou de désagréable. D'autant plus qu'Andreja n'avait pas mis longtemps à réaliser que lorsqu'il ne dormait pas seul il avait un peu trop tendance à se servir de la personne à côté de lui comme d'une bouillotte ... Il était peut-être un peu plus tactile qu'il ne le pensait, en fait.

Il me laisse la liberté de l'appeler comme je le souhaite, de lui donner le surnom que je préfère et même si pour le moment, c'est dédé, je doute fortement que celui-ci reste durant toute la période de notre aventure. Y a quand même des meilleurs surnoms que celui-ci, c'est juste que lorsque je l'ai revu sur le bord de cette piste, j'ai du improviser et l'improvisation n'est pas le meilleur de mes talents, malheureusement. «Mais j'ai envie de trouver mieux... C'est juste que celui-ci m'est venu spontanément. Dès que j'ai vu ta petite tête.» Me surélevant sur la pointe des pieds, j'ébouriffe ses mèches blondes/rousses ( à définir) comme on le ferait à un enfant. Juste parce que je l'aime bien. C'est une signe d'affection, oui. L'hypothèse qu'il aimait ensuite me fait sourire. Personnellement, je ne m'oppose pas à une séquestration si c'est lui qui en est l'auteur, je risquerai même de développer le syndrome Stockolm tant Andreja me parait être adorable. «Voilà, je pense que tu dois prendre soin de moi pour que je te porte encore plus chance» que je lance sur un ton peu sérieux tandis que je sens sa main quitter mon épaule. Le contact physique est désormais rompu. Malheureusement. Oui parce que je suis quelqu'un de tactile, très. J'aime toucher les gens et il ne faut rien voir de sexuel dans mes propos bien entendu; j'aime toucher les gens de façon platonique.  «J'crois qu'il ne verra aucun inconvénient à me partager. On est pas posséssifs » A vrai dire, nous nous connaissons à peine et nous avons seulement parlé un peu lors du prime et pendant notre première nuit de collaboration. Cela n'est pas grand chose mais j'espère que notre binôme restera fort et que l'on sera compter l'un sur l'autre, malgré tout. «Errol est gentil oui. Enfin, j'en ai l'impression en tout cas. Pour le moment.» Nous ne nous battons pas la nuit, je n'ai pas à partager mon lit avec un pervers sexuel donc, dans l'ensemble, je m'en sors bien pour le moment. «Ca te fait quoi de partager ton lit avec une inconnue ? » C'est quand même un peu particulier comme concept. J'ai un peu de mal à me faire à cette idée mais je ne compte pas découcher pour autant, j'accepte les règles.

Non vraiment, elle pouvait bien l'appeler comme elle le souhaitait le concernant, il saurait s'y faire du moment que cela restait quelque chose de gentil ... Évidemment que si elle décidé de l'appeler Crétin ou Abruti il n'apprécierait pas vraiment, mais elle semblait trop gentille pour cela, Elsa. « Mais j'ai envie de trouver mieux ... C'est juste que celui-ci m'est venu spontanément. Dès que j'ai vu ta petite tête. » Comme pour appuyer ses dires elle s'était hissée sur la pointe des pieds et avait ébouriffé ses cheveux, lui rappelant au passage qu'il aurait vraiment du faire un passage par le coiffeur avant de débarquer en Australie. Du coup il devrait couper ses cheveux lui-même plus tard avant que cela n'atteigne un seuil critique, alors que s'il était allé chez le coiffeur il aurait été tranquille pour un moment. Pas que ce soit le sujet actuellement, de toute façon. « Petite, tu certain de ça ? » avait-il simplement demandé d'un air narquois en se redressant et en la regardant de toute sa hauteur, un sourire taquin s'étirant sur ses lèvres. De toute façon elle venait elle-même de l'avouer, elle portait chance, alors pour conserver sa chance lui aussi il allait probablement être forcé de la garder « Voilà, je pense que tu dois prendre soin de moi pour que je te porte encore plus chance. » Et elle était d'accord avec lui, étonnant n'est-ce pas. Plissant le nez d'un air amusé il lui avait lancé un regard qui en disait plus long que n'importe quelle phrase bancale et pleine de fautes dont il avait la spécialité « Je noter ça dans coin de ma tête, alors. » Oui voilà, et au cas où elle en douterait il avait très bonne mémoire. Finissant tout de même pat la lâcher en réalisant qu'il devait avoir l'air collant, même si lui ne se rendait pas toujours compte, il avait cherché à en savoir un peu plus sur son partenaire, il ne se souvenait plus trop avec qui la jeune femme était rentrée d'ailleurs, il espérait simplement qu'il ne s'agissait pas d'un possessif à tendances psychopathes qui l'empêcherait de converser avec les autres candidats ... Pas qu'Andreja se laisse faire si tel était le cas, hm. « J'crois qu'il ne verra aucun inconvénient à me partager. On est pas possessifs. » Bien, c'était déjà une bonne chose. Et donc, est-ce que cela signifiait que l'inconnu qui lui servait de partenaire était du genre sympa ? « Errol est gentil oui. Enfin, j'en ai l'impression en tout cas. Pour le moment. » Cela faisait beaucoup d'approximations tout cela, il fallait espérer pour elle qu'elle aurait vite de quoi être un peu plus certaine que cela. « Ça te fait quoi de partager ton lit avec une inconnue ? » lui avait-elle alors demandé, changeant de sujet sans vraiment le faire. Il avait haussé les épaules, cela ne lui faisait pas grand-chose à vrai dire « Je sais pas, hm ... ça déranger pas, je ai un peu habitude. » Réalisant que sa réponse pouvait porter un peu à confusion il s'était senti obligé de rajouter en bafouillant « Non je dire, pas habitude habitude, juste hm ... je préférer comme ça que tout seul, mais ... » Oui bon, il allait peut-être arrêter les dégâts maintenant, non ? Il se serait bien passé du fait de se présenter comme un coureur de jupons. Même si ce n'était pas entièrement faux, ce n'était pas une raison, et ce n'était pas si habituel que cela non plus ... « Toi ? Ça te faire ... fais ? Ça te fais quoi ? » Il s'était corrigé de lui-même, repensant à la façon dont elle avait elle-même posé sa question et essayant de copier la construction de sa phrase. Mais tout ce qu'il essayait de dire en définitive c'était que partager son lit avec une inconnue ne le dérangeait pas, pour la simple raison qu'il dormait souvent mieux avec quelqu'un à côté de lui. Il trouvait cela rassurant, quelque part.