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Alistair a dormi quelques heures cette nuit, un sommeil qui lui a particulièrement été bénéfique, puisque depuis dimanche, il n’a pas beaucoup fermé l’œil, et compte déjà deux nuits blanches à son actif. Il est humain, après tout, et bien qu’il tente de lutter contre Morphée en personne, il ne peut pas le faire indéfiniment. Il s’est cependant réveillé relativement tôt, aux alentours de huit heures du matin. Il est resté dans le salon un bon moment, ça ne le dérange pas de rester inactif, bien même si son immobilité peut parfois le faire ressembler à une statue de cire. Il reste ainsi, à jouer avec ses doigts et avec des cigarettes qu’il s’empêche volontairement de porter à ses lèvres, jusqu’aux environs de dix heures, quand les candidats commencent à défiler devant lui pour accéder à la cuisine. C’est le signe pour lui de disparaitre, de repartir dans un coin où il ne rencontrera personne. Il a déjà fait des efforts depuis dimanche, il s’autorise, en ce vendredi, un jour off, où il s’en fiche de faire plaisir à Peter. Peter, qui doit déjà être content de lui à travers son écran, peut-être qu’Alistair pourrait mettre fin à cette mascarade dès maintenant, il aurait sûrement l’esprit plus tranquille. Abandonner est dans son vocabulaire, ce ne serait pas une surprise. Et justement, il veut surprendre. Pour se changer les pensées, pour fuir les autres, il disparait à l’extérieur, sans réel but. Il marche jusqu’à l’entrée du labyrinthe. Il hésite un instant. Et puis, finalement, ça lui semble être l’endroit parfait pour s’isoler. S’il vient à tomber sur quelqu’un, il pourra le semer sans peine. Et si vraiment le candidat sur lequel il aura la malchance de tomber – puisqu’il s’agit de malchance pour Alistair – n’est pas d’humeur à le laisser tranquille, il serait capable de casser les haies qui délimitent le labyrinthe pour trouver la sortie plus rapidement. Il s’enfile donc dans l’entrée du labyrinthe, profitant d’être à l’extérieur pour allumer une cigarette, puis une autre, pour encore une. Sa volonté de réduire sa consommation a tenu trois heures, c’est un nouveau record. Il avance, et finit par tomber sur un candidat. Enfin tomber… Celui-ci ne l’a pas encore repéré, puisqu’il lui tourne le dos. Alors sans attendre, il marche à reculons, gardant un œil sur l’inconnu, essayant d’accélérer le pas pour disparaitre du champ de vision du type et surtout, essayant de ne pas faire de bruit pour ne pas qu’il remarque sa présence, et qu’il puisse continuer son chemin sans se coltiner quelqu’un.

Les intérêts et les envies d'Andreja variaient parfois sans vraies raisons, il était simplement guidé par son inspiration du moment. Alors si depuis le début de la semaine il se contentait de passer devant le labyrinthe sans s'y attarder plus que ça, aujourd'hui il avait décidé de pousser son exploration plus loin et de s'aventurer dans le dédales d'allées verdoyantes. Il se demandait ce qui pouvait se trouver à l'autre bout, au coeur du labyrinthe ... une statue de Cupidon ? Des pièces en chocolat ? Un indice sur le secret d'un candidat pris au hasard ? Ou peut-être simplement un petit mot indiquant "félicitations, vous venez de perdre deux heures de votre vie" ... Enfin si tenté qu'il faille à peu près deux heures pour trouver son chemin là-dedans. Il pouvait tout aussi bien falloir un quart d'heure que deux jours ... mais si cela se comptait en jours il fallait espérer que la production ait prévu un plan de secours. A moins que les candidats perdus ne servent de casse-croûte à Cupidon, gloups. Enfin bon, il n'en était pas encore là, et son sens de l'orientation était généralement assez bon ; Il se baladait, prenant seulement garde à ne pas oublier l'itinéraire qu'il venait de parcourir,  au cas où. Des fois que personne ne réalise qu'il manquait à l'appel avant que Pia n'aille se coucher et se rende compte qu'il n'était toujours pas là. Marchant tranquillement il avait tenu à peu près un quart d'heure avant de comprendre qu'il lui manquait quelque chose, et s'arrêtant net il avait palpé les poches de sa veste à la recherche de son paquet de cigarettes et de son briquet ; Andreja n'était pas un gros fumeur, un paquet lui tenait parfois une semaine. Cela dépendait de son ennui à vrai dire, et du temps qu'il avait à tuer. Emil lui avait assuré que sa consommation augmenterait drastiquement pendant qu'il serait ici, il verrait bien ... S'il fumait plus il courrait plus aussi, pour compenser. Approchant la flamme jaillissant de son briquet de la clope qu'il avait coincé entre ses lèvres, il n'en avait pas pour autant manqué les bruits de pas derrière lui ; Il avait l'ouïe fine, de toute façon. « Je entendu. » N'avait-il pu s'empêcher de faire remarquer d'un ton mi-narquois mi-amusé en entendant les pas s'éloigner, et se retournant il avait trouvé face à lui le type de la tombola. Le type à la raquette. Est-ce qu'il avait ramené sa raquette avec lui en Australie ? C'était toute la question. Son humeur en tout cas ne semblait pas être allée en s'améliorant, il tirait toujours une tête de six pieds de long ... Faut croire que ce n'était donc pas d'avoir hérité d'une raquette qui l'avait mis dans cet état la fois dernière. « Tu encore avoir air content de voir moi ... Je finir par le prendre mal, peut-être.  » Il plaisantait, rien de plus. Mais c'était une manière comme une autre de faire remarquer au bonhomme qu'il ne respirait pas l'amabilité, là tout de suite. Et c'était un poil gênant, dans un concept de vie en communauté.

Un pas après l’autre, discrètement, sans mouvement brusque et peut-être que sa présence ne sera pas remarquée. Peut-être qu’il pourra ensuite décamper d’un pas plus rapide, suffisamment rapide pour semer le candidat dans ce labyrinthe, ce qui ne devrait pas être difficile tout de même. Enfin, ça dépend du dit candidat en réalité – il n’a pas vu son visage – puisque certains ont quelques neurones en moins, il serait donc bien plus évident de les semer eux que ceux qui parviennent à comprendre que un plus un font deux et qui sauront se retrouver même dans un labyrinthe. Il parvient à faire quelques pas avant que la voix de l’inconnu qu’il tente de fuir perce l’air. Il a pas encore pris la peine de se retourner ceci dit, peut-être que si Alistair décide de faire le sprint de sa vie, il parviendra à le semer avant qu’il ne se retourne et observe la direction qu’il compte prendre. Mais c’est peine perdue, puisqu’il ne tarde pas à se retourner. Il reconnait rapidement le candidat, puisqu’il est le seul qui lui adressé la parole durant la totalité de la durée du casting. Il n’est pas vraiment physionomiste, mais il a reconnu sa façon de parler… si particulière. Du style homme de Cro-Magnon qui découvre que sa bouche peut servir à autre chose que manger. Il hésite un court instant à lui répondre, mais il s’abstient finalement. Il n’est pas sûr que de lui dire ‘’toi avoir bonne ouïe’’ soit accepté, encore moins depuis la partie de paintball où il s’est mis une bonne partie du nid à dos. Quoi qu’il en soit, Alistair décide finalement de ne pas bouger. Après tout, durant la tombola, le blond ne l’avait pas dérangé, il n’y a pas de raison qu’il le fasse maintenant. « Ce n’est pas toi. » Qu’il ajoute même après les paroles du candidat. Ce n’est pas un mensonge, il n’a rien contre lui, il découvrira bien assez tôt que l’expression sans émotion qu’il affiche toujours ne lui est pas réservée et que c’est simplement la seule qu’il connaisse. « Finalement, tu as plus de chance que tu le dis. Tu es ici. » Il reprend. Il fait échos aux quelques mots qu’ils ont échangé lors de la tombola, après qu’Alistair ait gagné une raquette et le blond des indices – si les souvenirs du brun sont exactes – quand il lui avait avoué qu’il n’avait pas de chance en général. La phase s’applique aussi à Alistair finalement, même si la seule fois où il a tourné la roue, sa malchance lui est revenue en pleine gueule. « Comment tu t’appelles ? » Il lui aurait bien simplement demandé ‘’tu es… ?’’, mais il n’est pas sûr qu’il saisisse la nuance, c’est un coup à ce que le blond répond ‘’un être humain’’.

Il ne pensait pas sincèrement faire une découverte hautement intéressant s'il parvenait à trouver son chemin jusqu'à l'autre bout du labyrinthe. Tout au plus cela serait une fierté personnelle que d'en avoir trouvé la sortie, à condition bien entendu que cela se fasse dans un délai raisonnable et non pas à après des heures et des heures de galère ... Mais il faisait de manière générale relativement confiance à son sens de l'orientation, il le trompait rarement. Ce qu'il n'avait pas prévu en revanche c'était de se retrouver autrement que tout seul pour explorer le labyrinthe, et de toute évidence c'était également le cas de la personne arrivant derrière lui puisqu'il n'avait pas fallu longtemps à Andreja pour comprendre que cette personne avait fait marche arrière, probablement en remarquant sa présence. Juste de quoi attiser la curiosité du serbe, qui faisant remarquer à l'intrus qu'il n'était pas aussi discret qu'il le pensait avait fini par se retourner pour découvrir l'identité du candidat. Alistair, le Mister sourire et bonne humeur de l'émission, celui qui n'avait pas manqué de le canarder allègrement lors de la soirée paintball. Mais soit, Andreja n'avait pas la dent dure concernant cela, c'était déjà oublié. A en juger par la tronche de trois pieds de long que tirait Alistair en revanche, il ne semblait pas ravi de tomber sur lui. Une fois encore, faudrait-il dire. « Ce n’est pas toi. » Vraiment ? Oh probablement que c'était la vérité, il ne voyait pas quelle raison ce mec aurait de lui mentir après tout. Soit, c'était donc toujours ça de pris, même si ce n'était pas forcément rassurant de savoir que le mec faisait cette tronche là en permanence, et pas juste quand il était contrarié par quelqu'un. Alors qu'il s'imaginait que le brun allait profiter de la première occasion pour fuir, c'était finalement lui qui avait relancé la conversation en lui faisant remarquer « Finalement, tu as plus de chance que tu le dis. Tu es ici. » Le brun marquait un point, il avait eu assez de chance pour retenir l'attention de l'équipe de castings. A moins que ces derniers ne se soient simplement imaginés que d'avoir un gugus qui parlait l'anglais comme une vache espagnole serait marrant en terme d'audience. « Toi aussi. » avait-il fait remarquer en esquissant un début de sourire. C'est vrai, cela prouvait que depuis sa chance approximative à la tombola il avait réussi à inverser la tendance. Un peu. « Tu amener raquette avec toi ? » C'était trop tentant pour qu'il s'interdise de faire une réflexion, et Andreja n'était pas du genre à s'interdire grand-chose, c'était même plutôt le contraire. Il observait Alistair un peu à la dérobée, comme s'il hésitait sur la conduite à adopter avec lui ; Il agissait toujours ainsi, il préférait observer avant d'aller au front. Il n'avait pas l'air méchant, en soi, c'était simplement difficile de savoir sur quel pied danser face à lui, à première vue. « Comment tu t’appelles ? » Il n'était pas si détaché que cela, visiblement. Ou plutôt disons qu'il semblait prendre sur lui pour faire des efforts, mais cela leur faisait une sorte de point commun : lui faisait des efforts pour converser avec les autres, Andreja faisait des efforts pour ne pas laisser ses difficultés linguistiques l'empêcher de se lier aux autres. « Andreja. » avait-il en tout cas répondu d'un ton calme, avant d'ajouter « Et toi Alistair ... c'est ça ? » C'était prononcé grossièrement, cela ressemblait plutôt à un Ayisteur qu'à un Alistair à vrai dire, mais il faisait de son mieux. Une partie du serbe avait envie de lui demander pourquoi il s'infligeait cette épreuve de vie en communauté alors que de toute évidence c'était tout sauf sa tasse de thé. C'était ce qui le laissait perplexe à propos de ce type, et ce depuis les castings ... Mais il n'était pas certain que poser cette question de but en blanc soit une idée ingénieuse, alors il avait préféré se rabattre sur quelque chose d'un peu moins indiscret. A première vue. « Tu venir d'où, Ali ... ? » Il accepterait ou il n'accepterait pas le diminutif, Andreja verrait bien, mais de manière générale il essayait de se simplifier la vie en trouvant des surnoms aux plus de candidats possible.

Il prend la peine de lui préciser que ce n’est pas sa présence qui le rend désagréable, au cas où le candidat commencerait sérieusement à penser qu’Alistair a un truc contre lui – peut-être que sa phrase avait une part de vrai, même si elle était prononcée avec humour. En réalité, ce type fait plutôt de la catégorie de ceux qu’Alistair voit d’un bon œil, sans forcément vouloir chercher à les connaitre ou à s’en faire des amis. Il a pris la peine de lui parler lors des castings, et même s’il apprécie fortement sa solitude, le geste de son camarade partait d’une bonne intention, ce qui n’est pas négligeable. Pour preuve, il en vient même à rester ici, au milieu du labyrinthe, alors que sa seule envie en voyant la silhouette du roux était de faire demi-tour le plus vite possible. Alistair lui fait remarquer que sa chance n’est pas si foireuse que ça puisqu’il se retrouve ici. Et comme son camarade le souligne, cela s’applique également pour lui, même s’il ne sait pas vraiment si c’est une chance pour lui d’être ici. Il se contente de hausser les épaules, peu convaincu. Il est ici de son plein gré, même si ce n’est pas pour autant son truc la vie en communauté. Il a deux objectifs en venant ici, et il s’y tient. S’il ne les avait pas pour se motiver, il ne serait certainement pas ici à l’heure actuelle. Sa chance a cependant bien vite tourné dans la semaine, entre la roulette russe et le malentendu d’un de ses camarades qui était persuadé qu’Alistair comptait mettre fin à ses jours. S’ajoute à ça la partie de paintball plus qu’approximative, mais il a l’habitude au final. Alors oui, il est ici, dans ce nid, mais lui ne voit pas cela comme l’opportunité de sa vie. Finalement, son camarade change de sujet. « Oui. » C’est pas comme s’il avait réellement eu le choix avec cette foutue raquette, la production ayant soigneusement vérifié qu’il entrait avec dans le nid, tout comme ceux qui avaient hérité d’un autre cadeau à la con avaient également eu le droit à cette vérification. « Si tu la veux, je te l’offre, c’est de bon cœur. »Qui ne tente rien n’a rien. Parce que clairement, à part l’emmerder, elle sert à rien cette raquette, à chaque fois qu’il tente de l’égarer elle réapparait comme par magie, à croire que des plaisantins prennent à malin plaisir à enfoncer le clou. Il est sûr que son camarade en fera bon usage s’il accepte son cadeau et il a une tête à posséder une raquette. Il décide finalement de lui demander son prénom pour éviter de toujours avoir à l’appeler le type à l’accent ou l’étranger du coin, mais aussi pour faire un effort et ne pas forcément rester dans son coin, d’autant plus que ce type ne le dérange pas forcément, malgré sa façon de parler quelque peu hésitante qui peut vite se révéler agaçante. Et puis, ce genre de question, ça aide à entamer la conversation, on ne pourra pas dire qu’Alistair ne fait pas d’efforts. Il s’appelle donc Andreja, un prénom étranger qu’Alistair associe aux pays de l’est – si on ajoute également l’accent du type – mais il lui faudra demander confirmation. Enfin, c’est pas une information qui lui changerait la vie de toute façon. Lui n’a pas besoin de se présenter puisque son camarade semble avoir retenu son prénom, même s’il massacre totalement celui-ci et que les oreilles d’Alistair saignent. « Oui. » Il lui confirme. Il ne prend pas la peine de le reprendre sur sa prononciation, ce serait peine perdue, peut-être que d’ici quelques semaines il y a moyen qu’il puisse prononcer le prénom du brun sans forcément massacrer celui-ci, mais pour l’instant ça ne sert à rien. Ses oreilles saignent une nouvelle fois et ses dents grinchent quand il l’affuble du surnom que Taylor prend déjà un malin plaisir à utiliser, il s’apprête à le rectifier sèchement en lui disant que ce n’est pas Ali mais bien Alistair, puis se rétracte. C’est peut-être mieux qu’il l’appelle Ali plutôt que de massacrer son prénom à chaque fois qu’il le prononce, à choisir il préfère clairement le surnom. Mais il sera le seul (excepté Taylor puisqu’elle n’en fait qu’à sa tête), à pouvoir le surnommer ainsi. « Du Royaume-Uni. » Qu’il répond finalement à sa question. Son accent le trahit déjà de toute façon. C’est vague, très vague, mais il ne voit pas l’intérêt de lui préciser une ville en particulier, Andreja n’est surement pas du coin, ça lui ferait une belle jambe de savoir d’où le brun vient, d’autant plus qu’il n’est pas originaire d’une grande ville facilement identifiable même pour les étrangers, comme par exemple Londres. « Tu viens des Balkans, non ? » Il aurait pu se contenter d’un simple ‘’et toi ?’’, mais il préfère confirmer – ou non – son intuition. Mais compte tenu du prénom et de l’accent, il ne pense pas vraiment miser à côté. Et puis, ainsi, peut-être que le candidat aura l’impression d’avoir suscité un certain intérêt chez le brun, même si en réalité il s’agit surtout d’un effort visant à faire plaisir à Peter et non pas au candidat.

Nul doute qu'Andreja ne serait pas le seul à se souvenir d'Alistair comme étant "le type à la raquette" ; Il faut dire qu'il avait été le premier à hériter d'un cadeau-blague durant la tombola, de quoi être un peu frustré mais de quoi aussi marquer un peu les esprits ... Oui, on se consolait avec ce qu'on pouvait, hein. Et puis cela ne l'avait pas empêché d'être sélectionné au final alors cela prouvait bien que cette tombola n'était pas là pour mesurer la chance. D'ailleurs puisqu'il y pensait, il l'avait amenée avec lui, cette raquette ? « Oui. » Tiens donc, à vrai dire Andreja s'était plutôt imaginé qu'il s'en serait débarrassé à la première occasion, à croire que finalement il s'y était attaché à cette raquette de pacotille « Si tu la veux, je te l’offre, c’est de bon cœur. » Ou peut-être pas, hm. Andreja appréciait d'ailleurs vraiment l'effort immense de partage dont Alistair faisait preuve en étant prêt à lui refiler cette raquette et toute la valeur sentimentale qui allait avec, mais c'était trop pour lui, il ne pouvait pas accepter « Merci, mais non. Elle sûr être mieux avec toi. » Après tout c'était lui le propriétaire, et Cupidon serait probablement horriblement peiné de savoir qu'il avait offert son cadeau à quelqu'un d'autre, ce n'était pas une attitude très bien vue. Et puis Andreja se satisfaisait surtout suffisamment de ce qu'il avait lui-même gagné lors de la tombola, à savoir trois indices, qui il l'espérait lui seraient utiles à un moment ou un autre du jeu. Semblant en tout cas plus enclin qu'il n'y paraissait à faire la conversation le candidat lui avait demandé son prénom, et après le lui avoir demandé il avait demandé confirmation quant au sien ; Il lui semblait que c'était Alistair, mais il n'était pas certain. « Oui. » Il n'était pas certain de ne pas avoir massacré le prénom en temps de prononciation, à vrai dire l'expression du candidat en face de lui ne l'aidait pas vraiment puisqu'on avait du mal à voir s'il grimaçait, essayait de sourire ou avait une rage de dent ; Il n'avait pas fait de réflexion en tout cas, alors Andreja partait du principe qu'il s'en était peut-être sorti. Pour plus de facilité cependant il avait préféré l'appeler Ali en lui posant une question, et puisque là encore il ne l'avait pas repris le serbe en avait conclu que cela ne le dérangeait pas « Du Royaume-Uni. » Mouais, c'était un peu vague au goût d'Andreja, c'était un peu comme si lui avait répondu "d'Europe" si on lui avait posé cette même question, mais il avait comme l'impression qu'il était inutile d'espérer avoir plus de détails que cela. « Tu viens des Balkans, non ? » C'était quand même un peu de la triche, son origine n'était peut-être pas écrite sur son visage - quoi qu'en le regardant on pouvait décemment en conclure qu'il n'était pas congolais ou indonésien non plus, hm - mais son accent lui ne trompait personne ou presque. Impossible de mentir sur l'endroit d'où il venait s'il en avait envie ... pas qu'il n'en ait eu l'intention ceci dit. « Oui. » avait-il en tout cas répondu d'un air neutre, adoptant la manière de répondre de son interlocuteur ... Peut-être un peu par défi, il ne savait pas trop. Il était du genre bavard normalement, Andreja, mais face à quelqu'un comme cela il n'était pas sûr que ce soit une chose à faire, d'autant plus qu'il savait comme sa façon de parler pouvait être agaçante à la longue ... Et il n'avait pas envie d'être agaçant. Ou plutôt pas à cause de cela, parce que pour le reste il s'en foutait un peu. Mais garder le silence et regarder l'autre en chien de faïence n'était décidément pas dans sa nature, et rapidement il avait demandé « Bon, tu venir ? Je voir ce qu'il y a dans la fin du labyrinthe. » Est-ce qu'il n'était pas là aussi pour cette raison, de toute façon ? Il n'y avait pas trente six possibilités au fait d'être dans ce genre d'endroits, à moins que ce ne soit une façon pour lui d'essayer de fuir l'espèce humaine qui grouillait dans le nid ... Trente-trois personnes cela faisait du monde, qu'on se le dise. « Je défendrai si nous est attaqué. » avait-il même rajouté d'un air narquois.

Sa raquette est un sujet sensible. Il est du genre mauvais perdant Alistair, autant dire que ce cadeau, il l’a toujours en travers de la gorge. Il aurait préféré des indices pour l’aiguiller dans la chasse aux secrets ou, encore mieux, de l’argent, vu que l’argent est son deuxième objectif en venant ici. Et bien que sa cagnotte ne soit que fictive, ce serait tout de même agréable que de la savoir remplie. Mais non. Il a fallu qu’il tombe sur une foutue raquette qu’il a été obligé de se traîner ici. Alors, dans sa grande générosité, il veut bien la léguer à Andreja. Qu’il profite de cette offre, ce n’est pas souvent qu’il se montre aussi généreux. Mais il parait qu’elle est mieux avec lui. Pas sûr. « Sa destinée est de fusionner, tôt ou tard, avec la tête d’un candidat. » Comme il est le seul à avoir hérité d’une raquette, il ne peut même pas faire un tennis avec quelqu’un, et puis on ne lui a pas fourni de balles, c’est la seule issue possible pour que cette raquette puisse être utilisée un jour ou l’autre. « Tu veux vraiment ça pour elle ? » Elle, oui, car c’est une personne entière, qui a des sentiments, tout ça… Il va craquer là, Andreja, ce n’est pas possible, il a une tête à être faible, qu’il dise oui et qu’Alistair en soit débarrassé de cette foutue raquette, même si c’est pas vraiment facile à vendre, une raquette. Il aurait fait un piètre commerçant. D’ailleurs, Andreja est bien parti pour ramasser cette raquette sur la tête compte tenu de la façon dont il massacre le prénom d’Alistair. Il va faire comme s’il n’avait rien entendu puisque de toute façon Andreja ne va pas apprendre à parler miraculeusement anglais couramment en claquant des doigts, et le brun n’a pas la patience de lui faire un cours de prononciation au milieu du labyrinthe. Quand il lui demande d’où il vient, il se contente d’une réponse particulièrement vague. Parce qu’il ne sait pas quels sont exactement les connaissances en géographie de son camarade, principalement, et parce qu’il ne voit pas l’intérêt de lui préciser une ville bien particulière, d’autant plus qu’il n’a aucune envie d’être associé de près ou de loin à la ville qui l’a vu grandir. Quant à l’origine de son camarade, il tente de viser juste en proposant les Balkans et il ne se trompe pas à en croire la réponse d’Andreja. Un simple oui, alors qu’il lui a semblé être plus bavard auparavant. Il voit très bien ce qu’il fait, il se contente de froncer les sourcils pour lui faire comprendre que ça ne lui plait pas forcément qu’il se joue de lui de cette façon. Pour la peine, il ne fait pas d’effort pour continuer la discussion, le silence ne la jamais dérangé, il pourrait rester des heures la bouche fermée. Contrairement à son camarade qui ne tarde pas à reprendre la parole. À la proposition d’Andreja de découvrir en sa compagnie la suite de labyrinthe, il hésite un instant. La réponse qui aimerait franchir ses lèvres consiste en un refus, mais il sait pertinemment qu’il ne peut pas refuser la compagnie de chaque personne qu’il croise, au risque que ce comportement le desserve tôt ou tard, si ce n’est pas déjà fait. Il doit faire plaisir à Peter, c’est un fait, mais il aimerait également gagner cet argent promis au vainqueur puisqu’il en a atrocement besoin et se couper des autres comme il le fait ne lui permettra pas d’être apprécié et de rester ici plus de trois semaines, autant dire qu’il faut qu’il fasse des efforts. L’occasion se présente à lui grâce à la proposition d’Andreja, il serait idiot de refuser. D’autant plus qu’Andreja n’est pas méchant, malgré sa petite provocation d’il y a quelques minutes. Il lui propose de l’accompagner à découvrir la suite de ce labyrinthe, une invitation non négligeable puisque peu aurait formulé une telle demande compte tenu du caractère du brun. Il hoche simplement la tête en s’avançant en direction d’Andreja, avant que celui-ci n’ajoute qu’il les défendra s’ils viennent à être attaqués. « Je ne pense pas que ce soit nécessaire. » Il fait la réflexion, même s’il n’est pas stupide et a conscience que son camarade a dit cela sur le ton de l’humour. Malheureusement, ce n’est pas vraiment son truc à Alistair, raison pour laquelle il casse généralement tout l’effet humoristique avec son sérieux légendaire, même s’il ne le fait pas toujours volontairement. « C’est ton truc de défendre les autres ? » Il finit par demander tout en reprenant le chemin en direction de la suite du labyrinthe, en espérant malgré tout tomber rapidement sur la sortie. S’il a dit cela, outre l’effet de plaisanterie, peut-être est-ce une indication sur l’un des traits de son caractère, comme la gentillesse du cinglé du balcon, peut-être que le truc à Andreja c’est de défendre la veuve et l’orphelin, même si Alistair n’a pas vraiment besoin de ça. Ou peut-être que c’est aussi une indication sur son métier, ou n’importe quoi. Dans le doute, autant demander des précisions. C’est toujours un effort de plus pour paraître moins froid qu’il n’y parait.