Pas un chat dans la maison, à croire que tout le monde était parti explorer  les moindres recoins du nid. Il fallait dire qu'il faisait particulièrement beau aujourd'hui, pas très chaud non plus, il fallait pas déconner on était pratiquement en hiver ici. J'avais la maison ou du moins le premier étage pour moi toute seule. J'avais déjà passé la majeure partie de mon après-midi à  me balader dans tout le rez-de-chaussé je m'attaquais maintenant à l'étage supérieur. Le couloir aux mirages, les chambres, la décoration de cette année avait été particulièrement soignée. Pour tout dire je ne tenais pas en place, une vraie pile électrique, il me fallait être en mouvement constamment et explorer le nid pour la troisième fois en si peu de temps ne me dérangeait pas particulièrement. Les autres candidats auraient sûrement du mal à me suivre. Sans savoir pourquoi, je me retrouvais dans le grand dressing une pièce boisée dans son intégralité. Chaque candidat avait son propre box où il pouvait disposer de ses affaires comme il le souhaitait. Je laissais mes yeux se balader de box en box, découvrant les noms des personnes qui allaient partager mon aventure dès à présent. Mon regard s'arrêta sur le box de mon partenaire. Tiens lui, j'avais presque oublié son existence. Il se disait artiste, tout comme moi, il devait avoir une créativité débordante et peut être même qu'il avait du talent. Il ne serait jamais venu ici sans avoir apporté ses dessins, un artiste ne se sépare jamais de ses créations. Ma curiosité maladive me poussait à ouvrir son box en quête d'un carnet de croquis ou de quelques pinceaux qui me mettraient sur la piste de son travail. C'était mal je le savais mais il le fallait. Bordel, mais où il les avait mis ? Beaucoup trop occupée à mettre mon nez dans les affaires qui ne me regardaient pas, je n'avais pas entendu les bruits de pas dans l'escalier. « Oh bordel de merde » murmurais-je pour moi-même. Panique à bord, ne sachant que faire je me précipite dans l'armoire et la referme derrière moi en espérant que cette personne ne se dirigera pas vers le dressing.

14H25. Je décide de me changer, parce que j'ai bien envie de jouer du ballon cet après-midi. A voir si j'arrive à entrainer des gens dans la foulée, mais pour le moment je pars dans l'optique de taper des balles seul. Personne dans le dressing tiens, donc pas besoin de jouer les faux pudiques. Oui, parce que je conçois que la nudité peut en mettre mal à l'aise certains, alors par respect, je tente un minimum de faire des efforts. Mais puisque là, il n'y a personne. Allez, hop hop, je me déshabille entièrement. Sans même regarder ce que je fais, j'ouvre mon armoire pour jeter mes affaires à l'intérieur, boxer tête la première et je le referme, sans remarquer quoique ce soit, mes yeux plutôt rivés vers la porte au cas où quelqu'un arriverait. Je cherche alors dans ma penderie des vêtements de sport, sans succès. Je mets un certain temps, le fait d'être nu ne me pressant absolument pas. Bon, peut-être dans mon armoire alors ? Je l'ouvre alors et cette fois, je distingue une personne, son visage m’apparaissant comme un sceamer dans une vidéo. Je pousse un cri grave, claquant par réflexe la porte devant son nez assez violemment mais surtout rapidement.  « Oh  putain ! » Je crie, la main sur mon coeur. Il bat d'une force pour le coup. Oui maintenant, je reconnais ma partenaire quand j'y repense mais bon sang, qu'est-ce qu'elle m'a surpris ! J'ouvre de nouveau la porte, l'air faussement contrarié. « T'es folle ! » Je la toise du regard, pensant à une blague de sa part pour me faire peur. Bah, elle le paiera, c'est clair et net. Oh, avec tout ça, j'oubliais que j'étais nu, c'est malin. Je chope un sous-vêtement pour l'enfiler sans pour autant me précipiter. De toute façon, elle a tout vu maintenant, à moins qu'elle est fermée les yeux ? Je pense pas non. « Qu'est-ce que tu foutais ? » Je demande finalement, apaisé désormais.

Je ne vous avais pas déjà dit que ma curiosité me tuerait ? Non, parce que vous en avez la preuve en image à cet instant. Prise la main dans le sac, voilà ce qui allait m'arriver si je ne me cachais pas sur le champs. Sans me poser de questions je me précipite dans l'armoire le plus discrètement possible pour ne pas attirer l'attention de la personne dans l'escalier vers moi. Mon cœur manque de s'arrêter quand la porte du dressing s'ouvre, je ne pouvais pas imaginer pire situation. Je fais de tout mon possible pour qu'on ne remarque pas ma présence quitte à arrêter de respirer. Je pris juste que cette personne ne s'attarde pas des heures dans le dressing, non parce qu'une armoire ça n'a jamais été très confortable comme endroit. Et là, c'est le drame. La porte de l'armoire s'ouvre brusquement et je tombe nez à nez avec le visage d'Aaron. Enfin le visage c'est un bien grand mot étant donné qu'il est complètement à poil. Ce dernier ne semble pas me remarquer et balance toutes ses fringues dans l'armoire avant de refermer la porte vite fait bien fait. Je réprime un cri de dégoût, je viens quand même de me prendre le caleçon de mon partenaire en pleine tronche. Comment a-t-il fait pour ne pas me voir ? Sérieusement ? Je dois m'empêcher de rire maintenant. La porte s'ouvre à nouveau et je pense que mon visage se décompose totalement. Oh merde, merde, merde, merde. Il pousse un cris et lâche un juron pendant que je reste totalement stoïque. Il me faut une excuse, une de crédible pour expliquer la raison de ma présence ici. J'ai grand besoin de mon  cerveau sur ce coup-là. « Surprise » m'écriais-je le plus naturellement du monde. Autant lui faire croire que cette petite frayeur ne soit qu'une petite vengeance de la douche au champagne de dimanche soir. J'espère que ça va passer. « Tu peux me ranger ça s'teuplait, à moins que tu préfères te la jouer Aaron l'enfant sauvage dans ce cas-là on discutera à travers la porte si tu veux bien ? » je lui demande en lui balançant ses affaires. Pas besoin de lui faire un dessin, il sait très bien de quoi je parle. Je sais même pas s'il connaît les vêtements. Le détail de sa nudité réglé, il me demande ce que je fais là. Oh si tu savais. « J'ai vu que tu montais les escaliers alors j'ai eu envie de me venger de la douche au champagne » mentis-je effrontément et sans sourciller. Il me tuerait et dissimulerais mon corps dans cette armoire s'il savait la vérité.

Surprise. Surprise ? Ah bah oui, c'est une surprise pour le coup, ça c'est bien vu même à ma réaction. Elle avait bien réussis son coup.  « Je t'en foutrais des surprises moi. » que je grogne, façon vieil ours mal léché. Non mais je dois l'admettre, c'est bien joué de sa part. Mais je suis mauvais joueur, même si un sourire se dessine sur mon visage. Non pas que j'admets ma défaite, simplement que je sais que désormais, elle paierai dix fois le prix, que je lui ferais subir dix fois pire, et ce ne sont pas des paroles en l'air. Avec ça, j'en oubliais presque que je suis nu comme un ver. Bah... un couple se doit d'apprendre à se connaitre et pour le coup, elle en connait pas mal sur mon anatomie désormais. Mais je vais ranger ça oui, puisque la vue ne plait pas à madame. J'enfile donc un boxer, histoire de satisfaire ma partenaire, ne plus brûler ses yeux si sensibles. « Tu pourrais au moins me dire que j'ai un beau pénis quand même. » C'est vrai quoi, elle est vraiment malpolie tout de même. Je dis pour la taquiner évidemment, j'attends même pas de réponse. Elle m'explique que sa petite farce est une vengeance, du au fait que j'ai vidé ma coupe de champagne sur elle lors du prime. Hé mais, elle s'était vengée en faisant bien pire, faut-il que je lui rappelle ? « Tu m'as versé une bouteille dans le dos, si je ne m'abuse. Doooonc... c'est à moi de me venger maintenant. » On risque pas de s'en sortir ainsi, mais c'est pas une relation qui me gêne moi, cette relation de jeu, farces, bâti sur la vengeance. C'est une relation saine comme une autre, n'est-ce pas ? Certaines sont bâtis sur la générosité, sur le partage, sur la confiance... Nous se sera la vengeance, parce qu'on est badass.

Pour une « surprise » je devais bien avouer que c'était plutôt réussi. Il venait d'avoir la trouille de sa vie grâce à moi. Moi aussi d'ailleurs mais il ne devait surtout pas le savoir. Je garderai pour moi le secret des mes fouilles archéologiques dans le placard de mon partenaire. Je suis plutôt fière de ma connerie une fois la pression retombée, je me laisse même aller à rire. Non mais il fallait voir sa tête. Il rouspète mais je sais qu'au fond de lui, il ne peut qu'applaudir mon ingéniosité. « Bas quoi ? Tu as pas apprécié mon super cadeau ? » lui demandais-je d'un air innocent et faussement vexé. Son sourire me laisse imaginer le contraire, il n'est pas rancunier c'est déjà ça. Il finit enfin par se saisir d'un boxer pour dissimuler sa nudité qui avait été exposée au grand jour depuis bien trop longtemps. « Tu vois bien qu'on peut s'entendre ». Il est toujours à moitié nu mais je sens que je ne pourrai rien obtenir de plus convaincant venant sa part. Je laisse échapper un éclat de rire lorsqu'il me reproche de ne pas avoir complimenter la partie préférée de son anatomie. Oh pardon, j'en perds mes bonnes manières. J'y penserai la prochaine fois ». Sur ces paroles prononcées comme une petite bourge des quartiers chics je m'incline en une révérence et me relève un sourire scotché sur les lèvres. Le répit est de courte durée puisqu'il évoque déjà la possibilité de se venger.   « Ouh, j'en tremble déjà de peur. Regarde. » lui dis-je en lui montrant une main que je m’efforce à faire trembler. Il n'aura aucun scrupule à me le faire payer, j'en ai conscience, mais ce n'est pas pour me déplaire. Puisque je vais devoir compter sur lui pendant cette aventure, autant que ce soit  un minimum amusant. Je reprends vite mes esprits, je n'ai pas fait toute cette mise en scène pour rien et je reviens à mon idée principale. « Alors comme ça on est doué avec ses dix doigts ? » lui demandais-je innocemment avant de me rendre compte que mes paroles pouvaient être très mal interprété si vous voyez ce que je veux dire. Je me reprends aussitôt : « Je voulais parler de ton côté artiste, hein. Juste de ça. ». Encore une belle gaffe à ajouter à ma collection pourtant déjà bien fournie. Au final, je pense qu'il a compris où je venais en venir même s'il m'a fallut sortir les rames. « Dis, tu me laisses sortir de cette armoire, oui ou merde ? ». Je venais tout juste prendre conscience du ridicule de ma situation.