TILDA

Je sens que quelque chose se prépare. Les cheveux habilement attachés, le legging à la Victoria’s Secret moulant ses épousant ses formes à la perfection, ça pue le yoga à plein nez. La position du chat qui s’étire, les fesses qui se tendent vers nous comme dans une invitation céleste, les cuisses qui s’éloignent l’une de l’autres. A mes yeux, c’est un peu le kamasutra solitaire. Sans le plaisir sexuel en plus qui le rend bien plus intéressant, mais j’imagine que je pourrais m’en contenter. Oui, parce que je compte bien être là quand ça se passera. Je ne suis pas du genre à ne pas me trouver dans le cœur de l’action quand il le faut. Tilda ferme la porte de son placard, quittant le dressing pour me donner enfin l’occasion de faire autre chose que trifouiller pensivement mes affaires. Elle s’en va, j’attrape un jogging en molleton adapté à la gymnastique que j’enfile à la va vite. Je compte dans ma tête. Le tout est de ne pas se faire griller, sans non plus louper la première partie de la représentation. Il y a les étirements et il y a aussi l’avant. Le chemin menant jusqu’au gymnase, là où ma discussion de la semaine passée avec Percy et le dix que la jeune femme a obtenu brillamment en comparaison avec les autres candidates prend tout son sens. Regarder Tilda marcher, ainsi moulée dans des vêtements ne laissant que peu de place à l’imagination, est un vrai spectacle. Peut-être même mieux qu’une danse de Beyoncé ou un concert des Pussycat Dolls, parce que c’est réel. C’est là, en train de s’agiter sous notre nez et les plus téméraires pourraient presque y risquer une main. J’avance à une distance respectable, suffisamment pour qu’elle ne se doute même pas que je la suis avec ma tête de con le long des lignes de la piste de course. Elle entre dans le bâtiment, me précédent de plusieurs minutes, avant que je ne pénètre à mon tour dans un sourire engageant. « Bonjour. » je clame comme celui arrivant en avance à son cours de Yoga avant que la professeur ne soit arrivée, l’innocence au bout des lèvres. C’est encore moi, oui. Le même crétin qui a suivi avec attention sa séance d’habillage de la matinée, mais tout ceci n’est qu’un grand hasard. A peu près, j’aurais presque mon tapis personnel sous le bras à aller placer derrière le sien pour m’assurer une vue exemplaire.

Aujourd'hui c'est typiquement le genre de jour où j'ai juste besoin de calme et de détente. Mon cerveau est en ébullition, mes sens sont en alerte. J'ai tout simplement l'air d'une hyperactive qui n'a pas prit son cachet quotidien. Et ça m'épuise totalement. D'ailleurs je crois que je vais finir par tous les épuiser avec mon débit de parole, je préfère évité de les saouler trop longtemps alors je prends la décision de m'isoler pour me calmer. Comme toute gosse de riche qui se respecte je suis une adepte du yoga, pilate et toutes autres activité de ce genre. Sachant que c'est certainement la seule et unique chose que j'ai partagé – un temps – avec ma génitrice ça en fait quand même une activité bien particulière à mon cœur. Oui bon non c'est vrai je ne suis pas si sentimentale lorsqu'il s'agit de ma famille et puis faut dire que le peu de séance qu'on a partagé se sont transformé en disputes monumentales en repassera pour la détente. J'arrive à mon dressing en m'attachant les cheveux. Je jette un coup d’œil aux candidats déjà présent que je salue d'un geste de la tête, parce que si je commence à leur parler je vais tout simplement pas m'arrêter. J'enfile une brassière de sport noire et coutures roses ainsi que le bas qui suit les lignes de mon corps et qui est accordé au haut. Je remarque qu'Isaac que me matte d'une manière très peu discrète, mais là encore je ne dis rien. Il n'y a qu'un sourire qui se dépose sur mon visage, c'est suffisant. Après avoir enfiler mes chaussures de sports, j'insère mes écouteurs dans mes oreilles mettant en route une de ces musiques relaxante à deux balles. D'un pas tranquille je prends la direction du gymnase sans vraiment me soucier de ce qui se passe autour de moi. Je suis dans ma bulle de relaxation. Ces musiques n'ont jamais réellement fait effet sur moi mais je me donne juste bonne conscience en me disant qu'au moins j'essaye. De toute manière je sais déjà que ma petite séance de yoga fera l'affaire, à moins que mon esprit soit encore demandé ailleurs. Je longe les pistes de courses et m'introduit immédiatement dans le gymnase. Une fois là bas je retrouve aisément le tapis de yoga qui je laissé la dernière fois. Je le déroule et éteins mon baladeur que je dépose non loin de moi. Je dois être capable de faire abstraction de ce qui m'entoure sans aucune aide de la part d'une musique de merde style chant de baleine ou bruit de vague qui s'échouent sur le sable. Les pires c'est celle avec le chant des oiseaux mêlé aux cigales. J'imagine que certaines personnes aiment ça. Peut importe. Je commence par m'étirer comme il se doit, parce que mon corps ne va pas supporter certaines des positions si j'y vais franco. A peine mon étirement est commencé que j'entends la porte s'ouvrir et un bonjour digne d'un ange déchu. Je redresse la tête sur un Isaac en tenu de sport. Je lève un sourcil. « Bonjour ? » Je répète sur l'interrogative. J'ai l'impression qu'il est là pour quelque chose, genre assister à un show privé de beyoncé, sauf que y a que moi ici. « Tu m'aurais pas suivis par hasard ? » Je le questionne, même si je connais la réponse, ça ne peut pas être un pur hasard. Y a quelques minutes il bavait presque à la vue de mon corps et voilà que je le retrouve là en tenue de sport et avec sa gueule d'ange qui signifie clairement rien de bon. « Je parie que le voyeurisme figure en tête de liste de tes chefs d'inculpation. » Ce serait pas très étonnant en tout cas. Je déroule mes jambes les mettant de nouveau parallèles l'une à l'autre. « Ne me dis pas que t'es là pour le cerceau t'es pas crédible une seconde en championne de hula-hoop. » Quoique... une petit justaucorps rose pailleté ça lui irait bien.

Je pénètre dans la pièce tranquillement, prenant pleine possession de l’espace en me campant fermement sur mes deux jambes à quelques mètres d’elle. Sur sa droite pour l’aspect sociabilité, mais légèrement effacé en arrière de manière à tout de même bénéficier d’une vue de choix sur son postérieur. Elle a l’air de s’étonner de me trouver ici, saluant mon envahissement d’une voix interrogative. La gueuse veut se garder toute sa sensualité pour elle, visiblement peu généreuse. A moins qu’elle soit moins maline que je ne le croyais et ne souhaite juste pas partager le gymnase, comme si la salle de sport était la raison pour laquelle je suis venu ici. Mes yeux papillonnent tranquillement autour de moi dans une innocence feinte. Je regarde partout. Partout sauf les courbes de Tilda, le tout étant de lui laisser croire qu’elle se trompe sur mes intentions, empruntant le rôle du petit ange. Elle laisse entendre que j’aurais pu la suivre et un esclaffement amusé s’échappe aussitôt de mes lèvres. « On ne suit pas quelqu’un par hasard. » je la rectifie, même si elle démontre finalement une certaine lucidité quant à mes réelles intentions. Pour être un expert dans le domaine de la filature, je sais que ça demande une certaine expertise et même une étude préliminaire afin de pouvoir avancer convenablement. Tout est préparé et décidé à l’avance. « Par contre, on peut avoir les mêmes velléités, le même jour. » je souffle en haussant les épaules, l’observant pendant un instant sans la moindre gêne. Tilda, c’est une dix, soit le double de points que s’est fait Percy avec Maddy. Elle est sexy, vaut un score plus qu’appréciable et mieux encore, elle est la partenaire de Lou qui se campe en temps normal devant elle comme un chien de garde voulant protéger son buisson. Mais là, il n’est pas là et j’ai toujours eu un goût très développé pour les défis et la compétition. D’autant plus quand je nourris une rancune sévère à l’encontre de mon adversaire. « C’est mon activité préférée. » je rétorque en m’inclinant légèrement. Si elle croit qu’avec un cul pareil personne ne la mate, elle est bien naïve. Il appelle les regards, d’autant plus lorsqu’il est moulé de la sorte. Ça tient presque du cri à ce stade, rendant difficile l’entreprise d’en détacher les yeux. Même Adnan, que je suspecte pourtant d’être un puceau s’intéressant plus aux chats pour lesquels il voue une passion bizarre qu’aux chattes, ne doit pas être capable d’y résister. Elle en revient à nouveau aux raisons qui m’ont poussée à venir jusqu’ici, laissant un sourire se dessiner sur mes lèvres. Sourire qui subit une brève transformation quand je grimace un instant tandis qu’elle me parle de hula-hoop. Non, pas vraiment, je laisse les hanches qui ondulent aux gonzesses. D’ailleurs, si c’est son truc le cerceau, je ne suis pas contre une petite représentation compte tenu du potentiel métaphoriquement sexuel de cet exercice. Il faut vraiment qu’elle arrête de remettre en question la crédibilité de ma présence entre ces murs, ça en serait presque vexant. Je n’ai pas une tête de yogi d’après elle ? Du genre à boire du thé vert et à passer son pied derrière son oreille ? J’écarte les jambes, l’air de commencer à m’étirer tel un professionnel, alors que je possède pourtant des articulations en carton. « Je viens ici tous les matins pour ouvrir mes chakras. » je mens, quitte à me griller définitivement si elle a vraiment l’habitude de venir flâner quotidiennement dans le gymnase à cette heure. « Je peux ouvrir les tiens si tu veux… » Mon regard rieur vient se poser dans le sien, lui laissant interpréter ma phrase comme bon lui semble, avant qu’il ne glisse toute en finesse le long de sa fine silhouette.

Je suis surprise bien entendu de retrouver Isaac et ses yeux télescopique qui me matait dans le dressing. Et puis il est pas vraiment le genre de type qui vient faire de la gonflement le matin non ? Enfin peut être, mais certainement pas le genre de type à ouvrir ses chakras. Même moi je suis assez réfractaire à ce genre de conneries, mais bon à défaut de m'ouvrir à un autre monde sensoriel ça m'occupe l'esprit et c'est déjà ça. Je le détail lui et sa fausse gueule d'ange qui pue la connerie à des kilomètres. J'ai du géré toutes sortes de patients dans mon job. Y a le genre de patient qui exagère à fond leurs symptômes parce qu'ils sont en réalité plus un cas psy qu'autre choses. Et puis y a ceux qui font semblant que ce n'est qu'une petite coupure, ceux qui vous cache des infirmations importante avec un aplomb et une gueule d'ange typique d'un Isaac en face de moi. Alors je le vois venir à des kilomètres avec son sourire angélique, il ne dupe personne ici. Il m'a suivit c'est certain et je lui fais savoir le fond de ma pensée. Il me répond qu'on ne suit pas quelqu'un par hasard, oui je le savais ça. C'est une expression d'usage, un truc con que l'on dit sans vraiment se rendre compte que ça n'a pas réellement de sens. Je lève un sourcil, sans rien répondre parce qu'il a raison et que je n'ai pas tord pour autant. Alors autant d'arrêter là.  « Par contre, on peut avoir les mêmes velléités, le même jour. » Mais oui bien sûr. Je n'y crois pas une seule seconde. Il me regarde, me scrute, me matte sans aucune gêne. Ce qui me fait sourire plus qu'autre chose. Je pourrais me sentir violé par son simple regard, enfin je crois que ça arrive à certaines filles. Moi je trouve ça plutôt flatteur, même si la subtilité c'est pas trop son fort. Je suppose à juste titre que le voyeurisme fait partie de ses chefs d'inculpation. Il ne me contredit pas. Il continue de glisser son regard sur mon corps. « Tu veux que j'enlève le haut ? » Je lui demande comme ça, histoire de savoir s'il va se contenter de ce qu'il peut voir. Ou bien s'il va chercher à en voir plus. Ce qui pourrait m'éclairer sur le but de sa visite, parce que comme je lui dis je l'imagine très mal en championne de hula-hoop, alors qu'est-ce qu'il vient faire ici ? Il a clairement un truc derrière la tête et je commence à m'en faire une idée. Il m'annonce qu'il est un régulier, un matinal qui vient faire du yoga. Je ricane légèrement, enfin j'en sais rien il dit peut être la vérité après tout c'est la première fois que je viens aussi tôt ici. Et aussi la première fois pour ouvrir mes chakras comme il le dit si bien. Il ajoute qu'il peut m'aider à ouvrir les miens de chakras. Là je ris plutôt franchement, pas un rire de moquerie. Plutôt un rire emprunt d'amusement et de surprise à la fois. Je comprends bien le sous entendu. Sont-il tous comme ça ici ? Les hommes ? Tous affamé ? Je l'examine un petit moment, glissant mon regard sur son visage, son buste, ses jambes avant de remonté, féline, jusqu'à son entre jambe. Oui clairement c'est ici que ce situe son cerveau. Mon sourire s'élargit un peu plus avant de le regarder de nouveau droit dans les yeux. « D'accord. » Je luis dis sur un ton de défi. « Viens ouvrir mes chakras. » J'ajoute juste pour la forme parce que je crois qu'il a bien compris au moment du d'accord. Jouons un peu, voyons voir si c'est un homme d'action ou de simple paroles.

Je ne me gêne pas pour la transpercer de mon regard, descendant, remontant, admirant. Tant de chair offerte à la vue, ça relèverait presque du délit de ne pas en profiter. Qu’elle le prenne comme un compliment. Ou qu’elle s’y habitue, parce que j’ai tendance à fixer les autres. Je les scrute et les analyse comme on étudie certaines espèces pour mieux les comprendre puis les apprivoiser. Ainsi, aujourd’hui je m’intéresse de plus près au spécimen Tilda, dans ce que je détermine être son milieu naturel. Non pas parce qu’il s’agit d’un gymnase, mais plutôt parce que le lieu justifie exceptionnellement sa tenue. Un legging moulant ses courbes et une brassière pour sa poitrine. Elle me demande d’ailleurs si je veux qu’elle l’enlève, ce qui me tire automatiquement un fin sourire. « Non, tu as déjà suffisamment froid je crois. » je laisse entendre, mensonger, arrêtant mon regard sur les soi-disantes pointes que laisse deviner le tissu recouvrant ses seins. Je me la joue grand seigneur, alors que n’importe qui s’arrêtant une seconde sur le ton de ma voix ou sur mon air de petit con fier de lui comprendrait que je me fous de sa gueule. Ça ne me dérange pas de ne pas la voir entièrement nue. J’ai tendance à penser qu’un bon choix de vêtements permet de mettre en valeur les formes d’une manière plus séduisante que quand elles sont déshabillées. Je planifie d’ouvrir ses chakras sous peu. Encore mieux, je me vante à moitié de pouvoir réaliser cet exploit, même si la relaxation et le yoga ça n’a jamais été mon truc. En revanche je suis doué quand il s’agit de s’occuper d’écarter les cuisses des jeunes femmes. Je me marre presque, notant au passage le regard de Tilda qui descend de mon buste jusqu’à mon entre-jambe. Je me campe un peu plus aisément sur mes jambes, les pieds légèrement décalés, afin de lui offrir toute ma stature pour la laisser admirative. Elle sourit. Alors moi j’interprète que ce qu’elle voit lui plait bien. Elle se dit d’accord, mais j’ai un instant d’arrêt pendant que je cherche à comprendre pourquoi. Ses chakras. Je les aurais presque oubliés ceux-là, parce que je ne pensais pas qu’elle allait jouer le jeu. En règle générale, les filles m’ignorent quand je m’amuse à leurs sortir l’un de mes mauvais jeux de mots. Mais elle non. Elle m’observe d’un air placide, pendant que je la regarde avec quelques hésitations. Normalement, c’est elle qui doit venir à moi. Je fonctionne toujours ainsi, une manière comme une autre de me dédouaner au cas où mes actes auraient des conséquences inattendues. Gifles, petits copains jaloux, j’évite. Ainsi, je parle, beaucoup, puis j’attends qu’elles viennent d’elles-mêmes me mordiller la lèvre inférieure, comme lorsque je balade ma belle gueule dans la vie, en attendant qu’elle se décide à me sourire. Je m’avance prudemment pour me positionner derrière elle, paumes dressées en avant qui viennent finalement se poser sur ses épaules. Aussi étonnant que ça puisse paraître, ça fonctionne un peu comme le sexe. Avant de commencer, je dois huiler la machine. Dégeler ses articulations en la relaxant. Je laisse mes doigts courir sur ses bras, puis remonter jusqu’à ses omoplates à plusieurs reprises en m’appliquant à ma tâche. « D’abord, il faut te détendre. » Un minimum pour atteindre le point culminant de la sérénité. Je m’aventure aussi le long de sa colonne vertébrale, sagement, de la nuque jusqu’au bas du dos, sans déborder sur ses parties anatomiques les plus intéressantes. Là où pourtant je voudrais vraiment atterrir. Je suis un as en ce qui concerne les préliminaires. Je m’attarde, insiste d’une manière attentive et en même temps non explicitement sexuelle, histoire d’avoir une valeur ajoutée en matière d’érotisme. Je m’arrête finalement sur ses hanches, m’approchant innocemment, torse contre son dos d’après la célèbre technique pour serrer du professeur intentionné qui veut montrer les bons gestes à effectuer. « Laisse toi glisser les mains en avant. » je conseille afin de réaliser la célèbre position qui est la raison même pour laquelle certains hommes s’inscrivent aux cours de yoga. Et moi pendant ce temps, je maintiendrais la partie inférieure de son corps contre mes hanches, balançant des sourires goguenards à la caméra alors qu’elle enregistre ces images suggestives pour la postérité.