Lorsque la météo est généreuse quoi de mieux qu’un bon petit passage par la piscine ? Oh oui, je sais, un arrêt à la piscine avec de la musique. Je n’ai pas besoin de davantage pour être le plus heureux des hommes. En me réveillant ce matin le soleil m’a tout de suite inspiré une activité sportive aussi intensive que si j’allais courir sur le stade mais dans un bon paquet de flotte. On ressent moins l’effort mais le résultat est le même, je peux vous l’assurer. Je me suis offert un petit déjeuner copieux, des céréales, un fruit et un bon jus d’orange, de quoi démarrer la journée sous d’excellents auspices. Un petit passage obligé par le dressing pour enfiler un short quelconque et je suis fin prêt pour piquer une tête. Il est encore tôt et je ne m’attends donc pas à croiser quelqu’un mais je me trompe, lorsque j’arrive au niveau du bassin je découvre en effet que Ghika est déjà là, il nage tranquillement et ne m’a pas encore remarqué. « T’es bien matinal aujourd’hui ! » En temps normal il ne se lève pas aussi tôt, à vrai dire j’ignore s’il se réveille tous les jours plus tôt ou plus tard et je m’en fiche un peu. J’ai toujours eu l’impression qu’il aimait dormir tard en tout cas. Passons, puisqu’il est là autant en profiter non ? Je dépose ma serviette sur le bord de la piscine et je plonge. « Le premier arrivé à l’extrémité est autorisé à poser une question sur le secret de l’autre ? »

Il nage un matin sur trois, il court un matin sur trois, il dort un matin sur trois. C’est son rythme, personne ne l’a compris parce qu’il est souvent le premier levé, mais qu’à l’heure où les autres émergent il n’est pas dans la maison à glander sur le canapé. Non, lui il n’aime pas dormir, il dort cinq heures par nuit et ça cinq nuit par semaine, quant aux deux autres jours il s’autorise huit à dix heures de repos. Alors quand Jaheim souligne que c’est « aujourd’hui » Ghika se marre. « Tu dors comme un loir quand je me lève presque tous les jours et c’est moi qui suis pas du matin en règle générale ? » se moque-t-il gentiment en l’éclaboussant alors qu’il est toujours hors de l’eau, en signe de douce provocation. Un challenge aquatique… d’accord Ghika veut bien relever le pari. La seule question qui reste en suspens, c’est : à quel point est-il bon ? Parce qu’il ne connaît pas une personne sensée qui lancerait un défi dans lequel il n’est pas sûr d’avoir des chances –plutôt fortes- de gagner. Au fond, Ghika s’en fiche de savoir s’il va gagner ou non, mais quand même, pour le principe, il va jouer, une fois, juste une. Faudrait pas que Jaheim s’avère plus malin qu’il ne le soupçonne déjà de l’être et flaire son secret. « Partez ! » lance-t-il soudain en se propulsant en avant à l’aide de ses pieds. Pendant les trois secondes où il est sous l’eau, il décide de laisser Jaheim gagner. Juste pour voir à quel point il est loin ou proche de son secret. Ghika n’est pas encore intéressé par celui du fier porteur d’un short rose, mais il est curieux de savoir où en sont ses investigations, alors il n’accélère pas le mouvement, attendant que Jaheim l’ait dépassé pour reprendre un rythme digne d’une bonne compétition. Quand il atteint le mur, il est second. Juste et bon joueur, même si ce sabotage pourrait être appelé de l’anti-jeu, Ghika l’interroge alors. « Une question, choisis la bien parce que t’auras pas trente-six occasions. » murmure-t-il presque, un sourire taquin, plus enfantin que charmeur, ornant ses lèvres purpurines .

Je suis revenu en début de semaine plus fort que jamais, ce n’est pas parce que je me suis retrouvé pendant un bref instant avec ma famille puisque je n’ai pas eu le temps de les voir. A vrai dire je suis juste parti à l’hôtel, escorté par des membres de la production. J’ai passé une nuit blanche à cogiter et le lendemain matin j’apprenais mon retour imminent au sein du jeu. Je me considère très chanceux, un grand veinard et je compte bien utiliser cette deuxième chance à bon escient. Il y a des personnes avec qui j’ai envie de passer plus de temps, notamment ceux qui m’ont soutenus l’autre soir pour ne pas que je fasse mes valises. Je ne vais pas devenir élitiste, je n’ai pas envie de me segmenter et je compte bien apprendre à connaitre davantage chacun des candidats mais… Disons que si demain on m’offrait un pouvoir quelconque alors oui, j’avantagerais ceux qui ont été là pour moi. Je trouve Ghika bien matinal aujourd’hui et ça le fait rire, surement parce que je dis une énorme bêtise. « Tu dors comme un loir quand je me lève presque tous les jours et c’est moi qui suis pas du matin en règle générale ? » Il n’a pas tort là-dessus, mais voyez-vous, il faut savoir apprécier le sommeil à sa juste valeur. « Que veux-tu, j’ai besoin de beaucoup d’énergie pour m’entretenir ! » Je ne tourne plus à un petit peu de piscine ou de jogging chaque jour, je dois avoir une pratique assez intensive du sport quotidiennement. Sans l’énergie qui va avec il me parait impossible de pouvoir travailler mon corps, quand vous êtes fatigués vous n’êtes pas motivés et vous obtenez une réaction en chaine. Je passe du coq à l’âne pour proposer à mon camarade une petite course de vitesse avec, à la clé, un indice sur le secret de l’autre. « Partez ! » Ghika est dans un premier temps en avance, il faut dire que j’en garde volontairement sous la semelle et je le rattrape après quelques mètres parcourus pour finalement le dépasser. Je ne donne pas le meilleur de moi-même puisque j’ai déjà une avance confortable et c’est ce qui me permet d’arriver en premier. « Une question, choisis la bien parce que t’auras pas trente-six occasions. » Il fait monter la pression si bien que je ne sais même plus quoi lui poser comme question. « Est-ce que ton secret a un rapport avec ton cerveau, entends par là par exemple ton intelligence ? »

Ghika sourit, beaucoup d'énergie pour s'entretenir... il voit ce culte du corps comme l'un des maux du siècle. Plus personne n'est content de ce qu'il a, tout le monde cherche à faire les couvertures des magazines, avec des pecs plus gros que les seins de sa copine. C'est vraiment déprimant. Ghika, lui, il s'en fiche d'avoir des abdos en béton et des pectoraux proéminents, il veut juste être maigre, il fait donc ce qu'il faut pour l'être. Et puis il doit bien l'admettre, faire deux heures de sport par jour pour garder sa masse musculaire lui semble une totale perte de temps et d'énergie, en plus d'être une preuve de son insatisfaction envers son propre corps. Quelque chose qu'il préfère ne pas éprouver. Après avoir perdu la course, volontairement, Ghika attend patiemment la question de Jaheim. Il aime bien Jaheim, il est vraiment sympa, pour être tout à fait honnête il ne pense pas que ce soit le candidat le plus dangereux de l'aventure, mais il reste sur ses gardes. Même un athlète peut avoir un cerveau. Puis vient, enfin !, la question... Un rapport avec son cerveau ? Est-ce que tous les secrets n'avaient pas un minimum un rapport avec le cerveau ? Enfin, son pas les secrets du genre j'ai survécu à un crash d'avion supersonique. Ah... un rapport avec son intelligence ? Déjà Ghika se sent un peu soulagé que Jaheim n'ait pas dit « un rapport avec ta connerie » c'est un poids en moins sur sa conscience. « De toutes les questions que tu aurais pu poser tu n'avais rien de moins abstrait ? C'est un concept flou l'intelligence et même si je m'en pense doté, je suis sûr que certains candidats te répondront que je suis dénué de tout intellect... » rigole Ghika en se demandant si au fond on peut vraiment dire que son secret à un rapport avec son cerveau... « Bref, ma réponse à ta question est donc : Oui, mon secret à un rapport avec ma supposée intelligence. » Maintenant Jaheim va être obligé de se demander si Ghika dit la vérité ou non, parce qu'après tout... le marché de base était que le gagnant posait une question sur le secret de l'autre, Ghika ne s'est jamais engagé à répondre en toute honnêteté.

Je crois avoir un petit avantage certain vis-à-vis des autres candidats. Je ne possède pas forcément une intelligence extraordinaire mais je ne suis pas plus con que la moyenne malgré tout. On ne me verra donc pas venir avec mes petites questions gentillettes, difficile de se douter que je pourrais réellement avoir des pistes lorsqu’on me place dans le stéréotype du sportif sans cervelle et drogué aux produits dopants ? C’est raté, je suis discret mais j’ai eu le temps d’apprendre à connaitre certains candidats et je suis déjà sur quelques petites pistes ; il ne me reste plus qu’à concrétiser pour pouvoir buzzer et remporter un peu d’oseille en perçant à jour le secret de l’un de mes camarades. J’ai remporté la première manche et j’en profite donc pour poser une question, ce n’est pas forcément LA question du siècle mais de quoi me donner quelques petites pistes, sait-on jamais. « De toutes les questions que tu aurais pu poser tu n'avais rien de moins abstrait ? C'est un concept flou l'intelligence et même si je m'en pense doté, je suis sûr que certains candidats te répondront que je suis dénué de tout intellect... » Je le regarde en souriant, il a le chic pour se poser beaucoup trop de questions alors qu’il n’y a pas plus simple au monde que ce que je viens de lui demander. « Réponds donc à la question plutôt que de cogiter, nous ne sommes pas en plein débat philosophique sur l’intellect ! » Je glisse l’une de mes mains dans ma chevelure pour l’écaffer un petit peu et retirer l’eau qui coule le long de mon visage. « Bref, ma réponse à ta question est donc : Oui, mon secret à un rapport avec ma supposée intelligence. » Très bien, il a bien répondu à mes interrogations et je vais donc pouvoir avancer dans ma chasse aux secrets. « D’accord, j’espère que tu ne mens pas parce que je te laisse maintenant l’occasion de me poser une question également ! »

Ghika est assez bon pour lire les gens, il est plutôt doué lorsqu'il s'agit de prévoir ce que les personnes peuvent penser. Il est assez difficile de le surprendre avec une question ou une réaction. Et pourtant Jaheim vient de le faire, parce que dans cette émission il y a un principe cardinal, on n'abandonne pas un indice sur son secret pour le plaisir. Peut-être qu'il le fait parce qu'il est fair-play ou qu'il pense que jamais Ghika ne s'approchera de son secret, même avec un indice. Challenge accepté. Ghika est prêt à lui poser une question, mais il ne veut pas le faire de la même façon que lui, pas de sorte à ce que ce soit audible pour toute personne dans la salle de contrôle, pour toutes les caméras et ainsi tout le public. Après tout, si c'est un secret, autant que ça le reste. « Je préfère te poser la question à l'oreille, entre les caméras et les micros, on ne sait jamais qui peut entendre ce que l'on dit. » explique-t-il en réduisant la distance entre Jaheim et lui. Leurs corps se touchent presque, l'eau formant une barrière fine d'à peine quelques centimètres quand Ghika lui murmure à l'oreille sa question. Il n'attend pas plus qu'un oui ou un non. Il n'espère pas d'explication ou de délibération. Est-ce qu'il fera confiance à Jaheim au point de croire sa réponse ? Il n'en sait encore rien, il attendra de continuer son enquête pour voir si les hypothèses qu'il formulera sont en adéquation ou non avec la réponse du jeune homme.

Si je me suis inscrit aux castings de Fake Lover ce n’est pas pour me la couler douce, je suis réellement motivé par l’aspect enquête sur les secrets mais ça passe également par un point essentiel. Je ne vois pas pourquoi je mènerais mon enquête sans offrir un minimum en échange, voilà pourquoi je propose à Ghika de lui offrir une réponse à la question de son choix pour le récompenser d’avoir répondu à ma question. J’espère qu’il a été honnête avec moi, qu’il ne m’a pas menti parce que je compte être très franc, comme toujours, et je répondrais donc à sa question même s’il est très proche de mon secret et qu’il pourrait donc me compromettre de cette manière. N’est-ce pas le but implicite du jeu ? Protéger son secret même lorsque ce dernier est en danger, trouver des stratagèmes impossibles pour arriver à ses fins ? « Je préfère te poser la question à l'oreille, entre les caméras et les micros, on ne sait jamais qui peut entendre ce que l'on dit. » Il approche, nos corps sont à quelques millimètres à peine l’un de l’autre et ses lèvres s’aventurent contre mon oreille, il me susurre une question à laquelle je peux répondre sans avoir à réfléchir. « Non ! » Que je contente de répondre en souriant, mes deux mains glissent le long des épaules de Ghika, puisque l’heure n’est plus aux questions j’ai une autre idée de ce que je pourrais faire. « T’es tout sec ! » Je fais allusion à son visage puisqu’il est quasiment intégralement recouvert d’eau, je vais remédier à tout cela et j’exerce donc une lourde pression, y allant de tout mon poids pour lui faire perdre l’équilibre et plonger sous l’eau.