+Jessica

Une nouvelle fois depuis que l'aventure a commencé, je m'essaye au piano. Je ne suis pas un pianiste hein, mais je pense avoir les capacités et l'expérience nécessaires pour en épater plus d'un ici, tout de même alors quand je veux impressionner une personne, je m'en sers je l'avoue. Et cette fois la personne que je cherche à impressionner, c'est la mystérieuse Jessica, plus si mystérieuse que ça aujourd'hui mais pas pour autant inintéressante. Et soudainement, j'ai une vision de la belle plante. Oui, je la visualise très bien dans un cadre bien précis, je laisse mon imagination s'emballer et je me retrouve dans les années quatre-vingt/quatre-vingt dix. Le décore devient un bar, très mal éclairé alors que la candidate m'apparait sous les traits de la plantureuse Jessica Rabbit. Tout est en noir et blanc, sauf elle, qui brille de mille feux. J'entreprends alors de commencer à pianoter une musique en adéquation avec ce que je ressens actuellement.

 

Je n'ai absolument aucune idée de ce que ressent Jessica, est-ce que ça plus plait ou pas, j'espère que oui tout de même. « Jessica Rabbit. » Je sors de nulle part, doucement en la regardant. Comment j'ai pas fais le rapprochement plus tôt ? Surtout qu'elle s'appelle Jessica tout de même. Faut être aveugle pour ne voir la ressemblance. « On t'a déjà fait la comparaison ? Parce que tu m'y fais drôlement pensé. » Et c'est un compliment, Jessica Rabbit est comme un fantasme pour les hommes, et pour moi bien sur.

J'erre un peu au hasard dans le nid, décidant d'emprunter tel ou tel couloir parce qu'il sent une odeur particulière, douce, enivrante, ou bien parce qu'il y fait plus clair, ou plus sombre, parce qu'il a l'air plus mystérieux, ou encore, parce qu'il me parvient quelques notes si je tends l'oreille. Oui, c'est celui-ci qui attire mon attention et je m'y aventure en suivant la mélodie. Je devine sans trop de mal que ça vient de la salle de musique et je ne tarde pas à en pousser la porte. J'adresse un sourire à Aaron quand je l'aperçois assis au piano, ses doigts caressant les touches. Ah début, l'air ne me dit rien, même s'il me semble l'avoir déjà entendu. Je laisse mes yeux se promener un peu partout, bien que je connaisse déjà la pièce pour y être venue déjà quelques fois. Je m'approche ainsi aussi lentement et innocemment que possible du musicien. Je m'appuie contre l'imposant instrument alors prononce un nom qui me rappelle instantanément des souvenirs et surtout, d'où je connais ces accords. Oui, je connais la chanson. Mon sourire s'étire doucement, tant parce que c'est une comparaison flatteuse que parce qu'on m'en a déjà souvent fait la remarque. Je hoche ainsi la tête à l'affirmative pour répondre au pianiste. « Oui, on me l'a déjà dit, quelques fois. » Je réponds sur un ton volontairement désinvolte, accentuant certainement encore un peu plus la ressemblance entre elle et moi. « Tu joues depuis longtemps ? » Je demande en observant avec intérêt ses doigts qui virevoltent gracieusement. Je l'envierais presque de savoir en faire, du piano, quand moi pas, mais je me console en me disant que j'ai d'autres talents, et c'est toujours mieux que de n'en dans aucun domaine.

« Oui, on me l'a déjà dit, quelques fois. » Cool, je n'étais pas donc pas cinglé, et Jessica avait des faux airs de Jessica Rabbit, avec sa longue chevelure ondulée et sa silhouette élancée. L'aura qu'elle dégage aussi. En tout cas, elle y ressemble bien plus qu'une certaine Penny qui porte des corsets vingt-trois heures sur vingt-quatre et enchaine les implantations mammaires pour avoir les mêmes courbures affriolantes que la belle rousse imaginaire hm. « Je suis certain que tu dois être très demandé dans ton métier. » Je glisse l'air de rien alors que je continue de jouer du piano. C'est vrai, moi si j'étais un client, j'exigerais qu'elle me fasse un show sur cette musique, elle dans le rôle de cette héroïne. Ou si j'étais à sa place, c'est comme ça que je me présenterais, parce que je suis sur que ça marcherait très bien. Malheureusement, je doute qu'elle me fasse un show un jour, Percy on a bien eu droit lui, le chanceux mais moi... « Y a aucune chance pour que tu m'en fasses un hm ? Vu que je ne suis pas un garçon qui t'attire... » Je dis sur un ton presque déçu finalement. Je me rappelle lors d'un prime que la belle avait confié ses attirances : percy, isaac, eryk... mais pas moi. Elle me considère surement 'précieux', selon ses termes. Coucher avec des hommes doit avoir un effet rédhibitoire je suppose, c'est dommage, mais je peux comprendre. J'aimerais bien la voir à l'oeuvre honnêtement, je suis certain qu'elle doit être fascinante et tellement sensuelle. « Tu joues depuis longtemps ? » Ah, ça fait tellement longtemps, c'est assez approximatif. « Depuis mes dix ans environs, j'ai eu de la chance que mes parents insistent. » Ça a du bon de naitre dans une famille d’artiste, je suppose. « Et ça fait depuis combien de temps que tu fais du striptease toi ? » Je demande sans jugement aucun. Au contraire, moi je ne vois rien de dégradant la-dedans.

Oui, il est vrai qu'on m'a déjà comparé à elle, que quelques personnes font parfois le rapprochement. Mais ça n'a pas la même signification dans toutes les bouches, ça dépend souvent du genre de la personne, en fait. Venant d'Aaron, je le prends plutôt pour un compliment, et je crois que je fais bien. Il pense que je dois être très demandée à mon travail. J'aimerais dire que oui, mais ce serait prétentieux, et répondre non serait peut-être trop modeste. « Oh, à peine plus que les autres. » C'est presque un oui, mais atténué, ça me donne de moins grands airs. Je continue d'écouter les notes qui sortent du piano, toujours appuyée dessus, puis c'est la voix du jeune homme qui s'élève à nouveau. Il demande alors s'il n'y a aucune chance que je lui en fasse un, de striptease j'imagine, puisqu'il ne fait pas partie des garçons qui me plaisent. « Tu sais, je danse trop souvent devant des types qui m'attirent bien moins que toi. » Je lâche en hochant la tête comme pour affirmer d'avantage ce que je raconte. « Alors si tu veux, un de ces soirs... » Je hausse les épaules. Pourquoi pas danser devant lui, oui. Je n'y vois aucun inconvénient, aucune objection, ce serait même avec plaisir. Je souris afin qu'il comprenne au moins ce dernier point, que je serais ravie de lui faire une petite démonstration. Comme à tout le monde en fait, même si je préfère les publics restreints. Enfin, pour l'instant, on ne parle que d'une danse devant lui, et les téléspectateurs qui auront peut-être la chance de voir ça, si seulement ça se produit bel et bien. Quant à moi, je cherche à savoir depuis combien de temps il joue du piano. Depuis qu'il a une dizaine d'années, parce que ses parents ont insisté. « Ah. » Je fais en hochant la tête, l'air de parfaitement comprendre ce qu'il a pu ressentir, ayant moi-même été "encouragée" par ma mère à prendre des cours de danse dès mon plus jeune âge. Il me demande à son tour depuis quand je fais du striptease. « Six ans, presque sept. » Si on compte la période où on m'a appris les ficelles du métier, en quelque sorte, ce qui n'a vraiment pas été de tout repos.