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C’est puéril. Mais Léo l’oblige à agir ainsi. Elle se surprend à s’abaisser à son niveau cette semaine, elle qui tentait tant bien que mal de rester stoïque face aux provocations de Léo, ou du moins, de se montrer plus mature que lui – et plus agressive, par conséquent. Mais, voilà, son agacement a eu raison de sa volonté. Pourtant, cette semaine, et jusqu’à aujourd’hui, elle n’a pas échangé plus de quelques mots avec Léo. Et c’était pour se battre la couverture durant la nuit. Non, il n’y a aucune raison particulière qui fait qu’elle décide de s’en prendre à lui de cette façon. Enfin, si l’on fait exception de la rancune. Parce qu’elle persiste à croire que c’est toujours lui qui lance les hostilités. Alors cette fois, ce sera elle. Elle a élaboré son plan, il ne faut pas croire, elle n’arrive pas à décider de quelque chose en si peu de temps. Elle a soigneusement lavé son peignoir depuis plus d’une semaine, pour le mettre en confiance, mais dès le début, elle savait qu’elle ne continuerait pas ainsi jusqu’à la fin de son aventure à lui, ou de son aventure à elle. Alors aujourd’hui, quand elle s’est rendue à la laverie, elle a malencontreusement glissé un vêtement rouge – dont elle ignore le vrai propriétaire – dans le tambour, avec le peignoir blanc de Léo. Et elle s’est aussi malheureusement tromper dans le programme de lavage. Vraiment dommage. Quand elle a sorti le vêtement de la machine, inutile de dire qu’il ne ressemblait plus à celui de départ. Trop petit, coloré en rose… Assurément le style de Léo. Peignoir en main, elle se met à la recherche de son partenaire en peinant à cacher le sourire qui nait sur ses lèvres. Oui, c’est puéril, il faut bien qu’elle se mette à son niveau. C’est en prenant les escaliers qu’elle tombe – enfin – sur son partenaire. « Je te cherchais. » Oui, c’est assez rare pour être souligné, sachant que la majorité du temps elle se porte très bien sans savoir ce qu’il advient de son partenaire. Il pourrait disparaître dans la forêt qu’elle avertirait Cupidon quatre à cinq jours après. Peut-être trois si elle ne veut pas passer pour une insensible. « Je ne comprends pas ce qu’il s’est passé. » Dit-elle en tendant le peignoir du jeune homme. Si elle ajoutait un je suis désolée, elle serait presque crédible, sauf que ce sont des mots qui ne sortiront jamais de sa bouche lorsqu’elle s’adresse à son partenaire. Elle reste neutre, scrutant le visage du brun, espérant qu’il lui offre du spectacle. Il ne se décomposera sûrement pas pour si peu, mais elle aimerait qu’il réagisse malgré tout. « J’espère pour toi que Cupidon en a encore en stock. » Non, elle n’espère pas. Cela lui apprendra à voler les affaires des autres à la moindre occasion. « Sinon, je te propose d’emprunter ceux de Gigi ou Maha, ils doivent sûrement sentir très bon. » Moins que le sien qui passe à la laverie une fois par jour, mais soit, s’il aime les odeurs fraiches, il sera servi avec les deux candidates, bien plus que s’il emprunte celui de Cecil, par exemple. Inutile de dire qu’elle ne se dévoue plus pour prêter – contre son gré – le sien, et qu’elle a bien évidemment prévu le coup en le cachant. Oui, totalement puéril.

Petite session piscine pour cette fin d’après-midi, Hugo grille déjà sur le bord mais j’vais aller le secouer un coup. Sauf qu’il faudra qu’il attende un peu car serviette sur épaule et lunettes de soleil sur le haut de la tête, je croise ma divine partenaire en descendant les escaliers. J’me stoppe à l’interpellation de Mylah car on en est pas encore au point de s’ignorer comme des rats quand l’un s’adresse à l’autre même si c’en est plus très loin en fait. « Ah ouais ? » que j’annonce l’air détaché, un sourcil brièvement arqué. J’reste sceptique quant à son désir de vraiment me retrouver mais passons. Je suis prêt à entendre ce qu’elle a à me dire, ça doit être  quelque chose de teinté de sarcasme et de mauvaise foi j’pense, un truc du genre Mylah tente d’emmerder Léo avec difficulté à moins que ce soit sérieux. Sauf que là non c’est pas sérieux. Je beug un instant sur ce qu’elle me tend à savoir un peignoir pour fille de quatorze ans. Sauf que ce peignoir il a mon nom et qu’elle « sait pas ce qui s’est passé ». Oui évidemment. Non mais attendez… « Sérieusement ?! » Je regarde le peignoir hilare parce qu’elle est allée super loin là quand même. Une bonne vanne de parfaite ménagère mais ça a le mérite de bien me faire rire. J’vais pas pleurer parce que j’ai plus de peignoir, je m’en suis passé pendant la moitié de mon aventure. « Putain Mylah tu t’es surpassée ! » Je fais passer mes mains sous le tissus un énorme sourire collé sur la face, les yeux pétillants tellement ça m'amuse de l'avoir poussée à bout à ce point. C’est du grand art, elle a positionné la barre très haute je lui conseille de faire très attention aux représailles. L’idée d’emprunter celui de Gigi ou Maha m’emballe déjà beaucoup moins que celui appartenant à ma partenaire puisque je compte pas emmerder les deux autres avec ça. Mylah exclusivement, c’est le privilège d’être en faux-couple avec ma personne. « Non j’irais demander à Cupidon, grâce à toi j’en aurais un tout neuf. » A moins que la prod veuille pas m’en filer un nouveau mais compte tenu de mon statut de victime ça devrait passer. « En tout cas ça dépasse mes espérances, j’suis bluffé. » Je lui lâcherai presque un « félicitations » si j’comptais pas lui rendre la monnaie de sa pièce très prochainement. « Ca t'a pas trop peinée de mélanger le blanc avec les couleurs ? » J'esquisse un sourire narquois, l'imaginant se maudire de faire une chose pareille.

Elle le cherchait, oui, ce n’est pas simplement une expression. Pour une fois, elle était vraiment préoccupée par le fait de le trouver rapidement. Elle hoche simplement la tête quand il lui demande confirmation. Oui, c’est surprenant, elle est la première à l’avouer. Jamais elle ne se serait mise délibérément à la recherche de son partenaire, sauf pour lui annoncer une mauvaise nouvelle, comme sa nomination par la roulette russe la semaine dernière – quoi que, c’était plutôt une bonne nouvelle pour elle, mais c’est du passé désormais. Elle espérait tomber sur lui rapidement, parce que sa patience a des limites et qu’il aurait été dommage qu’elle ne soit pas là pour observer son visage en découvrant la nouvelle allure de son peignoir. Elle tient à être là quand il constatera sa mauvaise blague. Une mauvaise blague. Jamais elle n’aurait pensé faire quelque chose du genre, mais force de constater que Léo à cet effet sur elle. « Oui, sérieusement. » répond-elle avec un air faussement innocent sur le visage. Il faut dire qu’elle ne cherche pas à être crédible, lui comme elle sait que ce n’est pas involontaire de sa part, évidemment. La réaction de Léo la laisse dubitative un bref instant, elle ne s’attendait pas à ce qu’il en rigole. Elle voulait plutôt l’agacer, mais c’est raté, ou alors il cache très bien son agacement. Bon, elle est malgré tout satisfaite qu’il ait eu une réaction, bien même si ce n’est pas celle qu’elle espérait. À sa remarque sur le fait qu’elle se soit surpassée, elle est presque étonnée, cela ressemble presque à un compliment, en tout cas elle le prend comme tel. Et pour la première fois en s’adressant à Léo, un sourire – mince, très mince, certes – qui n’est pas forcé apparait sur ses lèvres. « Tu m’inspires. » lâche-t-elle le plus sarcastique du monde. Oui, elle n’est pas encore prête à lui faire des compliments par contre, il ne faut pas pousser. Mais il est vrai qu’il l’inspire, elle est bien obligée de se surpasser pour l’agacer autant que lui l’agace. Bon, elle est encore débutante dans ce genre de choses, mais à force de le côtoyer, elle atteindra bien un certain niveau. Mylah est malgré tout généreuse puisqu’elle lui proposer une solution maintenant qu’il n’a plus son peignoir. Il peut emprunter celui de Gigi ou celui de Maha, Mylah pencherait d’ailleurs pour celui de cette dernière. « Je me dévoue pour toi, mais ne me remercie surtout pas. » Elle souffle, râlant un peu. Non, vraiment, il pourrait au moins lui dire merci, grâce à elle il va avoir un peignoir tout neuf, il vient de le dire, la moindre des choses serait de montrer un peu de gratitude. Il ajoute qu’il est bluffé, et elle ne sait pas s’il est sérieux ou s’il se moque d’elle, mais dans le doute, elle opte pour la première solution. Elle doit bien reconnaître qu’elle est fière de son coup. Cela ne lui ressemble pas, mais tout de même, elle a su lui prouver qu’elle pouvait être fourbe et ne pas uniquement encaisser ses provocations. « Ce n’était pas facile, c’est vrai, mais je gardais en tête que c’était pour une bonne cause. » Oui, tout à fait. « J’imagine que je dois m’attendre à des représailles ? » Question rhétorique, bien-sûr qu’elle doit s’y attendre, ça se lit sur son visage. « Léo, nous avons passé un cap. » Annonce-t-elle, un peu moqueuse. Un grand cap, même, parce qu’elle ne s’arrête pas là. « Je ne suis même pas déçue que tu ne sois pas nominé cette semaine. » Oh, bien évidemment, si son partenaire venait à être éliminé, elle ne le regretterait pas le moins du monde, mais elle n’aurait plus personne à détester, ce serait dommage.

J’suis plutôt consterné par l’initiative de Mylah, j’étais loin de l’imaginer faire une chose pareille. Bon ok je m’attendais pas non plus à ce qu’elle continue à me picorer dans la main avec cette histoire de peignoir mais je m’étais pas non plus préparé à ça. Concrètement j’en ai un peu rien à foutre d’avoir un peignoir propre ou pas lavé depuis deux semaines et le fait qu’elle me l’ait rétréci avec ses techniques de ménagère bien rôdée me fait pas plus d’effet que le cycle de pousse des bambous, j’peux pas retenir mon hilarité face au truc. Je dois l’avouer : je l’ai sous-estimée. Mais je comprends mieux si la raison est qu’elle s’est inspirée de ma personne, forcément ça tire vers le haut. Bon bah c’est pas trop tôt tout ça. « Ah bah enfin tu l’avoues. » Je roule des yeux vers le haut blasé par son renie de reconnaissance. Ah cette Mylah elle a beaucoup trop de fierté pour une seule personne. Bon sûr j’déconne, j’imagine que c’est pas le genre de trucs qu’elle fait tous les jours. Dans son milieu on doit emmerder les autres à coup de compte bancaires et pas avec des mauvaises blagues du genre, elle est aussi novice que si on me demandait de supplanter une entreprise concurrence. J’trouve qu’elle s’en sort bien… pour son plus grand malheur car il va falloir que j’en vienne à réfléchir pour trouver une contrepartie, forcément ce sera fumant. Un sourire revient sur mon visage quand mes pupilles retombent sur le peignoir parce que vraiment ça m’éclate et que de toute façon je pourrais en demander un autre à la production. Je reprends quand même mon sérieux deux minutes, allant planter mon regard dans celui de ma partenaire une nouvelle fois. « Tu pousses un peu loin, j’veux bien t’avouer mon admiration mais j’vais pas non plus te remercier pour l’avoir transformé en peignoir Barbie. » Faut pas déconner j’y perds moi dans l’histoire ! Qui plus est la remercier serait une incitation à la continuité et même si je la trouve bien moins ennuyante comme ça j’ai pas spécialement envie que m’emmerder de la sorte devienne une de ses nouvelles passions. « T’appelles ça une bonne cause ? T’as gaspillé des litres d’eau que t’as même pollué pour simplement deux vêtements et le peignoir est bon à jeter. On a pas la même définition j’crois. » Je retiens un sourire qui malgré tout étire légèrement mes commissures parce que clairement si, on a la même notion du terme pour le coup. J’hausse les épaules l’air totalement désintéressé quand elle évoque d’éventuelles représailles. « Non. » Y a pas de raison voyons. Elle m’intrigue avec son histoire de cap, en fait j’ai l’impression que ça l’a libérée de faire du mal. J’suis sûre que Mylah est ce genre de fille qui prend du plaisir à aller dans les bars où il faut balancer des assiettes contre le mur. « Génial, lequel ? » Mon entrain sonne carrément faux et colle pas avec l’engouement de mes paroles mais passons, c’est quoi son cap ? Elle est pas déçue. Alors là elle m’arrache une expression d’étonnement exécutée au ralenti, sourcils relevés et la bouche en O. « Ca veut dire que dès les premières semaines tu m’as détesté ? » Non parce que les fois où j’étais pas nominé remontent à trois semaines maintenant, j’estime pas que nos rapports s’étaient déjà dégradés à ce point. Quelle garce cette Mylah, vous voyez j’suis quelqu’un de gentil dans le fond parce que je l’ai pas jugée aussi vite qu’elle l’a fait.« C’est assez décevant, j’ai tenté de faire des efforts au début. » Que j’annonce les bras se croisant sous ma poitrine. Même si c’était flagrant qu’elle était de ces filles que j’évite comme la peste pour leur manque flagrant d’autodérision j’ai tenté de jouer la carte du partenariat. Bidon. « Mais ça compense avec le fait que je sois déçu que t’y sois pas encore passée, j’imagine. » Sourcils froncés, une moue passe sur mon visage exprimant ma contrariété par rapport au sujet. En fait j’pense qu’à part moi tout le monde apprécie Mylah ici du coup j’pense pas avoir l’occasion de la voir de ci-tôt sur le banc des nominés. « Mais je t’y tirerais un jour. » Un sourire narquois s’installe sur mes lèvres car ça c’est une force qu’elle ne pourra pas m’enlever. Si elle elle est plutôt appréciée on peut pas en dire autant de ma personne et ça a son petit avantage.

Même si ce n’est pas dans ses habitudes de faire de telles crasses à quelqu’un d’autre, Mylah doit bien admettre s’être régalée en imaginant la tête de Léo. Et même s’il a pris la chose à la légère et qu’il ne semble pas dévasté par la perte de son peignoir, elle a tout de même provoqué une réaction chez lui et il sait désormais qu’elle peut également se comporter comme une enfant, se mettant ainsi à son niveau. Bon, ce petit plan prévu pour son peignoir, elle l’avait en tête depuis plusieurs jours, si ce n’est des semaines, puisqu’elle a commencé à l’élaborer quand elle a accepté de laver le peignoir de Léo avec le sien – car elle ne sait rien faire de façon impulsive – autant dire que si elle se décide à l’embêter à nouveau, ce ne sera pas avant deux ou trois semaines, le temps qu’elle prépare à nouveau une petite surprise pour son partenaire. Dans tous les cas, oui, elle s’est surpassée cette fois-ci, elle en est la première surprise, mais il faut dire que Léo l’inspire. « Oui, mais n’y prends pas goût, c’est la première et la dernière fois. » Elle veut bien l’avouer, mais il devra se contenter de cette unique fois, elle n’aura plus la moindre parole aussi élogieuse à son encontre. Mylah est toutefois bienveillante puisqu’elle lui propose des alternatives pour remplacer son peignoir – bien qu’il puisse toujours essayer de le garder et d’en faire quelque chose, hm – notamment en évoquant ceux de Gigi et Maha, ou simplement le fait que Cupidon puisse lui en fournir un nouveau, option qui semble être celle que son partenaire préfère. D’ailleurs, il devrait la remercier, sachant que grâce à elle, il bénéficiera d’un peignoir tout neuf, mais ils n’en sont pas encore là, visiblement. « Tu devrais pourtant, je suis certaine qu’il t’ira bien mieux maintenant. Et je suis sûre que le rose est la couleur préférée de Martin, tu vois, j’ai même pensé à lui. » Oui, parce que c’est connu qu’elle s’intéresse énormément à cette bestiole. C’est pour cette raison qu’elle s’en tient le plus éloignée possible. Quant au fait de savoir si cela l’a peinée de mélanger le blanc et les couleurs, oui, un peu, elle n’a pas réussi à le faire en quelques secondes, elle s’y est d’abord préparée, mais cela en valait la peine. « Tu sais, il existe la récupération des eaux et ce peignoir pourrait servir à une fillette fan de l’émission. Il pourrait être vendu sur internet, aussi, je pense que tu dois pouvoir t’en faire vingt dollars. » Elle parle en dollars, elle est américaine, elle s’en fiche bien du fait que leur cagnotte soit en euros. Dans tous les cas, ce n’est pas vraiment du gaspillage, elle a pensé à tout. Même aux représailles qui n’auront visiblement pas lieux. Oui, oui. « Tu es presque crédible. » Rétorque-t-elle avec un léger sourire, bien qu’un peu angoissée au fond, elle savait ce à quoi elle s’exposait, mais c’était trop tentant de l’embêter, sauf que maintenant elle ne dormira plus sur ses deux oreilles, s’attendant à tout moment aux représailles de Léo. Elle lui annonce ensuite qu’ils ont passé un cap. Lequel ? « Celui qui veut que mes pensées envers toi soient positives. » Commence-t-elle dans un premier temps. Oui, parce que les pensées qu’elle a eues quand il était question de se venger étaient positives, elle était plutôt satisfaite de faire cela à Léo, c’est un bon début. Il y a un autre point important qui fait qu’ils passent un cap, point qu’elle révèle par la suite qui consiste à être satisfaite que Léo ne soit pas en sursis cette semaine – pas parce qu’elle l’apprécie beaucoup plus qu’avant, mais parce qu’elle compte bien lui rendre la monnaie de sa pièce quand il s’agit d’être agaçant – mais que Léo interprète d’une toute autre façon. Elle pousse un léger soupir, elle essaie de faire un pas en sa direction là, c’était un moment à marquer d’une pierre blanche et non pas à détruire à cause d’une mauvaise interprétation. « Non, cela veut dire que ces deux dernières semaines j’étais satisfaite que tu sois en danger, mais que cette semaine je n’ai rien contre le fait que tu sois épargné. » Car ces deux dernières semaines, on ne peut pas dire que leur relation ait été au beau fixe, contrairement à la première semaine où ce n’était pas l’amour fou, mais où il était encore possible pour eux d’arranger les choses.  Même si elle ne l’aurait pas plaint s’il s’était retrouvé nominé dès la première semaine, elle aurait été plutôt indifférente à son sort, contrairement aux deux dernières semaines où elle était plutôt satisfaite de le voir sur le banc des nominés. Sa remarque, donc, était plutôt positive, mais Léo a décidé de l’interpréter de façon négative. « Je n’ai pas vraiment eu ce ressenti. » Précise-t-elle quand il estime avoir fait des efforts. Non, elle ne voit pas. Dès la deuxième semaine, il s’est pointé au casino en lui empruntant ses affaires sans même lui demander son avis, elle n’appelle pas cela faire des efforts. « Promis, si j’écope d’une nomination d’office à la roulette, je viens te prévenir en courant. »  Pas qu’elle suppose être nominée uniquement par la roulette, mais parce que si cela se fait lors de nominations traditionnelles, il sera aux premières loges et elle n’aura pas besoin de lui l’annoncer. « Je te le souhaite, c’est très agréable comme sentiment quand la roulette t’annonce que tu viens de nominer ton binôme. » S’il y a quelques instants elle était décidée à faire un pas en sa direction, le fait qu’il ait mal compris ses intentions font qu’elle ne veut plus faire le moindre effort. « On fêtera même cela avec du champagne, tiens. » Parce qu’elle sera ravie d’être en danger, c’est certain.

Spoiler:

Je suis presque flatté que Mylah s’inspire de moi, ça révèle aussi et surtout que malgré ce qu’elle laisse penser elle reconnait certaines de mes qualités. « Dommage. » J’hausse les épaules, un peu déçu que ce soit l’unique fois où je l’entendrais apparemment dire un truc positif sur ma personne. J’aime bien. Pas contre son peignoir là j’aime un peu moins et elle peut même se le garder si elle veut, histoire d’avoir un souvenir de son coup de folie. Elle pourra le filer à sa future fille si elle veut en tout cas moi j’porte pas ça même si c’est soi-disant la couleur préférée de Martin. « J’aurais l’air d’un gay en pleine parade. Merci mais j’ai pas envie de me faire harponner par Addil. » J’aime le surprises mais y a des limites, je veux pas être en flippe à chaque tournant de couloir. Mylah est très intelligente dans sa démarche, c’est du grand art mais je suis sûr qu’elle s’en rend même pas compte tant son esprit n’est pas aussi fourbe qu’elle aimerait qu’il soit. Cela dit elle vient d’avoir une idée brillante. « Ah ouais pas con. Il faudrait que je songe à augmenter ma popularité pour augmenter sa valeur alors. » que je lâche tranquillement comme si j’allais vraiment y songer. Pour l’instant mon esprit va être occupé par une toute autre chose qui est celle de lui rendre la monnaie de sa pièce. J’esquisse un sourire narquois en simple réponse puisque j’estime faire quelques progrès dans mon jeu d’acteur ces derniers temps. Bien sûr Mylah me connait trop de ce côté-là pour que mon mytho ça passe comme une lettre à la poste mais je tente pour lui mettre au moins le petit doute. Enfin j’espère. Elle m’annonce qu’on vient de passer un cap, il me tarde de savoir lequel et je suis agréablement étonné à sa réponse. Surpris aussi, bien sûr. « Ah ! » Bon par contre qu’elle m’ait même pas laissé une chance me déçois, j’pensais avoir été cool avec elle la première semaine, du moins assez pour pas qu’elle me haïsse tout de suite et qu’on ait une chance de coopérer. Sauf qu’apparemment j’interprète mal. Comme d’hab on sait pas communiquer donc j’écoute ce qu’elle entendait vraiment par là. Grosso modo elle est tout le temps contente quel que soit mon sort quoi.« Ok donc tout va bien dans le meilleur des mondes. Je suis content de te rendre contente. » Vraiment, c’est avec plaisir. Elle remet en cause mes efforts faits pour démarrer sur une base positive notre relation… oui bon. « Mais j’ai essayé ! » Je me dédouane en haussant les épaules parce que quand même c’est important de le souligner. Mylah est trop exigeante c’est d’elle que vient le problème. Elle dit qu’elle débarquera le plus vite possible après avoir été nominée par la roulette si jamais ça lui arrive. En fait ce qui m’intéresse plus c’est qu’elle ait le stress de la nomination car j’suis sûr qu’elle prendrait ça vraiment à cœur, pas le fait qu’elle se fasse éliminer. Contrairement à elle moi je lui souhaite pas de dégager. « J’suis pas sûr de vraiment m’en réjouir. Les nominations par la roulette c’est bidon et lâche… hein. » Je l’accuse du regard volontairement pour lui remettre le fait en pleine gueule. « C’est d’accord pour le champagne par contre. » Ca je dis pas non. « Bon j’vais faire un saut dans la piscine, il va falloir que tu trouves un endroit pour ton œuvre d’art parce que j’la prends pas avec moi. » Maintenant que sa connerie est faite elle se débrouille, hein.