J'ai perdu un t-shirt et ça m'agace un peu, beaucoup en fait mais je préfère ne pas trop le laisser voir tant que sa disparition n'a pas encore été rendue publique. Non, c'est surtout que je n'ai pas envie de m'énerver pour une simple histoire de fringue égarée. Si ça se trouve je l'ai laissé dans la machine, ou à sécher quelque part, sur un transat avant d'aller piquer une tête dans la piscine, dans un casier des vestiaires du stade. Sauf que non, il n'est nulle part. Je commence à me dire qu'on a dû me le voler, c'est la seule explication. C'est peut-être McKayla, puisque j'ai accepté de lui en prêter un, un jour, celui que je portais au prime avec les franges, peut-être qu'elle a cru qu'elle pouvait se servir comme ça, sans demander. Je ne sais pas trop, mais il ne me coûte rien de revérifier dans mon armoire et dans celles des autres par la même occasion (si je demandais directement, je suis sûre qu'on déplacerait ce que je cherche pour faire comme si de rien n'était et me faire passer pour une idiote qui accuse tout le monde sans remarquer que son vêtement est devant son nez). En entrant, j'espérais être seule, mais je trouve Ana plantée là. Je lui adresse un sourire alors qu'elle prend la parole pour me débiter tout une phrase que je ne suis pas sûre de comprendre dans sa totalité. Je la laisse continuer sans rien dire, un regard curieux fixé sur elle alors qu'elle déclare avoir besoin de faire le tri dans ses affaires, surtout parce qu'elle n'y connait rien en mode, donc l'aide d'une représentante du sexe féminin sera la bienvenue. Mon sourire s'agrandit. « D'accord. » Je dis simplement en m'approchant de sa penderie. « Mais après, il faudra que tu m'aides aussi. » J'annonce comme une condition. « Bon, par où tu veux qu'on commence ? » Je lui demande en joignant les mains d'un air assez enjoué pour nous motiver toutes les deux. C'est que ça risque d'être un peu long et chiant vers la fin, alors il vaut peut-être mieux se débarrasser du pire dès maintenant, comme ça ce sera fait et le reste ira tout seul.

Je veux bien l'aider à mettre de l'ordre dans sa penderie si elle accepte de m'aider aussi. Elle paraît étonnée que je lui demande son aide mais déclare que ce serait sans problème qu'elle me la donnerait. Je souris comme pour la remercier en pensant que c'est tant mieux. Notre marché à présent établi, il faut trouver par où commencer. Elle m'indique les robes, et j'acquiesce d'un signe de tête. On lui aurait dit qu'elle avait des goûts de grand-mère. « Ah. » Je fais d'un air un peu désolé pour elle, même si je vais rapidement m'apercevoir que c'est un peu le cas pour certaines de ses fringues. Elle ajoute cependant qu'elle ne prend pas en compte l'avis de tout le monde, sinon elle ne serait plus elle-même mais une copie de la société. « Hm, oui, je vois. » Je dis assez distraitement en observant bien plus attentivement son lot de robes. En réalité, je ne vois pas vraiment ce qu'elle veut dire, mais ce n'est sans doute pas si important que ça. Je crois qu'elle déclare ensuite aimer se remettre en question, mais ça non plus, je n'y prête pas grand attention, je suis trop absorbée par ce que je fais. Il n'empêche que cette fois, je pense savoir de quoi elle parle, même si ce n'est pas dans les mêmes circonstances ou pour les mêmes raisons, je me remets souvent en question. Sauf que pour moi, contrairement à elle, c'est parce que l'opinion des gens à beaucoup d'importance à mes yeux. Je sors trois robes pas franchement classe de ça penderie et les lâche pour qu'elles finissent au sol. « Ça c'est vraiment passé de mode. Le reste, ça peut aller. » Je dis d'un air tout à fait convaincu avant de lui adresser un petit sourire. Elle me demande soudainement si ça va, j'aurais apparemment l'air soucieuse. « Oh, non, non, ça va. » Je lui assure, accompagnant ma phrase d'un geste nonchalant de la main, lui indiquant de ne pas s'en faire. Je m'apprête à lui parler de mon haut disparu mais elle me demande si c'est la bonne façon de faire, pour lancer un sujet, ce qu'elle essayait de faire. Je fronce légèrement les sourcils, je ne suis pas sûre de bien comprendre. « Heu, oui, je crois. » Je réponds dans un sourire pour me donner l'air un peu plus sûre de moi. « On continue ? » Je demande alors, comme pour passer à autre chose, revenir à nos moutons en fait, ou aux vêtements de la demoiselle parmi lesquels elle voulait faire du tri. Mais ça ne va pas se faire tout seul.