Je m'étais levé de très bon pied. Pourquoi ? Je n'en avais aucune idée. Cependant, je n'allais pas m'en plaindre, au contraire. Ce fut donc dans la joie et la bonne humeur que je pris mon petit-déjeuner et que dans un soudain élan, je décidais de m'isoler avec mon Ipod dans la cabane en bois, histoire de faire mon confessionnal et de passer un agréable moment seul avec la musique que je tentais de redécouvrir. Je sortais donc de la salle du buzzeur et voulut m'installer sur l'un des canapés. Une musique tournait et commençait. Je regardais le titre : I Don't Feel Like Dancing des Scissor Sisters. Pourquoi pas. Cela débutait tranquillement et j'aimais bien. Cependant, lorsque le rythme changea brusquement, j'en fus agréablement surpris. Je me mis alors à bouger au rythme de la musique, me laissant aller de plus en plus dans mes mouvements. Je me défoulais en dansant dans la cabane en bois. Je retirais alors mes chaussures et grimpais sur le canapé pour continuer ce que je faisais. Je profitais simplement de ce moment et la danse se révélait être un parfait moyen de décompresser face à ces demi-finales.

Je dansais. Oui, je m'éclatais tout seul dans la cabane en bois sur une chanson bien entraînante. J'étais sur la canapé, pieds nu, et je bougeais au rythme de cette musique que je découvrais avec un grand plaisir. Cependant, lorsque j'osais enfin me retourner, j'aperçus Nolan qui me regardait. Je me stoppais d'un seul coup pour faire une tête qui fit bien rire le jeune homme. Je me sentais gêné et honteux. « Je... Je décompresse. » Lui dis-je alors avant de sauter sur le sol et de me remettre à danser devant lui avec un grand sourire. Maintenant qu'il m'avait pris sur le fait autant continuer jusqu'au bout.

Je m'étais remis à danser devant Nolan. « Autant finir ce que j'avais commencer » m'étais-je dit alors que j'étais toujours aussi gêné. Cependant, le fait de me remettre à bouger sur le rythme des Scissor Sisters me retira immédiatement ce sentiment. J'étais bien, jusqu'à ce que le jeune homme déposa sa main sur mon épaule et vienne emprunter l'un de mes écouteurs. Nolan me restreignais dans mes mouvements, mais au moins, je remontais dans son estime ce qui était bien plus important bien que je ne connaissais pas ce groupe quelques minutes plus tôt. « Tu sais, j'ai peut-être des bons goûts musicaux mais je ne connaissais pas cette chanson ni même le groupe il y a quelques minutes. » Je regardais le jeune homme. « C'est ma sœur qui m'a fait cette Ipod avec toutes ces musiques pour tenter de me faire retrouver la mémoire. »

Ma sœur, dont j'avais oublié l'existence, remontait dans l'estime de Nolan. Je ricanais. Il ne la connaissait, moi non plus, et il disait cela comme si c'était son amie depuis toujours. Il m'amusait. « Peut-être que je l'aimais. Je ne sais pas. Je ne sais plus. J'essaye de m'en rappeler mais rien ne me revient. C'est désespérant à la longue. Ça fait un an que c'est comme ça et ça fait un an que je ne retrouve pas la mémoire. Le médecin m'a dit qu'il arrivait que, dans certains cas, la mémoire ne revienne pas. Je crois bien que je suis parti pour faire parti de ses exceptions. » Je soupirais et arrêtais ma danse. La musique venait de se terminer. Mais une autre débuta : Loca de Shakira, une que je connaissais enfin. Cependant, j'arrêtais mon Ipod et jetais mes yeux bleus sur Nolan. « C'est peut-être ça. Peut-être que je suis loca... »

J'écoutais Nolan. Il n'avait pas tord et bien que je sois de nature optimiste, je devais avouer que tout ceci me pesait et que je ne cherchais plus vraiment à retrouver ma mémoire. « C'est vrai que l'on ne sait jamais ce qui pourrait arriver. Mais bon, de là à garder espoir après un an... » Je soupirais. Toute cette histoire était lassante et je ne désirais plus vivre que pour me souvenir. Il fallait que je me reprenne en main et que je recommence ma vie. Bien évidemment, c'était ce que je tentais de faire ici, dans la maison, grâce à Fake Lover. « Ah bon ? » Rétorquais-je avec surprise. « Tu aurais quelques noms pour assouvir ma curiosité naissante ? Car je suis sûr que l'on pourrait se trouver beaucoup de points communs... » Continuais-je à dire avec ironie ou non.