Mon seul allié parti, je n'étais pas d'humeur à faire la fête. Je trouvais le publique ignare, plus on avançait dans l'aventure et plus je détestais ma place ici. Les gens au dehors ne juraient apparement que par les personnalités lisses et sans fondement. Les demi-finales se joueraient donc entre des gens sans envergures aucune, et finalement, je ne tenais pas tant que ça à être de la partie. Ma personnalié se démarquait par bien des aspects, mais elle dérangeait aussi, apparemment, et je n'étais pas prêt de changer pour qu'on me garde au sein d'une aventure qui n'avait plus de sens... à mes yeux. Néanmoins, je tenais à profiter de mon avant-dernière semaine de manière convenable. Puisque mon destin ici était scellé, autant profité à fond des gens avec qui je m'entendais. Cassandre m'avait sommé de le rejoindre à 22 heures dans la chambre Aine, je m'étais préparer sans grandes convictions, enfilant un débardeur noir et un jean tout simple, revêtant mes lunettes de vue pour ne pas fatiguer inutilement mes yeux. A 22 heures, j'entrai dans la chambre et lorsque je vis ce que le jeune homme avait préparé pour nous, j'en tombais des nues. Il était adorable... Vraiment ! Et soudainement, la porte s'ouvrit à nouveau et Cassandre fit son entrée. Je souris en coin et n'eut le temps de ne rien dire que déjà, il me demandait de fermer les yeux. Me pliant volontiers à ces obligations, je le laissai prendre les choses en main. De souvenirs, c'était la première fois qu'on me prêtait autant attention. Et j'en étais ravi. Lorsqu'il déposa mes mains sur sa taile et qu'il me somma d'ouvrir les yeux, je le fis encore une fois avec un plaisir non dissimulé. Les yeux brillants comme un gosse, j'observai ce spectacle magnifique. La pièce était merveilleuse, c'était féérique. « Cassandre... c'est... C'est merveilleux. Merci ! » lui dis-je doucement, navigant du regard d'un bout à l'autre de la pièce pour terminer ma course dans son regard. Et doucement, je déposai un baiser sur ses lèvres. « Tu es le meilleur. »

Comment ne pas se sentir flatté par tant d'attention ? J'étais l'un des premiers surpris. Cassandre était de loin le candidat le plus romantique de la maison, je n'en doutai plus à présent. Il me regardait avec beaucoup d'entrain et mes propos semblèrent le ravir au plus haut point. Je ne désirais que son bonheur, à présent. Il me tira jusqu'à la cheminée devant laquelle il avait entreposé de quoi faire un pic-nic, c'était juste touchant. Je m'assis à ses côtés et plongeai mon regard dans le sien. Il me sourit vainement avant de se rapprocher, pour m'embrasser tendrement. Un baiser auquel je répondis sans gêne. J'étais heureux, du moins, j'avais l'impression de l'être. Je me sentais léger, comme si toutes mes angoisses s'étaient évaporées, et c'était la chose la plus importante qui comptait pour moi. J'avais besoin de cette sécurité que je ne trouvais qu'en présence du jeune homme, c'était peut-être idyllique, mais j'osais croire que lui et moi pouvions aller loin. De plus, lorsqu'il m'avouait n'avaoit envie d'être qu'avec moi, je ne put m'empêcher de sourire. Intimidé mais surtout très touché... Je passai une main dans ma tignasse en l'observant. Il calla son visage contre mon épaule et fixa le feu, je déposai alors mes yeux sur les flammes, souriant bêtement. « Je t'aime Cassandre. » lui murmurais-je alors. J'étais sincère, certes. L'engouement de mon affection était surtout due à l'enfermement, mais j'avais l'impression d'être amoureux de ce jeune homme. Après tout ce que nous avions vécu, c'était un moindre mal et puis, j'étais bien avec lui... vraiment !

J'avais laissé mes sentiments l'emporter sur ma raison. Je n'étais pas fan du romantisme mais toutes ces attentions me vrillaient le coeur. J'aurai été inhumain de le laisser me prouver encore une fois la force de ses sentiments sans lui dire ce qu'il rêvait secrètemetn d'entendre depuis longtemps. L'aimais-je vraiment ? Je n'en étais pas sur à 100 pour 100. A l'instant même où je le lui avais dis, c'était une évidence même. Mes sentiments pour lui étaient changeant, instable, néanmoins, j'aimais sa présence, sa compagnie. Je ne désirais rien d'autre, pour l'instant. Lorsqu'il se montra plus entreprenant, me démontrant son envie d'aller encore plus loin dans la consommation de nos sentiments, je le laissai faire avec amusement. Jamais il n'avait agi ainsi. Je lui souris, lui rendus ses baisers sans arrières pensées et puis, vins même chercher le raison qu'il avait coincé entre ses dents. Néanmoins, la force qu'il mettait à me faire comprendre qu'il voulait aller plus loin m'effrayer. Le sexe n'était pas tabou, au contraire, mais je ne désirais pas faire ça ainsi. Je ne voulais pas coucher avec lui ! Je voulais qu'on apprenne à se connaître d'avantages, qu'on laisse nos sentiments s'intensifier avant de les consumer. Je le respectais, et pour cette unique raison, je ne pouvais me laisser complètement aller. Alors doucement, je repris place, un peu plus loin, lui souriant. Je ne dis rien, me contentant d'apporter mon verre à mes lèvres pour me désaltérer un peu. Le silence nous envahissait mais c'était agréable, plaisant même. J'étais bien !

Son interrogation était justifiée. Et je me devais de lui répondre alors de manière tout à fait sincère. Cassandre était un garçon bien, il était adorable et il était amoureux de moi... Je m'étais fait la promesse de ne jamais plus lui mentir. « Je n'ai pas couché avec Sydney. » commençais-je par avouer. Piqué au vif par sa première remarque, il est vrai que j'étais un peu énervé, mais néanmoins pas étonné. S'il ne comprit pas le rapport entre lui et Sydney, je me hasardai à le lui expliquer. « Tu ne t'es jamais demandé pourquoi j'avais couché avec Alice ou Robbie, des gens de qui je suis assez proche mais pas tant que ça alors qu'avec Sydney, j'aurai eu l'occasion de le faire à plusieurs reprises ? Tu ne t'es jamais demandé pourquoi malgré le fait que nous soyons si proche elle et moi, que nous flirtions ensemble sans arrêt, nous n'avions jamais franchi ce pas ? » Et c'était là que résidait toutes mes convictions. « J'ai attendu d'être marié avant de coucher avec Louison, Cassandre. » Cette révélation était d'ailleurs l'un des secrets que j'avais proposé à la production. Il faut croire que les hommes puritains n'intéressaient plus personnes. « Le sexe est pour moi quelque chose de superflu, d'inutil. Je n'ai jamais eu besoin de ça pour vivre. Si je ne couche pas avec toi Cassandre ce n'est pas parce que tu ne me plais pas, au contraire. » Je baissai les yeux timidement, la suite se corsait. « Attendre est pour moi signe de respect. Je ne suis jamais tombé amoureux de quelqu'un que deux fois dans ma vie. La première, c'était Louison... et tu es la deuxième ! Je n'ai pas envie de gâcher ça en couchant avec toi, comme ça, tout de suite. Je veux qu'on s'apprenne d'avantages, qu'on se découvre d'avantages toi et moi. J'en ai besoin. » Je levai les yeux vers lui. « Si tu ne peux pas m'attendre, je comprendrais... je ne veux pas te retenir non plus. » J'avais cette étrange faculté de toujours réussir à me glisser dans la peau de la victime, sûrement une façon habile de trompé le monde autour de moi.

Pour simple réaction, il me poussa, me forçant à m'allonger sur le dos. Je me laissai faire sans pour autant abattre mes limites, il s'installa contre moi et me fit alors une confidence qui changea ma vie entière. Le fait qu'un homme puisse m'aimer à ce point me fit comprendre combien la vie était courte, combien la vie était éphémère. Je lui souris, sans vraiment réaliser combien tout allait se mettre à nouveau en route. A ce moment là, si j'avais su... peut-être aurai-je pu éviter l'inévitable. Malheureusement, pris dans ce tourbillon euphorique, je ne pouvais que laisser Cassandre m'y entraîner tout en savourant chaque instant en sa présence. L'issue de cette romance était pourtant déjà scellée, mais ni lui, ni moi n'en avions encore connaissance. Si seulement j'avais su, si seulement j'avais ouvert les yeux à temps. Contre lui, je compris que ma place n'était nulle part ailleurs. Le serrant contre moi, j'avais peur qu'il ne s'envole, peur qu'il s'évapore. Je gardai en moi la douce illusion que nous étions fait l'un pour l'autre. Je lui embrassai le front, perdu dans ce tourbillon émotionnel. « Je t'aime tant Cassandre. » m'étais-je même autorisé à lui dire. C'était donc officiel, nous étions à ce moment précis un véritable couple. Au même titre que Sydney et Franz, nous ne formions plus qu'un. Peut-être était-ce là le seul moyen que j'avais trouvé pour véritablement exister... Puisque je ne semblais plus intéresser personne, Cassandre était alors mon seul moyen de me convaincre que j'étais quelqu'un. Je basais aalors mon existence entière sur cette relation qui me paraissait si... forte ! Je l'aimais, c'était désormai un fait.