+Mallaury

Ce matin je ne suis pas réveillé. Oh, j'aurais pu resté dans mon lit à comater me direz-vous, mais je ne suis pas de ceux qui apprécient les grasses matinées. J'aime pouvoir faire plein de choses dans la journée, et perdre toute la matinée me donne tout simplement l'impression d'avoir raté ma journée vous voyez. Donc même si je suis encore un peu endormi, il est temps de se lever. Après un petit café et un croissant, ça ira beaucoup mieux vous allez voir, me faut juste quelques minutes pour émerger. Je rejoins la cuisine pour me poser sur la table, ne manquant pas de me rétamer dans les escaliers mais ça c'est un détail. « 'Jour. » Je murmure, la voix un peu cassée à je ne sais qui en fait, quelqu'un qui est gentiment assis à table. Je suis dans les vapes, mais je n'oublie pas la politesse, le minimum en tout cas. Je regarde fixement devant moi, le regard vide de toute énergie, de toute âme en fait, assis sur ma chaise, les bras tombant. Le matin je ne me lève pas du mauvais pied, en revanche je suis de ceux qui sont en mode zombie pendant plusieurs minutes, incapable de ressentir la moindre émotions alors vous imaginez bien qu'un sentiment aussi fort que la colère, c'est juste pas possible dans cet état là. Manque de chance, c'est sur le pauvre Mallaury que c'est tombé, et il doit se sentir bien épié en train de manger alors que vraiment, j'en ai même pas conscience. C'est le vide total dans ma tête, les minutes me paraissent durer quelques secondes seulement. Ma main se déploie néanmoins par automatisme pour aller chercher un croissant dans la corbeille, mais c'est la main du garçon que je récupère à la place. Mon regard toujours aussi vide remonte vers lui, le fixe un instant et lâche sa main, le temps que l'information vienne au cerveau. On pourrait croire que je le fixe pour le convaincre de me laisser le croissant, que je ne suis pas d'humeur, que je cherche à l'intimidé mais pas du tout. « Vas-y... » Je lui souffle en parlant du dernier croissant. C'est pas grave, je mangerais autre chose. Faut juste que je me lève, que je cherche un truc dans le cellier ou dans les placards et que je revienne... pfiouuu, la flemme.

Même si je meurs de faim en plus d'avoir une flemme immense de me lever pour chercher quelque chose à manger, je lui laisse le croissant puisqu'à priori, il l'avait avant moi. Bon, inconsciemment j'espère faire suffisamment pitié pour qu'il me le laisse, ce croissant. « non, je t'en prie, prends-le. » Même pas la force de sourire, mais le coeur y est ! Alors qu'il me tend la viennoiserie, je me penche en avant pour l'attraper... avec mes dents. Comme un animal exactement, mais un animal inoffensif et tout mignon. « j'ai déjà mangé, je peux tout à fait m'en passer tandis que tu dois avoir le ventre vide. » Oh, bah... il avait même pas besoin de me convaincre que je m'étais déjà approprié le croissant dés la seconde où il me l'a laissé. Je relève la tête, le croissant attrapé avec la bouche, tentant un sourire... plutôt raté, mais mes yeux sont suffisamment expressifs pour ça.  « 'Erchi » Je tente de faire passer entre mes lèvres. Ce qui ressemble vaguement à un éternuement -ou un cri de bête pour rester dans le thème- est tout bonnement un remerciement. Rien d'hostile Mallaury, ne t'inquiètes pas. « ta partenaire était aux petits soins pour moi il y a une heure à peine, et tu sais, je pense qu'elle serait aussi d'avis que ce croissant te revient de droit. » Ah, Felice lui avait fait son petit-déjeuné ? J'en suis presque jaloux là, parce qu'à moi, elle ne m'a jamais rien fait de si attentionné hm... Je finis par mordre dans le croissant afin de saisir l'autre moitié dans ma main, histoire de pouvoir parler plus librement. Dés la première bouchée, ça va tout de suite mieux, je suis plus apte à tenir une conversation. « C'est quoi ton secret ? Qu'est-ce que t'as fait pour qu'elle soit si gentille ? » Je demande, le regard faussement suspicieux, comme si Felice était la pire des tortionnaires, sans coeur, et pire... alors que pas du tout. On s'entend à merveille elle et moi, comme deux frères et soeurs je dirais vu qu'on se taquine souvent, qu'on se ressemble mais qu'on s'aime bien au fond. « Satisfait de ton nouveau partenaire ? » Je demande en passant tiens, et ça m'intéresse puisque son nouveau partenaire, c'est Jaheim.

« rien du tout, figure-toi. » Rien du tout comme... rien du tout ? Vraiment, Mallaury veut me faire croire qu'il est simplement resté à rien faire pour que ma partenaire lui prépare tout un petit-déjeuné sans aucune raison ? Hm, pourquoi j'ai beaucoup de mal à y croire ? « elle m'a vue et hop, elle a proposé de me préparer à manger. » « Roooh allez, te moques pas de moi ! » Je siffle, persuadé qu'il a du faire quelque chose pour mériter ces bonnes intentions. Pas que Felice n'en soit pas capable hm... « ah, oui, elle a aussi dit que ça la sortirait de son ennui donc forcément, j'ai accepté tu penses bien. » Je le regarde d'un air suspect, tentant de déchiffrer la moindre étincelle de vice sur son petit minois innocent... Après quelques secondes de déchiffrage, je cède les armes, me dit que peut-être bien qu'au final, il n'a rien fait et que son explication est plausible. Et pourquoi elle s'ennuie pas plus avec moi hein ? Bon dit comme ça, c'est pas très flatteur en effet. Je passe donc à autre chose, mangeant ce petit croissant. Manque plus que le café tiens. Je lui demande comment ça se passe avec Jaheim, enfin s'il est satisfait pour être plus exacte. « oh oui, très satisfait, même. » Je souris, tans mieux. Ouais, je suis content si tout se passe bien pour le petit blond. « vous êtes proches, avec Jaheim ? » « Oui, c'est un super pote. » Je siffle avec un sourire. Jaheim et moi, on est proche oui, même plus que pote en fait, mais ça je le garde bien de le signaler, parce que c'est pas à moi de répandre cette rumeur qui parlerait d'une certaine attirance mutuelle, la production s'en charge déjà bien assez. « et sinon, hum... ça va mieux avec Ghika ? » Je fronce doucement les sourcils, parce qu'il passe de coq à l'âne alors forcément, je m'y attendais pas. D'ailleurs même en y réfléchissant, je ne comprends pas trop sa question. Il y a eu quelque chose, un accrochage pour qu'il me demande si ça va mieux ? J'en ai même pas le souvenir alors forcément, je douille un peu pour trouver les mots, pour savoir quoi lui répondre. « Bah... Oui. Je suis pas proche de lui, mais je pense que c'est normal... on crée certaines affinités avec des personnes et d'autres moins... » Je hausse les épaules, l'air hésitant. Non vraiment, je comble avec un blabla habituel pour ne pas lui répondre un simple oui, mais je vois pas trop quoi dire à ce sujet. « C'est qui toi les personnes avec qui t'aimerais aller jusqu'à la fin ? »