On était dimanche, ce qui voulait dire prime dans quelques heures. Une fois de plus j'avais tout simplement pas envie de m'y rendre, au contraire même. Mais pourtant je sais que j'allais y aller et certainement être à l'heure cette fois. Je pourrais profiter du temps avant le prime pour aller embêter Lou mais en même temps vu la façon dont je fond en larme en trente secondes en ce moment je pourrais avoir un comportement étrange. Du genre à lui sauter dessus et l'étouffer avec mes câlins, lui faire des bisous sur la joue jusqu'à ce qu'il y ait la trace de mes lèvres incrusté dans sa peau, l'attraper par la jambe et pas le lâcher, le menotter à notre lit enfin vous voyez le genre de choses ? Alors histoire d'éviter de trop le faire chier je me contente d'aller m'installer sur un canapé, ma boîte à souvenir sur les genoux et une tasse de thé dans une main. Je m'installe bien confortablement et d'une main j'ouvre la petite boîte qui ne contient pas grand choses. Quelques photos, un foulard, un zippo gravé d'une autre époque et quelques bracelets ethniques accumulé par mes nombreux voyages. Tous offert ou fabriqué rien que pour moi. L'un me fait sourire quand je le tiens entre les doigts, me rappelant Souleymane le petit garçon qui était tombé amoureux de moi selon sa mère. Je pose ma tasse sur la table basse et commence à chercher dans les quelques photos qui compose mes plus beaux souvenir pour retrouver la petite bouille de Souleymane qui avait cinq ans à l'époque. Ah là voilà. Lui et moi en amoureux. Je souris, les yeux brillants. Ah non tu vas pas commencer à pleurer ! C'est pas possible. « Tu m'énerve. » Je me dit à moi-même d'un ton sec. En déposant mon regard sur Ana qui vient d'entrer dans le salon. « Je parlais pas de toi je te rassure. » Je lui dit alors sur un ton qui enjoué ou en tout cas qui se voulait enjoué. J'inspire et expire histoire de chasser les larmes qui voulaient rouler sur mes joues. « Tu veux venir faire un petit tour dans le passé avec moi ? » Je lui dis en lui montrant la liasse de photos que j'ai entre les mains et l'invitant d'un regard à me rejoindre sur le canapé.

Dimanche, dimanche, dimanche. Dernier jour, peut-être? A voir. Rien n'est encore joué n'est-ce pas? Bien qu'il ne faut pas que je devienne naïve, les nominés m'accompagnant étant tout de même des grosses têtes d'affiches. Je crains même que quelques unes partent. Je souhaite mon retour dans l'aventure. Mes pronostics ont beau détenir une certaine fiabilité je sais que cela ne fait pas tout. De plus je n'ai pas tous les éléments. Comme l'avis du public qui m'aurait été d'une grande aide pour mon analyse. Bref après y avoir passé ma matinée. Je décide de m'aérer l'esprit, je me balade dans le nid. Jette un coup d'oeil au dressing et plus particulièrement à mon compartiment. Il faudrait peut-être que je commence à faire ma valise. C'est tout de même un gros foutoir de mon côté. La moitié de mes vêtements se trouvant dans mon sac et l'autre dans des tiroirs. Je soupire rien qu'à l'idée de le terminer. Ce n'est pas une activité très attractive. Je décide donc de reporter cette tâche des plus ennuyante et me dirige dans le grand salon. Je n'arrête soudainement lorsque j'entends Tilda me dire que je l'énerve. "Mais je n'ai rien..." Ah elle ne parle pas de moi. Heureusement. "Oh... Tu veux en parler?" dis-je en m'asseyant à ses côtés où je remarque très rapidement la boîte se trouvant sur ses genoux. Le fait qu'elle m'invite à partager ce moment intime me touche. J'acquiesce alors, un sourire aux lèvres. Mon comportement est digne d'une petite fille, il faut que je me reprenne. Je reprends alors mon air sérieux. Assise en tailleur sur le canapé je lui dis: "Oh oui. Cela me ferait plaisir." J'attends impatiemment qu'elle reprenne la parole, avant d'attraper délicatement une photo. "Tu es jolie là-dessus." dis-je sincère. "Ton enfance te manque?" Oui je m'inquiète tout de même pour elle. C'est mon amie. "Oh c'est qui lui?" dis-je en sautant du coq à l'âne, digne de McKayla. Je pointe la photo du doigt pour bien préciser de qui je parle.