Fake Lover s’avère parfois être une expérience cruelle, les contrecoups du sort peuvent d’ailleurs sembler s’acharner contre un candidat, cette semaine c’est Pia qui n’a pas eu de chance. Condamnée à rester enfermée dehors toute la semaine, elle n’a pas le droit de rentrer dans la maison, ne serait-ce que pour se chercher à manger, aller aux toilettes ou prendre une douche. Obligée de compter sur la solidarité de tous les autres. Ghika se demande d’ailleurs si les gens jouent le jeu ou non. Il y a bien des personnes qui doivent ne pas apprécier Pia et qui par conséquent ne doivent en avoir rien à foutre qu’elle crève de faim ou de froid. Mais les autres ? Alors qu’il vient de passer une heure en cuisine, Ghika prépare deux assiettes, une pour Pia, une pour lui. C’est le début d’après-midi et il se dit que même si elle a déjà mangé, une plâtrée de bacon et de frites ne sera jamais de refus. Il a aussi fait une enchillada végétarienne, pour lui, parce qu’en ce moment il digère assez mal la viande, alors il laissera le bacon à la rousse. « EH OH LA FEMME DES BOIIIIS ! » qu’il crie en cherchant Pia dans la forêt. C’est pas très gentil de plaisanter sur son statut de sans domicile fixe pour une semaine, mais tout le monde sait que Ghika rit de tout. « Ah ! Te voilà ! Je viens nourrir la femme de Cro-Magnon que tu es ! J’espère que tu n’as rien contre le bacon et les frites... à moins que tu ne sois déjà passée à un régime uniquement composé de baies ? » Il n’imagine pas ça possible après deux jours à vivre en extérieur ce serait franchement extrême comme changement de comportement psycho-social.

Elle adore les voyages, l'aventure, le dépaysement et tout ça. C'est son grand truc, elle rêve même de faire le tour du monde, de découvrir la terre entière pour voir si l'herbe est plus verte ailleurs. Le truc, c'est qu'elle n'envisageait pas une visite poussée des extérieurs de la maison. Pas comme ça, du moins, cloîtrée à l'extérieur de cette maison qui l'avait accueilli pendant plus d'un mois et demi maintenant. Elle n'est pas très douée pour relativiser, Pia, c'est son monde au moins qui s'est écroulé quand Alistair l'a désignée pour passer sept jours complets dehors, elle a moyennement apprécié la sentence, se voyant déjà à se battre contre des ours pour sa survie et à manger des écorces d'arbre pour contrer la faim, mode survivor enclenché. On pourrait d'ailleurs croire qu'elle cherche des vers de terre à manger ainsi plaquée contre le sol mais en réalité elle cherche sa boucle d'oreille qu'elle a fait tomber, les aléas de la nature. C'est au moment où elle la retrouve qu'elle entend un cri d'animal sauvage. « EH OH LA FEMME DES BOIIIIS ! ». Elle se relève instantanément de derrière le buisson près duquel elle était tapie, espérant avoir au moins réussi à l'effrayer pour se venger du manque d'empathie flagrant que Ghika avait pour elle actuellement. « Tu te rappelles que je t'ai dit que je mettais du poil à gratter dans les caleçons de ceux qui me contrariaient, hein ? Alors évite de m'appeler comme ça, si tu ne veux pas passer la semaine prochaine à te gratter l'entre-jambe. ». Une fois qu'elle aurait de nouveau accès au dressing, somme toute. Cependant son semblant de contrariété s'efface lorsqu'elle remarque le plat qu'il tient entre ses mains. « Si tu les préférais pas plus fourni au niveau de l'entre-jambe, je t'épouserai. ». Elle lâche, comme un cri du cœur avant de se rapprocher. « J'suis contente de te voir. Tu as décidé de venir habiter avec moi dans la forêt, alors ? C'est vraiment altruiste de ta part. ». Elle lance, tout en venant piocher une frite.

Ghika se marre quand Pia commence à le menacer. La sentence est franchement excessive pour un geste aussi bien intentionné que celui que Ghika vient de faire en lui apportant à manger. Parce que bon si c'est pour avoir les bourses qui grattent tout une semaine il aurait mieux fait de la laisser se nourrir de racines et de feuilles. Au fond il sait bien qu'elle ne le fera pas. Parce que personne ne veut commencer une bataille avec Ghika, il n'a pas de pitié et il n'a de repos qu'une fois que son adversaire a été écrasé. « Peut-être que je ne porte de caleçon que lorsque je mets des jupes et que tu n'auras rien à saupoudrer de poil à gratter la semaine prochaine ! Ou peut-être que je ne serai plus là la semaine prochaine et que du coup tu ne pourras pas m'atteindre non plus. » répond-il mi-amusé mi-consterné. Pia a échappé à la nomination, lui pas. Bon, faut dire qu'elle n'avait pas eu de chance au début, nominée à cause d'un mauvais tirage de Paloma alors que sa team n'était pas en danger. Mais contrairement à lui elle avait pu se sortir de la zone dangereuse. « Garde cette proposition en tête ça pourrait nous servir un jour. » lance-t-il mutin quand elle lui dit qu'elle aurait bien pu l'épouser s'il n'avait pas préféré les hommes. Ghika s'amuse beaucoup de cette situation et face à la prochaine intervention de Pia il se sent obligé de lui admettre la vérité. La nature ne lui fait pas peur. Oui, contrairement à ce qu'on aurait pu croire Ghika est un véritable caméléon. Il a vécu dans des habitats totalement ahurissants dans le cadre de ses projets. « J'ai vécu un mois en Amazonie, dans la tribu des Ashaninka alors pour être honnête une semaine à l'extérieur du nid ça ne me semble pas très difficile. » Bon. Il peut comprendre que son expérience de vie n'est pas tout à fait traditionnelle et qu'il n'y a aucune chance qu'un autre candidat ait vécu dans des endroits aussi extra-ordinaires que lui et encore moins dans cette tribu amazonienne qui ne l'a accepté qu'après qu'il ait montré patte blanche et qu'il ait passé trois semaines par lui-même dans la forêt pour prouver qu'il ne venait pas avec de mauvaises intentions et qu'il ne serait pas un poids pour la communauté. « T'as l'air de bien t'adapter, tu es déjà devenue la pus grande prédatrice de la nest-jungle ? » taquine-t-il en croquant dans son enchillada végétarienne alors que Pia s'attaque aux frites et au bacon comme si elle n'avait pas mangé en une éternité.

« Peut-être que je ne porte de caleçon que lorsque je mets des jupes et que tu n'auras rien à saupoudrer de poil à gratter la semaine prochaine ! Ou peut-être que je ne serai plus là la semaine prochaine et que du coup tu ne pourras pas m'atteindre non plus. » Elle rit franchement. Ce type est fou. « C'est à Isaac que l'idée aurait plu, tiens. » Déjà que les jupes de Ghika avaient l'air de lui filer la gerbe, elle n'imaginait pas la tête qu'il aurait pu faire si il avait découvert que le rouquin s'amusait à jouer les sans-culottes. Elle lève les yeux au ciel en l'entendant prononcer sa seconde tirade. «  Bien sûr que oui, tu seras encore là la semaine prochaine. Si les spectateurs ne te gardent pas, c'est que ça prouverait qu'ils n'ont aucun goût. » Ou qu'ils font de la discrimination anti-roux. Mais elle n'imagine pas l'aventure sans Ghika, Pia. Il était à ses côtés quand ils ont franchi les portes du nid pour la première fois et elle ne compte pas le laisser partir comme ça. Elle aurait voulu le sauver dimanche, mais c'est l'égoïsme qui a parlé sur le moment et elle ne sait pas si elle regrette, parce qu'elle est persuadée qu'il ira bien plus loin qu'elle dans cette compétition. C'est le public qui le sauvera, il n'a pas besoin de dérogation Ghika. « Je te promet de ne pas oublier. » Elle ne sait pas trop à quoi cela pourrait bien leur servir, mais si ça peut lui faire plaisir alors elle met l'idée de côté. Elle lui prend l'assiette des mains pour s'attaquer franchement aux frites. Elle ne relève la tête que lorsqu'il lui parle d'une tribu en Amazonie dans laquelle il aurait vécu, quelque chose comme ça. « Ça pourrait être pire. Alistair nous a quand même rapporté la couette, et y'a quelques bonnes âmes qui viennent me nourrir de temps en temps. » Dont il faisait partie, évidemment. « C'est quoi cette histoire de vivre dans une tribu ? » Elle finit par demander, entre deux tranches de bacon. C'est qu'il l'a intriguée, avec ce morceau de récit. Elle veut bien qu'il lui raconte la suite, comme on compte des contes aux petits enfants. Elle rit lorsqu'il lui demande si elle est devenue une vrai femme de la forêt.  « Je suis une guerrière, qu'est-ce que tu crois. Je m'adapte à tout. » Surtout que les conditions de vie n'ont rien d'extrêmes pour le moment, même si ce n'est pas la chose la plus confortable du monde que de dormir à même le sol.

Pia rit et évoque Isaac ce qui rappelle à Ghika que celui qui était parti la veille. Un départ que Ghika n'aurait pas qualifié d'affligeant, pas pour lui en tout cas. Mais au final même si perdre des candidats les rapproche tous de la fin de l'aventure, c'est toujours étrange de ne plus avoir dans le nid des gens qui y ont vécu pendant six semaines. Les deux trois premières semaines la différence n'est pas aussi flagrante parce qu'ils sont bien plus nombreux et pas encore liés les uns aux autres. « Isaac qui doit s'éclater à l'extérieur et baiser toutes les groupies qu'il croise. » conclut-il logiquement, tenant compte du caractère de l'éliminé de la veille. Quand Pia manifeste son soutien, et qu'il entend cette certitude pour la deuxième ou troisième fois de la journée, Ghika est à la fois flatté et un peu inquiet. Les gens ont tendance à voter en fonction de ce qu'il pense être influent. Aussi risque-t-il d'être éliminé tout simplement parce que les gens se disent qu'il n'est pas en danger et qu'il n'y a aucune raison de voter pour lui. « C'est bizarre je suis moins inquiet parce que je suis déjà revenu d'une nomination mais d'un autre côté j'ai l'impression que celle-la sera bien plus serrée. » commente-t-il pragmatique. Ils sont sept nominés, deux éliminés, ce serait pas de chance qu'il passe de premier en semaine trois à sixième en semaine sept... Il ignore encore que Jaheim sera éliminé deux jours plus tard réduisant le nombre d'éliminés à un. « Si t'oublies t'auras le droit à du poil à gratter pour le restant de tes jours. » menace-t-il en rigolant à l'idée de hanter Pia jusqu'à sa mort en mettant du poil à gratter dans des endroits aléatoires pour qu'elle soit toujours sur la défensive. « Alistair est celui qui t'a mise à la porte, il peut bien t'apporter au moins de quoi te couvrir la nuit ! » rigole Ghika quand il entend qu'il est qualifié de bonne âme. Parlez plutôt de culpabilité que de générosité, mais bon la mauvaise conscience a parfois du bon. Quant à son séjour en Amazonie, Ghika ne veut pas trop en dire, alors il doit se surveiller. « J'ai participé à un projet scientifique qui consisté à envoyer des étudiants dans des contrées isolées et rencontrer des communautés en voie d'extinction et j'ai choisi les Ashaninka d'Amazonie et j'ai passé... quinze jours seul dans la forêt et un mois en leur compagnie. » Voilà, c'est ni trop ni pas assez. Assez loin de la vérité pour ne pas lui ouvrir de piste et assez proche pour ne pas être un mensonge. « Pia la guerrière, ça ferait une bonne série d'action avec une rousse sexy en tête d'affiche. » s'amuse-t-il. Il voit bien Pia et ses tatouages affronter le crime et mettre aux gangsters la raclée alors qu'elle est en mission d'infiltration dans les mafias du monde entier. « Finalement Auguste et moi on aura peut-être un projet télévisuel pour toi à la sortie ! » Il n'avait pas pensé à Auguste depuis quelques temps, c'est marrant comme on oublie les gens au fur et à mesure et qu'il nous revienne en tête au moment où on s'y attend le moins.